Les marins de la SNCM s'emparent d'un cargo

Les luttes en France...

Les marins de la SNCM s'emparent d'un cargo

Messagepar lucien » Mardi 27 Sep 2005 18:37

Très fort ! :lol:

Les marins de la SNCM s'emparent d'un cargo

NOUVELOBS.COM | 27.09.05 | 17:41

Le parquet de Marseille a ouvert une procédure pour "détournement de navire" après que des syndicalistes se sont emparés de force du cargo Pascal Paoli. Les salariés de la SNCM protestent contre la reprise de la compagnie par le fonds d'investissement Butler.

Image
A Marseille, dans la nuit de lundi à mardi (Sipa)

L e gouvernement a finalement retenu mardi 27 septembre l'offre du fonds d'investissements Butler Capital Partners pour la reprise de la Société Nationale Corse Méditerranée (SNCM), a annoncé le ministère des Transports alors qu'un cargo de la société a été pris de force par des marins grévistes du Syndicat des Travailleurs Corses (STC). "Sur la base d'un examen approfondi des deux offres, Thierry Breton et Dominique Perben ont décidé de retenir le groupe BCP pour la reprise de la SNCM car son offre, tout en étant la plus acceptable au point de vue financier, est la plus à même de répondre aux intérêts de la compagnie, du service public et de l'emploi", indique le ministère dans un communiqué.
Butler, qui était candidat avec Caravelle, un autre fonds français, propose de racheter la société pour 35 millions d'euros, avec une recapitalisation de l'Etat de 113 millions d'euros. Une reprise par Butler devrait se traduire par un plan social entraînant 350 à 400 suppressions d'emplois sur les 2.400 que compte la compagnie, avait indiqué le PDG du groupe Walter Butler.

"Le traitement social devrait se faire essentiellement, même en totalité, à travers des préretraites et des départs volontaires" a assuré Walter Butler sur France Bleu Provence.

Cargo pris de force

Sur le terrain, les syndicats sont mobilisés contre la privatisation. Le cargo mixte Pascal Paoli a été pris de force mardi par des marins grévistes du STC et fait route vers la Corse.
Le Pascal Paoli était exceptionnellement amarré dans la zone nord des bassins de Marseille, à l'écart des autres bateaux de la SNCM.
Une cinquantaine de marins du STC étaient depuis lundi à Marseille où ils avaient participé, au côté de la CGT, majoritaire à la SNCM, à la présentation du projet de reprise de la compagnie maritime publique par le fonds d'investissement Butler.
Alain Mosconi, secrétaire général du STC, a précisé mardi que le STC assumait le détournement du navire et qu'il était prêt à en "payer le prix".
"Si le gouvernement décide que, parce que nous sommes soucieux de l'intérêt collectif de notre peuple, de son développement économique et social, nous devons payer le prix qu'il aura décidé de nous faire payer, nous assumerons", a-t-il déclaré dans une interview à RCFM (Radio Corse Frequenza Mora, antenne de France Bleu pour la Corse).
Le navire "appartient à la Corse sur de nombreux plans, y compris symbolique", a-t-il poursuivi. " Nous voulons le rendre à son peuple".

Pirates

Alain Mosconi a assuré que "chaque personne aujourd'hui dans cette aventure" l'est par "intérêt collectif et de manière pleine et entière, dans une liberté totale". Mais selon des sources portuaires et syndicales, des officiers du navire ont été contraints par les grévistes du STC à faire appareiller le navire et se trouvaient toujours à bord mardi après-midi.
"Des membres de l'équipage sont à bord, des moyens de la Marine nationale sont mobilisés", a déclaré la préfecture maritime de Méditerranée à Toulon, sans plus de précisions.
"Des mesures ont été prises pour signifier aux intéressés qu'ils s'exposaient à l'article 224-6" sur les détournements de navire, passibles de 20 ans de réclusion criminelle, a précisé la préfecture.
Selon un haut responsable de l'administration, une trentaine d'hommes, encagoulés et sans arme, ont pris le contrôle du Pascal Paoli : "Le commandant était à bord, ainsi que son second et entre 40 et 60 membres d'équipage", explique la source, qui ajoute que le commandant du cargo a cédé aux grévistes par crainte de dégradations sur son navire.
Le parquet de Marseille a ouvert une procédure pour "détournement de navire". "L'enquête a été confiée à la gendarmerie maritime", a précisé une source judiciaire. Cette source souligne que la procédure est ouverte dans le cadre d'un "crime flagrant" et équivaut à un détournement d'avion par des pirates de l'air.

Grève générale

Au lendemain de l'intervention des CRS pour dégager des syndicalistes de la SNCM, un mouvement de grève générale était observé mardi matin sur le Port autonome de Marseille.
Neuf navires de la SNCM étaient bloqués dans le port, et le reste du trafic était détourné, notamment sur Toulon.
Les terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer jusqu'à Lavera étaient également bloqués, selon la préfecture.
Les syndicats ont confirmé que deux personnes avaient été interpellées dans la nuit de lundi à mardi à la suite des incidents sur le port de Marseille et du déblocage du cargo mixte Kallisté. Ils étaient toujours en garde à vue mardi en milieu de matinée.
Les CRS étaient intervenus lundi soir à coups de grenades lacrymogènes pour dégager la porte-3 du Port autonome de Marseille qui était bloquée par des syndicalistes. Le préfet de région, Christian Frémont a d'ailleurs promis d'autres interventions si d'autres accès étaient bloqués.
Les CRS sont intervenus également vers 1 heure du matin pour dégager l'accès au cargo mixte "Kallisté" de la Compagnie méridionale de navigation (CMN), qui devait appareiller pour Bastia lundi soir.
La secrétaire générale du PCF Marie-George Buffet a demandé mardi le gel immédiat du projet de privatisation et l'ouverture d'une table ronde pour examiner les alternatives.
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Messagepar Anartoka » Mardi 27 Sep 2005 20:53

quelles violences, je suis choqué :shock:

et je vous parle même pas quand le GIGN va attaquer le bateau qu'ils ont volé... :?
C'est de reculer que de trop philosopher.
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Messagepar Paul Anton » Mardi 27 Sep 2005 22:22

Ah bon :!:

Mais, il me semble que tu exaltes la violence prolétarienne lors de tes dires…

Tu es contradictoire…

Ou sincère-ment naïf (calambour à la Lacan) :?: :!:
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Messagepar michael 05 » Mardi 27 Sep 2005 22:23

un bon exemple à suivre rendre aux populations ce qui leur appartient
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Messagepar Léa » Mercredi 28 Sep 2005 9:08

Corse: l'armée a pris le contrôle du cargo de la SNCM détourné
BASTIA (AFP), à 07:39 (28/09)

Le Pascal Paoli, le cargo-mixte de la SNCM détourné mardi par des marins du Syndicat des travailleurs corses (STC, natinaliste), est reparti mercredi...

Le Pascal Paoli, le cargo-mixte de la SNCM détourné mardi par des marins du Syndicat des travailleurs corses (STC, natinaliste), est reparti mercredi vers 09H00 de Bastia en direction du continent après la prise de contrôle du navire par le GIGN, a-t-on appris de sources millitaires. (cf. dossier)

Des commandos héliportés du GIGN et de la marine ont donné l'assaut mercredi vers 8H35 au navire détourné alors qu'il effectuait une manoeuvre pour tenter de rentrer dans le port.

Des cordes ont été lancées depuis cinq hélicoptères sur le pont supérieur du bâtiment et des hommes vêtus de noir, encagoulés, en sont descendus en rappel et se sont engouffrés dans le navire, un des fleurons de la SNCM (Société nationale Corse Méditerranée).

Quelques minutes après l'arrivée des commandos à bord, le Pascal Paoli a pris immédiatement le large et s'est immobilisé à environ un kilomètre du port, survolé par deux hélicoptères. Il est ensuite reparti vers le continent.

Selon des sources militaires, une cinquantaine d'hommes du GIGN, chargés de prendre le contrôle du navire, ainsi que des commandos marine, chargés de la manoeuvre, ont participé à l'opération.

Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a félicité le GIGN qui a donné l'assaut à l'entrée du port de Bastia. M. Sarkozy parle d'une "intervention rapide et efficace".

"Nous avons récupéré un outil de travail qui appartient à la Corse et nous le rendons à la Corse", avait expliqué mardi après le coup de force le leader du STC-Marins, Alain Mosconi, deuxième syndicat à la SNCM, loin derrière la CGT pour expliquer ce coup de force spectaculaire et exceptionnel dans le monde maritime.

Le parquet de Marseille avait ouvert mardi une procédure pour détournement de navire dans le cadre d'un "crime flagrant", équivalant aux yeux de la loi à un détournement d'avion par des pirates de l'air. Ce crime est passible d'une peine de 20 ans de réclusion criminelle.

De nombreux CRS sont déployés sur le port de Bastia, où des heurts violents ont éclaté mardi soir entre gendarmes mobiles et groupes de manifestants pour la plupart encagoulés. Ces derniers ont lancé des projectiles sur les forces de l'ordre qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes.

Un photographe de presse a été roué de coups alors que plusieurs journalistes étaient pris à partie. Des manifestants ont brisé les vitres de la devanture de la Corsica Ferries.


L'armée prend le contrôle du ferry "Pascal-Paoli" de la SNCM
mer. sept. 28, 2005 9:25 CEST

AJACCIO (Reuters) - L'armée est intervenue à bord du Pascal-Paoli, le ferry de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) dont des marins STC (Syndicat des travailleurs corses) avaient pris le contrôle la veille.

Vers 8h30, cinq hélicoptères Puma ont commencé à survoler le navire, qui croisait au large de Bastia. Un commando d'une dizaine d'hommes est alors descendu de l'un des appareils au moyen de filins, ont rapporté des témoins.

Les représentants de l'armée ont pris en quelques minutes le contrôle du navire, qui est reparti en direction de l'arsenal de Toulon, escorté par trois bâtiments de la Marine nationale.

L'opération s'est déroulée sans incident, a déclaré la gendarmerie. Des inspecteurs de la police judiciaire, montés à bord, ont signifié des gardes à vue aux auteurs du coup de force, a-t-on appris de même source.

A Bastia, environ 200 CRS étaient toujours déployés mercredi matin pour prévenir tout nouvel incident après les violences de la nuit.

Les heurts ont opposé pendant quatre heures des manifestants, parmi lesquels des syndicalistes de la CGT, du STC et des militants nationalistes, aux forces de l'ordre. Trois personnes, dont un photographe de presse, ont été légèrement blessées et une camionnette a été jetée à la mer.

Les syndicats s'opposent au rachat de la compagnie publique SNCM par le fonds d'investissement français Butler Capital Partners, choisi mardi par le gouvernement.

Depuis, le ministre des Transports, Dominique Perben, a émis le souhait que l'Etat reste "actionnaire minoritaire" dans la SNCM, qui dessert la Corse et la Méditerranée.

Le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Christian Frémont, a plaidé pour une reprise du dialogue dans ce conflit.

"Nous sommes dans les difficultés prévisibles, compréhensibles, mais je pense qu'il faut savoir en sortir", a-t-il déclaré mercredi matin sur RTL.

"Cette entreprise reste très fragile, l'épouvantail du dépôt de bilan, parce que ça en est un, on doit l'avoir devant les yeux. Maintenant, il faut reprendre le dialogue et la concertation, ça n'est que comme ça qu'on s'en sortira", a-t-il ajouté.

"On peut toujours jouer la politique du pire, ce n'est pas du tout la position du gouvernement", a-t-il assuré, ajoutant que le "seul but" devait être de "sauver" la SNCM et ses 2.400 emplois.
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Re: Les marins de la SNCM s'emparent d'un cargo

Messagepar goldfax » Mercredi 28 Sep 2005 14:33

La secrétaire générale du PCF Marie-George Buffet a demandé mardi le gel immédiat du projet de privatisation et l'ouverture d'une table ronde pour examiner les alternatives.


Quelles alternatives ? :? Y'en a-t-il au moins une ?

En tout cas, ils ont fait fort ! Chapeau !
Seul hic : les vingt ans de taule dont ils sont menacés. Bientôt nous aurons 10 ans de mitard pour une grève... :evil:
Envoyer le GIGN et les trouffions pour des grèvistes, c'est franchement lamentable !
Décidément, les ouvriers, les prolétaires... sont dans le collimateur ! :evil:
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Re: Les marins de la SNCM s'emparent d'un cargo

Messagepar Léa » Mercredi 28 Sep 2005 16:53

goldfax a écrit:
La secrétaire générale du PCF Marie-George Buffet a demandé mardi le gel immédiat du projet de privatisation et l'ouverture d'une table ronde pour examiner les alternatives.

Quelles alternatives ? :? Y'en a-t-il au moins une ?
Elle fait sûrement référence à d'autres négociations :twisted: J'y reviendrais plus tard

goldfax a écrit:En tout cas, ils ont fait fort ! Chapeau !
Seul hic : les vingt ans de taule dont ils sont menacés.

C'est vrai que ça fait un peu chère payé pour une petite croisière méditerranéenne entre le continent et la Corse… Il est fini le temps de...
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Imagine la scène médiatisé à la façon de Francis Ford Coppola : le GIGN débarquant en hélico' sur le pont du bateau de la SNCM avec les gévistes en lutte; le tout servi sur la musique de Barry White (Love's theme); ben ouais c'est Mister Barry White qui composa la musique du générique de la série TV : The Love Boat (la croisière s'amuse, en VF) :wink:

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goldfax a écrit:Bientôt nous aurons 10 ans de mitard pour une grève... :evil:
Envoyer le GIGN et les trouffions pour des grèvistes, c'est franchement lamentable !
Décidément, les ouvriers, les prolétaires... sont dans le collimateur ! :evil:

Le moins drôle, si vous vous rappellez les arguments contre la constitution européenne, genre le NON a gagné :

ARTICLE I-41.3 : .... Les Etats membres s'engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires...
ARTICLE III-131 : ... Les Etats membres se consultent en vue de prendre en commun les dispositions nécessaires pour éviter que le fonctionnement du marché intérieur ne soit affecté par les mesures qu'un Etat membre peut être appelé à prendre en cas de troubles intérieurs graves affectant l'ordre public, en cas de guerre ou de tension internationale grave constituant une menace de guerre...
ARTICLE III-134 : ... La loi ou loi-cadre européenne établit les mesures nécessaires pour réaliser la libre circulation des travailleurs...
    a) à assurer une collaboration étroite entre les administrations nationales du travail;
    b) à éliminer les procédures et pratiques administratives, ainsi que les délais d'accès aux emplois disponibles découlant soit de la législation interne, soit d'accords antérieurement conclus entre les Etats membres, dont le maintien ferait obstacle à la libéralisation des mouvements des travailleurs;
    c) à éliminer tous les délais et autres restrictions, prévus soit par les législations internes, soit par des accords antérieurement conclus entre les Etats membres, qui imposent aux travailleurs des autres Etats membres d'autres conditions qu'aux travailleurs nationaux pour le libre choix d'un emploi;
    d) à établir des mécanismes propres à mettre en contact les offres et les demandes d'emploi et à en faciliter l'équilibre dans des conditions qui écartent des risques graves pour le niveau de vie et d'emploi dans les diverses régions et industries.
ARTICLE III-148 : ... Les Etats membres s'efforcent de procéder à la libéralisation des services au-delà de la mesure qui est obligatoire en vertu de la loi-cadre européenne adoptée en application de l'article III-147, paragraphe 1, si leur situation économique générale et la situation du secteur intéressé le leur permettent.
La Commission adresse aux Etats membres intéressés des recommandations à cet effet.

Effectivement, le non a gagné et le conflit avec la SNCM le prouve ?!...
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Messagepar Léa » Mercredi 28 Sep 2005 17:34

michael 05 a écrit:un bon exemple à suivre rendre aux populations ce qui leur appartient

Tu parles de quel exemple, exactement ? Celui de l'union tardive et opportuniste entre la CGT-Corsica (se référant de la 4ième Internationale) avec le STC (syndicat lié aux mouvements indépendantistes corses) et qui reçoit le soutien de Corsica nazione-independenza ? :roll:
Politiquement parlant, l'affaire prend aussi une tournure plus incisive. L'opposition (?) stigmatise ainsi l'étrange passivité de la Collectivité territoriale de Corse (CTC) sous couleur UMP, et le STC prêche à nouveau la création d'une compagnie corse et non plus nationale, dont le capital serait aux mains des collectivités locales de l'île.
Au fait, c'est qui les "collectivités locales de l'île" ? Image

Allez un petit retour historique (1 année en arrière suffira) :
La surenchère nationaliste

Corse. Aux journées de Corte, les partisans de " la voie politique " ont durci le ton pour contenir les franges les plus radicales.

Les journées internationales de Corte se sont achevées hier après trois jours de débats. Cette initiative annuelle, organisée par la faction nationaliste Corsica nazione independenza, réunissait des partis indépendantistes ou autonomistes venus d’Écosse, de Catalogne, du Pays basque, de Sardaigne, d’Occitanie, de Sicile et de Savoie. Le nationaliste corse François Sargentini a salué ses invités comme " les représentants des peuples d’Europe sans État ". Ces journées internationales se sont d’ailleurs inscrites clairement contre " l’Europe des États ". Lloyd Quinnan, député au parlement d’Écosse et membre du Parti socialiste écossais, a lancé un appel aux participants à ces journées : " Nous devons nous unir pour rejeter l’actuel projet de constitution de l’Union européenne. " De son côté, Jean-François Chabert, porte-parole de la Fédération savoisienne, a tenu des propos d’une incroyable violence : " La France ne négocie que les genoux à terre, le couteau dans le dos et le pistolet sur la tempe. "

Cependant, les enjeux de ces journées internationales, qui semblent avoir attiré moins de monde que les éditions précédentes, demeurent avant tout " corso-corses ". Il s’agit pour les formations nationalistes participant à ce rendez-vous annuel de justifier " la voie politique " qu’elles ont empruntée : ensemble, Corsica nazione, le Parti de la nation corse et A chjama naziunale, regroupés sous la bannière Unione naziunale, ont huit élus à l’Assemblée de Corse. Ils ont d’ailleurs largement contribué à porter à la présidence de cette assemblée le candidat UMP Camille de Rocca-Serra. Cette " voie politique " s’accompagne de la trêve décidée le 14 novembre dernier par le FLNC-Union des combattants (FLNC-UC), principale organisation clandestine.

Cette stratégie est cependant contestée par les franges les plus extrémistes du nationalisme corse, pour qui elle ne produit pas les fruits espérés. La mise en examen du leader emblématique Charles Pieri, pour " extorsion de fonds liée à une entreprise terroriste ", la vague de 101 interpellations depuis le début de l’année ne peuvent être du goût des militants nationalistes. Alors, pour montrer à leur base la plus radicale qu’ils ne fléchissent pas, les organisateurs des journées internationales ont durci le ton. Cible numéro un : Dominique de Villepin. Pour Jean-François Angelini (Parti de la nation corse), le discours du ministre de l’Intérieur, début juillet à Ajaccio, " était clairement un discours de reprise en main qui n’ouvrait aucune perspective ". Quant à Edmond Siméoni, (A chjama naziunale), il fustige la nomination au poste de préfet de police de Christian Lambert, ancien patron des forces musclées du RAID.

Ce durcissement du " nationalisme officiel " ne suffit pas à faire taire le " nationalisme clandestin ". Déjà, la trêve du FLNC-UC avait incité l’organisation rivale, FLNC dit " du 22 octobre ", à multiplier " les actions militaires ", c’est-à-dire les attentats. Sur ce créneau, deux autres organisations clandestines ont vu le jour pour opérer des actions de nuit : les Forces armées révolutionnaires corses et l’Armée du peuple corse.

Pour ces groupuscules clandestins, les journées internationales de Corte constituaient l’occasion rêvée de faire parler la poudre et d’opposer " la voie militaire " à la " la voie politique " qui ne satisfait pas suffisamment leurs obsessions xénophobes. C’est exactement ce qui s’est produit. Dans la nuit de samedi à dimanche, des coups de feu ont été tirés contre l’office de l’environnement de Corse, à Corte, organisme dépendant de la collectivité territoriale. Puis un communiqué de l’Armée du peuple corse a menacé hier de perpétrer de nouveaux attentats et demandé " à tous les fonctionnaires de passage sur l’île " de partir. Lourdes menaces. Confronté à une absence de perspectives, le nationalisme corse est entré dans une logique de surenchère.


Bruno Vincens - L'Humanité, le 9 août 2004
:arrow: http://humanite.fr/journal/2004-08-09/2004-08-09-398533

et sur la discrimination positive :
Après un long conflit, le syndicat des travailleurs corses obtient satisfaction

Après deux semaines de grève, la direction de la SNCM a finalement dû accepter un rééquilibrage des embauches, et des primes en faveur des salariés insulaires.

Un accord a été trouvé, hier à l’aube, entre la direction de la Société nationale Corse-Méditerrannée (SNCM) et le Syndicat des travailleurs corses (STC), syndicat minoritaire et lié aux mouvements indépendantistes corses, après deux semaines de grève avec blocage des bateaux de la compagnie. L’affaire remonte à mars dernier. À l’époque, ce syndicat, épaulé par les pêcheurs, agriculteurs et routiers nationalistes, avait organisé une grève et un blocus de l’île, obtenant un accord avec la direction de la SNCM pour « rééquilibrer les embauches entre la Corse et le continent ». Cet accord discriminatoire avait été, depuis, cassé par la justice à la demande de la CGT. Le conflit lancé il y a deux semaines par le STC, qui concernait une quarantaine de salariés corses des agences commerciales de la SNCM à Bastia, Ajaccio et Nice, remettait sur le tapis cette revendication, mais aussi une revalorisation salariale pour les personnels corses, et un accroissement des pouvoirs de la direction corse de la SNCM.

Le STC avait reçu le soutien de Corsica nazione-independenza, qui avait appelé à « rejoindre les grévistes » pour réclamer « une issue prenant en compte les intérêts collectifs de peuple corse », tandis que l’élu indépendantiste Jean-Guy Talamoni avait déclaré que l’entière responsabilité du conflit revenait à la direction de la SNCM qui avait « honteusement renié ses engagements écrits ». À gauche au contraire, le député maire de Bastia, Émile Zuccarelli, avait jugé la revendication d’une priorité d’embauche « totalement contraire aux fondements de la République qui appelle des droits égaux pour tous les citoyens », tandis que le groupe communiste de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur appelait l’État, qui détient 93 % du capital de la SNCM, « à renoncer au double langage : il est impossible de garantir la continuité territoriale par une entreprise nationale et d’accepter en même temps les revendications nationalistes reprises par le STC de "corsisation" des emplois. Enfin, les autres syndicats de la SNCM avaient qualifié ce conflit de « politique », et dénoncé la volonté du STC de « régionaliser » la SNCM.

Fort d’un blocage qui faisait perdre 300 000 euros par jour à la SNCM, le STC a pourtant obtenu satisfaction. Le protocole prévoit qu’« à compétence égale et dans le cadre des nouvelles normes de recrutement de l’entreprise, la SNCM rééquilibre les nouveaux recrutements de navigants résidant en Corse et dans les autres régions ». Sur les salaires, la prime d’insularité sera revalorisée de façon rétroactive au 1er janvier 2004, et portée à 30 et 50 euros par mois selon les catégories professionnelles, tandis que les agents de maîtrise de Bastia et Ajaccio se voient attribuer une prime exceptionnelle de 300 euros. Le directeur général adjoint pour la Corse voit sa fonction confortée, et va devoir développer le partenariat avec les organismes de formation de l’île, pour « embarquer des stagiaires issus des lycées professionnels corses ». Enfin, la direction s’engage à créer avant le 31 mars 2005 une centrale d’achats en Corse pour les produits insulaires. Le secrétaire national maritime du STC, Alain Mosconi, s’est déclaré « satisfait de cet accord, qui prouve que nos revendications étaient justes et raisonnables, puisque nous avons obtenu satisfaction ».


F.D. pour L'Humanité, le 20 septembre 2004
:arrow: http://www.humanite.presse.fr/journal/2004-09-20/2004-09-20-400859
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Messagepar Anartoka » Mercredi 28 Sep 2005 18:37

En tout cas, si les nationalistes sont malin, ils peuvent tanter un poutch (pour être indépendant) , l'îles est avec eux et avec la bénédiction des syndicats du continant :shock:

Après je ne pense pas qu'ils vont le faire... et pourtant ils en ont les moyens

Ensuite j'ai aucune idée si ce serais bien ou mal, pas penser à la question. ça tournerais en gueurre civil de toute façon
C'est de reculer que de trop philosopher.
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Messagepar goldfax » Jeudi 29 Sep 2005 12:57

Un poupoutsh ! Comme Lénine et les bolchéviks en 17 ??? :shock:
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Messagepar Anartoka » Jeudi 29 Sep 2005 14:33

goldfax a écrit:Un poupoutsh ! Comme Lénine et les bolchéviks en 17 ??? :shock:


non moins violent je pense, sur des bases régionalistes et les pb que ça engendrent ...

Après je dis ça alors qu'il ne va rien se passer :lol:
C'est de reculer que de trop philosopher.
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Messagepar goldfax » Jeudi 29 Sep 2005 16:02

Tu penses à quoi en parlant de régionalisme ? Communautarisme ou fédéralisme ?
Pour ma part, je reste méfiant à l'égard du régionalisme car, dans ce cas, il faudrait lancer un mot d'ordre fédéraliste dans toutes les régions de la France. Il faudrait que ce genre d'événement s'élargisse à une plus grande échelle. :!:
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Messagepar michael 05 » Jeudi 29 Sep 2005 17:36

Léa a écrit:
michael 05 a écrit:un bon exemple à suivre rendre aux populations ce qui leur appartient

Tu parles de quel exemple, exactement ? Celui de l'union tardive et opportuniste entre la CGT-Corsica (se référant de la 4ième Internationale) avec le STC (syndicat lié aux mouvements indépendantistes corses) et qui reçoit le soutien de Corsica nazione-independenza ? :roll:

Non désolé ma chére Léa je parlais juste des salariés qui ont repris leur outil de travail, ensuite l'union dont tu parles je ne sais pas si c'est une bonne chose ou pas en tout cas c'est une union qui fais parler et qui dans cette entreprise est la seule possible, les autres "syndicats" préfére vendre ou alors attendre pour voir ..... enfin ne rien faire et retrouver les salariés au chomage !!!

Sur ce sujet " corse " je n'ai pas trop d'infos, j'ai entendu dire que les routiers entraient en grêve ? Si vous avez des infos .
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Messagepar Paul Anton » Jeudi 29 Sep 2005 18:14

Chacun a donné son avis sur le sujet. :D

Alors à moi ! :twisted:

Depuis quelques temps, des luttes salariales telles que Moulinex, Cellatex ont démontré une certaine radicalité de la part des travailleurs pour négocier au prix fort contre le patronat

L’affaire du navire détourné par les grévistes soulève le fait que les travailleurs en lutte n’hésitent plus à reprendre en main ce qui leurs appartiennent. Là, je suis d’accord avec Michael 05.

Cette radicalité s’inscrit également dans une rupture du cadre institutionnel. Relativisons tout de même. En effet, la radicalité et l’action directe peuvent être utilisés envers le capital sans remettre en cause le juridico-politique qu’est l’Etat. Comme quoi, il ne suffit pas que d’aboyer uniquement à l’action directe. Puisque celle-ci d’un point de vue révolutionnaire engendre une contradiction : le radical-réformisme. D’où, l’importance du cadre des revendications immédiates, c’est pour cela que les révolutionnaires et les anrcho-syndicalistes doivent se donner les moyens sérieux, afin d’y influer leur méthodologie. En autre, réclamer une fixité de la valeur de la force de travail me parait une piste à explorer : éviter la mise en concurrence….

:idea:
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Messagepar lucien » Jeudi 29 Sep 2005 18:50

goldfax a écrit:Tu penses à quoi en parlant de régionalisme ? Communautarisme ou fédéralisme ?
Pour ma part, je reste méfiant à l'égard du régionalisme car, dans ce cas, il faudrait lancer un mot d'ordre fédéraliste dans toutes les régions de la France. Il faudrait que ce genre d'événement s'élargisse à une plus grande échelle. :!:
On a eu un débat houleux sur le sujet : ici et tu m'croieras pas si j'te dis qu'c'était encore de la faute à Léa ! :wink:
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Messagepar Anartoka » Jeudi 29 Sep 2005 21:00

une roquette vient d'être tiré sur euh je sais plus, la préfecture je crois

la ville est bloqué et en état de siege. Des barrages de polices à toutes les sortie de la ville et controle obligatoire et systematique de toutes les personnes ...

de là à ce qu'il déclare le couvre feu .... :shock:
C'est de reculer que de trop philosopher.
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Messagepar lucien » Jeudi 29 Sep 2005 21:04

Attentat dans le centre d'Ajaccio: un tir de roquette

AJACCIO (AFP) - Un tir de roquette contre un local du conseil général de Corse-du-sud attenant à la préfecture d'Ajaccio, est à l'origine de l'explosion entendue jeudi soir peu avant 20H00 dans le centre-ville et qui n'a fait aucun blessé, a indiqué un haut responsable policier.
Les enquêteurs ont retrouvé un tube lance-roquettes en haut d'un escalier donnant sur une rue surplombant l'arrière de la préfecture, a indiqué ce responsable.

L'explosion a retenti vers 19H45 à proximité de la préfecture et du conseil général. Selon un fonctionnaire de la préfecture, le bureau d'une standardiste présente sur les lieux au moment de l'explosion a été endommagé et les vitres ont volé en éclats. La standardiste est indemne.

Toutes les vitres d'au moins un étage de la préfecture et du conseil général -deux bâtiments qui se jouxtent-, ont volé en éclats, selon un autre responsable de la préfecture. L'encadrement de la porte en béton d'un local du conseil général s'est aussi effondré.

Avant la découverte du lance-roquettes, la première hypothèse évoquée par les policiers sur place qui recherchaient le lieu exact de la déflagration, était celle d'un attentat à l'aide d'un engin explosif jeté par dessus le mur d'enceinte des jardins à l'arrière de la préfecture, d'environ cinq mètres de haut.
:wink:
Je ne sais pas ce que ça va donner tout ça...
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Messagepar Paul Anton » Vendredi 30 Sep 2005 16:59

Je me demande ce que va donner la manif de ce soir... :roll:
"Salut Carmela, je suis chez FIAT ! Je vais bien... Si, si, nous pouvons parler tranquillement, c'est Agnelli qui paye !"
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Messagepar goldfax » Vendredi 30 Sep 2005 17:49

On verra bien ! :wink:
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Messagepar Léa » Vendredi 30 Sep 2005 20:42

Paul Anton a écrit:Je me demande ce que va donner la manif de ce soir... :roll:


Les quatre militants du STC inculpés mais remis en liberté

MARSEILLE (Reuters) - Les quatre militants du Syndicat des travailleurs corses (STC) ayant participé au détournement d'un ferry de la SNCM ont été mis en examen mais laissés en liberté sous contrôle judiciaire, apprend-on de source judiciaire.

Les quatre hommes, qui ont pris le contrôle durant 24 heures du ferry le "Pascal-Paoli", ont été mis en examen pour "détournement de navire" et "séquestration de personnes".

Le juge des libertés et de la détention n'a pas suivi les réquisitions du parquet de Marseille, qui avait réclamé l'incarcération de deux d'entre eux, le délégué national du STC Alain Mosconi et Félix Dagregorio.

Les deux hommes ont été libérés en fin de journée, quelques heures après Jean-Marc et Patrick Mosconi, les frères d'Alain Mosconi.

"Il serait totalement imbécile de dire que l'environnement général de ce dossier m'a été étranger. On a fait la différence entre ceux du premier cercle et les autres", avait déclaré à la presse dans la matinée le procureur de Marseille, Jacques Beaume.

Le magistrat avait justifié sa requête concernant Alain Mosconi et Félix Dagregorio par la volonté "d'éviter les pressions sur d'éventuels témoins, par le risque de réitération des faits et par celui d'atteintes graves à l'ordre public".

Le parquet de Marseille a ouvert une information judiciaire pour "crime de détournement de navire" et "délit de séquestration de personnes avec libération avant le 7e jour", des faits passibles de 20 ans de prison.

Les quatre militants du STC avaient été placés en garde à vue mercredi à l'issue de la reprise de contrôle du ferry Pascal-Paoli par un commando du GIGN, au large de Bastia.

Le détournement du navire visait à protester contre le projet de privatisation de la Société nationale Corse-Méditerranée, auquel les syndicats CGT ET STC sont farouchement opposés.


Alain Mosconi et Félix Da Gregorio mis en examen

MARSEILLE (AP) -- Alain Mosconi, secrétaire national du Syndicat des travailleurs corses (STC), et Félix Da Gregorio, délégué syndical, ont été mis en examen vendredi soir pour le détournement du cargo mixte de la SNCM "Pascal-Paoli".
Ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention, Jean-Yves Martorano.
Auparavant, les frères Jean-Marc et Patrick Mosconi, également membres du STC, avaient également été mis en examen par le juge d'instruction marseillais Olivier Brue pour "crime de détournement de navire", passible de 20 ans de réclusion criminelle, et "délit de séquestration de personnes avec libération avant le septième jour", passible de cinq ans de prison et de 75.000 euros d'amende.
Ils ont eux aussi été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Le parquet de Marseille avait requis le placement en mandat de dépôt d'Alain Mosconi et de Félix Da Gregorio. Le procureur de la République Jacques Beaume avait justifié ses réquisitions visant MM. Mosconi et Da Gregorio afin d'éviter des pressions sur les témoins éventuels, des risques de réitération des faits et une atteinte grave à l'ordre public
Elu par cette crapule
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