Deux suicides dans l'Education Nationale.

Les luttes en France...

Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar Bobcatshom » Mardi 18 Oct 2011 22:57

Ben bravo ! On part de mes propos pour me faire dire que les profs sont des petits bourgeois avantagés élitistes et tout le tralala. :lol: C'est de l'extrapolation hein !

Je l'ai déjà dit et je le redis, bien sûr que oui je suis opposé à toutes les contre-réformes qui touchent l'enseignement/l'université/la condition des profs/etc. et je suis tout à fait d'accord avec le fait que ce ne soit pas facile et qu'il y ait de quoi mal le vivre comme tout autre travailleur/travailleuses. De même j'estime que l'éducation ne peut ni être totalement émancipatrice ni faire totalement oeuvre de soumission des élèves. Je ne suis d'ailleurs pas de ces libéraux bien plus que libertaires qui ne font que cracher sur l'école et les profs à tout bout de champ, niant totalement le service public nécessaire qu'est l'éducation et crachant sur tou-te-s les fonctionnaires "salarié-e-s de l'Etat" et donc collabos selon leur grille de lecture. Je pense également qu'il faut dissocier les professions qui ne peuvent qu'être autoritaires (flics, matons, etc., au service du capital) et d'autres professions qui peuvent varier entre reproduction du système/autoritarisme et émancipation telles que le professorat.
Mais il faut bien le dire, actuellement on est bien plus dans la soumission que dans l'émancipation quant aux structures mêmes de l'école bourgeoise. Les profs eux/elles-mêmes ont ici un rôle puisque, selon leur pédagogie, ils peuvent plus ou moins conduire à l'émancipation des élèves, dans les limites du système bien entendu. Et on peut constater que des courants tels qu'Emancipation ou la CNT-éduc' élaborent des réflexions sur la manière de concevoir une éducation réellement égalitaire/libertaire/etc. notamment via leurs revues (N'Autre Ecole, etc.).

Pour Mühsam : je suis désolé mais je ne fais pas dans l'humanisme interclassiste, dans la fraternité avec les dominants. Qu'une prof se suicide à cause de conditions de travail exécrables alors oui ça me touche. Suicide dû au travail, assassinat du capital. Qu'une prof se suicide parce que des élèves se sont élevés face à ses méthodes autoritaires, face à sa domination, et qu'elle ne l'a pas supporté, ben au risque de choquer ça m'importe peu. Je me vois mal pleurer le gars qui se suicide parce que sa femme, qu'il dominait depuis des années, a décidé de ne plus se laisser faire et se barre. Ca va pas me faire plaisir pour autant (quoique, pour certaines grosses pourritures telles Hitler/Franco/Bigeard, etc.), et la mort de qui que ce soit, même d'un facho ou d'un patron, n'aura jamais le moindre intérêt révolutionnaire pour moi.

Maintenant, mon post était à prendre dans son contexte, c'est-à-dire par rapport à l'information telle que je l'ai reçue et visiblement au vu des dernières informations ses conditions de travail n'étaient pas étrangères à son suicide. Voici un extrait de l'information telle que reçue :

Selon des témoins interrogés par un correspondant de l'AFP, cette femme, qui enseignait dans la filière d'enseignement général de cet immense lycée, était en conflit avec certains élèves, qui la trouvaient trop sévère et contestaient ses méthodes.

Une tentative d'explication, mercredi, plutôt houleuse, avait été «mal vécue» par l'enseignante, selon ces sources.

Jeudi matin, la professeure, arrivée au lycée avec un bidon d'essence, a donné son cours entre 09h00 et 10h00, puis elle s'est placée au centre de la cour pendant la récréation, s'est s'aspergée de carburant très calmement avant d'y mettre le feu, ont expliqué des parents de lycéens.

Selon ces parents d'élèves de seconde et de première, elle était «très peu aimée» et, lors d'une réunion parents-professeurs il y a une dizaine de jours, elle s'était montrée hostile à toute discussion, se retranchant derrière la nécessité de boucler son programme.

Elle s'occupait peu des élèves en difficulté, préférant les exclure de son cours pour faire travailler les autres, ont raconté quatre parents d'élèves interrogés, qui ont par ailleurs noté lors de cette réunion que l'enseignante portait des bleus et des traces de coups.

L'enseignante avait fait une dépression nerveuse l'an dernier et avait été convoquée à plusieurs reprises par la direction de l'établissement, à la suite de plaintes des parents sur son comportement, ont ajouté ces sources.


Pour le coup de jeter Bourdieu parce que "pas anarchiste" c'est du n'importe quoi. On devrait aussi jeter le Capital parce que Marx était centralisateur ? Gramsci et ses réflexions sur l'hégémonie culturelle puisque marxiste ? Etc, etc. ? J'ai déjà discuté du sujet avec un bourdieusien anar et il m'a expliqué que les travaux de Bourdieu sont repris par diverses écoles de manière différente : des méritocrates de centre-droit, jusqu'aux anarchistes, en passant par des soce-dèms, marxistes, etc. D'ailleurs je dois bien avouer que le peu que j'ai pu lire sur Bourdieu m'a semblé très intéressant d'un point de vue libertaire.



Pour conclure, et parce que tout le monde n'a pas envie de lire ce pavé : Lutter pour des meilleures conditions de travail pour les profs, pour une meilleure éducation, etc. mille fois oui. Pour autant, j'estime que les profs doivent aussi réfléchir à comment faire pour exercer la domination la moins importante possible sur leurs élèves et leur donner tous les outils nécessaires à leur émancipation. Ils ne doivent donc pas se contenter de revendications corporatistes, pour leurs conditions de travail au détriment des apprenant-e-s.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar douddu » Mercredi 19 Oct 2011 6:24

bonjour ,




je ne suis pas intervenu sur le fond sur ce fil, qui est visiblement en décalage avec une réalité sociale tragique , qu'on nous sorte bourdieu quand des gens crévent de la saloperi capitatiste n'est pas étonnant , bourdieu a fait partie de ces universitaires (admirés des gauchistes ) qui ont bati leur carriére sur la
description d'unne situation a laquelle ils participent , bourdieu que je sache était prof de fac ( donc au sommet du panier de crabes de l 'EN)


Aussi il y a un temps pour tout , nous avons eu des débats sans concessions sur l'EN et y compris sur la pathogénie sociale au camping et nous en aurons d'autres , d'ailleurs loin de la reproduction sociale il me semble que nous vivons une phase de liquidation .

Ce qui est important en l'instant c'est de favoriser des mouvemenst de solidarité humaine qui vont venir rompre l'atomisation et remettre globalement en cause le sytéme .
Tout a fait d'accord avec muhsam 32

(mais peut être les admirateurs de bourdieu comptent ils également sur les syndicats pour agir de la sorte ? )
douddu
 

Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar Bobcatshom » Mercredi 19 Oct 2011 10:40

:lol: Bon eh bien va falloir jeter le Capital puisque Marx l'a écrit et qu'il a inspiré les marxistes autoritaires. Et puis Proudhon aussi, il était misogyne au possible et antisémite. Ah et n'oublions pas Kropotkine qui a quand même prôné de participer à la première guerre mondiale et qui a tenu quelques propos sexistes. De même pour Bakounine, on sait bien qu'il voulait monter des "sociétés secrètes" chargées de noyauter les luttes. En plus Bakounine et Kropotkine étaient d'origine noble ou même princière pour ce dernier, c'est louche ça !

Je ne demande à personne de prier Saint Bourdieu, ce sont ses travaux qui me semblent intéressants, pas sa personne dont je me fous comme de l'an 40. Et ça me semblait compréhensible pour un-e anar au vu de toutes les casseroles sus-citées pour les théoriciens historiques.

Tu n'as pas répondu sur le fond quoi.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar BoombaZoomba » Mercredi 19 Oct 2011 10:57

Je suis complètement d'accord avec les deux derniers post de bobcatchom.

Parenthèse : ce n'est pas pour enfoncer le clou, mais je trouve bizarre que l'on est que l'avis d'un prof qui soutienne la corporation.

Personnellement monsieur, je suis désolé si le sujet peut vous chatouiller, mais en ce qui me concerne j'ai bien précisé que les instituteurs faisaient un travail remarquable et je ne visait absolument pas les instit ? Pourquoi ? Parce que c'est EUX qui bossent vraiment dans l'éducation nationale et c'est dans LEUR catégorie où l'on retrouve statistiquement le plus de grévistes et d'actions syndicales, etc, etc...
Plus on monte dans la structure scolaire (collège, lycée, fac), à mon avis, moins les profs bossent et plus ils sont payés.
A titre d'exemple : un agrégé touchera le jackpot pour 15 heures par semaines (rien à voir avec le gars à 40 heures payés 35 à la chaine de poisson par exemple) - je parle pas ensuite de son business à côté... ni des heures sup et du sentiment qui émane de certaines personnes bénéficiant de cette injustice (je ne connais pas beaucoup de fille ou fils d'ouvriers qui sont agrégés...).
A contrario un instituteur travaillera au minimum 4 jours semaines sans compter les 3 heures minimum de travail quotidien ce qui abouti si on fait le calcul à presque 50 heures de travail payés à peine 1300 euro net en début de carrière.
Parallèlement plus ont observe la profession en remontant la structure scolaire plus l'origine sociale des profs est éloignée de celle des élèves : ainsi parmi les instit vous avez une large proportion de gens issue de catégories socio professionnelles modestes alors qu'à contrario quand vous allez jusque vers les enseignant de faculté, la tendance s'inverse.

Enfin, je le redis, il serait plus intelligent pour les enseignants d'arrêter de se victimiser et de faire un retour sur eux même.

Vous parliez de mémoire à respecter face à cette enseignante. Personnellement je connais rien d'elle, mais je trouve vraiment répugnant que les syndicats interprètent son geste et de se servent de ça pour servir une fois de plus un corporatisme qui ne va absolument pas dans le sens de l'éducation et de l'instruction des élèves.

Le syndicat majoritaire qu'est le SNES a perdu absolument toute légitimité morale depuis qu'il a accepter lâchement la masterisation envers et contre toutes les luttes passées contre ce projet.
Ce syndicat a scié littéralement les racines de son institution en approuvant les décrets d'application de la masterisation (Ô excusez moi, il n'a pas voté pour lors de la commission paritaire de mai 2009, il s'est abstenu alors que tous les autres syndicats ont voté contre et ... et ??? Une abstention vaut pour acceptation et c'est comme ça que la mesure est passée...) Le SNES se garde bien de se vanter de ce geste "démocratique" dont il est responsable. En fait il utilise la manipulation sémantique qui est bien connue dans ce milieu ; je cite : " nous n'acceptons pas la masterisation EN l'état ". Je traduis par : nous souhaitons garder la masterisation mais faites la évoluer.

Et très significatif de cette situation, je trouve ça quand même étrange que quelques mois après que cette mesure soit passée le leader de la FSU ait pris sa retraite... un peu trop facile à mon gout de partir quand ça va mal.

Les parents ne sont pas dupes, les élèves ne sont pas dupes, les sous fifres de l'éducation en contrats précaires ne sont pas dupes, les français qui se lèvent à 4 h du matin ne sont pas dupes : l'éducation nationale est en profonde mutation et ce n'est pas une hausse d'effectif qui va masquer le problème, instinctivement, les élèves qui sont le reflet réel de la société se confronte à une institution injuste, infantilisante et reproductrice des inégalités sociales du XXIème siècle.

Enfin et pour clore le bec à ceux qui connaissent bien la situation car ils sont prof donc ils savent tout : et cela reflète bien la mentalité que l'on a des plus pauvres, des classes déshéritées, des élèves en détresse, etc ; il est inadmissible au XXIème siècle que dans certains établissement acceuillant des élèves en très grande difficulté scolaire aient des dictionnaires datant des années 60 et qu'il faille l'arrivée d'un prof pour se rendre compte de l'aberration et de la vétusté des outils d'enseignement.

Souvent ces élèves en échec total finiront de prêt ou de loin en prison.

Là même où, pour ceux qui veulent, on les intégrera dans une structure de remise à niveau... avec des livres de maternelle pour des personnes de 16 à 45 ans...

L'éducation nationale mute et dans le bon sens... Tous les accouchements se font dans la souffrance. Les élèves qui font parti du peuple sont le principal moteur de ce changement.
Trois alternatives s'offrent à l'enseignement :

- recruter plus pour masquer le problème
- recruter moins et augmenter la répression
- recruter plus et aller vers une prise en charge réelle des besoins scolaires des élèves avec en parallèle un investissement franc et humain des parents acteurs de l'éducation de leurs enfants le tout organisé par les enseignants.

Le prof n'est plus un simple transmetteur de savoir. C'est fini la IIIème république.

Ha oui j'oubliais, on parlait de militantisme, mais les profs ne sont pas militants, il suffit de voir les statistiques issues des organismes indépendants : le taux de grévistes chez les profs est souvent très faible (30 pour cent c'est pas ce que j'appelle un fort de grévistes... mais tout est relatif car les profs adorent le casuistique). Et a cela il faut ajouter parmi cette moyenne de 30 pour cent (et je vois trèèèès large entre les journaux de propagande qui calcul à la baisse et le SNES qui gonfle à l'hélium les chiffres) une participation d'à peine 50 pour cent aux manifestations. Les autres se paient littéralement une journée de vacance chez eux ou à faire leur courses.

Donc je pose la question maintenant :est-ce que les profs sont prêt à faire un retour sur leur pratique à voir ce qui ne va pas en se disant que peut-être y a un truc qui va pas dans la pratique de beaucoup d'entre eux.

C'est un peu comme si on demandait à des flics de faire un retour sur leur pratique. " est-ce que quelque part je n'ai pas une partie de responsabilité dans ma pratique au delà de la faute que je rejette entièrement sur ma hiérarchie, les parents, les èlèves, les autres en soi ? "
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar BoombaZoomba » Mercredi 19 Oct 2011 11:24

Ha oui et pour Mühsam32, je veux bien parler en privé avec toi si tu veux qu'on débatte du sujet.
J'aime bien le foie gras aussi. :mrgreen:
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar anarced » Mercredi 19 Oct 2011 11:39

Ce fil, qui peut paraître peu à propos étant donné les circonstances, a le mérite d'être révélateur du climat de tension qui existe aujourd'hui à l'Education Nationale... Et peut donc, peut-être, permettre de mieux comprendre le drame qui s'est produit.
Les tensions se sont aggravées à tous les niveaux. Entre élèves et enseignants, entre enseignants, entre enseignants et hiérarchie.
Il y a un problème de tension entre les élèves et des enseignants jugés trop autoritaires.
Il y a, contrairement à une légende évoquée, beaucoup de divisions dans le corps enseignant. Il existe un nombre très impressionnant de strates entre le vacataire/contractuel et l'agrégé-hors-classe-chargé d'inspection. Le salaire, le statut et les conditions de travail sont très différents entre le bas et le haut de l'échelle. Les idées politiques des enseignants sont également très différentes entre le petit fayot de l'inspecteur et l'éternel grincheux qui critique tout...
Il y a une politique de liquidation menée par la hiérarchie avec, contrairement encore à une idée reçue, de plus en plus de licenciements (77 stagiaires licenciés cette année, 150 l'année passée et beaucoup de non-titulaires dont les contrats ne sont pas renouvelés)
Quand on regarde l'ensemble du tableau, on perçoit mieux les choses:
Les élèves expriment rarement leur mécontentement directement contre les chefs de ce système mais, parce qu'ils sont plus accessibles, contre certains profs qui se retrouvent à faire écran à un système qui sont pourtant souvent les premiers à critiquer. Ce n'est pas un hasard, c'est une politique de management: on désigne le maillon faible et on le liquide.
La preuve: quand les lycéens vont manifester dans la rue, contre les réformes du gouvernement, ils se font matraquer sévèrement. Par contre, quand ils se plaignent de tel ou tel professeur, il trouve au contraire toute l'attention et la compréhension de la hiérarchie... Pourquoi une telle différence ?
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar apar » Mercredi 19 Oct 2011 19:13

Image a écrit:L'éducation nationale mute et dans le bon sens... Tous les accouchements se font dans la souffrance. Les élèves qui font parti du peuple sont le principal moteur de ce changement.


ah oui ? t'as des exemples de ce que tu affirmes, ou on doit (lecteur) te croire sur "écrit" ?
il y a parfois des relents de misanthropie qui sentent le sang séché...
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar apar » Mercredi 19 Oct 2011 19:57

Bobcatshom a écrit:Je pense également qu'il faut dissocier les professions qui ne peuvent qu'être autoritaires (flics, matons, etc., au service du capital) et d'autres professions qui peuvent varier entre reproduction du système/autoritarisme et émancipation telles que le professorat.
Mais il faut bien le dire, actuellement on est bien plus dans la soumission que dans l'émancipation quant aux structures mêmes de l'école bourgeoise. Les profs eux/elles-mêmes ont ici un rôle puisque, selon leur pédagogie, ils peuvent plus ou moins conduire à l'émancipation des élèves, dans les limites du système bien entendu.
(...)
Pour Mühsam : je suis désolé mais je ne fais pas dans l'humanisme interclassiste, dans la fraternité avec les dominants. Qu'une prof se suicide à cause de conditions de travail exécrables alors oui ça me touche. Suicide dû au travail, assassinat du capital. Qu'une prof se suicide parce que des élèves se sont élevés face à ses méthodes autoritaires, face à sa domination, et qu'elle ne l'a pas supporté, ben au risque de choquer ça m'importe peu.
(...)
Maintenant, mon post était à prendre dans son contexte, c'est-à-dire par rapport à l'information telle que je l'ai reçue et visiblement au vu des dernières informations ses conditions de travail n'étaient pas étrangères à son suicide. Voici un extrait de l'information telle que reçue :

Selon des témoins interrogés par un correspondant de l'AFP, cette femme, qui enseignait dans la filière d'enseignement général de cet immense lycée, était en conflit avec certains élèves, qui la trouvaient trop sévère et contestaient ses méthodes.

Une tentative d'explication, mercredi, plutôt houleuse, avait été «mal vécue» par l'enseignante, selon ces sources.

Jeudi matin, la professeure, arrivée au lycée avec un bidon d'essence, a donné son cours entre 09h00 et 10h00, puis elle s'est placée au centre de la cour pendant la récréation, s'est s'aspergée de carburant très calmement avant d'y mettre le feu, ont expliqué des parents de lycéens.

Selon ces parents d'élèves de seconde et de première, elle était «très peu aimée» et, lors d'une réunion parents-professeurs il y a une dizaine de jours, elle s'était montrée hostile à toute discussion, se retranchant derrière la nécessité de boucler son programme.

Elle s'occupait peu des élèves en difficulté, préférant les exclure de son cours pour faire travailler les autres, ont raconté quatre parents d'élèves interrogés, qui ont par ailleurs noté lors de cette réunion que l'enseignante portait des bleus et des traces de coups.

L'enseignante avait fait une dépression nerveuse l'an dernier et avait été convoquée à plusieurs reprises par la direction de l'établissement, à la suite de plaintes des parents sur son comportement, ont ajouté ces sources.


Pour le coup de jeter Bourdieu parce que "pas anarchiste" c'est du n'importe quoi. On devrait aussi jeter le Capital parce que Marx était centralisateur ? Gramsci et ses réflexions sur l'hégémonie culturelle puisque marxiste ? Etc, etc. ?
(...)


il y a des métiers haïssables, mais qui sont liés à une organisation sociale (ou antisociale) haïssable. les agents de sécurité (police, armée) sont haïssables car ils ont une fonction importante dans la stabilité de l’État et du capital, et en oublient les Humains. maintenant, en période révolutionnaire, j'imagine que la population mettra en place, si nécessaire, des groupements de défense/sécurité, qui auront un mandat impératif et révocable donné par les communes libres ou des collectivités. Cela n'est pas gênant tant que le pouvoir reste dans les mains de la population en révolution, et non a un parti ou autres élites.

Quant à l’Éducation (ou toute production humaine), en période révolutionnaire ou postrevolutionnaire, si elle fonctionne selon les besoins réels et non selon une logique bureaucratique, le corps enseignant deviendrait évidemment plus acceptable qu'il ne l'est actuellement. ce n'est pas la fonction ou les individus qui composent ce cadre qui est à haïr, mais ce qui entretient ce cadre et toute cette souffrance au travail, que ce soit pour les élèves, les parents ou les professeurs. si les parents, élèves, professeurs avaient un pouvoir égal dans la définition du cadre éducatif, et sans hiérarchie, toute cette guerre larvée de tous contre tous ne pourrait exister, hors il y a pas d’écoles qui échappent a l'emprise des programmes de l’Éducation nationale. même la méthode freinet ou les écoles dites libres n'y échappent pas.

donc dans un cadre autoritaire, certains profs peuvent tenter de poser une pédagogie plus a l’écoute des élèves, cependant il existe aussi des élèves qui sont autoritaires, de ce fait la bonne volonté pédagogique peut s'effondrer vite face a une classe ou des élèves antiémancipation, et inversement avec des profs autoritaires qui rabâchent des cours sans pédagogie. C'est un métier très dur, qui demande beaucoup, et les réformes entreprises sont faites pour dégoûter les enseignants de leur travail (les élèves ne sont pas écoutés, les profs non plus...). Combien s'en vont dégoutés avant de se taper une dépression ? c'est une des profession qui a un centre psy spécial pour les enseignants, si il y a autant de problèmes actuellement a ce niveau la, c'est que les bouées ne sont plus utilisées et la hiérarchie fait son travail de sape pour que ça reste le bordel. la hiérarchie est donc responsable de ces incidents.

Quant a la professeure en question, je comprend pas trop cette attitude consistant en gros à dire "si elle a fait ça, tant mieux,de toute façon certains disent que c’était une autoritaire" ?! "certains" disent, et les autres ils disent quoi ? - en lycée j'ai connu des copains/copines de classes qui étaient exécrables avec un prof, pourtant sympathique, ils/elles l'allumait gratuitement, rejetant tout ce qui pouvait venir de lui, et ces copains/copines là n'étaient pas des libertaires, loin de la, le prof était mal, je trouvais ça dégueulasse, mais ils y allaient à fond sur les maillons faibles que sont les profs, par contre aucune opposition lors des gréves en lycée, tu ne les voyais pas - la parole des journalistes vaut plus qu'une vie en souffrance ? c'est refuser ce minimum d'humanité pour les victimes de ce système, et accepter bien vite des ragots ou rumeurs...

la dignité humaine et l'éthique anarchiste appellerait à un peu plus de prudence.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar Lambros » Mercredi 19 Oct 2011 20:38

Putain ce fil il fait débattre !!!!!

Bon alors compagnon Müsham (excellent poète, à lire "Le Prisonnier"). Non tous les profs sont pas des "ennemis" tout ça tout ça, évidemment !! Mais moi je le répète, ça fait des années que je milite à la fac, et j'en ai plein le cul. Pas un prof pour soutenir une grève tant que c'est pas leur statut personnel qui est touché. Depuis le début de l'année, j'ai eu le droit à au moins 3 foi"anarchie=chaos" par des profs d'Histoire de gôche (et même plus...). Bref, par exemple que penser de la CNT-AIT es avant 1936 et son slogan : "Professeurs, ennemis du peuple"? Oui les profs sont des ennemis de l'émancipation mais je n'en fais pas une généralité, comme tout le monde, j'ai eu des profs excellents que je ne rejette pas du tout (y compris des vieux marxistes 68ards). La discussion au camping avec le Comité 227 était excellente j'ai trouvé. Et les profs "petits-bourgeois" c'est les profs de fac pour moi, pas celles et ceux de collège et maternelle (le salaire et la somme de travail n'ont rien à voir il me semble...)

Ensuite, je veux dire Bourdieu c'est personnel j'aime pas. Et je veux dire, on peut citer Jack Lang aussi alors non ? Entre Bakounine et ses sociétés secrètes et Bourdieu qui collabore avec Mitterand pour modifier l'école y'a un pas quand même non ? Et si les anars bourdieuistes c'est ceux de la FA on voit venir :wink:

Enfin, rappelons le. Du SNES à l'UNEF, de SUD à la FSE, les syndicats institutionnels sont nos ennemis. Et je le répète, on est contre la marchandisation du savoir, c'est clair !! Pour celles et ceux que ça intéresse, nous avions écrit un tract pour la rentrée universitaire en interco qui a tenté de faire la part des choses. Moi dans ma fac, y'a 3 profs syndiqués, plus la présidente (à la CFDT^^). Bin c'est pas plus mal. Les rares profs "combatifs" sont pas syndiqués-e-. Une dernière anecdote. Pendant les retraites, il y a eu une grosse manif sauvage de bien 1000 lycéen-ne-s. Pas un-e prof dans le lot. Pas un-e seul-e...
L'émancipation des chrétien-ne-s sera l'œuvre de Dieu lui même.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar marv » Jeudi 20 Oct 2011 14:17

J'ai la chance de partager ma couche avec une petite bourgeoise de prof et de vivre grassement grâce à son salaire digne d'un cadre sup (bon pas de 13ième mois, ni de grosse prime, elle-même payé 11 mois sur 12) ! Avant Je me disait que ce serait cool après ces 18 heures au collège on pourrait s'amuser mais le soir après avoir couché les mômes (on est des vrais petits bourgeois me si on pas encore de chien) elle se met à bosser la conne pour préparer ses cours ! Et me voila en chien de chat seul dans mon lit.
Bon j'ai peut être pas de chance que beaucoup de prof après leur 18h glandent mais c'est pas sur un forum anar qu'on va gueuler sur les salariés tire au flanc


Pour les instituteurs il en reste de moins en moins dans le primaire car depuis 1989 les enseignants sont recrutés comme professeur des écoles et certains instit le sont devenus aussi par concours ou promotion. Ils donc plus ou moins le même salaire que ceux du secondaires agrégés exclus

(1 366,31 € à 1472,01 € nets par mois la première année et progresse: de 1 546,39 € à 2 219,75 € au bout de 5 ans, la grille de traitement des professeurs certifiés a servi de référence pour la revalorisation des autres corps d'enseignants (entre 1989 et 1998) ).

Après je suis d'accord pour une critique radicale de l'éducation nationale, que leur taf c'est pas la mine de sel et pour dire qu'ils sont en général plutôt soumis et corporatiste (c'est pas les seuls et surtout leur syndicat sont tellement nazes qu'ils ont même échoué sur ce volet puisque les profs français font partis des moins bien lotis de l'OCDE !) .

Quant à hiérarchie au sein des enseignants entre agrégé, certifié … et maintenant contractuels (de plus en plus nombreux) et vacataires (ils sont même pas payés pendant les vacances ), elle est un des fondements du système (la fonction publique a été calqué lors de sa création sur l'armée) et n'est pas propre aux enseignants.

Chez les ouvriers, les employés, techniciens …. il y a les salariés des grosses boites (Airbus, EDF, Total ….) avec CDI, salaire proche voire plus important qu'un prof certifié, 13 ième mois, primes diverses, CE pour les vacances des gamins …, mutuelle de groupe (cotisation moindre pour de meilleurs remboursement) bref les petits bourgeois selon la terminologie de BoombaZoomba…. puis les contrat précaires, les intérimaires, les employés des sous-traitants qui travaillent des fois sur le même site que les premiers mais avec un salaire bien plus bas voire des conditions de travail beaucoup plus dégelasse (cf les sous-traitants du nucléaires qui dorment des semaines en caravanes loin de leur domicile et sont soumis, quand il récurent les réacteurs, à de plus importante radiation que leur collègue d'EDF)

Faudrait parler aussi des techniciens que l'on pousse à devenir « auto-entrepreneurs » que se croient leur propre patron mais qui restent à la merci de leurs anciens employeurs qui ont en fait encore plus de moyens de pression sur eux que quand ils étaient salariés !

Encore une fois la hiérarchie de pseudo privilège entre prolo et sons corolaire la division des exploités sont des fondements du système.

Les ouvriers contre les profs (cf discours de Sarko lors de la grève des profs qu'il qualifie de privilégiés devant un parterre d'ouvriers) ou les cheminots ... mais ensemble contre les agriculteurs méchants pollueurs et bouffeurs de subvention comme si tous étaient des céréaliers beaucerons ou des vignerons de champenois, mais tous ensemble pour cracher sur les chômeurs et autres rmistes qui vivent comme des parasites des « mirobolantes « aides sociales payés par les impôts de ceux qui travaillent (cf La France des "assistés" : c’est celle des exploiteurs !)…. mais tous ensemble, contre les immigrés surtout si ils sont roms ou jeunes et plus ou moins musulmans
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar anarced » Jeudi 20 Oct 2011 15:31

Joli tableau!

On mesure bien tout le chemin qui reste à parcourir parce que... comme disait "douddu" et même s'il faut une sacrée dose d'optimisme pour y croire encore:

Ce qui est important en l'instant c'est de favoriser des mouvemenst de solidarité humaine qui vont venir rompre l'atomisation et remettre globalement en cause le sytéme .


Mais ces suicides ont l'air d'avoir été déjà enterrés par l'actualité et ce ne sera malheureusement pas pour cette fois...

(Juste pour donner une petite idée de la précarité chez les profs : dans l'académie de Créteil, selon Libé, ont été embauchés 500 contractuels dès la rentrée pour palier aux suppressions de postes qui n'ont toujours pas touché leur salaire du mois de Septembre. Comme on peut le voir ici sur le site du ...SNES http://www.creteil.snes.edu/les-personn ... -pour.html)
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar BoombaZoomba » Dimanche 23 Oct 2011 17:27

salut j'aurai beaucoup de chose à dire mais je n'ai pas le temps je bosse aujourdhui.
Alors vite fait un lien sur la participation des profs à la revendication :

http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/10/21/elections-professionnelles-dans-l-education-nationale-une-chute-historique-de-la-participation_1591994_3224.html#xtor=AL-32280397

Elections professionnelles dans l'éducation nationale : une chute historique de la participation

Je vais éviter les copier - collé qui sont indigestes sur ce forum.

Les gens qui s'intéresseront vraiment à l'engagement émancipateur des profs pour leur métiers et le service rendu aux élèves trouveront de quoi lire dans cet article.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar lucien » Dimanche 23 Oct 2011 23:30

Cet article apporte quoi ? Les profs lachent les syndicats, qui ne se préoccupent que de leurs places au chaud : les profs seraient-ils finalement des gens normaux, avec leurs qualités et leurs défauts ?

marv a écrit:Encore une fois la hiérarchie de pseudo privilège entre prolo et sons corolaire la division des exploités sont des fondements du système.
On dirait que certains ici tombent dans le panneau... Je trouve que marv, avec un ton plaisant, recadre bien les choses.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar Lambros » Lundi 24 Oct 2011 10:14

En tout cas une excellente nouvelle le score de participation. Nous a rien fait là dessus, mais je pense que la prochaine fois qu'un syndicaliste (de l'Educ Nat) vient nous causer de démocratie et de représentativité, on hésitera pas à leur cracher tout ça à la tronche !
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar Bobcatshom » Lundi 24 Oct 2011 14:42

Lambros a écrit:En tout cas une excellente nouvelle le score de participation. Nous a rien fait là dessus, mais je pense que la prochaine fois qu'un syndicaliste (de l'Educ Nat) vient nous causer de démocratie et de représentativité, on hésitera pas à leur cracher tout ça à la tronche !


Y a un problème quand même : vous partez du principe que si l'abstention augmente, c'est que le potentiel de lutte va lui aussi augmenter. Or, ce n'est pas forcément vrai. Ca va peut-être vous faire rire mais il y a toute une branche de la population, et ça concerne aussi les profs, qui estiment que les syndicats sont bien trop gauchistes, font trop la grève, etc. Et ne comptez pas sur ceux/celles-là pour lutter sur une base auto-organisationnelle, ils sont bien plus réacs que les syndicats que vous pourfendez sans cesse.

C'est en ce sens que, pour moi, les campagnes pour l'abstention n'ont strictement aucun sens. S'il y a campagne à faire, c'est campagne anti-électorale, où l'on explique que le vote ne peut rien changer et que c'est dans la rue que ça se passe. L'abstention en elle-même n'a aucun intérêt - éventuellement un intérêt symbolique et encore -.

En tout cas personnellement je préfère largement une personne qui vote - que ce soit par naïveté ou "pour changer quelques broutilles dans l'immédiat" - et en parallèle lutte régulièrement, à une personne qui s'abstient aux élections, parce que "t'façon c'est tous des cons" (ce qui n'est pas faux :mrgreen: ) et qui ensuite chiale à chaque grève. Et faut pas rêver, sur la totalité des abstentionnistes, y en probablement un bon nombre qui appartiennent aux rangs de ces derniers.
En bref, savoir que des gens votent ou pas m'en fous (je parle bien d'individu-e-s en général, pas d'anars, des anars qui votent pour choisir un président ce serait déjà plus problématique :lol: ), ce qui m'intéresse c'est de savoir s'ils luttent.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar Lambros » Lundi 24 Oct 2011 18:23

En fait voilà ce que je pense. On est passé de 61% à 38% de participation. Entre temps, la FSU a trahis systématiquement. Et on remarque que le seul syndicat réellement perdant... c'est le SNALC (et même si SUD, ainsi que les Vignoles se retrouvent en intersyndicale avec, oublions pas que c'est au minimum de droite...), on va pas s'en plaindre !!

Je suis d'accord avec toi, les gens ne se sont pas abstenus pour s'auto-organiser et envoyer chier les syndicats ! Mais quand même, ça prouve que les syndicats ne représentent qu'eux-même, et ça je trouve que c'est positif, c'est ce qu'on dit depuis des lustres. Après les compages-ons du Gers ont diffé un tract abstentionniste à la manif des profs, direct un CGTiste est venu et a tenté de les foutres en l'air (les tracts). Nous la CGT diffait pour les élections, et l’État a fait de la pub tout ça donc bon. Et en ce qui concerne la résignation (ne soyons pas dupes, c'est plus de çà qu'il s'agit), sur les réformes des lycées et des facs, la FSU, l'UNL et l'UNEF ont tout signé, donc ça peut dégouter à juste titre. On a pas fait de "déclaration" pour fêter le score d'abstention :D

Enfin, la "personne qu vote pour changer un petit truc" je pense que c'est dommage, et il est vraiment pas compliqué d'expliquer en quoi la seule solution est l'abstention, des arguments y'en a plein, et nous quand on discutait avec des gens là dessus (élections dans l'Educ Nat je précise) ça marchait plutôt bien. D'ailleurs y'a deux ans, le tract pour l'abstention à la fac (non signé, la CNT-AIT existait pas) a été plus lu que celui de l'UNEF...
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar apar » Lundi 24 Oct 2011 20:54

anarced a écrit:même s'il faut une sacrée dose d'optimisme pour y croire encore:

Ce qui est important en l'instant c'est de favoriser des mouvemenst de solidarité humaine qui vont venir rompre l'atomisation et remettre globalement en cause le sytéme .



à mon avis, pas besoin d'optimisme ni de pessimisme, c'est pas une croyance, mais une praxis claire et réaliste de solidarité. ça peut prendre du temps, mais du temps il y en a.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar apar » Lundi 24 Oct 2011 21:18

Bobcatshom a écrit:vous partez du principe que si l'abstention augmente, c'est que le potentiel de lutte va lui aussi augmenter.


c'est qui "vous" ? qui dit ça ?
depuis le début de ce topic je vois un Image qui définit faussement les personnes/catégories par rapport aux % aux élections professionnelles ou politiques, ça c'est grave. C'est légitimer/considérer les élections comme une valeur. Hors ce n'est pas les % mais les actes qui ont une importance. Hors l'élection est le moyen de légitimation du système, donc une forte abstention rend au moins illégitime les actes du système, à la différence des oppositionnels électoralistes.
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar Bobcatshom » Lundi 24 Oct 2011 21:53

Hors l'élection est le moyen de légitimation du système, donc une forte abstention rend au moins illégitime les actes du système, à la différence des oppositionnels électoralistes.


Ce n'est pas aussi simple que ça. Tu crois vraiment que tou-te-s les abstentionnistes s'opposent au système en n'allant pas voter ? Quid de ceux qui ne votent pas parce que "aucun des candidats n'est intéressant", parce que "le vote blanc/nul n'est pas compté dans les statistiques", parce que la politique - au sens large, ce qui inclut l'anarchisme - "on s'en tape" ? Chez les abstentionnistes y a aussi de sacrés réacs hein, et sûrement en plus grand nombre que les opposants - conscients ou pas - de ce système à proprement parler anti-démocratique. (quoique là je pars de données fantasmées, peut-être ai-je tort ^^)

Que l'élection soit un moyen de légitimer le système c'est sûr, mais ledit système sait maintenant parfaitement jouer de l'abstentionniste. Et puis, qui n'a jamais entendu le sempiternel "celui qui ne va pas voter n'a aucune légitimité à se plaindre après ! On nous donne le droit de choisir qui on élit, dans plein de pays c'est pas le cas, blablabla" ?

Enfin, la "personne qu vote pour changer un petit truc" je pense que c'est dommage, et il est vraiment pas compliqué d'expliquer en quoi la seule solution est l'abstention


Attention, l'abstention n'est pas une solution. La solution c'est la lutte. Jamais je n'irai dire à quelqu'un "ne va pas voter, c'est en t'abstenant que tu t'opposes au système !" parce que ça me semble faux. Je dirais plutôt "Ca ne sert à rien d'aller voter, le système ne changera de toute façon pas ainsi et tu contribues à les légitimer. Cela dit, si vraiment tu y tiens, soit, va voter, mais n'oublie pas ce que je t'ai dit aujourd'hui et que tu constateras rapidement, et sache que le plus important c'est la lutte, que ce n'est qu'ainsi que les opprimé-e-s peuvent gagner, et que ton vote ne changera strictement rien".
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Re: Deux suicides dans l'Education Nationale.

Messagepar lucien » Lundi 24 Oct 2011 23:53

Je crois que tu interprètes nos propos mais qu'on pourrait se retrouver dans ton portrait des abstentionnistes. Autre exemple, dans l'Education comme ailleurs, les gens n'ont plus envie de suivre les syndicalistes qui appellent à la grève et qui posent les jours de grève des RTT ou des heures syndicales.

Les anarchosyndicalistes se passent assez facilement de l'adjectif actif pour qualifier leur abstention : faut dire que ça va de soit...
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