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Les luttes en France...

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Messagepar lucien » Dimanche 04 Sep 2005 19:11

PARIS (Reuters) - La présidente du Medef a de nouveau plaidé samedi pour une plus grande fluidité de l'emploi et estimé que la précarité du travail était une loi de la condition humaine.

"Je ne suis pas contre la stabilité. Je dis qu'un excès de fixisme est une illusion et quelque chose que par définition nous ne pourrons pas atteindre. Ça relève (...) absolument de l'utopie", a déclaré Laurence Parisot sur France Inter.

"Le mot précarité est un mot à la mode qui a pour objectif de nous empêcher de réfléchir", a ajouté la présidente de l'organisation patronale, estimant que "la précarité était une loi de la condition humaine."

"Alors, qu'à partir de là nous essayions de concevoir un marché du travail qui nous permette plus facilement de passer d'un métier à un autre, d'un secteur d'activité à un autre, oui, c'est ça qu'il faut faire", a-t-elle dit. "Parce que se dire ou laisser croire à tout le monde aujourd'hui en France que nous pouvons entrer dans un métier, prendre un emploi et le garder quasiment à vie, c'est de l'utopie. Ou alors c'est de la fonctionnarisation, c'est proche de l'utopie communiste et on a vu comment elle s'est terminée."

Laurence Parisot a d'autre part rejeté un "patriotisme économique" qui reviendrait à dresser une "ligne Maginot" aux frontières de la France pour protéger les entreprises françaises.

"Je suis pour le patriotisme économique à condition qu'il ne s'agisse pas d'établir une ligne Maginot", a-t-elle dit. "La règle du jeu, qu'on le veuille ou non, est mondiale (...) C'est quelque chose que les Français n'ont peut-être pas assez intégré et ils sont, je crois, encore dans l'utopie de penser qu'on peut bien fonctionner uniquement sur notre marché national."

"Qu'on se donne les moyens de faire en sorte que notre équipe, l'équipe France, gagne, remporte des matches, des batailles, plus que les autres équipes, alors ça c'est une bonne intention", a-t-elle ajouté. "J'y suis tout à fait favorable. Mais elle ne se réalisera pas si on le fait en espérant monter des barrières pour empêcher les autres équipes de jouer, y compris sur notre territoire."
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lucien
 
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Messagepar reno » Lundi 05 Sep 2005 11:12

Eh ben ça promet pour la suite...
"Le mot précarité est un mot à la mode qui a pour objectif de nous empêcher de réfléchir", a ajouté la présidente de l'organisation patronale, estimant que "la précarité était une loi de la condition humaine."

C'est inquietant ce genre d'argument: la précarité serait donc innérente à la condition humaine, comme une loi naturelle. Affirmation infondée, non démontrée, mais qui se veut scientifique (on peut tout justifier avec une prétendue "loi naturelle"...). En son temps, Adam Smith, 1 des premiers théoricien du capitalisme libéral, affirmait que l'homme avait "un penchant naturel à échanger" de la même façon, sans démonstration réelle. Un tel a décrété que la nature était ainsi faite, alors... Les idées préconçues véhiculées par les religions sont un peu du même type, et ont les mêmes objectifs : soumettre, exploiter, avec une légitimité.
Quand au raccourci qui consiste à assimiler la stabilité au stalinisme (je pense que c'est de ça qu'elle parlait en évoquant l'utopie communiste...), la mauvaise foi n'a pas de limite...
Qu'on se donne les moyens de faire en sorte que notre équipe, l'équipe France, gagne, remporte des matches, des batailles, plus que les autres équipes, alors ça c'est une bonne intention",

Parler en langage foot, c'est bien, les français aiment ça, ces imbéciles dirait oui à tout pour que gagne "l"équipe de France". Les bourgeois savent comment amadouer la "France d'en bas", faut dire qu'il ont l'experience. Mais à trop prendre les gens pour des cons, un jour... :twisted:
Mais elle ne se réalisera pas si on le fait en espérant monter des barrières pour empêcher les autres équipes de jouer, y compris sur notre territoire."

Allez, on en rajoute une couche: le capitalisme, c'est grand jeu, un genre de Monopoly géant (mais avec des équipes de foot...).Soyons fair-play! Madame vient d'inventer l'exploitation ludique! Allez les bleus....
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Messagepar goldfax » Lundi 05 Sep 2005 11:38

Ah ! J'ai des nausées... :evil: Et en plus c'est vrai, ce discours m'a retourné l'estomac...

Eh bien ! on n'est pas dans l'caca... Moi qui suis pas footeux pour deux ronds... Et je ne suis pas près d'aimer le foot ! J'ai rencontré Luis Fernandez. Ce type est infect. Je déteste le foot !... :evil:
Mais je suis hors-sujet, là !... quoique... avec les références au foot !

Sinon, je trouve que c'est hallucinant de dire des choses pareilles... La précarité fait partie de la condition humaine ?
On voit bien que cette vieille bique n'a jamais plongé le nez dans la misère.
Elle parle de patriotisme économique, mais ces allusions ne sont pas moins nationalistes, dans son allégorie footballistique...
Non, je crois que les nausées ne s'atténuent pas...
goldfax
 

Messagepar goldfax » Jeudi 08 Sep 2005 8:50

Tiens, j'ai reçu ça via Infozone...

[Le collectif des jeunes chercheurs contre la précarité a reçu le message
ci-dessous. Pour le moment, le blog semble vide, mais j'imagine qu'il ne
tardera pas à se remplir...]

Message transmis par : grevedesstagiaires@yahoo.fr

Un pays où les possibles se réduisent. En France, il est aujourd'hui
impossible d'obtenir un emploi qui permettrait de commencer une carrière
en adéquation avec sa formation. A 32 ans, que des stages.
Grand manège qui tourne en circuit clos, comme la prostitution en
Thaïlande, on marche quand même dans la combine puisque c'est la seule
disponible et qu'en effet une fois sur vingt (à vérifier selon les
statistiques sur les stagiaires, si l'on a jugé utile de les mener) on
fini par épouser un client, transposer : se faire embaucher. En attendant
c'est dix neufs postes qui tournent sur le dos des stagiaires corvéables
et renouvelables à merci… Que se passerait il, si par miracle, du jour au
lendemain ( ça s'appelle la grève), les stagiaires n'occupaient plus leur
postes ? Les entreprises et autres associations seraient bien obligées de
faire le point ! Combien de véritables postes sont gracieusement occupés
par ces employés inespérés ? Combien d'abus entraînant un cercle vicieux
où les emplois consacrés à cette manne gratuite et permutable à souhait ne
sont plus mis en jeux sur le marché du travail ? A vingt ans on ne se
rends pas bien compte de l'emballement abusif de ce mode d'exploitation, à
32, beaucoup plus ! Il n'y a qu'a regarder les sites dédiés à l'embauche.
Impossible de trouver une entrée rémunérée correctement dans le monde du
travail. Réclamons un bilan, un véritable état des lieux.
Et pour se faire, en attendant, ne travaillons plus gratuitement et
refusons les stages. C'est fou, c'est la grève, on est pas en situation de
force pour la faire … mais les ouvriers du début du siècle étaient loin
d'une situation plus favorables. Ils travaillaient 15H par jours et
avaient à charge leur famille, leur loyer. Il n'y avait pas de syndicats,
de CAF, de RMI, de lois pour l'emploi. Ça ne les a pas empêché de penser
et d'agir.

Grève générale des stagiaires au mois de novembre 2005 pour cause
d'inventaire.

grevedesstagiaires@yahoo.fr

Blog :
http://grevedesstagiaires.blog.ca/main/
goldfax
 


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