par JeanGuy » Jeudi 06 Juin 2013 16:23
Bien que je sois moi aussi choqué par l'indifférence qui règne autour de ces suicides ( et autour de bien d'autres sujets ), on peut tout de même en comprendre certaines motivations :
- bien que ce soit la crise et qu'une frange de plus en plus importante de la population voit ses conditions de vie se dégrader, il y a encore bon nombre de gens pour qui ces dégradations ( dégradations des conditions de travail, casse des acquis sociaux,... ) n'ont pas encore eu de répercussions majeures sur leur vie quotidienne, notamment une bonne partie des classes moyennes. Cela explique notamment l'inertie dans la prise de conscience, mais aussi cette crispation et ce repli sur soi qui vise à sauver les meubles, à garder de qu'il nous reste, à se dire " que ça pourrait être pire ", " qu'on a de la chance d'avoir du travail alors que le chômage explose ",...
- ensuite, on peut bien entendu expliquer cette atonie générale par l'individualisme ambiant, l'absence de sentiment collectif,... cela a déjà été dit de nombreuses fois sur ce forum.
Et pour être parfaitement honnête, je ne pense pas être plus méritant, plus engagé que la plupart de ces gens ; bien qu'adhérent à la CNT-AIT, force est de reconnaître que nos idées restent ultra-minoritaires et nos actions de portée très restreintes. Parfois on se sent dépassés par l'ampleur de la tâche, des injustices, et on se dit qu'on ne peut rien. A nous de montrer que par la réflexion et l'action collective nous pouvons changer la donne, mais cela passe d'abord par un long travail de propagande pour réveiller les consciences... Le but n'est pas de verser dans le pessimisme, mais seulement d'apporter quelques pistes de compréhension de la situation.
" Et vivre, c'est ne pas se résigner. " Camus