Logiquement, j'aurais pensé que
Michael 05 nous aurait fait l'exclisivité
Ben
NON c'est comme pour le 29 mai...
La Fête de l'Humanité démarre avec débats, concerts et théâtre
samedi 10 septembre 2005, 12h53
PARIS (AFP) - La 70e Fête de l'Humanité s'est ouverte vendredi dans le parc départemental de la Courneuve, où sont prévus plus de 200 débats, avec la participation notamment du socialiste Laurent Fabius, des dizaines de spectacles de musique et de théâtre, du cinéma et une immense librairie.
"Un rendez-vous de résistance et d'espoir", titrait vendredi l'Humanité qui voulait y voir "l'un des points de départ d'une grande contre-offensive sociale et politique".
Pour l'événement populaire le plus couru de la rentrée, qui s'achève dimanche, on attendait comme toujours plusieurs centaines de milliers de personnes, devant 550 stands étalés sur 70 hectares.
Dès vendredi soir, un débat était prévu sur la liberté de la presse dans le monde. Marie-George Buffet devait accueillir Leïla Shahid, la déléguée générale de Palestine en France. Une soirée était prévue avec Henri Alleg, auteur de "La question", à l'occasion de la sortie de son autobiographie "Mémoire algérienne".
Emir Kusturica et le "No smoking orchestra", puis les Maliens Amadou et Mariam ouvraient la fête. Avec, sur les planches, six femmes racontant des lettres fictives écrites du camp de Birkenau, sous l'intitulé "Lella, Danielle Casanova, une vie".
Mais les grands débats politiques se dérouleront samedi: le matin sur l'alternative à gauche, avec sur l'estrade les seuls défenseurs du non au référendum du 29 mai, puisque les tenants du oui ont refusé d'être à la tribune aux côtés des opposants au projet de Constitution européenne dans leurs propres partis.
Au débat de l'après-midi, consacré à l'Europe, participera -une grande première à la Fête-, l'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius, lui aussi tenant du non. Sera également présent le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon, dont l'association, "Pour la république sociale", s'est offert un stand de 100 m2 (dans l'"avenue du progrès social") où seront organisés des conférences et débats et où José Bové viendra dédicacer ses livres.
"Participer à un gouvernement de gauche sur une ligne "raisonnable", c'est non"
Marie-George Buffet, secrétaire nationale du Parti communiste français
LE MONDE | 09.09.05 | 13h45 • Mis à jour le 09.09.05 | 13h45
La gauche a dénoncé les cent premiers jours de Dominique de Villepin à Matignon. Et puis après ?
Il faut que la gauche dénonce cette politique liquidatrice de la droite, mais on ne peut pas en rester à une condamnation. Dans toute une série de domaines, elle doit apporter des réponses. Sur le logement : est-ce qu'on crée un service public du logement ? Sur l'emploi : va-t-on se diriger vers une sécurité de l'emploi et de la formation ? Sur les missions de l'Etat : remet-on en cause les lois de décentralisation de Raffarin ? Sur la fiscalité : continue-t-on à abaisser l'impôt sur le revenu ou lance-t-on une véritable réforme ? La gauche doit redevenir crédible.
Depuis plusieurs semaines, Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy affichent leur rivalité, notamment sur les thèmes économiques et sociaux. Qu'en pensez-vous ?
Les hommes sont différents mais ils appartiennent au même gouvernement. On essaie de nous piéger en disant qu'il y aurait une alternance à droite, mais c'est bien la même qui avance, qui s'enfonce dans une politique de plus en plus réactionnaire, et qui sait qu'elle a besoin de passer en force d'ici à 2007.
La gauche est-elle en état de s'y opposer ?
Avec le référendum, une dynamique populaire s'était créée et avait permis la victoire du non. Aujourd'hui, on a le sentiment que cette dynamique ne redécolle pas. Je proposerai, dimanche, à la Fête de L'Humanité , un grand rassemblement populaire en octobre qui dise non à la politique de Villepin-Sarkozy.
Maintenant, la première question que la gauche doit se poser c'est : où veut-on aller ? Rester dans l'opposition ? Refaire une énième alternance sans projet qui décevra à nouveau ? Ou, comme je le propose, construire une union populaire sur la base d'un programme antilibéral de grandes réformes.
Vous accueillez, pour la première fois à la Fête de L'Humanité, Laurent Fabius pourtant longtemps désigné comme un "social-libéral." Son image a-t-elle changé ?
Je ne sais pas si son image s'est transformée. Je ne sais pas si on sera d'accord sur un projet transformateur, sur la fiscalité par exemple, puisque nous n'avions pas tout à fait la même vision quand il était ministre des finances. Mais j'ai pris acte de son positionnement contre le traité constitutionnel européen. Je m'en suis félicitée. Maintenant, nous allons voir si nous pouvons converger sur des propositions qui rassemblent une majorité à gauche.
Les communistes sont-ils prêts à participer de nouveau à un gouvernement avec les socialistes ?
Tout est ouvert. Nous sommes dans la gestion des collectivités locales, nous participons à des exécutifs. Mais nous avons tiré douloureusement les enseignements de ce qui s'est passé en 2002. La gauche, le PCF, ont été sanctionnés. Nous ne sommes plus dans la même situation qu'en 1981. François Hollande parle d'une gauche durable. Pour moi, elle ne peut l'être que si elle est porteuse d'un projet antilibéral, qu'elle rend le pouvoir aux citoyens et si elle est engagée dans une série de réformes aptes à changer les choses. Si ce n'est pas sur cette base, nous n'irons pas. On ne veut pas d'un réformisme de gauche, d'un social-libéralisme, il faut que le PS l'entende.
Vous posez des conditions ?
Nous ne sommes pas d'accord avec le PS tel qu'il est aujourd'hui et ses orientations issues du congrès de Dijon -mai 2003- . Cette orientation-là a été battue le 29 mai par ses électeurs. Je ne partage évidemment pas les propositions de Dominique Strauss-Kahn. Si nous devions de nouveau participer à un gouvernement de gauche qui dirait aux électeurs qu'il y a le pacte de stabilité, qu'il faut donc être "raisonnable" et qu'on ne peut rien changer, eh bien c'est non.
Vous étiez ministre de Lionel Jospin de 1997 à 2002. Vous le regrettez ?
Le plus grand reproche que je me fais, c'est de ne pas avoir su ou pu dire publiquement nos désaccords sur plusieurs points et appeler le peuple à agir. Il y a pourtant eu des alertes en 2001 avec les élections municipales.
Nous sentions bien que tout n'était pas très bon pour les salariés. Les 35 heures, nous étions pour, nous les avons soutenues, mais leur application n'allait pas. Peut-être n'avons-nous pas su gérer la solidarité gouvernementale, le rôle d'un parti et la mobilisation populaire. Il ne faut pas recommencer comme en 1997 mais se mettre d'accord sur un contenu.
Y a-t-il deux gauches ?
Je refuse ce débat. Il y a toujours eu un courant radical, un courant social-démocrate, ce n'est pas nouveau. Mais je ne veux pas qu'on fige les choses, ni construire un cartel face au PS. Si tel avait été le cas, le non n'aurait jamais gagné. Heureusement que des socialistes et des Verts se sont battus pour le non.
Mais toutes les formations de gauche, à commencer par la vôtre, vont présenter un candidat en 2007...
La candidature commune ne me paraît pas correspondre à la réalité de la gauche française. Les différentes sensibilités doivent pouvoir s'exprimer. Moi, je défends un projet communiste.
Propos recueillis par Isabelle Mandraud et Sylvia Zappi
Article paru dans l'édition du 10.09.05
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-687403@51-687532,0.htmlLe "non" de gauche veut transformer l'essai à la Fête de l'Huma
sam. sept. 10, 2005 4:21 CEST
LA COURNEUVE (Reuters) - Rassemblés à la Fête de L'Humanité, les partisans du "non" de gauche au traité constitutionnel européen appellent à prolonger la dynamique née le 29 mai en opposant un front uni à la droite et en construisant l'alternative en vue de 2007.
Sur une même tribune, les têtes d'affiche de la campagne référendaire ont posé les jalons d'un projet commun à gauche en l'absence du Parti socialiste qui a dépêché une délégation officielle à La Courneuve mais refusé de prendre part aux débats.
Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS de l'Essonne venu en seule qualité de président d'association, a cependant exhorté les centaines de participants au débat "Construire l'alternative de gauche" à "ne pas oublier les milliers d'hommes et de femmes socialistes qui sont unis avec vous dans la volonté de transformer la France".
Pour Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), très en verve et très applaudi, la gauche a un "défi particulier" à relever.
Aujourd'hui, il s'agit pour lui de "transformer l'essai, de voir si on peut, oui ou non, transformer cette campagne en négatif en une vraie campagne politique permanente en positif pour définir le contenu d'une politique alternative, anti-libérale et européenne".
Face à ce qu'ils considèrent comme une responsabilité historique, certains, comme les communistes, militent pour la transformation des anciens "collectifs du non" en forums de propositions.
D'autres, comme le MDC Georges Sarre ou Jean-Luc Mélenchon, pensent déjà à la convocation d'Etats généraux de la gauche. Tous insistent sur la nécessité de débattre "au grand jour, loin des officines et des états-majors".
L'affichage de bonnes volontés a ravi Marie-George Buffet. La secrétaire nationale du PCF, qui rêve de faire de son parti le pivot de la remobilisation à gauche, a promis de faire le point de cette nouvelle dynamique à la fin de l'automne, après la journée de grèves et de manifestations d'octobre où elle dit attendre une forte mobilisation.
FORTES DIVERGENCES
Malgré l'unité apparente, de fortes divergences subsistent entre les vainqueurs du 29 mai sur presque tout : programme, alliances - avec ou sans PS - et choix d'un candidat pour la prochaine présidentielle.
Vendredi, Marie-George Buffet, ancienne ministre de Lionel Jospin, a estimé qu'il n'était plus possible au PCF de "participer à un gouvernement sur une ligne raisonnable", qui ne serait pas très clairement anti-libérale.
"A chaque fois que la gauche a joué petit bras, elle a été sanctionnée", a-t-elle dit samedi à la tribune, installée, à l'abri d'une pluie battante, au confluent des avenues de la Citoyenneté et de la Démocratie.
"Nous devons travailler à ce que la logique dominante au sein de la gauche ne soit pas celle du social-libéralisme", a insisté Yves Salesse, président de la fondation Copernic, appelant les militants à se souvenir "non seulement du 29 mai mais aussi du 21 avril" (2002, où Jean-Marie Le Pen avait éliminé la gauche de l'élection présidentielle).
Dans la salle, une jeune femme traduit: "c'est le PS qui ne doit plus être dominant..."
En revanche, Olivier Besancenot, dont le mouvement s'est toujours positionné en marge des partis de gouvernement, a esquissé une ouverture.
Le débat entre les deux gauches est "un peu caricatural", a-t-il estimé en réponse à une question d'un militant sur les limites d'un rassemblement de gauche.
"Il faut une gauche qui ne fera pas le contraire au pouvoir de ce qu'elle défend dans la rue", a-t-il expliqué avant d'annoncer qu'il est "d'accord pour être parfaitement réaliste... à condition, comme le dit le Che, de demander l'impossible".
Comme au PS, où les ambitions des "éléphants" en vue de 2007 parasitent les débats de fond en vue du prochain congrès, au Mans en novembre, la gauche de la gauche a tenté samedi de concentrer son énergie sur le programme, pas les personnes".
"Ne tombons pas dans le piège de la candidature, travaillons d'abord le contenu", a martelé Claire Villiers, d'Alternative Citoyenne.
L'ex-leader de la Confédération paysanne José Bové, à qui l'on prête des intentions présidentielles, a appelé quant à lui à refuser "toute course à l'échalote" avant l'heure.
par Laure Bretton
Fête de l'Humanité: la LCR et le PRS de Mélenchon ont leurs stands
samedi 10 septembre 2005, 12h51
LA COURNEUVE (AFP) - La Fête de l'Humanité accueille, pour la première fois cette année, deux formations politiques qui ont chacune leur stand à deux pas de celui du PCF: la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et le mouvement Pour une république sociale (PRS) du sénateur PS Jean-Luc Mélenchon.
"C'est la suite logique de la campagne du non (au référendum sur la Constitution européenne, ndlr) menée ensemble", se réjouit Alain Krivine, porte-parole de la LCR, interrogé samedi par l'AFP. "Jusque là, nous avions un stand dans le Village du livre avec notre maison d'édition La Brèche, mais cette année, nous sommes sur notre propre espace", a-t-il souligné.
Juste à côté, le stand du PRS propose également un rayon librairie, vend des T-shirts sur lesquels on peut lire "pourquoi ont-ils tué Jaurès ?", des affiches et des auto-collants.
Dès samedi matin, devant les caméras et les micros des médias, un débat s'est improvisé entre Alain Krivine et Jean-Luc Mélenchon. "Je suis un social démocrate et tu es un révolutionnaire, et je suis pour aller au gouvernement", a lancé le second au premier. "Avant de participer à un gouvernement, il faut un programme", lui a rétorqué Alain Krivine qui a qualifié cet échange de "très fraternel".
Les deux hommes, qui ont battu les mêmes estrades pour le non pendant la campagne du référendum, n'ont pas hésité à s'afficher ensemble. Laurent Fabius, l'un des leaders du non au sein du PS -qui avait officiellement pris partie pour le oui- a choisi de venir débattre pour la première fois à la Fête, samedi après-midi. Mais, il a refusé d'être à la même table qu'Alain Krivine, qui ne fait pas partie de "la gauche parlementaire".
La présence de ces deux stands attirent nombre de militants et sympathisants venus pour discuter, reprenant les débats de la campagne référendaire. La présence du très populaire Olivier Besancenot, dans l'après-midi, sur le stand de la LCR devrait attirer encore plus de monde.
A la fête de l'Humanité, le parti communiste se pose en rassembleur des gauches
LEMONDE.FR | 10.09.05 | 19h20 • Mis à jour le 10.09.05 | 19h37
a Fête de l'Humanité accueillait, pour la première fois cette année, deux formations politiques qui ont chacune leur stand à deux pas de celui du PCF : la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et Pour une république sociale (PRS),le mouvement du sénateur PS Jean-Luc Mélenchon. "C'est la suite logique de la campagne du non [au référendum sur la Constitution européenne] menée ensemble", se réjouit Alain Krivine, porte-parole de la LCR. "Jusque là, nous avions un stand dans le Village du livre (...), mais cette année, nous sommes sur notre propre espace"
L'affaire est anecdotique, mais symbolique. Les partisans du "non" de gauche au traité constitutionnel européen ont montré, samedi 10 septembre, qu'ils entendaient prolonger la dynamique du 29 mai. Sur une même tribune, les têtes d'affiche de la campagne référendaire ont posé les jalons d'un projet commun à gauche. Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS de l'Essonne venu en qualité de président d'association, estime que "le 'non' est un mandat pour nous. Nous n'avons pas terminé le travail". En vue de l'élection présidentielle de 2007, "nous avons un devoir, celui de nous unir. C'est pourquoi je souscris [à l'idée avancée par le Parti communiste de la] construction d'une nouvelle union populaire", a-t-il ajouté.
Autre défenseur du non à la Constitution, Laurent Fabius effectuait, cette année, sa première visite à la Fête de l'Humanité, mais il a été accueilli par des sifflets nourris. L'accueil réservé à l'ancien premier ministre a été tel que la numéro un du PCF Marie-George Buffet a dû prendre la parole pour ramener le calme.
"RÉALISTE À CONDITION DE DEMANDER L'IMPOSSIBLE"
A l'inverse, Olivier Besancenot, porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), a, lui, été très applaudi. La gauche a un "défi particulier" à relever, a-t-il estimé : il s'agit de "transformer la campagne en négatif en une vraie campagne politique permanente en positif pour définir le contenu d'une politique alternative, anti-libérale et européenne". "Il faut une gauche qui ne fera pas le contraire au pouvoir de ce qu'elle défend dans la rue", a-t-il expliqué avant d'annoncer qu'il est "d'accord pour être parfaitement réaliste... à condition, comme le dit le Che, de demander l'impossible".
Quelle forme doit revêtir ce dialogue à gauche ? Les communistes, militent pour la transformation des anciens "collectifs du non" en forums de propositions. D'autres, comme le MDC Georges Sarre ou Jean-Luc Mélenchon, pensent déjà à la convocation d'Etats généraux de la gauche. Tous insistent sur la nécessité de débattre "au grand jour, loin des officines et des états-majors". Marie-Georges Buffet a suggéré que le débat sur un programme se lance "dès maintenant", "dans les communes, les entreprises et les familles". La secrétaire nationale du PCF, qui rêve de faire de son parti le pivot de la remobilisation à gauche, a proposé "une grande initiative" en octobre pour dire "non au gouvernement", et un point d'étape à la fin du trimestre sur les débats.
"BESOIN DE CETTE CONFRONTATION"
Car malgré l'unité apparente, de fortes divergences subsistent entre les vainqueurs du 29 mai sur presque tout : programme, alliances - avec ou sans PS - et choix d'un candidat pour la prochaine présidentielle. Sur ce dernier point , l'ex-leader de la Confédération paysanne José Bové, à qui l'on prête des intentions présidentielles, a appelé à refuser "toute course à l'échalote" avant l'heure.
Reste la question du positionnement par rapport au PS. Jean-Luc Mélanchon a demandé à ses interlocuteurs de "ne pas oublier les milliers d'hommes et de femmes socialistes qui sont unis avec vous dans la volonté de transformer la France". Plusieurs membres de la direction du PS avaient d'ailleurs officiellement fait le déplacement, tout en refusant de participer aux débats. Parmi eux, Daniel Vaillant a indiqué que "c'est la tradition du PS de répondre à l'invitation du PCF", et qu'il était porteur d'un "message d'amitié de François Hollande".
Insuffisant pour Marie-George Buffet, pour qui une participation des dirigeants socialistes aux débats "aurait fait bouger quelque chose à gauche". "J'espère que dans d'autres occasions, puisque nous allons tenir des forums dans toute la France, nous retrouverons les camarades socialistes, ceux du non mais ceux aussi qui se sont positionnés pour le oui, parce que nous avons besoin de cette confrontation, sinon nous n'arriverons pas à construire un projet vraiment transformateur et à battre la droite", a-t-elle déclaré.
Avec AFP et Reuters
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-687933@51-687532,0.htmlFête de l'Humanité: la gauche du non veut poursuivre la dynamique du référendum
samedi 10 septembre 2005, 16h40
LA COURNEUVE (AFP) - La gauche du non au référendum européen s'est retrouvée samedi sur une estrade de la fête de l'Humanité pour affirmer qu'elle voulait poursuivre "ensemble" la dynamique du 29 mai et "transformer l'essai" vers une "nouvelle union populaire" en vue des échéances de 2007.
Devant une affiche du PCF affirmant "ensemble on peut tout changer", Marie-George Buffet (PCF), Olivier Besancenot (LCR), Jean-Luc Mélenchon (PS), Emile Zuccarelli (PRG), Francine Bavay (Verts), Georges Sarre (MRC), Claire Villiers (Alternative citoyenne), le syndicaliste José Bové et Yves Salesse (fondation Copernic), ont tous souhaité la poursuite du rassemblement qui s'était mis en place pour la campagne référendaire.
"On a un défi: on a mené une campagne d'opposition, il faut transformer l'essai, transformer cette campagne en négatif en une campagne au positif", avec "des discussions politiques franches", a lancé Olivier Besancenot, sous les vivats de la salle. Face à un gouvernement "carbonisé aux yeux de l'opinion publique", "haï"ré. et "qui passe en force", il faut "rester rassemblés", a-t-il encore décla
Mme Buffet a suggéré que le débat sur un programme se lance "dès maintenant", "dans les communes, les entreprises et les familles". Elle a proposé "une grande initiative" en octobre pour dire "non au gouvernement", et un point d'étape à la fin du trimestre sur les débats. "Il faut un rassemblement majoritaire à gauche (...) je prends rendez-vous en 2007", a-t-elle lancé sous les applaudissements enthousiastes.
Georges Sarre a parlé de "stratégie commune" et d'"objectifs communs", Emile Zuccarelli a souhaité "un débat au grand jour" et Francine Bavay a espéré que les Verts "se joignent" aux autres.
José Bové a demandé que la "victoire collective" du 29 mai se poursuive. "L'unité est notre socle commun", a-t-il dit, prônant des débats "sur les sujets qui fâchent", comme l'énergie. Il a souligné aussi que le projet n'avait "aucune chance d'aboutir" s'il ne se menait pas "en même temps que les luttes sur le terrain".
"Je ne représente pas le PS, et je le regrette", a lancé Jean-Luc Mélenchon. Invitée, la direction du PS a refusé de venir du fait de la présence à la tribune de la ligne dissidente.
Néanmoins, "je vous demande, a-t-il dit, de ne jamais douter des camarades du PS, unis avec nous pour le changement". Il a fait valoir que "le non n'était pas un héritage mais un mandat", se disant favorable à la "construction d'une union populaire" proposée par Mme Buffet.
L'assistance, nombreuse, était politiquement bigarrée. "Rien ne serait pire que de passer du +tous ensemble+ au +chacun pour soi+", a remarqué un communiste refondateur. Hélène, membre d'un collectif pour le non, a craint que les partis "retournent à leur logique d'appareil". "J'ai peur, qu'aux élections, chacun reprenne sa partition", a renchéri Patrick, sympathisant PS.
D'autre part, la Fête de l'Humanité accueille, pour la première fois cette année, deux formations politiques qui ont chacune leur stand à deux pas de celui du PCF: la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et le mouvement Pour une république sociale (PRS) du sénateur PS Jean-Luc Mélenchon.
"C'est la suite logique de la campagne du non (au référendum sur la Constitution européenne, ndlr) menée ensemble", se réjouit Alain Krivine, porte-parole de la LCR, interrogé samedi par l'AFP. "Jusque là, nous avions un stand dans le Village du livre avec notre maison d'édition La Brèche, mais cette année, nous sommes sur notre propre espace", a-t-il souligné.
Juste à côté, le stand du PRS propose également un rayon librairie, vend des T-shirts sur lesquels on peut lire "pourquoi ont-ils tué Jaurès ?", des affiches et des auto-collants.
Dès samedi matin, devant les caméras et les micros des médias, un débat s'est improvisé entre Alain Krivine et Jean-Luc Mélenchon. "Je suis un social démocrate et tu es un révolutionnaire, et je suis pour aller au gouvernement", a lancé le second au premier. "Avant de participer à un gouvernement, il faut un programme", lui a rétorqué Alain Krivine qui a qualifié cet échange de "très fraternel".
Les deux hommes, qui ont battu les mêmes estrades pour le non pendant la campagne du référendum, n'ont pas hésité à s'afficher ensemble. Laurent Fabius, l'un des leaders du non au sein du PS -qui avait officiellement pris partie pour le oui- a choisi de venir débattre pour la première fois à la Fête, samedi après-midi. Mais, il a refusé d'être à la même table qu'Alain Krivine, qui ne fait pas partie de "la gauche parlementaire".
La présence de ces deux stands attirent nombre de militants et sympathisants venus pour discuter, reprenant les débats de la campagne référendaire. La présence du très populaire Olivier Besancenot, dans l'après-midi, sur le stand de la LCR devrait attirer encore plus de monde.
Les "nonistes" de gauche tentent de surmonter leurs divergences en vue de 2007
samedi 10 septembre 2005, 17h14
LA COURNEUVE (AP) - Comment continuer le combat? Réunis samedi à la Fête de l'Huma', les leaders de la gauche du "non" ont planché sur les moyens de prolonger la dynamique unitaire créée par la victoire du "non" au référendum du 29 mai. Leur priorité: rester "rassemblés" pour créer une "alternative" en 2007.
Après s'être retrouvé cet été à Arles ou Port-Leucate pour les journées d'été de leurs différentes formations, le "club des cinq" du "non" s'était donné rendez-vous à la Fête de l'Huma' à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) pour débattre des perspectives à gauche: Olivier Besancenot (LCR), José Bové, Marie-George Buffet (PCF), le socialiste Jean-Luc Mélenchon (Pour la République sociale) et la Verte Francine Bavay (qui avait défendu le "non" contre l'avis de son parti). Invitée, la direction "ouiste" du PS avait décliné.
Après le mouvement unitaire né avec la victoire du "non" au référendum, tous ont insisté samedi sur la nécessité de rester "rassemblés" pour pouvoir remporter la présidentielle de 2007. Face à un "gouvernement de brutes épaisses", nous avons "un défi, c'est de transformer l'essai" du 29 mai, a exhorté le porte-parole de la LCR, Olivier Besancenot. "Si nous avons gagné, c'est parce que nous avons été unis", "il faut que cette unité reste", a renchéri l'ancien porte-parole de la Confédédation paysanne, José Bové.
"Nous avons un devoir, celui de nous unir", a également plaidé le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon, qui avait défendu le "non" contre la direction de son parti. Reprenant une idée lancée par la secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet, il s'est donc prononcé pour la construction à gauche "d'une nouvelle union populaire".
Mais si tous s'accordent sur la nécessité de demeurer soudés, les "nonistes" ont reconnu des "différences" tant sur le contenu du programme "alternatif" qu'ils appellent de leurs voeux que sur les alliances à nouer (avec ou sans le PS). "Il faut être réaliste", "il faut que nous fassions des propositions applicables", a ainsi exhorté le radical de gauche "noniste" Emile Zuccarelli, dans une pique à la LCR.
"Je suis prêt à être parfaitement réaliste, à condition de réclamer l'impossible", a rétorqué Olivier Besancenot qui, hostile à toute participation gouvernementale, a semblé infléchir sa position. "Chaque fois que la gauche a joué petit bras, la gauche a été sanctionnée", a renchéri Marie-George Buffet, venant à sa rescousse. Jetant une pierre dans le jardin du PS, qu'elle avait jusqu'ici ménagé, la secrétaire nationale du PCF s'est prononcée pour "un programme qui rompt avec toutes les politiques social-libérales qui ont été menées".
Mais si tous disent vouloir faire primer le projet sur la question électorale, la présidentielle de 2007 est dans toutes les têtes et l'idée d'une candidature commune fait son chemin. "Ne faisons pas comme le restant de la gauche, n'ayons pas les deux yeux braqués sur les prochaines présidentielles", a donc mis en garde Olivier Besancenot. José Bové, à qui on prête des ambitions élyséennes, a également calmé le jeu en assurant que le candidat choisi ne serait que le "porte-parole" d'un "collectif". "Ne tombons pas dans le piège de la personnalisation", a-t-il dit.
A charge pour Jean-Luc Mélenchon, partisan d'une candidature de Laurent Fabius, de faire retomber la pression: "je ne suis pas candidat à l'élection présidentielle? Ce qui est surprenant pour un socialiste", s'est-il amusé...
Difficile incursion en territoire communiste pour Laurent Fabius
samedi 10 septembre 2005, 19h00
LA COURNEUVE (AP) - Sifflets, huées... et projectile. C'est dans une ambiance houleuse et en partie hostile que Laurent Fabius a participé samedi après-midi à un débat sur l'Europe à la Fête de l'Humanité, pour sa première participation aux agapes communistes, où il a exposé les leçons qu'il a tirées du référendum du 29 mai.
Arrivé vers 16h au chapiteau "L'Agora de l'Humanité" où plus d'un millier de personnes étaient réunies, l'ancien Premier ministre a eu bien du mal à accéder à la tribune. Accueilli sous les sifflets et les quolibets d'une partie de la salle et de quelques fauteurs de troubles, le député socialiste de Seine-Maritime a été contraint de se replier quelques minutes dans un coin de la salle après avoir reçu un oeuf sur la tempe.
Devant l'hostilité ambiante, Marie-George Buffet, ulcérée, est venue à sa rescousse pour l'escorter. "La Fête de l'Huma', c'est un lieu de confrontation et c'est un lieu de débat, donc je vous demande de respecter ce débat", a lancé à la tribune la secrétaire nationale du PCF, rouge de colère. Maigre consolation, une poignée de militants de l'association "Pour la République sociale" de Jean-Luc Mélenchon -qui soutient ouvertement l'ancien N°2 du PS- scandait: "On compte sur toi, Laurent!"
Des incidents que l'intéressé, dont c'était la première visite à la Fête de l'Huma' à la Courneuve (Seine-Saint-Denis), a balayé d'un revers de main. "Ce n'est pas parce que vous avez trois zozos qui sont là parce qu'ils ne veulent absolument pas que la gauche se rassemble qu'il faut se paniquer", a-t-il minimisé. "Je suis venu ici parce que je pense que c'est très important de dialoguer et de rassembler à un moment où le gouvernement mène une politique de casse tous azimuts", a-t-il expliqué pour justifier sa venue.
Resté près d'une heure, l'ancien ministre de l'Economie a exposé les leçons qu'il a tirées de la victoire du "non" au référendum du 29 mai et appelé de ses voeux une "Europe sociale". "Le combat est loin d'être terminé", a-t-il lancé la voix forte et le poing jeté en avant, appelant ses "chers amis et chers camarades" de la salle à "lutter" contre les directives européennes Bolkestein ou sur le temps de travail "qui n'ont absolument pas disparu".
Choqués par l'accueil réservé à celui qui a longtemps incarné l'aile "social-libérale" du PS, certains dans le public restaient néanmoins sceptiques sur son revirement à gauche. "Vu son parcours politique, on a quelques doutes", expliquait Denis, 51 ans. "Je pense que c'est un monsieur qui est très opportuniste", ajoutait Charles, 60 ans. "Que ce soit tendu quand il arrive à la Fête de l'Huma', ça ne m'étonne pas. Je ne suis pas la seule à ne pas lui faire confiance", déclarait pour sa part Françoise, 67 ans, coutumière du rendez-vous.
Fête de l'Huma: la construction de la gauche alternative en débat
samedi 10 septembre 2005, 19h59
LA COURNEUVE (AFP) - La 70e Fête de l'Humanité, qui se tient jusqu'à dimanche dans le Parc de la Courneuve, aura été marquée samedi par les débats autour de la construction d'une gauche alternative, rassemblant les ténors du non à la Constitution européenne.
La venue pour la première fois de Laurent Fabius, accueilli par des sifflets et des insultes, a été également un des points forts de cette première journée.
Bien que la pluie ait transformé les 70 hectares de la Fête en un immense champ de boue, les débats ont attiré un très grand public de militants, sympathisants, vieux routiers de la politique et nouveaux venus par le biais des collectifs du non pendant la campagne référendaire.
Dès le matin, un grand débat était organisé pour bâtir "l'alternative politique à gauche" où s'est retrouvée toute la gauche du non, qui a assuré vouloir poursuivre "ensemble" la dynamique du 29 mai et "transformer l'essai" vers une "nouvelle union populaire" en vue des échéances de 2007.
"On a un défi: il faut transformer cette campagne en négatif en une campagne au positif", avec "des discussions politiques franches", a lancé Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR, très applaudi.
"Il ne faut pas gâcher le 29 mai", a plaidé Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF, qui "prend rendez-vous en 2007" et a proposé "une grande initiative" en octobre pour dire "stop au gouvernement".
Le sénateur PS Jean-Luc Mélenchon, qui représentait son association "Pour une république sociale" (PRS), a affirmé que "les camarades du PS sont unis avec vous pour changer la vie et transformer la France".
En début d'après-midi des délégations de tous les partis de gauche avaient répondu à l'invitation de Marie-George Buffet pour une réception sur le stand du PCF. Absente lors débat du matin, la direction du PS était représentée par Daniel Vaillant et Bruno Le Roux.
"C'est la tradition du PS de répondre à l'invitation du PCF", a déclaré M. Vaillant, qui apportait "un message d'amitié de François Hollande". De son côté, Bruno Le Roux a averti "ceux qui veulent faire perdurer le clivage" entre les oui et les non : "c'est mortel".
Seuls les Verts pour le non participaient à la réception. Le sénateur Jean Desessard remarquait "quelques avancées" du PCF, notamment sur la critique du productivisme, qui, a-t-il dit, "nous permettent d'envisager de façon positive un programme d'alternative".
Porte-parole de Lutte ouvrière, Arlette Laguiller, qui vient "à la fête tous les ans", s'est dite "pessimiste" sur l'avenir d'une alternative à gauche. "La proximité des présidentielles fera voler en éclat l'unité", a-t-elle prédit.
Point fort de la journée, l'ex-numéro 2 du PS et ténor de la campagne du non a fait une arrivée chahutée, avec quelques sifflets et quolibets rappelant notamment le sang contaminé. "Laurent, on compte sur toi", rétorquaient une dizaine de personnes.
Laurent Fabius a prôné "le dialogue et le rassemblement", s'est félicité d'une atmosphère "extrêmement chaleureuse" et a assuré qu'il était "heureux d'être ici".
Pendant ce temps-là, le député Maxime Gremetz recevait Gérard Larcher, ministre de l'Emploi, pour un débat suivi par un auditoire fourni. "Je suis venu pour un débat républicain sur des sujets au coeur de la vie des gens, je me sens tout à fait à l'aise", a dit le ministre, content d'avoir été "très bien accueilli".
"C'est la Star Ac', c'est mieux qu'à la télé", commentaient des jeunes de banlieue, en survêtements maculés de boue.