À PARIS ÇA CAUSE PLUS ET MIEUX QU’À TOULOUSE...
« Nous ne sommes pas un tremplin pour les partis »
« Nous ne sommes pas la Coordination d’Alger. Nous sommes le peuple. Arrêtons les manipulations. »Salut à toutes et à tous,
Compte rendu de la manif d’hier à Toulouse en solidarité avec celles et ceux qui se battent en
algérie pour la Liberté !
Beaucoup moins de monde que la dernière fois !! On peut se demander pourquoi ? Absence totale des drapeaux brassards et badges FSU, ainsi que de leur camion-sono. Pourtant c’était bien les mêmes "organisateurs". Ce fut d’ailleurs leur première revendication quand
gentiment on est allé leur demander si aujourd’hui on pourrait s’exprimer...
Voir à ce sujet : "Toulouse : Ou quand la FSU s’accapare la parole publique..." (
http://toulouse.indymedia.org/spip.php ?page=article&id_article=46775 )
Apparemment "l’esclandre" de la semaine dernière, comme le disent certains, était en fait un véritable scandale, qu’il était trop compliqué de réitérer ouvertement, c'est-à-dire avec badges et drapeaux, rien qu'une petite semaine plus tard.
Et bien on nous rétorquer exactement les mêmes saloperies, mais avec les drapeaux en moins :
- Non vous ne parlerez pas
- Non c’est aux algériens et à eux seuls de s’exprimer
- On ne s’exprime pas dans la rue, ce n’est pas fait pour ça.
- Nous avons fait une réunion dans une salle pour nous exprimer et nous étions 200 ( oui et là dans la rue il y avait à peine 50 personnes !)
- Vous voulez dire quoi ? Il faut nous dire d’abord ce que vous voulez dire, et puis de toute façon c’est pas la peine, c’est non !
En revanche, cette fois-ci nous sommes restés plus longtemps devant le consulat d’
algérie. À croire encore que le texte "Toulouse : Ou quand la FSU s’accapare la parole publique" et les commentaires qui l’ont suivis, ont fait mouche là-aussi ? Il faut bien dire que le reproche, concernant la halte d’un peu plus de 5 ridicules minutes devant le-dit consulat, y était appuyé ...
Au bout d’une demi-heure donc, le cortège est reparti vers Jeanne d’Arc, mais si peu déterminé, que les motards de la Police Nationale se sont permis de le sillonner avec force coup d'accélérateurs et donc de bousculer et de narguer les manifestants... Ces mêmes motards on les a retrouvé dix minutes plus tard en train de carrément resserrer le cortège sur la droite pour laisser passer la circulation, et cerise sur le gâteau, avec l’aide zélée de nos "organisateurs" no-badges de la FSU, qui du coup se sont révélés très doués pour le service d’ordre : on pouvait déceler là quelque chose du genre vocation ratée...
Bref on a apostrophé les motards, en leur demandant ironiquement s’ils ne préféraient pas par hasard que nous terminions la manif carrément sur le trottoir... Casqués ils n'ont rien entendu.
Fin du non-évènement, pourtant médiatisé (presse dominante bien sûr !).
Certains diront peut-être encore que nous sommes masos, et que nous n’avions qu' à pas revenir au charbon ?
Et bien je redirai à nouveau à ces personnes que je n’en suis pas si sûr. Pourquoi ?
Parce que ces gens qui se targuent d’être 200 dans leurs salons à blablater, mais qui deux jours plus tard ne sont plus qu’une quarantaine, en plus de quelques autres, à marcher dans la rue, je dis que ces gens occupent et monopolisent le terrain de la contestation, le terrain de la solidarité active, de manière si désastreuse car complètement verrouillée, qu’ils produisent un non-évènement de solidarité, une non-contestation.
Or d’autres gens, et nous en connaissons plusieurs, auraient aimé se porter activement solidaires envers celles et ceux qui se battent au risque de leur vie pour la liberté en algérie, entre autres territoires... Mais, présentes samedi dernier lors de "l'esclandre", ces connaissances ont préféré (à mon avis à tord) ne pas revenir, du fait justement de l’omnipotence scandaleuse de quelques unes et de quelques uns, qui prétendent (au nom de quoi ?) avoir seuls le droit de s’exprimer !???
N’y a-t-il à Toulouse personne qui soit capable d’organiser un véritable rassemblement de solidarité active, digne de ce nom ? en faveur des terribles et si nécessaires évènements d’émancipation et de libération qui ont commencé au Maghreb et au Moyen-Orient, et maintenant déjà à Djibouti (Corne de l’Afrique).
Il se passe des choses incroyables qui ont démarré outre-méditerranée, ça n’effleure personne qu’il y a peut-être des chose à faire ici ?Toulouse et sa réputation de Ville-Rebelle ? Qu’en -est-il ??
La question est posée et n’est pas tant là pour faire polémique que pour qu’on lui trouve une réponse...
À ce sujet je poste le texte suivant qui montre qu’à Paris au moins ça cause déjà un peu plus et un peu mieux qu’ici à Toulouse...
Un compagnon, pour La Liberté, L’Égalité, la Justice Sociale, c’est-à-dire pour la Dignité humaine...
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Le collectif d’Algérien(ne)s en France«Nous ne sommes pas un tremplin pour les partis»Vendredi 18h30, fontaine des Innocents, non loin du centre Beaubourg. Il fait très froid. Tout autour de l’édifice représentant la fontaine des Innocents, des banderoles en français, en arabe et en tamazight ainsi que celle du
«Collectif d’Algérien(ne)s de soutien à la lutte en Algérie pour le changement et la démocratie», organisateur de la manifestation, une autre banderole appelant à l’union pour la démocratie en Tunisie, en Egypte et en Algérie et, enfin, de part en part de la fontaine, celle réclamant
«Vérité et justice pour les victimes».Le rassemblement s’anime. Le ton est donné par Nasroullah Yous du collectif des familles de disparus :
«Nous ne sommes pas l’émanation de la Coordination d’Alger, nous ne sommes pas un tremplin pour les partis. Non à la récupération. Notre collectif est un collectif indépendant de citoyens, nous sommes là pour soutenir toute les luttes en Algérie». «Pour les libertés individuelles et collectives, pour un Etat de droit. Nous demandons un changement radical. Halte à la corruption» Autour, des voix s’élèvent :
«A bas la répression, liberté d’expression». Nedjma Benaziza intervient, dit-elle, «au nom des familles de disparus, ces mères de disparus qui manifestent chaque mercredi à Alger pour la vérité». Et en chœur d’enchaîner :
«Y’en a marre de ce pouvoir», «Djazaïr horra, Bouteflika barra».Puis Nasroullah Yous reprend le mégaphone : «Nous ne sommes pas la Coordination d’Alger. Nous sommes le peuple. Arrêtons les manipulations.» Dans son appel du 12 février, le collectif indiquait qu’il reprenait les mots d’ordre de la CNCD en Algérie et que ce premier rassemblement était organisé en soutien à la marche d’Alger, à l’appel de la Coordination nationale. Dans son second appel, relatif au rassemblement du 18 février, il rectifie et précise qu’il est
«un regroupement indépendant et citoyen d’associations, d’Algériens et d’Algériennes en France, qui soutient les luttes du peuple algérien pour le changement du système et l’Etat de droit». Les interventions se suivent. Celle de Sanhadja Akrouf, membre du collectif et de l’association Pluri-Elles Algérie : «Ce pouvoir qui a été capable de faire baisser les prix du sucre et de l’huile, pourquoi ne l’a-t-il pas fait pendant des années ?»Elle est interrompue par
«155 milliards de dollars, 155 milliards de dollars !» Et l’oratrice de reprendre :
«Ça fait dix ans qu’on n’a pas fait de politique, on nous a divisés… Ce pouvoir s’est enrichi et méprise son peuple… Ce pouvoir opprime son peuple… Les usines sont en grève, les universités sont en grève, il faut qu’on soit solidaires avec la rue, il faut qu’on soit solidaires comme ils l’ont été en Tunisie, en Egypte.» Au final, Sanhadja annonce qu’un rassemblement aura lieu samedi à l’initiative de la CNCD France, renvoyant la politesse à la CNCD France dont les animateurs avaient annoncé le 12 février, à la fin de leur rassemblement, qu’un autre rassemblement allait suivre, celui du Collectif d’Algériens en France de soutien à la lutte en Algérie pour le changement et la démocratie.
Nadjia BouzeghraneALGERIA WATCH