Un Autre Futur (avril 2009)

Sommier théorique et affinités idéologiques !

Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar Paul Anton » Lundi 18 Mai 2009 13:49

Un Autre Futur (avril 2009)

D’où vient la violence ?

Maintenant, ici et là les révoltes grondent. Les actes de soulèvement se multiplient à travers le monde. Face à ces sursauts amplis de la rage de vivre le système use de ses armes habituelles. Il tente de diviser les opprimés à travers les médias, et offre des propositions au rabais par l’intermédiaire des réformistes, partis politiques de tout poil et syndicats. Il est prêt à tout pour se maintenir en place. Quand la rage des affamés s’exprime trop haut, il crie à la violence et à l’insécurité. Mais qu’est ce que la violence ? Un travail pénible qui à la fin du mois vous laisse à peine de quoi manger, ça c’est violent ! Se retrouver au chômage du jour au lendemain, sans savoir comment faire vivre sa famille, ça c’est violent ! Se retrouver devant cette salôperie de distributeur sans pouvoir retirer de l’argent, ça c’est violent ! Des milliers d’enfants africains qui meurent chaque jour du choléra, ça c’est violent ! C’est encore plus violent quand on sait qu’avec un demi-milliards d’euros on peut les sauver et qu’on donne des centaines de milliards aux banquiers ! Voir les politiques qui se pavanent sur des paquebots à boire du champagne, ça c’est violent ! Payer des impôts sur nos maigres revenus quand les plus fortunés en sont exonérés, ça c’est violent ! L’espérance de vie d’un ouvrier inférieur de dix ans à celle d’un cadre, ça c’est violent ! Les brimades quotidiennes, les remarques désobligeantes du patron et de son sous fifre, ça c’est violent ! Et tant d’autres choses ...Le système actuel n’est que barbarie, alors mettons-y un terme une bonne foi pour toute, et reconstruisons un monde meilleur.


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MOLEX : ON A LES MACHINES, ON LES GARDE !

Depuis plusieurs mois les salariés de Molex sont en lutte. Le patron sans scrupule a même revendu les brevets. Alors il faut se battre, et lui faire payer sa malveillance. La culture de la lutte ça se gagne en la pratiquant. Si Molex ferme, c’est tout le village de Villemur qui ferme. Des familles entières risquent de se retrouver à la rue, tout ça à cause d’un bourgeois qui veut encore plus d’argent. Mais les machines sont encore dans les murs, l’outil de production doit appartenir aux ouvriers. Pour lutter contre le capitalisme, il y a la solidarité, celle des gens de Villemurs, mais aussi celle des ouvriers de tous pays. Partout dans le monde, comme récemment en Argentine ou encore en Allemagne, des entreprises délaissées par le patron sont AUTOGÉRÉES par les ouvriers, et ça marche ! Dire que cela sera simple dans la situation actuelle serait mentir. Mais il faut se remonter les manches et se serrez les coudent. Nous sommes ouvriers et précaires et nous sommes unis et solidaires. Et c’est ça la nature de l’Homme ! Contre l’exploitation et la domination il y a l’entraide et la combattivité ! Il faut tout tenter pour ne rien regretter. Gardons la tête haute, et s’il le faut c’est avec le poing rageur que nous conserverons les machines de Molex ! Pour un autre futur, pour un monde meilleur ! Alors oui il faut se battre, alors oui il faut gagner !


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TRAHISON SYNDICALE ! LES TRAÎTRES A LA LANTERNE !

La crise économique est d’une importance sans précédent. Et qui en fait les frais ? Nous, ouvriers et précaires. La seule réponse efficace est le sursaut social et solidaire des ouvriers sans frontières. Et que font les syndicats ? Ils COLLABORENT avec le pouvoir ! A table avec les patrons et les hommes politiques ils font tout pour que nous ne nous révoltions pas contre le capitalisme qui nous humilie et nous accable. Comme en Guadeloupe, il faut faire la grève générale illimitée pour que ça marche ! Et qu’ont fait les syndicats, après la journée du 1 9 Mars, ils nous on ordonné de retourner travailler comme si de rien n’était. Non, le 20 il fallait continuer à se battre. Le capitalisme veut notre peau, mais c’est nous qui aurons la sienne ! Et que proposent les syndicats : d’aller manifester le 1 er Mai. Comme tous les 1 er Mai. Tout ça pour nous faire attendre jusqu’aux vacances d’été et pour briser les mouvements de révoltes spontanées. Mais c’est MAINTENANT qu’il faut agir ! Partout là où les patrons licencient et là où l’Etat oppresse !

Nous n’avons pas besoin de patron pour travailler et pas besoin de chef pour se révolter ! Alors compagnons, devenons libres d’agir et de penser. L’outil de production est le NOTRE, pas celui du patron ou des actionnaires. En ce moment les syndicats préparent le G20 pour savoir comment ils vont nous faire avaler la pilule. Les banquiers et les spéculateurs nous volent le fruit de notre travail, les politiques et les syndicats, tous quel qu’ils soient, les aident à accomplir leurs méfaits ! Mettons fins à l’exploitation aux quatre coins du monde, mettons fins à tout ce qui soutient ce système immoral et hypocrite !


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Ouvrier, Ouvrières de « discodeoro » en lutte

A San Andres ( quartier de Buenos Aires ), les travailleurs et travailleuses de l’usine de pâte à pizza et empanadas « Disco de Oro « , après avoir ralenti la liquidation de l’usine que les patrons ont essayé de mener à terme , le 3 février les Ouvriers ont décidé de prendre les lieux et de lutter pour leurs fond de travail. Les responsables sont Guillermo Ferron , propriétaire de l’enseigne (aux manières de commerce douteux et escroqueries en tous genre ) et Sergio Godoy del Castillo , homme de paille et patron qui a amené l’usine à la fermeture et les travailleurs au désespoir. Ce rat immonde (aidé par le « sans honte » Ferron ) a commencé par devoir des salaires , vacances , primes, cotisations et autres avantages depuis 5 ou 6 mois . A tout ceci s’ajoutais des paiements de misère aux Ouvriers pour qu’ils se tiennent « tranquilles » et réduisait petit à petit la production et la qualité du produit . Comme dernière mesure , à envoyer les travailleurs et travailleuses à leurs foyers avec l’excuse que la matière première manquait et qu’ils feraient un retour aux machines pour améliorer la production. Alors qu’au contraire , il a profité du temps libre pour essayer de vider l’usine.

A ceci s’ajoute 2 ouvriers accidentés au milieu de l’année passée sans avoir reçu 1 peso de la part de la couverture sociale parce que le patron ne payait pas les cotisations . C’est pour ça aussi , qu ‘en ce moment il y a des ouvriers avec leurs familles qui ne peuvent bénéficier de soins médicaux , il y a même un membre de la famille d’un ouvrier qui ne peut pas avoir de médicaments nécessaires au traitement de son diabète , puisque en plus , l’état , oppresseur et complice , autre acteur de la couverture sociale, ne veut pas faciliter le recours.

Mais pour tout cela, aujourd’hui ce sont plus de 1 0 familles qui luttent pour récupérer leur unique soutient économique dans beaucoup de cas et notamment les Ouvriers qui arrivent à 48 ans d’ancienneté.

Ils passent des jours et des nuits à garder leurs outils de production , accompagnés par les voisins et d’autres travailleurs qui se sont solidarisré avec cette lutte , c’est pour ceci qu’est en marche , en accord avec ce qui a été discuté en assemblée, la formation d’une coopérative de travailleurs pour recommencer avec une nouvelle production . Cette colère a commencé quand la direction a tenté de voler ce qui a toujours appartenu aux ouvriers (leurs productions) , Aujourd’hui elle se transforme en résistance , l’auto organisation et la lutte pour démontrer que les travailleurs sont capables de se suffire à eux même sans la nécessité d’aucuns suceurs de sang qui profitent du fruit de leur travail, en les regardant de haut avec les mains dans les poches . Les compagnons de la FORA-AIT , sont là pour leur apporter nôtre soutiens et nôtre solidarité active sans intérêts économiques ni politiques .

Texte tiré de « Organizacion Obrera »N°23 journal de la FORA-AIT ( Argentine)


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Soyons solidaire

La misère que connaît la majorité des Antillais est une réalité. Les motivations de la grève et des mouvements qui ont suivi nous sont tout à fait familières. La souffrance de toutes les victimes du capitalisme dans le monde est notre souffrance. Dire que les méthodes d’exploitation qu’il y a « là bas » seraient intolérables « içi » n’est qu’une hypocrisie (songer par exemple au sort que nous réservons, içi aux sans papiers).

Nous devons être déterminés à renverser les choses içi , avec ceux qui le font la-bas. A cette misère généralisée dans le monde s’est ajoutée la violence , parfaitement identifiable , d’une répression massive orchestrée par un pouvoir qui n’a même pas cherché à redresser la situation . On semble considérer les grévistes , comme du bas peuple à écraser purement et simplement . Fautil alors s’étonner de l’hypocrisie des partis et syndicats ? Quand le PS déclare « craindre » que la situation déborde en métropole ; la CGT ne trouve pas mieux qu’organiser petitement une manifestation de soutien . Manifestement ils ne pensent qu’à sauver les meubles . la conclusion est : les pauvres restent pauvres et les riches continuent de s’enrichir. Quant-à-nous , nous affirmons que la raison et la morale sont toujours du coté de l’opprimé qui se soulève librement ; il faut que notre solidarité s’exprime en acte , non seulement au moyen de la grève générale illimitée et du blocage économique , mais aussi par la multiplication et la coordination des comités de décision autonomes , libres de tout pouvoir.


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Ascenseur social

Encore une fois nos ascenseurs ne fonctionnent pas ... voilà plus de dix jours que nous sommes obligés de grimper jusqu’à huit étages pour rentrer chez nous à pied . Ah , c’est sur on oublie rien quand on va faire nos courses ! Mais là ça suffit , donc à empalot on se réunie , on rédige une pétition . Et nous voilà devenu VRP de la colère en faisant du porte à porte , dans le quartier dés qu’on discute , le problème de l’ascenseur est finalement , le sommet de l’iceberg , parce que y a aussi les problèmes de lumières dans les coursives , la peinture qui s’effrite , les poubelles qui s’entassent , etc. ....

Alors du coup nous voilà parti collectivement pour faire entendre notre voix auprès de l’antenne de l’ OPAC. On nous reçoit loin bien au fond dans la salle, bien à l’écart (ça pourrait peut être donner des idées aux autres locataires.) Evidemment la réputation de l’ OPAC s’avère vraie ; on nous fait passer pour des menteurs , que l’ascenseur n’est plus en panne depuis 1 0 eme jours . Mais on manque pas de nous dire que c’est de NOTRE faute , que c’est nous qui cassons les ascenseurs ( quand on habite au 8eme on grince des dents en entendant ça !) bref de la mauvaise foi pour justifier qu’on laisse les gens dans des conditions intolerables . Mais comme nous étions nombreux ce jour là , et que l’OPAC ne s’attendait pas à notre visite, nous avons obtenu le jour même le remplacement de toutes les lumières , et la promesse de la réparation de l’ascenseur dans les deux jours. A empalot on a pas droit à la dignité , pas doit non plus au respect !

Mais nous sommes solidaire entre locataire, et cette solidarité à fait reculer l’OPAC . La solidarité c’est tout ce qui nous reste.

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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar jérôme » Jeudi 04 Juin 2009 18:36

Paul Anton dit « Partout dans le monde, comme récemment en Argentine ou encore en Allemagne, des entreprises délaissées par le patron sont AUTOGÉRÉES par les ouvriers, et ça marche ! (…)Contre l’exploitation et la domination il y a l’entraide et la combativité ! Il faut tout tenter pour ne rien regretter ». Dire « ça marche », qu’est ce que cela veut dire ? Les « autogérés » ne sont t-ils plus soumis à la loi de la valeur ? Ne sont-ils plus soumis à la concurrence effrénée et aux lois implacables du capital dans l’auto-exploitation ? Qu’entends-tu par « ça marche » ?
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar lucien » Jeudi 04 Juin 2009 22:39

jérôme a écrit:Paul Anton dit « Partout dans le monde, comme récemment en Argentine ou encore en Allemagne, des entreprises délaissées par le patron sont AUTOGÉRÉES par les ouvriers, et ça marche ! (…)Contre l’exploitation et la domination il y a l’entraide et la combativité ! Il faut tout tenter pour ne rien regretter ». Dire « ça marche », qu’est ce que cela veut dire ? Les « autogérés » ne sont t-ils plus soumis à la loi de la valeur ? Ne sont-ils plus soumis à la concurrence effrénée et aux lois implacables du capital dans l’auto-exploitation ? Qu’entends-tu par « ça marche » ?


jérôme évacue sans doute inconsciemment la nuance apportée par l'auteur, juste après le passage mis en cause : "Dire que cela sera simple dans la situation actuelle serait mentir." En clair, l'auteur, à l'instar de Paul Anton, n'est a priori pas un ardent défenseur de l'autogestion (d'autant qu'il limite son propos aux usines délaissées par les patrons), ne l'idéalise pas. Tout le monde ici perçoit les limites de l'autogestion mais jérôme nous expliquera :

- pourquoi nous ne devons pas nous féliciter d'une prise de conscience par les travailleurs de leur capacité à produire par eux-même, sans patron ("ça marche !")
- comment sortir du jour au lendemain et de manière totale de la loi de la valeur, de la concurrence effrénée et des lois implacables du capital

Personnellement, je préférerai poursuivre ce débat après que les militants du CCI nous aient répondu sur des points cruciaux :

- Gauche libertaire contre gauche étatique
- Ce qu'est le léninisme
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar NOSOTROS » Samedi 06 Juin 2009 10:28

Les « autogérés » ne sont t-ils plus soumis à la loi de la valeur ?


Oui. Tout autant que les marxistes qui ne tentent aucune expérience, même limitée, dans l'attente de LA révolution mondiale qui embrasera le monde entier ...

Le communisme naitrait il spontannément, ou bien sera t il le fruit d'expériences, toutes autant limitées et inabouties les unes que les autres ?

On n'apprend que de ses erreurs. Et pour se tromper, il faut essayer.

C'est sur qu'en ne faisant rien qu'attendre, on ne risque pas de se tromper ...
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar Jean Picard » Samedi 06 Juin 2009 20:58

Que différencie un gauchiste d'un révolutionnaire ?

Le gauchiste reste dans l'ordre du discours.
Le révolutionaire soumet le discursif aux fers du réel et de la pratique.

La praxie, dès lors, est théorie de la pratique, pratique de la théorie. Révolutionnaire, marxiste ou anarchiste, il est nécessaire d'interpréter l'histoire mais, surtout, de changer le monde. Cela implique de confronter le discours au contexte, car toute idéologie ne peut s'affranchir des contingences : l'idéologie se meut dans l'ordre du réel.
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar goldfax » Samedi 06 Juin 2009 22:52

Eh bien ! Un anarchosyndicaliste qui donne des leçons de praxis à un marxistes, c'est grandiose !
Jérôme, à titre de rappel, je crois que c'est Marx lui-même qui évoquait longuement la praxis dans la globalité de ses œuvres. Et le plus drôle dans l'affaire, c'est que cette notion de praxis est très peu comprise par la plupart des militants qui se réclament de Marx et du marxisme aujourd'hui. Dans la théorie marxienne (puis marxiste), cette notion est fondamentale dans le sens où elle est l'un des axes de théorie de la lutte de classes.
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar lucien » Dimanche 07 Juin 2009 23:00

Emile Pouget a écrit:La Révolution est oeuvre d’action quotidienne

Il s’agit donc, pour préparer la voie, d’opposer aux conceptions déprimantes, aux formules mortes, représentatives d’un passé qui persiste, des notions qui nous aiguillent vers les indispensables matérialisations de volonté. Or, ces notions nouvelles ne peuvent découler que de la mise en oeuvre systématique des méthodes d’Action directe. C’est, en effet, du profond courant d’autonomie et de solidarité humaine, intensifié par la pratique de l’action, que jaillit et prend corps l’idée de substituer au désordre social actuel une organisation où il n’y ait place que pour le travail et où cha­cun aura libre épanouissement de sa personnalité et de ses facul­tés.

Cette oeuvre préparatoire de l’avenir n’est, grâce à l’Action di­recte, nullement contradictoire avec la lutte quotidienne. La su­périorité tactique de l’Action directe est justement son incompa­rable plasticité : les organisations que vivifie sa pratique n’ont garde de se confiner dans l’attente, en pose hiératique, de la transformation sociales. Elles vivent l’heure qui passe avec toute la combativité possible, ne sacrifiant ni le présent à l’avenir ni l’avenir au présent. Aussi résulte-t-il, de cette aptitude à faire face simultanément aux nécessités du moment et à celles du devenir, et de cette concordance entre la double besogne à mener de front, que l’idéal poursuivi, loin d’être obscurci ou négligé, se trouve, par ce fait même, clarifié, précisé, mieux entrevu.

Et c’est pourquoi il est aussi stupide que mensonger de qualifier de « partisans du tout eu rien » les révolutionnaires qu’inspirent les méthodes de l’Action directe. Certes, ils sont partisans de TOUT arracher à la bourgeoisie ! Mais, en attendant d’être assez forts pour accomplir cette besogne d’expropriation générale, ils ne restent pas inactifs et ne négligent aucune occasion de con­quérir des améliorations parcellaires qui, réalisées par une dimi­nution des privilèges capitalistes, constituent une sorte d’expro­priation partielle et ouvrent la voie à des revendication de plus grande amplitude.

Il apparaît donc que l’Action directe est la nette et pure concré­tion de l’esprit de révolte : elle matérialise la lutte de classes qu’elle fait passer du domaine de la théorie et de l’abstraction dans le domaine de la pratique et de la réalisation. En consé­quence, l’Action directe, c’est la lutte de classes vécue au jour le jour, c’est l’assaut permanent contre le capitalisme.

Et c’est pour cela qu’elle est tant honnie par les politiciens - si­gisbées d’un genre spécial - qui s’étaient constitués les « représen­tants », les « évêques » de la démocratie. Or, si la classe ouvrière, dédaignant la démocratie, la dépasse et cherche sa voie au-delà, sur le terrain économique, que deviendront les « personnes inter­posées » qui s’érigeaient en avocats du prolétariat ?

Et c’est pour cela qu’elle est encore plus honnie et réprouvée par la bourgeoisie ! Celle-ci voit sa ruine rudement accélérée par le fait que la classe ouvrière, puisant dans l’Action directe une force et une exaltation grandissante, rompant définitivement avec le passé, et se constituant par ses moyens propres une mentalité nouvelle, est en passe de réaliser le milieu nouveau.

Extrait de L'Action Directe
:arrow: Cahier de l'AnarchoSyndicalisme n°13
:arrow: http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1280
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar jérôme » Lundi 08 Juin 2009 21:11

Nosotros dit « Tout autant que les marxistes qui ne tentent aucune expérience, même limitée, dans l'attente de LA révolution mondiale qui embrasera le monde entier ». Nosotros, tu veux dire ici que pour instaurer le communisme, une société sans classe, il faut commencer par « faire des expériences isolées », expérimenter la société future dans le capitalisme ? Est-ce cela ? Tu dis « attendre la révolution ». Qui te parles d’attendre sans rien faire ?
Golfax, tu écris : « Jérôme, à titre de rappel, je crois que c'est Marx lui-même qui évoquait longuement la praxis dans la globalité de ses œuvres. » Exact. Mais le problème, c’est que je ne vois pas en quoi l’expérience (déjà faite)de l’autogestion est une avancée. Que des ouvriers soient capables de faire tourner une usine sans patrons, ça on le sait tous! Est-ce une avancée alors que la plue value crée sera nécessairement subtilisée par le capital ? Les «autogérés » vivent comme les autres prolétaires, ils se serrent les coudent pour se faire exploiter sous le joug de l’état capitaliste. Certains peuvent même se tuer à la tache et vivredans des conditions misérale. Je rappelle aussi que l’exéprience de LIP dans les années 70 a fait flop ! La question n’est-elle pas plutôt de se préoccuper de développer la lutte avec tous les ouvriers ?
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar NOSOTROS » Lundi 08 Juin 2009 23:02

Nosotros, tu veux dire ici que pour instaurer le communisme, une société sans classe, il faut commencer par « faire des expériences isolées », expérimenter la société future dans le capitalisme ? Est-ce cela ?


Oui tout à fait. Par exemple en 1917, les bolchéviques n'ont pas attendu le soulèvement mondial généralisé pour commencer leur expérience révolutionnaire. Ils ont commencé quelque part, alors que toute l'europe était en pleine guerre, de façon isolée, en espérant certes que ça allait ensuite se généraliser. Mais bon ils n'ont pas attendus non plus. Peut être auraient ils dus ...

Tu dis « attendre la révolution ». Qui te parles d’attendre sans rien faire ?


Le CCI. Le CCI (et avant la GCF) existe depuis plus d'un demi siècle. Quelles expériences - même locales - en terme de praxis a accumulé le CCI pendant ce demis siècle ? En quoi a t il fait avancer la théorie communiste ?

Qu'est ce qu'il y a de nouveau dans l'approche du CCI par rapport à ce qu'il pouvait écrire il y a 50 ans ? Comment le CCI a t il évolué, progressé, dans ce demi siècle écoulé ? Ou bien le CCI est il resté invariant ?

le problème, c’est que je ne vois pas en quoi l’expérience (déjà faite)de l’autogestion est une avancée


Objectivement, la révolution russe a été un échec. Donc en te paraphrasant, on peut dire que

je ne vois pas en quoi l’expérience (déjà faite)de la révolution russe est une avancée


Plus sérieusement c'est quoi faire la révolution ? Prendre le pouvoir ? Monter des barricades ? Préparer (et réaliser) l'insurrection généralisée qui va bien finir par venir nom de dieu ?

Ou bien c'est un changement psychologique collectif, une rupture dans le paradigme ?

Et cette rupture commence par prendre confiance en soit en ses capacités. Yes we can ! Oui, nous pouvons détruire le capitalisme, abattre les classes, vivre l'égalité et le communisme ! Tout ce qui accroit notre propre confiance en nous même, en nos capacités individuelles et collectives est un oeuvre révolutionnaire.

Mais je ne pense pas que tu sois sensible à cette approche : Marx s'est toujours situé en opposition à "la capacité [autonome] des classes ouvrières" (Proud'hon ...), puisque pour lui la classe ouvrière était infantile et avait besoin d'un tuteur extérieur pour la guider (le Parti).

L'opposition irréductible se situe ici...
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar jérôme » Jeudi 11 Juin 2009 18:09

Picard répond et montre qu’il existe un lien dialectique entre théorie et pratique. Je suis OK avec cela, mais je ne sais pas pour autant ce qu’il pense de « l’autogestion » ? Nosotros, tu soutiens l’idée que « pour instaurer le communisme, une société sans classe, il faut commencer par faire des expériences isolées ». Et tu prétends que c’était le cas des bolcheviks en disant « qu’ils ont commencé quelque part ». C’est- à dire ? Où et par quoi ? Cela dépend de ce qu’on entend par là. Nosotros, tu ajoutes ceci « Donc en te paraphrasant, on peut dire que je ne vois pas en quoi l’expérience (déjà faite) de la révolution russe est une avancée ». Moi je te pose donc cette question : En quoi l’apparition des conseils ouvriers en Russie est–elle a mettre sur le même plan que « l’autogestion » ? Peux-tu l’expliquer ?
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar goldfax » Vendredi 12 Juin 2009 8:25

jérôme a écrit:Moi je te pose donc cette question : En quoi l’apparition des conseils ouvriers en Russie est–elle a mettre sur le même plan que « l’autogestion » ? Peux-tu l’expliquer ?


Et moi, je te pose la question, gros bêta: d'après toi, comment se manifeste d'abord l'autonomie des travailleurs ?
Je vais te rafraîchir la mémoire: en Argentine, avant la reprise en main du pouvoir économique par les bourgeois, les travailleurs se sont organisés en s'appropriant les moyens de production (malheureusement, pas pour longtemps). Et d'après toi, de quelle manière est-ce arrivé ? L'autogestion n'a été possible que par la constitution de comités ou conseils d'usine (je ne sais plus comment cela se passait, ça remonte au début du siècle). Pour le cas de la Russie, dès 1905, cela a également été le cas. Les travailleurs, pour reprendre à leur compte les entreprises dont ils voulaient s'approprier les moyens de productions, ont constitué des soviets - ou des conseils.
CQFD: l'autogestion n'est pas possible sans la création de comités ou conseils d'ouvriers, de quartiers... Inversement, lorsque l'on crée ce genre de comités, la finalité est forcément d'exproprier la classe dominante et d'autogérer les moyens de production.
Si tu ne comprends pas au moins cela, tu as de sérieux problèmes avec l'histoire du mouvement ouvrier et avec de nombreux concepts politiques.
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar NOSOTROS » Vendredi 12 Juin 2009 23:48

En quoi l’apparition des conseils ouvriers en Russie est–elle a mettre sur le même plan que « l’autogestion » ? Peux-tu l’expliquer ?


quand tu parles de l'apparition des conseils ouvriers en russie, tu parles des premiers soviets apparus de façon localisée à St Petersbourg en 1905 ou bien de ceux de 1917, fruits de 12 ans de maturation, d'expériences diverses et variées du mouvement révolutionnaire et ouvrier russe ?

De même tu dis bien "les conseils ouvriers" (au pluriel) et pas "le conseil ouvrier". Que sous entend ce pluriel ? Ne voudrait il pas dire qu'il y avait autant de mode de fonctionnement et d'organisation qu'il y avait de conseils différents ? Qu'il ne s'agissait pas d'une pratique homogène et uniforme, car elle était expérimentale et spontannée. (jusqu'à ce qu ele parti bolchévique s'en empare et uniformise tout, bien sur ...)

Quelqu'un a écouté l'interview du vice président bolivien cet après midi chez Mermet ? Tu devrais le télécharger et l'écouter jérome car tu verras qu'il partage beaucoup de tes éléments d'intervention ici (c'est normal, c'est la trame de réflexion marxiste ...).

Il pose la question de l'Etat, fustige les anarchistes (sans les nommer) qui ne veulent pas assumer la prise de pouvoir et veulent se passer de l'Etat.

La question de l'Etat, comme il le rappelle, c'est celle du Monopole du pouvoir. Vouloir le maintien de l'Etat, c'est vouloir que le monopole du pouvoir continue de s'exercer.

Or LES conseils, tout comme l'autogestion, s'oppose à cette idée de monopole du Pouvoir. Les conseils, comme l'autogestion, s'opposent au centralisme. Il ne peut y avoir de conseils, ni d'autogestion, sans fédéralisme. Car le centraslime est la négation de l'idée d'autonomie, qui est au coeur même des conseils comme de l'autogestion.
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar lucien » Samedi 13 Juin 2009 22:21

jérôme a écrit:Picard répond et montre qu’il existe un lien dialectique entre théorie et pratique. Je suis OK avec cela, mais je ne sais pas pour autant ce qu’il pense de « l’autogestion » ? Nosotros, tu soutiens l’idée que « pour instaurer le communisme, une société sans classe, il faut commencer par faire des expériences isolées ». Et tu prétends que c’était le cas des bolcheviks en disant « qu’ils ont commencé quelque part ». C’est- à dire ? Où et par quoi ? Cela dépend de ce qu’on entend par là. Nosotros, tu ajoutes ceci « Donc en te paraphrasant, on peut dire que je ne vois pas en quoi l’expérience (déjà faite) de la révolution russe est une avancée ». Moi je te pose donc cette question : En quoi l’apparition des conseils ouvriers en Russie est–elle a mettre sur le même plan que « l’autogestion » ? Peux-tu l’expliquer ?
Un vrai troll, le militant du CCI (maintenant, si ça vous tente de le nourrir)...

Et hypocrite, en plus, parce que, quand le CCI soutient des ouvriers en lutte pour de simples revendications salariales, il évacue les questions qu'il pose quant il s'agit d'autogestion :

- Ne sont t-ils plus soumis à la loi de la valeur ?
- Ne sont-ils plus soumis à la concurrence effrénée et aux lois implacables du capital dans l’auto-exploitation ?

lucien a écrit:Personnellement, je préférerai poursuivre ce débat après que les militants du CCI nous aient répondu sur des points cruciaux :

- Gauche libertaire contre gauche étatique
- Ce qu'est le léninisme

Nous n'aurons jamais la réponse.
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar NOSOTROS » Dimanche 14 Juin 2009 23:28

J'ai sincèrement cru à un oment qu'il y avait chez le CCI un réel désir de discuter pour mener une réflexion sur leur position politique et une évolution, moins rigide, plus ouverte (ce qui ne veut pas dire abandonner ses idées, mais les reconfronter au réel et aux autres, pour la faire évoluer. Car rien n'est plus constant que le changement (Bouddha) ).

je m'a planté ...
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar jérôme » Mardi 16 Juin 2009 15:25

Pour ce qui concerne la question de Lucien à propos « Léninisme » : il y a deux articles qui répondent justement à cette question : Sommes nous devenus « léniniste » ? In Revue internationale n° 96 et 97 (je renvois au site internationalism.org). Quant à gauche étatique : non au capitalisme d’état ! L’état post-insurrectionnel, par définition conservateur, doit être combattu en permanence par les conseils ouvriers jusqu’à sa disparition et celle des classes. Donc, dire gauche étatique, c’est parler des staliniens et des trotskistes !
On me dit, « gros bêtat », « troll ». OK. C’est certes une vision noble de « l’ouverture » et du « débat » non « rigide ». Mais on ne m’a toujours pas répondu en quoi « l’autogestion cela marche aujourd’hui en Allemagne » !!! Concernant, les conseils ouvriers et « l’autogestion » aujourd’hui, je pense pour ma part que ce sont deux choses diamétralement opposées, dans deux contextes historiques différents et surtout de nature différente. Mais J’insiste, en quoi l’autogestion « ça marche » aujourd’hui pour la classe ouvrière ?
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar Maté_Cosido » Mardi 16 Juin 2009 19:26

les conseils ouvrier et l'autogestion sont diametralement opposé pour toi.
Alors explique moi comment tu établiras toi et tes potes le communisme sur terre ??
parcequ'il faudrat bien organiser la société future , et si tu ne jure que par les conseils , me fait penser as une certaine hypocrisie de la part de toi et tes camarades , les conseils d'apres moi seront UN des éléments importants de l'organisation de la société future mais y'aura pas que ça . Et l'autogestion dans le cadre d'une société non capitaliste me parait interressant .
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar Paul Anton » Mardi 16 Juin 2009 21:04

Jérôme,

N'est-ce pas une question de dialectique ?
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar NOSOTROS » Mercredi 17 Juin 2009 21:30

Je te retourne la question : qu'est ce que tu entends par "ça marche" ?

Si on regarde ce qu'on donné les Conseils ouvriers en russie soviétique, ils ont aboutis à la contre révolution bolchévique et sa continuation, le stalinisme. De même que ce mode d'organisation n'a pas réussi à s'étendre de façon réelle ni persistante (sur une durée conséquente) dans d'autres pays. (sauf en Iran, au Gilan, où les bases socioculturelles étaient prêtes, avec la structure traditionnelle de Madjlis ... Hors, "curieusement", c'est la seule révolution que les Bolchéviques n'ont pas appuyé ...)

Donc, objectivement, si tu te places sur une échelle historique et donc politique, les conseils ouvriers ça n'a pas marché.

Et pourtant, sur ce forum, personne ne pense que cette expérience soit à rejetter.

De la même façon, est ce que les grèves aujourd'hui, "ça marche" ? Là encore, objectivement non (cf le bon article de Révolution internationale sur le pourquoi de l'échec de contiental and co).

Est ce à dire que nous jettons le bébé avec l'eau du bain et que nous renonçons à la grève ?

Bien sur que non !

Car la grève, comme les conseils ouvriers ou l'autogestion, ne sont que des outils. Comme le sabotage, qui n'est qu'une méthode de lutte. Ils peuvent être utilisés pour le pire comme le meilleur.

Donc, pour répondre à ta question, il faut essayer de répondre à "c'est quoi "marcher" ?"

D'un point de vue révolutionnaire "ce qui marche" c'est tout ce qui fait progresser la confiance en soit, tout ce qui fait progresser la classe ouvrière dans la confiance en ses propres capacités à agir par elle même pour son émancipation (cf Proud'hon : "de la capacité des classes ouvrières", violemment attaqué sur ce point par Marx, qui n'avait aucune confiance dans la capacité autonome de la classe ouvrière ...)

Il y a des grèves qui "marchent", et d'autres qui au contrairent aliènent (cf encore l'article de RI). Idem pour les conseils ouvriers, ou encore l'autogestion.

Dans certaines conditions ils font progresser la conscience ouvrière de ses propres capacités.

Les anarchosyndicalistes appuyent donc tout ce qui va dans ce sens de l'autonomisation de la classe. Et luttent contre ce qui au contraire contribue à maintenir la domination et à restreindre leur auto capacité d'auto-organisation et de lutte.
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar jérôme » Dimanche 21 Juin 2009 19:32

Je ne peux répondre à tout. Il m’est répondu a propos de l’autogestion entre autre ceci : « Car la grève, comme les conseils ouvriers ou l'autogestion, ne sont que des outils. Comme le sabotage, qui n'est qu'une méthode de lutte. Ils peuvent être utilisés pour le pire comme le meilleur ». Il y a là un désaccord et cela permet de clarifier les choses. En effet, les conseils ouvriers ne sont pas pour moi qu’un « outils » comme les autres. C’est la forme que prend le pouvoir du prolétariat dans la période révolutionnaire. Comme instrument politique, les conseils ouvriers ont largement fait leurs preuves : c’est le moyen jusqu’ici le plus adapté ou le prolétariat a pu massivement participer à la vie politique. Jamais en dehors des conseils ouvriers on a atteint un tel niveau de participation des masses tant en masse qu’en profondeur (à part la Commune et encore !). Avec la contre révolution, ce n’est pas que les conseils ouvriers « ne marchent pas », c’est tout simplement qu’ils sont devenu des coquilles vides : plus de participation, plus de vie politique, substitutionisme du parti et soumission à l’état. Cela n’a rien à voir avec « l’autogestion » qui n’est pas, pour moi, un outil de lutte. Car là, on est dans une démarche réformiste. En réalité, si la boite autogérée, « marche », cela veut dire qu’elle est en concurrence avec les autres boites et donc les autres ouvriers et cela empêche de partir d’un point de vue global. Ici, le point de départ c’est la « survie » de la boite, le localisme, pas la lutte de masse ! Pour finir, Nosotros évoque de nouveau le Gilan et l’Iran. Bien qu’il y ait eut des réponses là-dessus, je pense que ce serait intéressant que Nosotros fasse une contribution là-dessus. Peut être qu’on pourra aller plus loin dans le débat.
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Re: Un Autre Futur (avril 2009)

Messagepar goldfax » Dimanche 21 Juin 2009 19:58

jérôme a écrit:Cela n’a rien à voir avec « l’autogestion » qui n’est pas, pour moi, un outil de lutte. Car là, on est dans une démarche réformiste. En réalité, si la boite autogérée, « marche », cela veut dire qu’elle est en concurrence avec les autres boites et donc les autres ouvriers et cela empêche de partir d’un point de vue global. Ici, le point de départ c’est la « survie » de la boite, le localisme, pas la lutte de masse !


Tu n'as rien compris à l'anarcho-syndicalisme, en fait. A l'anarchisme tout court, même.
L'autogestion n'est pas un objectif, mais un moyen de parvenir à la révolution. Prendre en main sa boîte et la faire vivre, cela ne signifie pas (sauf à court terme, car il faut bien gagner un peu de fric pour bouffer dans cette société de merde !) adorer les dieux du marché et de la finance et prendre le capitalisme à bras le corps. L'autogestion est un premier pas vers la prise en main "économique" de notre destinée. L'autogestion, c'est déjà détruire, en partie, les distinctions de classe, poser la répartition des richesses, fabriquer des produits qui ont une exigence sociale, environnementale, etc., répartir les tâches différemment que sous le système hiérarchique capitaliste... Et j'en oublie certainement. L'autogestion est une expérience révolutionnaire. L'autogestion ne sera révolutionnaire que lorsque l'expérience locale se sera étendue. Comme pour les conseils, si l'autogestion n'a pas de contenu politique, elle est contre-révolutionnaire. Il ne suffit pas plus de créer des conseils ou pratiquer l'autogestion que de leur donner une consistance idéologique, sociale, éthique.
Et bien évidemment, promouvoir l'autogestion ne se limite pas à une entreprise. Il faudrait arrêter de faire le neu-neu de service un peu. L'autogestion doit être appliquée à une échelle globale, pas locale. Comme je le disais déjà, l'autogestion et le conseil (ou comité) sont intimement liés. Mais, voilà le problème, tu feignes de lire les messages que l'on publie et tu poses des questions auxquelles nous avons déjà répondu. Moi en l'occurrence.
Alors, bien évidemment, les luttes expropriatrices sont rares dans la société capitaliste occidentale. Lorsque cela arrive, je ne vois pas en quoi c'est réformiste de soutenir ce genre de démarche. En la soutenant, nous défendons les exploités qui prennent en main leurs machines et leur vie, mais aussi, nous les encourageons à étendre leur expérience dans d'autres boîtes, pour que cela fasse effet de contagion. Non, l'autogestion n'est pas un petit joujou que nous sortons de notre manche pour faire jaser les cocos du CCI, qui conservent leurs petits schémas idéologiques marxistes sans se préoccuper des expériences, ici ou là, qui font leurs preuves. Oaxaca, ça ne te dit rien ?
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