DES REVOLTES A LA REVOLUTION...

Sommier théorique et affinités idéologiques !

DES REVOLTES A LA REVOLUTION...

Messagepar Paul Anton » Dimanche 08 Mai 2011 18:05

DES REVOLTES A LA REVOLUTION...

Nouvelle période de troubles

L'Histoire n'est pas finie, le monde connaît une nouvelle période de troubles. Nombre de régimes sont malmenés sur fond de misère et d'inégalités croissantes et, tout au plus, certains gouvernements ont été défaits. Par contre, l'accaparement des richesses par les dirigeants corrompus se poursuit. Au-delà de l'histoire propre de chaque pays, il s'agit d'oligarchies régnant d'une main de fer.

En France, c'est le même genre d'oligarchie. En effet, le maintien de l'ordre y est toujours resté une priorité pour se prémunir ou mater les révoltes des exploités et des opprimés, qui ont de plus en plus de mal à boucler les fins de mois, tandis que Sarkozy et ses acolytes continuent à faire bombance.

La crise inhérente au capitalisme s'aggrave depuis 1974, la misère noire fait son grand retour. Les classes moyennes ne sont plus épargnées : elles se paupérisent. Les antagonismes de classes n'ont pas disparu et se manifestent aujourd'hui violemment : ils sont une réalité.

La classe des nantis (bourgeois, capitalistes, rentiers, patrons, bureaucrates et technocrates...) sait mener sa propre lutte de classe. Pour réprimer la contestation, tous ses gouvernements (de droite ou de gauche) recourent à une justice sommaire. Ceux-ci peuvent également compter sur les médias qui diffusent en boucle leur propagande (le délire sécuritaire, les prétendues menaces « terroriste » ou « fasciste ») afin d'entretenir un climat de peur.

Dès lors, les gouvernements peuvent tranquillement administrer la misère et l'institutionnaliser en la normalisant : 1) précarité, chômage ; 2) « ségrégation » urbaine ; 3) « marginalisation » des plus démunis.

Les députés et sénateurs, quant à eux, n'ont aucun complexe à voter des lois scélérates comme la loi LOPPSI II qui criminalise les opposants et les effets de la misère.

Tous les coups sont permis pour renforcer et perfectionner le contrôle social : le management (comme dispositif de recherche de la productivité), le RSA (comme dispositif d'encadrement des chômeurs), etc., qui peuvent générer de la souffrance chez beaucoup de personnes. Pour occulter cette souffrance, on rétorque que cela est du ressort de notre responsabilité individuelle et que nous serions des inadaptés. Nos affects sont niés, nous sommes des robots.

Le capitalisme s’emploie donc à détruire méthodiquement tout ce qui fait obstacle à sa puissance !

Pour une rupture radicale !

Face aux mascarades électorales, il convient d'affirmer que si le parlementarisme est compatible avec le capitalisme, il n'incarne pas la démocratie et tous les candidats au Pouvoir n'ont pour seule perspective que de gérer l'exploitation. Nous rejetons le parlementarisme et toutes les élections politiques et syndicales qui lui sont liées, nous assumons fermement l'abstention comme position politique. Mais ce rejet tout comme celui de l'État et du capitalisme n'a de sens que parce que nous sommes convaincus que d'autres formes d'organisations sociales sont possibles.

Dans le monde, les résistances apparaissent et les luttes se multiplient. Elles restent encore trop souvent sous l'influence des organisations politiques et syndicales qui sont impliquées dans la régulation du capitalisme. Ces mêmes organisations sont des rouages ou des appareils idéologiques d'État. On ne peut en espérer un potentiel subversif.

C'est pourquoi, anarchosyndicalistes, nous postulons qu'il faut amorcer et développer des luttes auto-organisées et autonomes. Par cette expression, nous entendons ceci : 1) être hors du cadre parlementaire ; 2) déborder et marginaliser les bureaucrates syndicaux ; 3) reposer sur l'assembléisme comme mode de fonctionnement démocratique et sur l'action directe (agir sans aucun intermédiaire) ; 4) recourir à la désobéissance civile lorsque les luttes ont réussi à acquérir une légitimité et qu'elles sont suffisamment coordonnées et structurées, massives et déterminées ; 5) regrouper étudiants, travailleurs, précaires et chômeurs pour dépasser le carcan de l'enfermement corporatiste, briser le « chacun pour soi » de l’individualisme par l'appui mutuel et la solidarité ; 6) mêler à la fois contestations « politique » et « sociale » contre le capitalisme pour avancer d'autres valeurs et rapports sociaux.

Nous n'avons rien à négocier, ni à quémander aux nantis, mais simplement à imposer notre rapport de force. Nous ne pourrons nous satisfaire d'une victoire portant sur des points spécifiques et des aménagements ponctuels. Car le capitalisme étant fondamentalement inégalitaire, il continuera sans cesse son entreprise d'exploitation. Il faut dès aujourd'hui envisager à terme une rupture radicale.

Anarchosyndicalistes, nous voulons instaurer l'égalité économique, politique et sociale. Pour synthétiser, au capitalisme et à l'État, nous opposons l'idée du communisme libertaire que nous cherchons à véhiculer dans les luttes. Il ne suffit pas en effet d'invoquer le grand soir sans prise avec la réalité, mais bien de partir de ce qui existe pour construire la résistance populaire autonome à l'échelle mondiale qui peut déclencher la révolution communiste libertaire.

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Publié dans "Anarchosyndicalisme" ! N°123

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