Mort d'un stagiaire

Les luttes en France...

Mort d'un stagiaire

Messagepar douddu » Vendredi 01 Avr 2011 11:07

La mort du jeune lycéen, originaire de Torcy, est épouvantable. Les enquêtes vont devoir répondre à de multiples questions.



Les accidents du travail peuvent malheureusement être mortels. Et ces derniers mois et semaines en ont malheureusement apporté la preuve. Ce mardi matin à Montceau, c’est un élève du Lycée Françoise Dolto de Montceau qui est mort dans un accident du travail. Loïc Lamboeuf avait 19 ans et toute la vie devant lui. Il était domicilié à Torcy où la nouvelle de sa tragique et horrible disparition a été comme un choc.
Loïc avait effectué une scolarité appréciée dans les écoles de Torcy. Après ses années Collège aux Epontots, Loïc avait donc décidé de préparer un bac Pro «Hygiène et Environnement». Et c’est dans le cadre du stage obligatoire, compris dans la scolarité, qu’il a trouvé la mort. Dans des circonstances insoutenables, puisque le jeune torcéen est tombé dans un bassin de décantation où il a est mort autant d’étouffement que de noyade.
Les sapeurs pompiers de Saône-et-Loire ont mis plusieurs heures à pouvoir retrouver sa dépouille mortelle.
Les premiers éléments de l’enquête menée par les Policiers de Montceau accréditent l’hypothèse de l’accident. Mais celui-ci n’est pas sans poser de questions.
Selon les informations que nous avons pu collecter, l’entreprise Veolia, pour le compte de laquelle Loïc Lamboeuf effectuait son stage, lui avait demandé en début de matinée de nettoyer des grilles au-dessus d’un bassin de décantation.
Ces grilles, se présentant sous la forme d’un caillebotis, étaient instables et peut-être vétustes. En effet, tout donne à penser que l’une d’entre-elles a cédé quand le lycéen s’est avancé pour les nettoyer au jet d’eau.
Les enquêtes de Police autant que de l’inspection du travail, devront déterminer si ces grilles étaient armées, bien installées et en suffisamment bon état pour recevoir une charge humaine. Devra également être posée la question de la sécurisation de l’opération, dans un environnement dont le drame montre et prouve qu’il était dangereux.
La deuxième question qui vient à l’esprit concerne les conditions dans lesquelles Loïc Lamboeuf est tombé et a trouvé la mort. Selon les premières informations qui nous ont été communiquées, c’est un employé de Veolia qui ne voyant pas le stagiaire s’est posé la question de savoir où il pouvait se trouver. Les tentatives d’appel sur son téléphone s’étant avérées infructueuses, l’alerte a été donnée pour faire venir les secours et entreprendre des recherches. Tout donne donc à penser que le stagiaire était seul et sans surveillance. C’est sans doute aussi pour cela que sa chute a été fatale.
Ce drame montre, malheureusement, que même un stage scolaire peut s’avérer extrêmement dangereux. Le jeune torcéen l’a payé de sa vie. A l’automne dernier, en Côte-d’Or, un jeune stagiaire avait eu les deux jambes coupées dans un autre accident du travail.
Gageons que le Parquet de Chalon-sur-Saône va charger les enquêteurs d’explorer toutes les zones d’ombre pour déterminer avec précisions les responsabilités. Toutes les responsabilités.


http://www.creusot-infos.com/article.ph ... 66&thold=0
douddu
 

Re: Mort d'un stagiaire

Messagepar Lambros » Vendredi 01 Avr 2011 11:28

Comme le disent les compagnes-ons espagnol-e-s...

Ce n'est pas des accidents ce sont des meurtres ! Accidents du travail, terrorisme patronal !
L'émancipation des chrétien-ne-s sera l'œuvre de Dieu lui même.
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Re: Mort d'un stagiaire

Messagepar AnarSonore » Samedi 09 Avr 2011 23:41

Un lycéen tué pendant son stage, ça compte pas

Vous en avez entendu parler, vous, de cet élève du lycée Françoise Dolto de Monceau, qui vient de mourir étouffé, noyé dans un bac de décantation ?

Pour lui, pas de « Une » dans la presse, pas de reportage au journal télévisé, pas de déplacement de ministre pour l’enterrement. Pour lui : rien.

Un lycéen tué pendant son stage obligatoire, pour les gens qui nous dirigent, ça ne compte pas !

Ah, s’il était mort dans une bagarre entre jeunes, ah, si un policier avait été simplement blessé1… là, on en aurait entendu parler, et pas qu’un peu. Peut-être même qu’il y aurait eu une loi anti-jeune de plus… Mais, quand ce sont les conditions de stage, les conditions de travail qui assassinent … c’est le silence le plus complet !

Lui, il s’appelait Loïc Lamboeuf. Il avait 19 ans et toute la vie devant lui. Il habitait à Torcy (Saône-et-Loire). Il était en bac Pro « Hygiène et Environnement ». Il était en stage obligatoire, chez Veolia. Le matin, son chef lui a demandé d’aller nettoyer les grilles au-dessus d’un énorme bassin de décantation. Loïc est monté dessus pour le faire. Il est passé à travers. Il a eu une mort horrible : étouffé ou noyé, dans la boue et les détritus du bassin. Les pompiers ont mis des heures pour pouvoir retrouver et récupérer son corps.

Qu’on ne nous parle pas d’accident : un accident, c’est fortuit, c’est quand on n’a rien pu faire pour l’éviter. Quand on envoie un jeune inexpérimenté accomplir une tâche dangereuse, on prend des précautions. On s’assure par exemple que les grilles sur lesquelles il doit marcher sont bien fixées, pas vétustes, qu’elles peuvent supporter son poids… De plus, quand on est dans un environnement professionnel dangereux, on s’occupe de savoir si tout se passe bien. Loïc, lui, était seul sur les grilles. C’est quand on ne l’a pas vu revenir qu’on s’est préoccupé de son sort. Trop tard.

Chaque année, des ouvriers du bâtiment, de l’agriculture, des transports, de l’environnement… meurent ou sont esquintés dans des conditions inacceptables. Cet automne, en Côte-d’Or, un autre jeune stagiaire a eu les deux jambes coupées sur son lieu de stage… mais tout cela n’empêche de dormir ni les patrons, ni les politiciens, ni les journalistes !

TUÉS AU TRAVAIL : LES CHIFFRES PARLENT

Bien qu’elles soient difficiles à dénicher, les statistiques sont parlantes. Regardons par exemple ce qui se passe dans le BTP (bâtiment et travaux publics). On dispose de chiffres officiels, ceux de la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie). Ils sont publiés pour la période qui va de 1990 à 2008. Dans cette période, sur moins de vingt ans donc, ce sont 3 420 travailleurs du bâtiment qui ont été tués du fait de leur travail. Ce qui fait une moyenne énorme : 180 morts par an (1) ! Un ouvrier du bâtiment est tué en France tous les deux jours ! Mais pas plus qu’on a entendu parler de la mort de Loïc, le lycéen stagiaire noyé dans une cuve de décantation, on ne peut pas dire que ces 180 « victimes du devoir professionnel » dans le bâtiment fassent beaucoup parler d’elles.
(1) À titre de comparaison, 7 policiers ont été tués pendant leur service en 2009.


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