L'anarchosyndicalisme questionné

Sommier théorique et affinités idéologiques !

L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar michel » Vendredi 16 Mar 2007 11:52

http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1329

bon faut corriger la note 3, c'est pas Pierre Castre, c'est Pierre Clastres !
michel
 

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar Paul Anton » Jeudi 22 Mar 2007 19:42

michel a écrit:http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1329

bon faut corriger la note 3, c'est pas Pierre Castre, c'est Pierre Clastres !


Ce texte présente l’intérêt d’esquisser une redéfinition de l’anarcho-syndicalisme. On reconnaît d’ailleurs des passages similaires que l’on peut trouver dans le cahier 42 ("lectures subversives").
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
Paul Anton
 
Messages: 3191
Inscription: Lundi 01 Nov 2004 16:19

Messagepar Paul Anton » Samedi 09 Fév 2008 12:27

Bon ! A l’heure où tout le monde parle de l’invisibilité du comité invisible. Ce texte va sans nul doute permettre de nous rafraîchir la mémoire ! De plus, il a parfaitement sa place dans cette rubrique.

:arrow:


Militer en reseau

En ce début du troisième millénaire, quelle est, pour l’anarchosyndicalisme sur le plan national la forme d’organisation la plus adaptée à sa réalité actuelle, à la situation générale dans laquelle il évolue et qui lui permette le meilleur développement ? Ce texte, est une contribution individuelle à ce débat.



MAIS QU’EST-CE QU’UNE ORGANISATION ?
Toute organisation repose sur un pacte entre des entités afin d’atteindre un but et suppose un mode de gestion de ce qui est mis en commun.

D’un point de vue anarchosyndicaliste, le pacte est librement consenti, modifiable aussi souvent que nécessaire. Il est théorico/pratique puisqu’il repose à la fois sur une théorie, une philosophie (l’anarchosyndicalisme) et sur une pratique (l’anarchosyndicalisme) qui ne doivent faire qu’un. Les entités concernées sont des structures fonctionnelles, de véritables cellules vivantes, qui conservent toujours leur liberté : les syndicats et les unions régionales de syndicats. Le but essentiel à atteindre est de réaliser une société libertaire. Cet objectif ne peut être atteint que par une politique de rupture avec tout "l’establishment". La résistance au quotidien se situe elle-même dans cette perspective. Le mode de gestion est de type fédéraliste. Il repose habituellement sur des assemblées générales ou des réunions de militants mandatés (pour la réunion en question ou pour des tâches précises sur des périodes plus longues). Ce qui est en commun à l’ensemble des syndicats est essentiellement de l’immatériel (idées, sigle, pratique de la solidarité, titres de journaux,...).

Il résulte de ce qui précède que plusieurs formes d’organisation anarchosyndicalistes sont possibles. D’ailleurs, la CNT espagno-le, la CGT-SR (France, années 30) ou la FORA (Argentine) ont eu des pratiques organisationnelles assez différentes, mais toutes reconnues par le mouvement anarchosyndicaliste international.

STRATEGIE ORGANISATIONNELLE...
Globalement, nous vivons encore actuellement sur une conception de l’organisation, héritée du XIXème siècle, qu’on pourrait qualifier de mécaniste (un rouage entraîne les autres, le flux "monte" et "descend" en suivant ces rouages). L’objectif de ce texte est de commencer à préciser ce que pourrait être une confédération anarchosyndicaliste utilisant un autre modèle organisationnel, celui du réseau. Dans cette perspective, la stratégie est avant tout de potentialiser, de rendre plus efficace l’action que le syndicat (en tant qu’entité fonctionnelle) mène là où il se trouve, et qui se concrétise par des actions de réflexion et de propagande et de résistance et d’impulsion. La conf-réseau postule donc nécessairement que chacune de ses unités ne commence à exister qu’à partir du moment où elle est fonctionnelle, c’est à dire qu’un travail militant de terrain se fait.

Il existe plusieurs possibilités pour qu’une organisation nationale rende plus efficace le travail militant des syndicats. Classiquement, par exemple, elle produit et met à disposition de ces derniers des affiches, des tracts rédigés et imprimés nationalement. Selon notre conception, puisqu’une conf-réseau regroupe des syndicats qui cherchent à avoir une réelle autonomie de réflexion, de décision, de gestion, de réalisation et d’action, le rôle de la structure nationale est tout autre. C’est d’aider les syndicats à devenir aussi autonomes que possible dans tous les domaines, de la conception du matériel de propagande à la réalisation pratique. Evidemment, tout cela n’irait pas sans poser des problèmes nouveaux, à la fois. Mais il existe des solutions.

... & QUESTIONS PRATIQUES
Une des questions que l’on peut se poser est de savoir comment se fera la mutualisation puisqu’il n’y aura plus de centralisation. Dans une conf-réseau, si un syndicat a une idée (de lutte, d’affiches, de texte ...), Il la communique à tous les autres syndicats membres (par bulletin, circulaire, internet...). Si certains d’entre eux trouvent l’idée tout à fait à leur goût, soit ils s’adressent directement au syndicat qui a lancé l’idée pour la mettre en pratique ensemble, soit ils prennent l’idée à leur compte et l’affaire est réglée. Dans le cas où des syndicats la trouvent correcte mais améliorable, ils transmettent leur nouvelle proposition. Au "pire", si une idée ne supplante pas l’autre ou si la synthèse ne se fait, il y a plusieurs versions de la réalisation (de l’affiche, du tract..) ce qui, en soi, n’est pas gênant Si des syndicats trouvent l’idée médiocre mais compatible avec l’anarchosyndicalisme, ils peuvent exprimer leur opinion s’ils l’estiment utile, mais ils ne bloquent rien du tout. Enfin, si des syndicats la trouvent incompatible avec l’anarchosyndicalisme, ils le manifestent et l’argumentent. Le syndicat qui est à l’origine du projet et ceux qui étaient éventuellement intéressés peuvent se rétracter (s’ils estiment qu’ils ont été maladroits, qu’ils se sont trompés ...) ou persister, ce qui, suivant la gravité qu’accorderont au sujet les uns et les autres, peut donner lieu à un conflit.

Les arguments économiques qu’on peut opposer à cette démarche (il est moins cher, à l’unité, de tirer une affiche à un grand nombre d’exemplaires, par exemple) ont été vrais. Ils le sont beaucoup moins maintenant (du fait des nouvelles technique d’impression et de communication). La CNT-AIT dispose d’ailleurs d’une importante expérience dans ce domaine depuis des années (par exemple avec son réseau de presse). Par rapport aux inconvénients qu’entraînent une organisation centralisée (en particulier les possibilités de prise de pouvoir), le faible "surcoût" économique éventuel du fonctionnement en réseau n’est pas un argument recevable.

Beaucoup d’autres questions qui se posent (par exemple, la gestion des contacts extérieurs, les besoins en matière de solidarité...) peuvent recevoir des réponses du même type.

LA GESTION DU RESEAU
Les questions qu’une conf-réseau aura à résoudre pour se gérer elle-même sont au moins de 3 types :

1) Qui entre dans la conf-réseau ?

On peut penser que le minimum sera l’activité réelle préalable. Un individu, un groupe d’individus qui se reconnaissent dans ce qu’est la CNT-AIT commencera par militer avant de constituer un syndicat. En pratique, il se greffera sur un des syndicats constitutifs du réseau, pour pouvoir bénéficier de l’infrastructure, vérifier l’adéquation des idées des uns avec celles des autres ... Ce n’est que quand les choses sont un peu solides qu’un nouveau syndicat peut se constituer. Ce travail peut prendre, en fonction des réalités locales, des formes très diverses. Il doit cependant exister d’une façon ou d’une autre et c’est une des bases sur lesquelles se fait l’appréciation par le réseau. Si le constat est positif, avalisé par lui (dans une réunion nationale du réseau par exemple), l’adhésion se ra avalisée .

2) Qui reste dans la conf-réseau ?

Pour qu’une confédération soit un organisme vivant, il faut que, lorsqu’une unité n’a pas le potentiel minimum pour continuer à fonctionner, elle disparaisse en tant que structure. Dans une logique de réseau, il n’y a aucun intérêt à garder des coquilles vides (il y a même des inconvénients). Le (les) militant(s) qui n’a plus d’activité réelle sur place se greffe sur un autre syndicat et vient le renforcer au lieu de rester isolé et de faire semblant. Dès que les forces le permettront à nouveau, le redéploiement aura lieu. Pour rester dans le réseau en tant que syndicat, l’activité de terrain (et les cotisations) doivent être validées périodiquement par l’ensemble du réseau. La participation à la vie du réseau, c’est-à-dire l’échange permanent avec toutes les autres unités fonctionnelles, doit être effective.

Bien sûr, le conflit peut surgir et le "gentleman agreement" sur lequel repose ce qui vient d’être écrit ci-dessus risque d’être mis à mal. Comment de tels conflits peuvent-ils être traités dans une conf-réseau ?

3) La gestion des conflits

Imaginons que le syndicat A ne soit pas d’accord (pour les raisons les plus diverses) avec le syndicat B. La première chose qu’il peut faire est bien sûr de discuter pour tenter de s’entendre. Si la situation est bloquée, il peut couper toutes ses relations avec B. Si les autres syndicats pensent et font comme A, alors B est rapidement mis hors du réseau, sans autre forme de procès. S’ils trouvent que c’est A qui a tort de se comporter ainsi et que c’est lui qui empoisonne les autres, ils coupent les ponts avec lui, et c’est A qui se trouve de fait rapidement hors circuit. Enfin, si les syndicats trouvent que le conflit entre A et B n’a pas de réelle importance, ils peuvent essayer de faire entendre raison à l’un ou/et à l’autre. Si A et B restent figés, et bien tant pis, il n’y aura pas d’échanges directs entre ces deux-là mais cela n’empêchera pas le réseau de continuer à fonctionner même si cela devient un peu "boiteux". Le réseau ne résoudra probablement pas tous les problèmes. Mais il pourrait dynamiser l’action des anarchosyndicalistes. Pour finir, soulignons, qu’au sens où on l’entend ici, il est tout à fait transparent pour ses membres, puisqu’il identifie clairement les unités fonctionnelles (des syndicats actifs), les procédures (la façon dont les syndicats communiquent entre eux), les contenus (ce qu’ils communiquent) et le degré de liberté et d’autonomie de chacun. La réflexion est loin d’être finie et le débat reste ouvert.

Francesito


http://cnt-ait.info/rubrique.php3?id_rubrique=3
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
Paul Anton
 
Messages: 3191
Inscription: Lundi 01 Nov 2004 16:19

Messagepar rosa. » Samedi 09 Fév 2008 16:32

Bon ! A l’heure où tout le monde parle de l’invisibilité du comité invisible. Ce texte va sans nul doute permettre de nous rafraîchir la mémoire ! De plus, il a parfaitement sa place dans cette rubrique.


à propos de pratiques "en fondue" (plutot que d'invisibilité), il y a aussi l'exemple des copains de la "solidarity federation AIT" en angleterre et en écosse. je n'ai qu'une connaissance lacunaire de leur type d'organisation et de leur pratiques militants, quelqu'un peut en parler?
"Un Homme est plus un Homme par les choses qu'il tait que par celles qu'il dit."

Camus.
Avatar de l’utilisateur
rosa.
 
Messages: 117
Inscription: Dimanche 23 Sep 2007 15:31
Localisation: sur le chemin de la mort!

Messagepar lucien » Dimanche 17 Fév 2008 19:43

Pas de réponse... Ca doit être efficace !
Le monde ne se compose pas d'anges révolutionnaires, de travailleurs généreux d'une part, de diables réactionnaires et de capitalistes cupides de l'autre.
Avatar de l’utilisateur
lucien
 
Messages: 3012
Inscription: Dimanche 31 Oct 2004 15:32
Localisation: Caen

L’anarchosyndicalisme questionné

Messagepar AnarSonore » Samedi 24 Mai 2008 9:34

** L’anarchosyndicalisme questionné **

Rappeler “nos évidences”, les grandes lignes de ce que nous pensons, ne suffit pas, et il faut aller plus dans le détail. Voici l’état de notre réflexion sur quelques unes des grandes questions qui agitent le milieu libertaire en ce moment.

-> http://anarsonore.free.fr/spip.php?article96
Image
Avatar de l’utilisateur
AnarSonore
 
Messages: 506
Inscription: Lundi 31 Mar 2008 0:52

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar Lambros » Lundi 14 Juin 2010 10:17

Par hasard en lisant, j'ai vu une question sur SolFed, les compagnons de Grande Bretagne. J'ai réalisé un exposé sur elles et eux pour la fac, avec un échange de mails avec Martin, leur secrétaire. C'est la plus petite section de l'AIT, mais malgré leur faible nombre (une 60aine au total...), ils/elles font un bon boulot anarchosyndicaliste. La situation syndicale est très particulière là bas. Un-e salarié-e non syndiqué-e peut se faire virer sans rien si il/elle n'est pas syndiqué-e. SolFed ne jouant pas le jeu réformiste, n'étant pas reconnu comme un syndicat, ses membres sont en fait souvent militant-e-s dans les syndicats réformistes, et y apportent le message anarchosyndicaliste. A moins que SolFed ne deviennent un gros syndicat, il n'y a pas d'autres moyens, et l'AIT a fait donc une exception pour elles/eux. Quant à leur fonctionnement, SolFed n'est pas l'anarchosyndicat de l'Angleterre mais de toute la Grande Bretagne, même si surtout implanté en Angleterre (Brighton essentiellement). Il y a des adhérent-e-s en Ecosse, et en Angleterre, et tous les anarchosyndicalistes britanniques sont relié-e-s à SolFed. Je vous joint une citation de Martin sur leur fonctionnement avec l'Irlande, qui est à part :

"Historiquement, nos camarades irlandais-es ont cherché à établir une organisation par delà les frontières, et à unir la classe ouvrière au delà de frontières sectaires. Bien que nous reconnaissons que le nationalisme est un cul-de-sac, nous respectons aussi l'autonomie des travailleurs-euses irlandais-es, particulièrement dans le nord, à déterminer leur propre forme d'organisation".

Pour celles et ceux que ça intéresse, je peux transmettre l'interview de Martin, et la présentation (en anglais...)
L'émancipation des chrétien-ne-s sera l'œuvre de Dieu lui même.
Avatar de l’utilisateur
Lambros
 
Messages: 1717
Inscription: Mardi 30 Mar 2010 15:45
Localisation: "Ma patrie c'est le Monde"...

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar goldfax » Lundi 14 Juin 2010 11:23

Vas-y, lâche-toi ! Envoie-nous ça, cela est intéressant.
goldfax
 

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar Lambros » Lundi 14 Juin 2010 18:29

Je vous mets tout sur le forum dès que j'ai un peu de temps, faudra que je retraduise tout ça!
L'émancipation des chrétien-ne-s sera l'œuvre de Dieu lui même.
Avatar de l’utilisateur
Lambros
 
Messages: 1717
Inscription: Mardi 30 Mar 2010 15:45
Localisation: "Ma patrie c'est le Monde"...

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar goldfax » Mardi 15 Juin 2010 10:21

Pas de problème !
Je pourrais te proposer de t'aider à traduire, mais je n'ai pas trop de temps en ce moment...
goldfax
 

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar Lambros » Mardi 15 Juin 2010 15:35

J'ai trouvé le temps ! C'est juste les questions-réponses, pas l'exposé (qui est sur power point). C'est très formel, parce que réalisé par mail...

- Pourquoi SOlFed fut crée si tard ? Existait-il une autre forme d'anarchosyndicalisme en Grande Bretagne auparavant ?
SolFed fut crée en 1994 par le mouvement Direct Action (DAM) et quelques autres groupes. Auparavant le DAM était l'organisation du Royaume Uni affilié à l'AIT- le DAM fut crée en 1979. Il comprenait les derniers restes de Syndicalist Workers Federation (SWF), l'affiliation précédente. Il n'y a pas eu d'autres formes d'anarchosyndicalisme en dehors de groupes britanniques locaux, malgré le fait que de nombreux-euse anarchosyndicalistes aient été membres des IWW a un moment ou à un autre.

-Y avait-il des organisations anarchistes sous Thatcher ? (en fait j'ai étudié Thatcher cette année, d'où ma question...)
Il y avait beaucoup d'organisations anarchistes sous Thatcher. Elle était dure, mais ce n'est pas comme si chaque forme de protestation était criminalisée. Nationalement il y avait le DAM, Class War et l'Anarchist Communist Federation. Plus tard il y eu une scission plateformiste du DAM appelé Anarchist Workers Group (en 1988 je crois). Il y avait aussi beaucoup de groupes locaux.

-Quelles sont vos relations avec les autres organisations syndicales britanniques (toutes réformistes bien sûr !) ?
Nos relations avec les autres organisations syndicales britanniques est qu'en fait nous sommes souvent membres de celles ci, et parfois prenons le rôle de délégué syndical ou d'autre rôles profanes en leur sein. Nous voyons parfois le fait de travailler avec elles inévitable, et cela se reflète dans notre stratégie (http://www.solfed.org.uk/docs/strategy/):
"Nous avons besoin d'une approche en trois points dans le but final de créer une organisation ouvrière indépendante :
1) Sur un lieu de travail avec une organisation du TUC (Trade Union Congress- Confédération des Syndicats Britanniques, c'est le congrès des syndicats british, qui jusqu'à l'arrivée de Blair finançait les travaillistes, NDT), un anarchosyndicaliste doit rejoindre le syndicat mais y faire la promotion de la stratégie anarchosyndicaliste. Ça implique le fait d'organiser des assemblées sur les lieux de travail pour trouver de solutions collectives aux problèmes rencontrés. Cependant, les travailleurs-euses peuvent toujours garder des cartes d'adhésion pour éviter la division sur les lieux de travail entre les syndiqué-e-s et les non-syndiqué-e-s.
2) Sur un lieu de travail sans syndicats, des syndicats indépendants, basés sur le principe de prise de décision collective, doivent être mis en place partout où c'est possible.
2) Sur un lieu de travail sans syndicats, où il est difficile de s'organiser à cause de nombreux changements de personnel ou d'un large nombre d'intérimaires, nous devons simplement appeler à des assemblées de travailleurs lorsqu'un conflit se prépare. "

-Travaillez-vous avec d'autres organisations britanniques ?
Nous travaillons avec d'autres organisations au niveau local ou régional, étant donné que c'est à ce niveau que nous agissons. Par exemple à Londres et à Brighton nous avons travaillé avec l'Anarchist Federation sur de nombreuses questions.

-Pourquoi n'y a-t-il pas SolFed en Irlande ?
Historiquement, nos camarades irlandais-es ont cherché à établir une organisation par delà les frontières, et à unir la classe ouvrière au delà de frontières sectaires. Bien que nous reconnaissons que le nationalisme est un cul-de-sac, nous respectons aussi l'autonomie des travailleurs-euses irlandais-es, particulièrement dans le nord, à déterminer leur propre forme d'organisation.

-Quels sont vos moyens pour informer les gens sur l'anarchisme ?
Nos méthodes pour informer les gens sont nos publications- Direct Action, Catalyst- notre site internet et nos activités.

-Combien de membres par pays britannique avez-vous ? (la réponse inclue la question suivante) -Est-ce que les actions, les idées et les méthodes de SolFed ont un bon écho en Grande Bretagne ?
Nous sommes environ 60, toutes et tous en Angleterre sauf 2. Notre taille donne probablement de bons indices quant à savoir si on a de bonnes réactions.

-Quels étaient les effets de la crise capitaliste sur les travailleurs-euses ? Comment le gouvernement britannique a-t-il agit pour sauver son système ?
La crise a touché lourdement la Grande Bretagne, à cause de la prépondérance du secteur financier et de la banqueroute de beaucoup de banques. Le gouvernement a agit en renflouant les banques et détient maintenant une majorité d'actions chez Lloyds, HBOS, et toutes les actions de Northern Rock. Il a aussi fait des dons à de plus petites banques, et à des institutions plus larges, comme Spain's Santander. Il y a des élections cette année (interview réalisée début mars NDT), et ça s'est battu sur la rapidité des suppressions d'emplois à réaliser, aucun parti n'ayant aucune chance d'être élu pense dire qu'ils ne feront aucune suppressions d'emplois. Pour les travailleurs-euses, le chômage a augmenté, et dans beaucoup d'endroits des baisses de salaires ont eu lieu, ainsi que du chômage partiel. Tous les grands partis (Conservatives, droite; Liberal Democrats, centre; Labour, centre gauche-c'est tous plus ou moins centre... NDT) promettent de larges suppressions d'emplois dans le secteur publique après les élections.

-Comment avez-vous réagi à la crise ? Et les autres syndicats ?
Notre réponse à la crise (et elle n'est pas unique) est de défendre la lutte contre les suppressions d'emplois et la tentative des patron-ne-s de nous mettre l'austérité sur le dos. Un exemple est la brochure de Brighton pour une manif demain (7 mars NDT) concernant les "emplois": http://brightonsolfed.wordpress.com/201 ... /#more-402

-Quels sont vos liens avec les autres sections de l'AIT ?
A travers l'AIT, nous avons des liens avec d'autres sections, bien que notre relativement petite taille veut dire qu'on pourrait toujours essayer de faire plus. Récemment, on a mené des actions de soutien à la lutte de la FAU au Kino Babylon et aux 6 de Belgrade en Serbie. Nous sommes engagé-e-s comme une organisation de solidarité internationale, même si notre taille nous permet parfois de pouvoir seulement agir de manière orale en soutien aux luttes à l'étranger.

-Comment voyez-vous le futur ?
Pour le futur, on a besoin de se consolider là où nous sommes déjà présent-e-s, d'améliorer notre fonctionnement interne et nos débats et de grossir notre influence chez les travailleurs-euses militant-e-s.

(Un exemple, le 1e mai, la section de Liverpool a organisé un cortège libertaire avec la FA locale, une autre orga et des antifas. Ce fut suivi d'une après midi de débats, bouffe vegan, vente de nombreux journaux et deux adhésions... Tout ça sans bureaucrates syndicaux ou partis politiques)
L'émancipation des chrétien-ne-s sera l'œuvre de Dieu lui même.
Avatar de l’utilisateur
Lambros
 
Messages: 1717
Inscription: Mardi 30 Mar 2010 15:45
Localisation: "Ma patrie c'est le Monde"...

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar NOSOTROS » Mardi 15 Juin 2010 20:47

Si ton exposé n'est pas passé, il y a un texte extremement intéressant de Solfed qui est un excellent résumé de lánarchosyndicalisme moderne. C'est le texte XXI century anarchosyndicalisme de Brighton (je pense que tu le trouveras sur Libcom). Si tu as le temps aussi de le traduire ce seraitr excellent car c'est une bonne description de l'anarchosyndicalisme actuel tel que nous pouvons aussi le partager !

http://libcom.org/library/strategy-stru ... cktabs_1=0
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar Lambros » Mardi 15 Juin 2010 21:02

Mon exposé c'est pas qu'il ne passe pas, c'est que c'est en diapo, et tout en anglais...
L'émancipation des chrétien-ne-s sera l'œuvre de Dieu lui même.
Avatar de l’utilisateur
Lambros
 
Messages: 1717
Inscription: Mardi 30 Mar 2010 15:45
Localisation: "Ma patrie c'est le Monde"...

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar NOSOTROS » Mercredi 16 Juin 2010 0:05

En fait je voulais dire si le temps pour rendre ton exposé n'est pas passé, tu trouveras peut être un intérêt à ce texte ... :-)

Sinon si tu te sens d'envoyer le power point sur les boites mails, ça peut être intéressant ! (de mon côté je dois avoir un power point sur l histoire du syndicalisme révolutionnaire qui avait été fait par un anglais qq part ... si ça peut être utile je te le ferai passer si je le retrouve)
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar goldfax » Mercredi 16 Juin 2010 8:35

Ma foi, je trouve l'idée intéressante. Faites tourner, les gars !!
goldfax
 

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar Lambros » Mercredi 16 Juin 2010 11:57

Je vous l'enverrai dès que possible. Ou sinon si 'a moyen je vous le projette au camping :D

Et du coup vous pensez quoi de l'interview de Martin et de la difficulté d'être anarchosyndicaliste en G. Bretagne ?
L'émancipation des chrétien-ne-s sera l'œuvre de Dieu lui même.
Avatar de l’utilisateur
Lambros
 
Messages: 1717
Inscription: Mardi 30 Mar 2010 15:45
Localisation: "Ma patrie c'est le Monde"...

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar goldfax » Mercredi 16 Juin 2010 17:26

Pour l'interview, je n'ai pas tout lu encore...
goldfax
 

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar NOSOTROS » Mercredi 16 Juin 2010 23:10

Goldfax apprends à lire : après la lettre C aujourd'hui demain il passe au N (et après au T. C'est la méthode à mimile) :P Bon je sors tellement c'est nul ! :lol:
Capitalismo delenda est
NOSOTROS
 
Messages: 3774
Inscription: Jeudi 18 Oct 2007 1:15

Re: L'anarchosyndicalisme questionné

Messagepar goldfax » Jeudi 17 Juin 2010 6:58

NOSOTROS a écrit:Bon je sors tellement c'est nul ! :lol:


Je ne te le fais pas dire... Après Le Goldax pour les Nuls, nous allons publier un inédit: Le Nosotros pour les Nuls ! A ne pas manquer: un best-seller dans toutes les bonnes librairies anarchosyndicalistes ! :lol:
goldfax
 


Retourner vers L'anarchosyndicalisme

cron