ANPE / UNEDIC sur le régime d'assurance-chômage

Les luttes en France...

ANPE / UNEDIC sur le régime d'assurance-chômage

Messagepar Léa » Samedi 01 Oct 2005 1:32

ANPE, Le silence tue

L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt !

M.Christian Charpy, directeur général de l'ANPE, censé donner une conférence de presse ce matin, a refusé de répondre aux principaux concernés : les chômeurs, précaires et intermittents qui étaient présents dès l'aube à la convocation (8h30). Le Collectif AC ! Paris « Air Libre » et la Coordination des Intermittents et Précaires Ile de France (CIP IdF) s'étaient invités au « petit déjeuner de l'Association des Journalistes de l'Information Sociale ». (AJIS)

Les questions que nous voulions poser portaient bien entendu sur les modalités d'application du décret sur le contrôle des chômeurs :
- Qu'est ce qu'un emploi convenable ?
- Dans un contexte ou l'ANPE annonce 200 000 emplois non-pourvus, que vont avoir à proposer les conseillers ANPE aux chômeurs censés être convoqués tous les 15 jours ?
- La prochaine convention UNEDIC supprimera-t-elle la dispense de recherche d'emploi pour les plus de 55 ans, alors qu'il est établi qu'à part de l'emploi précaire il n'existe aucune offre d'emploi convenable pour les « Séniors » ?
- Un RMA ou un contrat d'avenir sous payés sont-ils des emplois convenables ?
- Les formations accessibles seront-elles uniquement celles proposées par les patrons ?
- Que veut dire l'insertion des personnes en difficultés quand celles-ci est confiée aux responsables de l'emploi précaire : les agences d'Interim ? (L'ANPE et ADIA viennent de signer un accord).
- Est-il légal d'imposer aux chômeurs 80h de travail gratuit dans les entreprises dans le cadre des EMT (Evaluation en Milieu de Travail) ?
Le refus d'aller travailler loin de son domicile est-il un motif de radiation ?
- Les pressions sur les RMIstes pour leur faire accepter n'importe quel emploi, alors que beaucoup sont en but aux problèmes de logement, de santé, de mobilité, sont-elles acceptables ?
- Les chômeurs doivent-ils payer pour la politique du MEDEF, par la destruction totale de leur vie qu'impliquent les radiations ANPE ?

M.Charpy refuse de répondre publiquement à ces questions. Nous continuerons à le forcer, lui et les autres responsables de nos situations, à la confrontation avec les précaires. Nous appelons à nous rassembler à 14h30 métro Palais Royal, devant le Ministère de la Culture, ou le gouvernement, et les partenaires sociaux (Medef et syndicats) doivent prendre des décisions concernant les annexes 8 et 10 d'assurance chômage.


AC ! Paris « Air Libre »
23 bis rue Mathis 75019 Paris
Tel : 01 40 09 27 49
Fax : 01 40 05 05 10
:arrow: http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=43169

Sur ce le communiqué de l'AJIS :
Des militants d’associations de chômeurs et d’intermittents du spectacle se sont invités au petit-déjeuner organisé avec Christian Charpy.

Le petit-déjeuner, organisé le 29 septembre avec Christian Charpy, le directeur général de l’ANPE, a été annulé suite à l’arrivée non prévue d’une vingtaine de militants d’associations de chômeurs et d’intermittents du spectacle qui voulaient participer à la rencontre. Après avoir tenté de discuter avec eux et leur avoir fait deux propositions qu’ils ont refusées (les laisser s’exprimer pendant 5 minutes en début de réunion puis permettre à deux d’entre eux de participer aux débats, les autres quittant la salle), j’ai décidé d’annuler le petit-déjeuner. Cette décision n’a pas été facile à prendre, par respect pour notre invité, pour les 35 membres qui avaient répondu présents, pour l’équipe qui avait préparée la rencontre, mais également pour l’image de l’association.

Nous tâcherons de faire mieux la prochaine fois, notamment pour sécuriser -même si c’est dommage d’en arriver là- les rencontres susceptibles d’être sensibles que nous organisons.

Sachez tout de même que nous avons proposé à quelques uns des militants présents de monter une table-ronde sur la question du chômage -à laquelle deux de leurs représentants participeraient- avec des responsables de l’ANPE et l’Unedic. Certains ont trouvé l’idée intéressante. Mais d’autres ont refusé, indiquant qu’ils préféraient débattre avec Jean-Louis Borloo, François Chérèque et Denis Gautier-Sauvagnac.

Je me permets enfin, pour que ce malencontreux événement ne serve pas à rien, de vous communiquer les coordonnées des associations qui se sont invitées à notre petit-déjeuner. Leurs militants présents se sont en effet plaints du traitement médiatique qui était fait de la question du chômage. Ils ont -et je les crois volontiers- beaucoup de choses à dire, de questions à poser, de faits à dénoncer. Libre donc à vous de les contacter pour les interroger, si jamais vous estimez utile de recueillir leurs points de vue pour vos futures enquêtes.

Marc Landré
Président de l’AJIS


Coordonnées des associations :
APEIS Paris : 0143563032
AC ! Paris « airlibre » : 0140092749
Coordination des intermittents et Précaires d’Ile-de-France : 0140345974
:arrow: Christian CHARPY - Directeur Général de l’ANPE - Petit-Déjeuner à l'AJIS

Bon ça c'était le matin du 29, pour les braves et le courageux du matin. L'après midi, a continué ainsi :

:arrow: Palais-Royal : photos du rassemblement

INTERMITTENTS, PRECAIRES : Occupation en cours de la Comédie Française

Communiqué de presse 29/09/05 20h00

Aujourd'hui une délégation a souhaité remettre aux Ministres de la culture et de l'emploi ainsi qu'aux différents partenaires sociaux un texte de propositions, synthèse de deux ans d'études et d'analyses.
Il nous semblait légitime d'apporter nos propositions pour participer à ce débat qui concerne nos existences et dont nous sommes exclus.
Le ministre le medef et la cfdt ont pris le prétexte du retard provoqué par notre présence pour retarder la publication du calendrier de négociations. Ceux qui ont quitté cette table ont pris leurs responsabilités.
Aujourd'hui notre occupation de la Comédie Française a provoqué l'annulation d'une représentation. C'est toujours avec regret que des artistes en empêchent d'autres de faire leur travail. Si nous l'avons fait, c'est parce que c'était la seule façon de nous faire entendre.
Nous demandons solennellement que le rapport Guillot, expert nommé par le gouvernement, nous soit remis ce soir, pour que nous puissions en prendre connaissance.
Nous exigeons de participer aux prochaines négociations du régime d'assurance chômage annexes 8 et 10.
Nous apportons notre soutien aux marins de la SNCM et à tous les sans-papiers.

CIP IdF
:arrow: http://paris.indymedia.org/article.php3?id_article=43189#commentaires

Unédic, à l'abordage ! Occupation de la Comédie française par des intermittents et précaires

Nous avons occupé la Comédie Française et sommes intervenu dans la réunion ministérielle avec les partenaires sociaux, car comme des millions de personnes dans ce pays, nous refusons qu'on décide sans nous, contre nous, de nos existences. Le rapport Guillot qui a été présenté aujourd'hui va orienter une réforme qui va encore saccager nos vies. Nous exigeons qu'il soit présenté publiquement.

L'opacité des données de l'Unédic, qui gère les cotisations de tous les salariés, doit cesser. C'est une question essentielle de démocratie. Aucune négociation du régime d'assurance-chômage 2006 ne peut avoir lieu sans les premiers concernés. Comme les sans-papiers, les mal-logés, les lycéens, les marins et tous les autres, organisons- nous ! Nous appelons tous les intermittents, précaires, chômeurs à rejoindre la lutte, à participer contre la précarisation à la manifestation unitaire du 4 octobre et à continuer, dans la rue, le 6 octobre, pour le Conseil d'Administration de l'Unédic (M° Montgallet) pour exiger de nouveaux droits pour tous.

Intermittents, précaires, chômeurs occupant la Comédie Française

29/09/05 22h30
Source/auteur : http://www.cip-idf.org/
:arrow: http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=6918

:arrow: Les intermittents occupent la Comédie-Française photos par Le Monde

Intermittents : Jean-Paul Guillot présente son constat et ses recommandations

Un contre-temps, un arrêt temporaire du compte à rebours avant un nouveau décollage. Le ministère de la culture se voulait optimiste, jeudi 29 septembre, après l'intervention de la Coordination des intermittents et précaires lors de la réunion sur le nouveau régime d'indemnisation des artistes et techniciens. Les intermittents, qui occupaient la Comédie-Française voisine ­ - le spectacle de la soirée a été annulé ­-, ont envahi le ministère de la culture, où les partenaires sociaux lançaient la renégociation des annexes 8 et 10 de la convention Unedic. Dénonçant le "paritarisme en trompe l'oeil", la Coordination exigeait sa présence dans les discussions. Les participants ont alors quitté la salle, à l'exception de la CGT, qui a regretté "que le Medef ait pris prétexte de cette intrusion pour s'en aller".

Une nouvelle réunion devrait donc être convoquée et le calendrier être revu. Avec toujours le même objectif : modifier, d'ici au 31 décembre, la trajectoire actuelle du régime, faute de quoi, celui-ci s'autodétruira en plein vol. A cette date, la convention d'assurance chômage arrivera en effet à expiration. Ses deux annexes ­ - qui définissent le régime des intermittents du spectacle ­ - deviendront du même coup caduques. La réunion était donc attendue. Or, en dépit des imprévus, elle est parvenue à remplir son objectif premier : définir les paramètres initiaux de la négociation, afin de sortir le dispositif d'une orbite incontrôlée.

Le rôle du pilote avait été confié à l'économiste Jean-Paul Guillot. En juin, Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture, lui avait donné mission d'"aider les partenaires sociaux" à élaborer de nouvelles règles du jeu. Jeudi, il a eu le temps de présenter ses constats et quelques recommandations.

Chacun connaît en effet le déficit élevé des annexes 8 et 10 : 952 millions d'euros en 2004. Un trou d'autant plus lourd que l'assurance- chômage affiche des pertes d'ensemble abyssales (13 millions d'euros). Mais les faiblesses du dispositif vont bien au-delà, a expliqué M. Guillot. Non seulement, le système a conduit à multiplier le nombre de bénéficiaires beaucoup plus vite que le volume d'activité, en favorisant le fractionnement du travail. Mais il a laissé s'instaurer des iniquités flagrantes. "L'indemnisation de deux professionnels aux caractéristiques très voisines peut être très sensiblement différente", résume l'expert. Ainsi, quelques dizaines d'heures supplémentaires travaillées peuvent faire passer l'indemnité journalière perçue pendant les périodes de chômage de 75 à 35 euros. Encore quelques dizaines d'heures et celle-ci remonte à 70 euros. Ces défauts, le protocole contesté de 2003, signé par le Medef et la CFDT, ne les a pas gommés. Il a, au contraire, conduit à une augmentation de 20 % des allocations versées, tout en réduisant le nombre de nouveaux bénéficiaires du système. M. Guillot invite toutefois à envisager une perspective plus large. Façon pour le ministère de ne pas fâcher les signataires d'hier, qui seront nécessairement ceux de demain. Mais aussi, en montrant que la dérive est ancienne, de mieux faire accepter les réformes qu'il propose.

MOINS DÉCOUPER LE TRAVAIL

Or celles-ci sont multiples. Il invite d'abord à restructurer l'emploi culturel. Le nombre de conventions collectives serait ramené de vingt à huit et le recours à l'intermittence y serait précisément défini. Faute de convention signée d'ici à fin 2006, Jean-Paul Guillot propose d'interdire à un secteur l'emploi d'intermittents. De quoi motiver des employeurs hésitants.

Pour les inciter encore à moins découper le travail, l'expert invite à exiger "une cotisation supérieure pour les contrats très fractionnés". Une telle mesure permettrait, au pis, d'augmenter les ressources du régime. Au mieux, elle ferait chuter le volume d'allocations. Car c'est aussi, et peut-être surtout, sur une rationalisation des dépenses que M. Guillot fait porter son effort. Le régime actuel "conduit les professionnels à tenter d'optimiser leur allocation journalière et le nombre de jours indemnisables" en dissimulant des cachets ou en refusant du travail. Il convient "de trouver une formule qui valorise clairement à la fois toute la rémunération annuelle perçue et la totalité du temps de travail effectué", conclut l'expert. Un tel "protocole vertueux" se devra d'être "simple" , "lisible" et "équitable".

Pour mesurer l'effet de chaque paramètre, sur les revenus des intermittents comme sur les comptes de l'Unedic, les partenaires disposeront, pendant la négociation, des simulations de l'expert. Ils pourront, par exemple, évaluer les conséquences concrètes, d'un plafond "salaires + indemnités", réclamé par beaucoup, afin d'éviter que certains très hauts revenus ne touchent des allocations.

Lors de l'irruption des manifestants, jeudi, Denis Gauthier-Sauvagnac saluait, au nom du Medef, les travaux accomplis. Jean Voirin (CGT), lui, n'a pas eu le temps de s'exprimer, mais jugeait les propositions "très positives". De quoi donner un peu d'espoir au ministère de la culture.


Nathaniel Herzberg
Article paru dans l'édition du 01.10.05.
:arrow: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-694621,0.html
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