Salut !
Heureusement qu'il n'y a pas besoin d'attendre l'autorisation d'un bureau central pour faire quoique ce soit ... (ce fonctionnement, centraliste, est l'anti-thèse du fédéralisme anarchiste, qui met au centre la liberté et l'autonomie des groupes).
Maintenant effectivement la question c'est comment on se reconnait mutuellement comme faisant partie d'un même ensemble (appellé ici CNT-AIT) ?
La simple déclaration de foi, après lecture solennelle de statuts, ne saurait suffir ! C'est d'ailleurs bien le problème qui a paralysé la CNT-AIT ces dernières années et contre lequel les syndicats de Toulouse, Caen et Paris ont décidé de réagir (mais j'y reviendrai) : des "groupes" qui se contentaient d'annoncer leur accord avec des statuts, mais ne les faisaient pas vivre. Comme le dit bien ci-dessous le texte "militer en réseau fédéral" le préalable à toute participation dans une organisation anarchosyndicaliste, c'est d'avoir au minimum une activité
réelle préalable. Par réelle, nous n'entendons pas de trucs spectaculaires, ni forcéments intenses. Mais qui aillent au delà que d'envoyer un chèque de cotisation annuelle (et encore pas toujours ...) et de recevoir des cartes tamponnées pour y coller de jolis timbres de couleur et se rendormir jusqu'à l'année suivante...
Bref la démarche que nous proposons, c'est effectivement celle que vous avez adopté : commencer par avoir une activité de terrain, échanger, discuter, confronter, apprendre à se connaître, vérifier que nous partageons mutuellement des positions politiques.
Quant à l'utilisation du sigle, il est d'une part no copyright, et d'autre part, en ce qui nous concerne c'est la confiance et l'ouverture qui est à la base de notre démarche.
Pour approfondir sur ces question, plusieurs textes :
- Federéseau, paru dans le dernier numéro d'anarchosyndicalisme
http://www.cntaittoulouse.lautre.net/ar ... 61&lang=fr- Fédéralisme et réseau (que je copie colle ci après)
http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=525- Militer en réseau fédéral (idem)
http://cnt-ait.info/article.php3?id_art ... ode=calcul=======================
Fédéralisme et réseau
La coordination de ses activités est un problème fondamental pour tout groupe humain.
Au cours de l’histoire, différents modèles d’organisation ont émergé, mais, quelles qu’en soient les variantes, c’est un modèle hiérarchisé et centralisé qui domine actuellement la planète.
Ce modèle est en parfaite adéquation avec une société d’exploitation dans laquelle une poignée de dirigeants impose à la masse des plus faibles le maintien de ses privilèges en utilisant simultanément la violence physique (suivant les cas : guerres, famines, bavures policières, prisons, licenciements, camps, misère...) et la violence idéologique (médias, enseignement, "intellectuels" aux ordres, religions, publicité...). Du sommet de l’état à la cellule familiale en passant par les entreprises et les administrations, ce même modèle est tellement présent qu’il est inconsciemment intériorisé par les individus qui finissent par le trouver "naturel". Cette pression est tellement forte que même ceux qui aspirent à changer la société peuvent le reproduire.
LE FEDERALISME
Même s’ils n’échappent pas toujours à cette critique, il faut reconnaître qu’un des efforts constants des anarcho-syndicalistes et plus généralement des libertaires est de récuser ce modèle et de proposer des modes d’organisation qui permettent de conjuguer réflexion et action collective, progrès social et respect de chaque individu. Depuis plus d’un siècle, ils proposent en alternative le fédéralisme, c’est-à-dire un système qui repose sur la libre fédération entre elles des entités qui composent une société. Ce principe très général a déjà reçu des applications réellement intéressantes et sur une grande échelle à certaines périodes historiques -la Révolution espagnole pour n’en citer qu’une-, mais il mérite d’être approfondi, affiné, d’autant qu’il peut se décliner de façons très diverses. Une des questions qui se posent d’après nous aux anarcho-syndicalistes d’aujourd’hui est d’assurer une meilleure application de ce principe dans leur propre façon de s’organiser. En effet, les cadres organisationnels sur lesquels reposent habituellement leurs mouvements se sont figés voici plus de cinquante ans et sont de ce simple fait en-dessous de ce qu’ils pourraient être par rapport à l’évolution des concepts et des besoins. Pour nous, il ne s’agit nullement de "rénover" l’anarcho-syndicalisme au sens que ce mot a pris dans le vocabulaire politique (dans lequel "rénover" veut surtout dire vider une théorie de sa substance pour ne garder qu’une partie de son décorum), mais au contraire de régénérer les notions de base avec la volonté de donner aux idées et aux pratiques anarcho-syndicalistes la plus grande expansion. Loin des concessions que certains sont périodiquement tentés de faire pour être "reconnus" par la société dominante, pour "peser" sur elle, il s’agit pour nous au contraire de développer les moyens d’organisation qui permettraient de porter d’avantage la révolution dans son cœur.
LE RESEAU
Un des concepts que l’anarcho-syndicalisme peut utiliser pour pratiquer le fédéralisme est celui du réseau. Nous allons essayer dans ces quelques lignes d’apporter des éclaircissements sur ce que nous entendons par ce mot.
1_ Tout d’abord, qu’entendons-nous par organisation en réseau ?
L’objectif du fonctionnement en réseau pour une organisation anarcho-syndicaliste est de favoriser un mode d’organisation qui garantisse à chaque syndicat sa totale liberté d’expression et d’action tout en potentialisant la solidarité avec les autres.
La liberté d’action et d’expression (l’autonomie) de chaque syndicat, fonctionnant en assemblée générale de syndiqués, implique qu’aucune autre structure à quelque niveau que ce soit ne puisse avoir le moindre pouvoir de décision à la place du syndicat, même pour des tâches qui seraient qualifiées de "techniques". Ce qui n’est pas incompatible, loin s’en faut, avec le débat, la concertation, l’échange d’information, le partage de moyens.
La solidarité entre syndicats est une démarche volontaire et non une contrainte imposée par une majorité, quelle qu’elle soit. Elle résulte d’une proposition ou d’une demande d’aide d’un ou de plusieurs syndicats et de l’accord de tout qyndicat jugeant cette proposition recevable.
Ainsi, une confédération anarcho-syndicaliste fonctionnant en réseau serait constituée d’un ensemble de syndicats se reconnaissant dans un certain nombre de principes généraux communs, issus de débats ouverts et permanents. Toute autre structure regroupant des syndicats, à tout niveau, serait alors une instance de concertation, d’information, mais jamais une instance de décision. La cohérence de la confédération serait le produit de deux facteurs et de rien d’autre : la cohérence des relations entre les syndicats et leurs actions sur le terrain.
On le comprend aisément, ce type de fonctionnement génère une confédération dynamique. La réalité de la confédération est la résultante de l’action réelle et de l’inter-réaction des syndicats. Le réseau ne garantit pas contre toute prise de pouvoir, mais il limite fortement la prise de pouvoir car il n’existe alors aucun autre lieu de décision que le syndicat.
2 _ Le réseau s’oppose-t-il au fédéralisme ?
Très souvent, les militants libertaires ont une image partielle et déformée du réseau. Celle-ci provient d’une part de la période des années 70/80 pendant laquelle des groupes dits "autonomes" ont mené des expériences souvent forts critiquables (positionnement politique obscur, dérive autoritaire...). Même s’ils n’ont pas fait référence directement à ce concept, on parle parfois de ces groupes en terme de réseaux. Les critiques qu’on peut leur faire ne tiennent pas à leur pratique restreinte du réseau mais bien à leur manque d’analyse et d’objectifs politiques. D’autre part, le mot "réseau" est souvent utilisé pour décrire des relations cachées, semi-clandestines, entre des personnes ou des groupes. Il est clair que ces rapports occultes introduisent des possibilités de manipulation dans toute une organisation. Des militants qui échangent périodiquement des informations, des idées (quelle que soit la forme utilisée : déplacements, "tournées des popotes", téléphone...) constituent un réseau. En soi, de tels échanges n’ont rien de choquant, et d’ailleurs, ils sont peut-être inévitables. Ce qui est très critiquable, c’est l’utilisation qui peut en être faite (travail de sape, construction artificielle d’un rapport de force interne...). Or, cette utilisation ne découle pas du réseau mais de son caractère caché. En officialisant le réseau, en le mettant "sur la table", en rendant accessible les informations qui y circulent à tout adhérent, on ne garde que l’aspect dynamique du réseau en neutralisant les aspects pervers évoqués ci-dessus.
Enfin, pour certains militants, le réseau évoque inévitablement ... la pagaille. Or, un réseau, comme tout mode d’organisation, peut-être plus ou moins fortement structuré. Par exemple, rien ne s’oppose à ce que, dans un réseau, des protocoles fixent par consensus les modalités de circulation de l’information.
De fait, contrairement aux idées reçues, le réseau non seulement ne s’oppose pas au fédéralisme, mais il en constitue une des formes possibles. Il ne fait pas obstacle à la solidarité et il favorise l’échange car il est débarrassé des lourdeurs du passage obligé par des instances souvent difficiles à réunir pour diverses raisons. A la norme, édictée périodiquement par un congrès ou une instance après un débat plus ou moins formel, le réseau oppose la dynamique du débat permanent conduisant à un consensus qui seul permet l’action concertée efficace.
ANARCHO-SYNDICALISME & RESEAU
A partir d’une analyse de la société de classe actuelle et de ses fonctionnements (formes de domination, rôle du spectacle de la contestation, lutte des classes...), l’anarcho-syndicalisme définit des stratégies pour combattre et abattre le totalitarisme capitaliste et étatique (position idéologique de rupture avec le système, rejet des structures collaborant avec le pouvoir ou défendant un mode d’organisation autoritaire et hiérarchique, action directe, solidarité de classe, ...) et pour organiser la société future (autogestion, communisme libertaire...). Les moyens à utiliser doivent répondre à la réalité présente et être conformes aux objectifs à atteindre. C’est pourquoi le fédéralisme doit être une constante de nos organisations et le réseau peut se révéler une façon utile de le pratiquer.
Paul
A TITRE D EXEMPLE
Imaginons qu’un syndicat propose une action commune pour dénoncer le rôle joué par Attac dans la récupération des luttes par le pouvoir. Un syndicat émet cette proposition et le fait savoir aux autres. Chaque syndicat intéressé en discute en interne et lors de rencontres entre syndicats ou entre militants, puis se prononce. S’il est d’accord sur le principe, il énonce ce qu’il compte entreprendre, ce qu’il met à la disposition des autres, ce qu’il propose comme idée d’action, pour être un des acteurs de cette démarche. Le succès de cette action ne dépend que du nombre et du travail effectif des syndicats ayant répondu favorablement à cette proposition et ayant effectivement réalisé des actions dans ce sens.
Si un syndicat n’est pas d’accord, il ne participera pas à cette action. Il se posera la question : doit-il laisser les autres faire cette action qu’il n’approuve pas ? Doit-il la combattre car elle s’oppose, d’après lui, aux principes de bases de l’anarcho-syndicalisme ? Dans ce cas, il peut choisir la forme qui lui semble la plus adaptée : proposition de poursuite du débat sur le fond, arrêt de sa collaboration avec les syndicats menant cette action, retrait de la confédération...
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Militer en reseau fédérallundi 19 janvier 2004
En ce début du troisième millénaire, quelle est, pour l’anarchosyndicalisme sur le plan national la forme d’organisation la plus adaptée à sa réalité actuelle, à la situation générale dans laquelle il évolue et qui lui permette le meilleur développement ? Ce texte, est une contribution individuelle à ce débat.
MAIS QU’EST-CE QU’UNE ORGANISATION ?Toute organisation repose sur un pacte entre des entités afin d’atteindre un but et suppose un mode de gestion de ce qui est mis en commun.
D’un point de vue anarchosyndicaliste, le pacte est librement consenti, modifiable aussi souvent que nécessaire. Il est théorico/pratique puisqu’il repose à la fois sur une théorie, une philosophie (l’anarchosyndicalisme) et sur une pratique (l’anarchosyndicalisme) qui ne doivent faire qu’un. Les entités concernées sont des structures fonctionnelles, de véritables cellules vivantes, qui conservent toujours leur liberté : les syndicats et les unions régionales de syndicats. Le but essentiel à atteindre est de réaliser une société libertaire. Cet objectif ne peut être atteint que par une politique de rupture avec tout "l’establishment". La résistance au quotidien se situe elle-même dans cette perspective. Le mode de gestion est de type fédéraliste. Il repose habituellement sur des assemblées générales ou des réunions de militants mandatés (pour la réunion en question ou pour des tâches précises sur des périodes plus longues). Ce qui est en commun à l’ensemble des syndicats est essentiellement de l’immatériel (idées, sigle, pratique de la solidarité, titres de journaux,...).
Il résulte de ce qui précède que plusieurs formes d’organisation anarchosyndicalistes sont possibles. D’ailleurs, la CNT espagno-le, la CGT-SR (France, années 30) ou la FORA (Argentine) ont eu des pratiques organisationnelles assez différentes, mais toutes reconnues par le mouvement anarchosyndicaliste international.
STRATEGIE ORGANISATIONNELLE...Globalement, nous vivons encore actuellement sur une conception de l’organisation, héritée du XIXème siècle, qu’on pourrait qualifier de mécaniste (un rouage entraîne les autres, le flux "monte" et "descend" en suivant ces rouages). L’objectif de ce texte est de commencer à préciser ce que pourrait être une confédération anarchosyndicaliste utilisant un autre modèle organisationnel, celui du réseau. Dans cette perspective, la stratégie est avant tout de potentialiser, de rendre plus efficace l’action que le syndicat (en tant qu’entité fonctionnelle) mène là où il se trouve, et qui se concrétise par des actions de réflexion et de propagande et de résistance et d’impulsion. La conf-réseau postule donc nécessairement que chacune de ses unités ne commence à exister qu’à partir du moment où elle est fonctionnelle, c’est à dire qu’un travail militant de terrain se fait.
Il existe plusieurs possibilités pour qu’une organisation nationale rende plus efficace le travail militant des syndicats. Classiquement, par exemple, elle produit et met à disposition de ces derniers des affiches, des tracts rédigés et imprimés nationalement. Selon notre conception, puisqu’une conf-réseau regroupe des syndicats qui cherchent à avoir une réelle autonomie de réflexion, de décision, de gestion, de réalisation et d’action, le rôle de la structure nationale est tout autre. C’est d’aider les syndicats à devenir aussi autonomes que possible dans tous les domaines, de la conception du matériel de propagande à la réalisation pratique. Evidemment, tout cela n’irait pas sans poser des problèmes nouveaux, à la fois. Mais il existe des solutions.
... & QUESTIONS PRATIQUESUne des questions que l’on peut se poser est de savoir comment se fera la mutualisation puisqu’il n’y aura plus de centralisation. Dans une conf-réseau, si un syndicat a une idée (de lutte, d’affiches, de texte ...), Il la communique à tous les autres syndicats membres (par bulletin, circulaire, internet...). Si certains d’entre eux trouvent l’idée tout à fait à leur goût, soit ils s’adressent directement au syndicat qui a lancé l’idée pour la mettre en pratique ensemble, soit ils prennent l’idée à leur compte et l’affaire est réglée. Dans le cas où des syndicats la trouvent correcte mais améliorable, ils transmettent leur nouvelle proposition. Au "pire", si une idée ne supplante pas l’autre ou si la synthèse ne se fait, il y a plusieurs versions de la réalisation (de l’affiche, du tract..) ce qui, en soi, n’est pas gênant Si des syndicats trouvent l’idée médiocre mais compatible avec l’anarchosyndicalisme, ils peuvent exprimer leur opinion s’ils l’estiment utile, mais ils ne bloquent rien du tout. Enfin, si des syndicats la trouvent incompatible avec l’anarchosyndicalisme, ils le manifestent et l’argumentent. Le syndicat qui est à l’origine du projet et ceux qui étaient éventuellement intéressés peuvent se rétracter (s’ils estiment qu’ils ont été maladroits, qu’ils se sont trompés ...) ou persister, ce qui, suivant la gravité qu’accorderont au sujet les uns et les autres, peut donner lieu à un conflit.
Les arguments économiques qu’on peut opposer à cette démarche (il est moins cher, à l’unité, de tirer une affiche à un grand nombre d’exemplaires, par exemple) ont été vrais. Ils le sont beaucoup moins maintenant (du fait des nouvelles technique d’impression et de communication). La CNT-AIT dispose d’ailleurs d’une importante expérience dans ce domaine depuis des années (par exemple avec son réseau de presse). Par rapport aux inconvénients qu’entraînent une organisation centralisée (en particulier les possibilités de prise de pouvoir), le faible "surcoût" économique éventuel du fonctionnement en réseau n’est pas un argument recevable.
Beaucoup d’autres questions qui se posent (par exemple, la gestion des contacts extérieurs, les besoins en matière de solidarité...) peuvent recevoir des réponses du même type.
LA GESTION DU RESEAULes questions qu’une conf-réseau aura à résoudre pour se gérer elle-même sont au moins de 3 types :
1) Qui entre dans la conf-réseau ?On peut penser que le minimum sera l’activité réelle préalable. Un individu, un groupe d’individus qui se reconnaissent dans ce qu’est la CNT-AIT commencera par militer avant de constituer un syndicat. En pratique, il se greffera sur un des syndicats constitutifs du réseau, pour pouvoir bénéficier de l’infrastructure, vérifier l’adéquation des idées des uns avec celles des autres ... Ce n’est que quand les choses sont un peu solides qu’un nouveau syndicat peut se constituer. Ce travail peut prendre, en fonction des réalités locales, des formes très diverses. Il doit cependant exister d’une façon ou d’une autre et c’est une des bases sur lesquelles se fait l’appréciation par le réseau. Si le constat est positif, avalisé par lui (dans une réunion nationale du réseau par exemple), l’adhésion se ra avalisée .
2) Qui reste dans la conf-réseau ?Pour qu’une confédération soit un organisme vivant, il faut que, lorsqu’une unité n’a pas le potentiel minimum pour continuer à fonctionner, elle disparaisse en tant que structure. Dans une logique de réseau, il n’y a aucun intérêt à garder des coquilles vides (il y a même des inconvénients). Le (les) militant(s) qui n’a plus d’activité réelle sur place se greffe sur un autre syndicat et vient le renforcer au lieu de rester isolé et de faire semblant. Dès que les forces le permettront à nouveau, le redéploiement aura lieu. Pour rester dans le réseau en tant que syndicat, l’activité de terrain (et les cotisations) doivent être validées périodiquement par l’ensemble du réseau. La participation à la vie du réseau, c’est-à-dire l’échange permanent avec toutes les autres unités fonctionnelles, doit être effective.
Bien sûr, le conflit peut surgir et le "gentleman agreement" sur lequel repose ce qui vient d’être écrit ci-dessus risque d’être mis à mal. Comment de tels conflits peuvent-ils être traités dans une conf-réseau ?
3) La gestion des conflits Imaginons que le syndicat A ne soit pas d’accord (pour les raisons les plus diverses) avec le syndicat B. La première chose qu’il peut faire est bien sûr de discuter pour tenter de s’entendre. Si la situation est bloquée, il peut couper toutes ses relations avec B. Si les autres syndicats pensent et font comme A, alors B est rapidement mis hors du réseau, sans autre forme de procès. S’ils trouvent que c’est A qui a tort de se comporter ainsi et que c’est lui qui empoisonne les autres, ils coupent les ponts avec lui, et c’est A qui se trouve de fait rapidement hors circuit. Enfin, si les syndicats trouvent que le conflit entre A et B n’a pas de réelle importance, ils peuvent essayer de faire entendre raison à l’un ou/et à l’autre. Si A et B restent figés, et bien tant pis, il n’y aura pas d’échanges directs entre ces deux-là mais cela n’empêchera pas le réseau de continuer à fonctionner même si cela devient un peu "boiteux". Le réseau ne résoudra probablement pas tous les problèmes. Mais il pourrait dynamiser l’action des anarchosyndicalistes. Pour finir, soulignons, qu’au sens où on l’entend ici, il est tout à fait transparent pour ses membres, puisqu’il identifie clairement les unités fonctionnelles (des syndicats actifs), les procédures (la façon dont les syndicats communiquent entre eux), les contenus (ce qu’ils communiquent) et le degré de liberté et d’autonomie de chacun. La réflexion est loin d’être finie et le débat reste ouvert.
# Francesito