A PROPOS DE L'IDENTITE : ETRE FRANCAIS C EST ETRE REVOLUTION

Les luttes en France...

A PROPOS DE L'IDENTITE : ETRE FRANCAIS C EST ETRE REVOLUTION

Messagepar NOSOTROS » Mercredi 09 Déc 2009 0:42

A PROPOS DE L'IDENTITE : ETRE FRANCAIS C EST ETRE REVOLUTIONNAIRE

On peut trouver le personnage contrradictoire, mais il ya des choses intéressantes dans cette interventionde Cantona (notamment sur la question de la langue française, qui fait débat y compris dans les mouvements de soutien aux sans pap ...)


Notre petit déjeuner avec Eric Cantona: «Être français, c'est être révolutionnaire»
By Ludovic de Foucaud
Created 08/12/2009 - 18:55

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Contre la misère, l'injustice et le débat sur l'identité nationale, l'ex-footballeur a montré ce matin qu'il a gardé son âme de combattant et son sens de la formule. Rencontre, à l'occasion de la sortie de son beau livre de photographies consacré aux mal-logés


On connaît Eric the King, footballeur hors pair, joueur complet et charismatique, dont l'attitude combattive sur et en-dehors du terrain a fortement contribué à construire la légende. Les chansons qui lui sont dédiées résonnent encore aujourd'hui dans les travées des stades anglais, plus de dix ans après qu'il ait mis un terme à sa carrière professionnelle. On connaît aussi Cantona comédien, depuis « le Bonheur est dans le pré » en 1995 jusqu'au « Looking for Eric » de Ken Loach, cette année. On connaît maintenant Cantona photographe. Il présentait ce matin un livre plutôt réussi, « Elle, lui et les autres », publié par les Editions Desclée de Brouwer en partenariat avec la Fondation Abbé Pierre et disponible en librairie depuis le 3 décembre. L'occasion pour nous de constater que loin des terrains, King Eric a toujours envie d'en découdre.



ldf/DR


Il est 9h40 quand Eric Cantona pénètre dans la salle où se déroule le petit déjeuner de presse ; la porte s'ouvre sur sa silhouette massive. Les cheveux courts un peu en bataille et la barbe grisonnante, il laisse échapper « Oula ! » en découvrant la douzaine de journalistes qui l'attend.


Pendant plusieurs mois, accompagné de membres de la fondation, Eric Cantona a parcouru la France des mal-logés. En région parisienne, à Metz, à Lyon, à la Réunion et même au Brésil où la fondation Abbé Pierre est aussi active, Cantona a été le témoin de « situations inacceptables » qu'il a tentées de saisir et que ce livre raconte en images. Avant qu'il n'arrive, le directeur éditorial de DDB Marc Bouchez et le délégué général de la fondation Patrick Doutreligne confiaient à quel point l'ancien footballeur s'était impliqué dans le projet ; il a lui-même financé les déplacements nécessaires à son reportage et s'est beaucoup intéressé au travail de mise en page du livre.


C'est qu'en photographie, le Français préféré des Anglais n'en est à son coup d'essai :


« Le noir et blanc, c'est mon choix. En photographie, j'ai des thèmes. J'ai commencé par l'abstrait, puis j'ai fait un travail sur la corrida. Pour ce livre, le noir et blanc s'imposait. »

« Je voulais pas tomber dans le misérabilisme. Je sais que ces gens sont beaux. Je la vois c'te beauté dans leurs yeux. Ces photos, c'est exactement ce que j'ai voulu faire. »

« Je dois voir dans la photo le sentiment que j'ai quand je la prends, pour continuellement être dans l'émotion, garder les yeux ouverts sur le monde, et puis plus égoïstement, me sentir en vie. »



Eric Cantona/DR
Habitants et baraques, quartier du brûlé, prochainement réhabilité par la fondation Abbé Pierre, Saint Denis, La Réunion


Mais on comprend vite que Canto ne compte pas s'étendre sur son travail à proprement parler, ni même sur les rencontres qu'il a pu faire pendant son reportage.


« J'ai beaucoup de mal à parler d'un cas en particulier. Toutes les histoires sont différentes. Toutes les histoires sont marquantes. »

« Les gens étaient avertis que je venais. Je voulais pas leur faire perdre trop de temps. Je suis pas du genre à vouloir déranger. »


Mais quand il évoque les raisons qui l'ont poussé à accepter la proposition de Patrick Doutreligne, son regard se fait plus dur, ses gestes plus tranchants :


« On est là pour rappeler que tout ça n'est pas naturel. On est dans un pays riche, c'est inacceptable. »


Et pourtant, dit-il, cette situation n'est pas inconnue : « Ca nous crève les yeux à tous (...) C'est ce qui m'inquiète le plus ; on voit déjà, et on s'habitue ». En fait, c'est comme si « les gens regardent, mais ne voient plus. Voilà. »


« On trouve des excuses à tout, à tout le monde, à ce que les gens crèvent dans la rue. On s'habitue à zapper, à s'abrutir, à supporter la manipulation, le bourrage de crâne. Faut se battre contre cette facilité-là. »



ldf/DR
Cantona et Patrick Doutreligne


Parrain de la fondation depuis quatre ans, Canto ne croit pas à l'urgence d'une cause plus qu'une autre, « tout me touche, il faut toujours combattre ». Il le pensait déjà quand il était footballeur professionnel : « On est pas en quarantaine quand on est footballeur. Si on en a envie, on peut garder les yeux ouverts sur le monde. » De toute façon, rappelle-t-il, « rares sont les joueurs issus de milieux aisés. »


Dans la préface du livre, il décrit d'ailleurs l'exode de ses grands parents, réfugiés espagnols à Argelès-sur-mer : « Ils étaient victimes du plus total dénuement. Ces périodes difficiles marquent durablement une famille. La nôtre n'a pas oublié. »


C'est pourquoi, « quelque soit la réussite », Canto ne s'est jamais « cru au dessus des autres ». C'est même pour ça qu'il na jamais laissé passer les insultes : « C'est peut-être pas la meilleure des façons de réagir que de sauter dans une tribune [un fan de Crystal Palace s'en souvient encore [1]], mais je suis au dessus de rien. »


En tout cas, le football, d'après Cantona, est « en avance sur la société », puisqu'il encourage des gens d'origine différente à se réunir dans un but commun.






L'occasion est alors trop belle pour ne pas évoquer la question de l'identité nationale [2] ; Cantona soupire, rappelle, un peu agacé, ses origines sardes et espagnoles, avant de servir une de ses formules maison :


« Être français, est-ce que c'est parler français, chanter la Marseillaise et lire la lettre de Guy Môquet [3] ? (Silence) Non, ça c'est être con. Être français, c'est être révolutionnaire. »


C'est pour cette raison que Canto est persuadé que « ça va pas finir comme ça », qu'il s'agisse de la situation des mal-logés ou de la manipulation politique sur l'identité nationale :


« Ils balancent ce débat avant les élections. Tout le monde en a conscience mais (...) on leur sert la soupe car c'est ce qu'ils veulent (...) Donc arrêtons d'en parler, et parlons de choses beaucoup plus sérieuses et beaucoup plus graves. »


Ces choses, c'est l'urgence de la situation des mal-logés, aggravée par la crise, qui amène des classes moyennes, inadaptées, dans la rue. Patrick Dourteligne rappelle à ce propos qu'un tiers des appels reçus par le standard de la fondation depuis la rentrée provient d'un public inconnu des services sociaux.


« Si l'année 2009 a été celle de l'amortisseur de la crise. Le plan de relance semble maintenant s'essouffler. 2010 s'annonce comme une annus horribilis. »


Ce livre a pour but de rendre compte de cette réalité, même si, pour Canto : « On ne fait pas les choses pour qu'elles soient utiles. Si elles le sont, tant mieux. » Alors tant mieux.
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Re: A PROPOS DE L'IDENTITE : ETRE FRANCAIS C EST ETRE REVOLUTION

Messagepar NOSOTROS » Dimanche 13 Déc 2009 14:15

Une contribution parue dans le monde, pour alimenter la réflexion


Pourquoi la France n'a pas de leçon à donner à la Suisse, par Luc Bronner
LE MONDE | 11.12.09

Où va nous conduire notre aveuglement collectif sur les quartiers sensibles ? Nous sommes au bord du vide et cela ne semble émouvoir personne, en dehors des élus de banlieue fatigués de crier dans l'indifférence. Alors oui, on peut continuer de disserter sur l'identité nationale, sur l'islam, sur le communautarisme. On peut critiquer la votation suisse interdisant la construction de nouveaux minarets et s'inquiéter du mouvement général de crispation des sociétés européennes vis-à-vis des immigrés et de l'islam.

Mais comment ne pas voir que la société française participe tous les jours à un référendum contre les "jeunes à capuche" ? Non pas avec des bulletins glissés dans les urnes. Mais un vote avec nos pieds, dans nos choix d'employeurs, d'élus, de parents, de voisins. Car cette catégorie sociale cristallise, à tort ou à raison, une triple angoisse dans notre société vieillissante : la jeunesse, l'immigration et l'islam. Une génération à laquelle on prête toutes les menaces, parfois contradictoires : du "repli communautaire" au communautarisme conquérant, de l'intégrisme religieux à la boulimie de consommation, de l'absence d'identité au trop-plein identitaire.

Sans se l'avouer, nous avons basculé dans une société de la peur et du rejet vis-à-vis d'une jeunesse perçue comme une nouvelle "classe dangereuse". Nous, collectivement, sans passer par un vote comme les Suisses, mais par nos pratiques, nos attitudes sociales. Un chiffre témoigne de la gravité de cette coupure : dans les zones urbaines sensibles (ZUS), 41,7 % des hommes de 15 à 24 ans sont au chômage, soit le double de la moyenne nationale pour les garçons du même âge, déjà très élevée par rapport au reste de l'Europe.

Un tel niveau de discriminations traduit un choix collectif, pas simplement une accumulation d'accidents ou de dérives individuelles. Nous ne sommes pas dans le "fait divers" de la discrimination mais bien dans un phénomène de société : même s'il existe des exceptions, même si des grandes écoles et des entreprises jouent le jeu de la diversité, les jeunes de banlieue, en particulier les hommes, peinent toujours autant à trouver leur place.

La faute aux employeurs, coupables de discriminations ? Sans doute. La faute aux jeunes eux-mêmes, "inemployables", trop éloignés des codes de l'entreprise, insuffisamment formés, parfois mal insérés ? Certainement. Mais on voit bien que ce niveau d'explication est insuffisant. Remontons d'une case dans le Meccano social. Les jeunes des ZUS, surtout les garçons, sont deux fois plus nombreux que les autres à n'avoir aucun diplôme à la fin de leur scolarité. Quand ils obtiennent des qualifications, elles sont systématiquement moins élevées que leurs concurrents du même âge sur le marché de l'emploi.

Qui peut honnêtement s'étonner de ce résultat ? Si on remonte encore d'une case, à l'intérieur même du système éducatif, on constate que les classes moyennes et supérieures y déploient des stratégies toujours plus élaborées pour éviter la scolarisation de leurs enfants dans les écoles et collèges où la proportion d'élèves pauvres ou issus de l'immigration est jugée trop élevée. Ce n'est plus un référendum mais un plébiscite : comme l'a montré l'économiste Eric Maurin dans Le Ghetto français (Le Seuil), nos choix résidentiels et scolaires sont dictés par la volonté d'éviter la cohabitation avec les classes sociales inférieures. C'est vrai pour les classes populaires. Mais c'est surtout valable pour les milieux favorisés : les recherches en cours du sociologue Hughes Lagrange montrent que dans les quartiers métissés de Paris, où vivent bon nombre de "bobos" supposés ouverts sur les questions de diversité, la composition ethnique des collèges n'a rien à voir avec celle des quartiers où ils sont installés.

Le métissage, oui ; mais pas pour ses enfants, que l'on s'empresse de scolariser ailleurs ou dans le privé pour les protéger des menaces supposées de la mixité sociale. Une "sécession sans guerre", selon l'expression du chercheur, qui amène à concentrer dans les quartiers les élèves en difficulté, lesquels échouent ensuite en plus grand nombre et finissent par rejoindre les bancs de Pôle emploi.

Dans ce contexte, faut-il s'étonner que nos élus soient réticents à construire des logements sociaux et à partager la "misère du monde" ? Là encore, les maires constituent une cible facile : parce qu'en réalité ils suivent leur opinion publique, leur électorat. La mixité dans l'habitat ? A faible dose, en contournant les lois qui imposent un minimum de HLM. Le désenclavement des quartiers ? Pas trop vite, pour ne pas ramener la "racaille". Les expériences de "busing" pour amener les élèves des cités dans les écoles des beaux quartiers ? A dose homéopathique. La rénovation urbaine ? Oui, mais en veillant à reconstruire la plupart des immeubles dans les mêmes cités.

"Le métissage, c'est la volonté de vivre ensemble. Le communautarisme, c'est le choix de vivre séparément", écrit justement Nicolas Sarkozy dans sa tribune publiée dans Le Monde (daté 9 décembre). Mais qui, dans la France actuelle, choisit de vivre séparément ? Pas tant les habitants des quartiers, assignés à résidence, empêtrés dans la pauvreté au point que la moitié des mineurs vit sous le seuil de pauvreté. "La logique du ghetto arrange tout le monde", résume Claude Dilain, maire de Clichy-sous-Bois. Surtout les classes moyennes et supérieures, en réalité.
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Re: A PROPOS DE L'IDENTITE : ETRE FRANCAIS C EST ETRE REVOLUTION

Messagepar goldfax » Jeudi 25 Nov 2010 8:17

A propos de Cantona: http://www.elmundodecerca.com/gurruchag ... la-cantona

L'auteur de ce texte m'est inconnu, mais je trouve son analyse intéressante... Avis aux traducteurs volontaires, car je n'ai pas de dictionnaire sous la main et je suis fâché avec le traducteur de Google... :x

Oh la la, Cantona

Hay que desconfiar de aquellos que dicen que las cosas son simples. Esta vez es Eric Cantona, ex futbolista y actor, quien propone una vía muy sencilla para acabar con el sistema que le hace infeliz. Propone que nosotros, tres millones, diez millones de nosotros, vayamos a nuestros bancos y retiremos nuestro dinero. Los bancos colapsarán y...entonces nos escucharán de otra manera.

¿Sencillo?

Salvo que el movimiento se concentre en algunos bancos, no provocará un cataclismo significativo ni mucho menos el colapso del sistema financiero mundial, ése que nos martiriza. Correrían quizás peligro los bancos más pequeños, en los que la pérdida de depósitos sea tan sustancial como para impedirles la continuidad de sus operaciones. Y con nuestros impuestos, tengamos el dinero en el banco o bajo el colchón, garantizamos los depósitos de todos aquellos que no han hecho caso al llamamiento.

¿Qué otras consecuencias tendría? El aumento de los robos, posiblemente, si nos llevamos a casa billetes y monedas de nuestras cuentas corrientes y de ahorro. También, la pérdida de los intereses, porque tendríamos aún que pagar en el supermercado o en la gasolinera. Y supermercados y gasolineras llevarán al banco el dinero que les hemos dado.

Y una vez que el movimiento ha tenido éxito, el colapso que Eric considera tan simple como feliz, nos escucharán de otra manera, dice Cantona. ¿Quienes somos esos 'nos'? Puesto que la acción de protesta es individual no hay interlocutor definido. Los gobiernos, la patronal bancaria, querrían hablar con alguien para salvar su pellejo ya en peligro. Intentarían hablar quizás con quienes han promovido la propuesta, con él sin ir más lejos.

¿Y qué reformas propondrá para cambiar el sistema? No lo dice. Especulemos. Quizás nacionalizar la banca. ¿Por qué no se empeña entonces, ya que tiene suficiente dinero para pagar su mucho tiempo libre, en la convocatoria de un referéndum sobre la cuestión? Si confía en el apoyo de la población, un movimiento con gran fuerza no quedaría fuera del radar político. ¿O crear una banca alternativa? ¿Cooperativa? Ya existe. Creemos otra: Banque Cantona. De esa sí que retiraría yo mis peniques.

Tenía como futbolista un dominio extraordinario del toque con todos los puntos del pie derecho, una elegancia en el juego, una manera de estar. Y un día le pegó una patada a un espectador que le increpaba y luego, en el juicio, se descubrió que de los treinta mil que allí estaban aquel tipejo con antecedentes de todo tipo era el que posiblemente más merecía una patada como dios manda y donde más duela.

Jugó con éxito en la Premier de la incipiente transformación, cuando aún se estilaban las viejas defensas zonales en líneas rígidas, que le dejaban los espacios para moverse y tocar. En Europa, su Manchester United fracasó. Las defensas menos rígidas del fútbol continental confirmaron una vieja convicción con la que aburrí a mis contemporáneos. Ante una defensa italiana, decía yo desde mi grada, Eric no tocaría el balón. Era más lento que el caballo del malo, un artista culón.

Y en el campo de juegos tampoco estuvo falto de narcisismo.
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Re: A PROPOS DE L'IDENTITE : ETRE FRANCAIS C EST ETRE REVOLUTION

Messagepar Lambros » Jeudi 25 Nov 2010 21:59

Perso j'avais vu la vidéo quand il a dit ça... et c'était très bien. Il disait même que être français c'est être con... Mais après, sur le football... Continuer à en faire la promotion, alors que c'est un miroir flagrant du capitalisme (ou du marxisme léninisme en Corée du Nord-les joueurs ont subi humiliation publique et l'entraineur est en camp de travail...).
Ce qu'il dit fait du bien, mais il fait des tonnes de publicités, c'est un personnage médiatique. Je veux dire, certes ça soulage, mais pour moi c'est le Besancenot du sport. (et la fondation Abbé Pierre, certes, mais on ne gère pas la misère, on la détruit comme dirait un compagnon)
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Re: A PROPOS DE L'IDENTITE : ETRE FRANCAIS C EST ETRE REVOLUTION

Messagepar La Bonne Fée » Mercredi 09 Fév 2011 17:19

Lambros a écrit:Mais après, sur le football... Continuer à en faire la promotion, alors que c'est un miroir flagrant du capitalisme

Ben oui et non.
Le foot en soi je m'en tamponne, mais comme c'est un "phénomène de masse" je m'y suis intéressée. J'ai discuté avec divers militants, lu divers textes là-dessus, et en gros y'a souvent deux perspectives très différentes qui se dégagent : le foot, à l'image de la société et des êtres humains, c'est tout et son contraire.

- "le foot c'est l'image du capitalisme"
Oui parce que les sommes qui y sont investies sont faramineuses, et que comme dans tout système où y'a beaucoup de fric en jeu, c'est corrompu et abject au possible.
Non parce que le football amateur n'a pas autant de fric, loin de là... et beaucoup de petits clubs s'autogèrent et s'autofinancent comme ils peuvent. Par ailleurs, tous les clubs de foot ne participent pas à des compétitions ou sont "officiels", beaucoup se retrouvent informellement pour le plaisir de jouer, sans perspective capitaliste donc.
D'autre part, beaucoup de "stars" du foot ont des origines sociales très modestes. (même si l'immense majorité d'entre eux semble l'oublier bien vite)

- "le foot c'est la quintessence de la virilité et de la domination masculine"
Oui, parce que c'est médiatisé et exploité comme tel : un jeu "de mecs", des joueurs qui se tapent des prostituées (et mineures avec ça), il paraitrait même que les organisateurs du Mondial avaient fait venir des prostituées de l'étranger, en "renforts" ^^, pour satisfaire les besoins des joueurs... :roll:
Non, parce que c'est oublier toutes les équipes de foot féminin ! Et les clubs de foot gays, lesbiens, trans' etc... C'est pas parce que la télé et l'Equipe n'en parlent pas que ça n'existe pas.
Et puis le foot, c'est loin d'être si viril que ça, hein... non mais vous avez vu le temps qu'ils passent par terre à geindre et simuler ?!! On dirait un rassemblement incongru de petites vieilles et de stars du X :mrgreen: Jamais vu ça : tu les effleures, ils tombent comme des quilles. :shock: Alors niveau "fierté masculine", le foot est finalement très loin du compte...
Enfin, rappelons que d'un point de vue strictement technique : aucun règlement de foot n'interdit les filles, et le recours à des prostituées ou le séjour dans des hôtels de luxe ne font pas partie des règles de jeu du football :mrgreen:

- "le football, c'est la promotion de l'esprit de compétition"
Oui, parce que le but c'est de vaincre l'équipe adverse. Et puis il y a des tournois, des championnats... avec parfois beaucoup d'argent à la clé.
Non, parce que le foot c'est AUSSI la promotion de la coopération et du travail en groupe : le foot se joue en équipe. Et à moins d'être un genre de Chabal du foot et de réussir à tracer tout droit vers les cages en envoyant valser tous ceux qui se mettent sur ta trajectoire, tu as peu de chances de réussir à marquer un but si tu passes pas la balle à tes coéquipiers ^^
Les joueurs qui se la jouent "perso" font souvent perdre leur équipe ; bien que ce soit une "dérive" que l'on constate régulièrement, ce n'est pas (plus ?) un comportement encouragé dans les équipes de football.

- "le foot c'est l'accentuation du sentiment national(iste)"
Oui parce que les équipes sont - de fait - "nationales". Au Mondial de foot, on a bien l'équipe du Brésil, de la France, de l'Allemagne... et non l'équipe des barbus et moustachus, des fans des années 80 ou celle du collectif des pauvres contre la misère dans le monde (remarquez, c'est bien dommage : ça pourrait être fun ^^). Ca peut même créer des rivalités "régionalistes", si c'est pas ridicule...
Non, parce que beaucoup d'équipes sont mixtes et composées de joueurs d'origines diverses.
(oui bon, à part l'équipe de la Corée du Nord peut-être :mrgreen: et celle des suédois ^^')
Idem dans les clubs de supporters, à part quelques intégristes fachos, les gradins des stades sont remplis d'une foule très diversifiée (hommes, femmes, enfants, jeunes, vieux, noirs, maghrébins, portugais, croyants, athés, gros, minces, grands, petits...).

- "le foot, c'est vouloir gagner"
Heu... oui et alors ?!
:|
Aux échecs aussi on veut gagner, et on aime bien gagner un concours de cuisine aussi, pourquoi pas... je vois pas où est le problème ?!
La lutte des classes, on a bien envie de la gagner aussi :mrgreen:
Vouloir gagner, "ça n'est pas saaaale"...

Voilà voilà, comme bien souvent donc, ce ne sont pas les choses qui sont intrinsèquement bonnes ou mauvaises, c'est ce qu'on en fait et dans quelle perspective on se place. Le foot n'est donc ni révolutionnaire ou émancipateur en soi, il n'est pas non plus contre-révolutionnaire ou aliénant en soi.

Lambros a écrit:(ou du marxisme léninisme en Corée du Nord-les joueurs ont subi humiliation publique et l'entraineur est en camp de travail...).

Oui j'ai vu ça, c'est chaud ! :shock:
Ca coûte cher en Corée du Nord de se vautrer au Mondial... (et leurs joueurs n'ont pourtant pas fait grève, eux ! :roll: )
D'un autre côté, je ne peux m'empêcher de me dire que si on avait utilisé ces méthodes avec les Bleus, on aurait au moins été jusqu'au quart de finale :mrgreen:
(dans ce goût là, ce sketch que je trouve énorme et qui me fait bien marrer ^^ : http://www.youtube.com/watch?v=1WmxJYpAZCw applicable à l'équipe de France :P )

Lambros a écrit:pour moi c'est le Besancenot du sport.

Ah ben non, n'exagère pas ! ^^
Besancenot il y croit même pas à ce qu'il dit hein, je vous le rappelle. C'est un surfeur, pas un militant : il "surfe" sur la vague anti-capitaliste et contestataire (c'est le Brice de Nice de la Révolution :mrgreen: ) mais il n'a aucune conviction, vraiment.
Il en a sûrement eu, il y a longtemps de ça... :roll: mais aujourd'hui "claro que no" ! Tout ce qui l'intéresse c'est "ratisser large" pour gagner les élections, encarter... comme le PS quoi.
Cantona, c'est pas "techniquement" un militant, mais ce mec là fait plus pour les gens en galère que Besancenot et toute sa clique réunie.

Quant à sa phrase "Être français, c'est être révolutionnaire",
oui bon ça chie parce que ça commence par "être français c'est" et donc ça donne une définition nationaliste, de fait.
Mais, mais... mais c'est beau :wink:
Et de toutes les définitions qui puissent exister, c'est celle qui est la plus douce à mes oreilles...

Lambros a écrit:(et la fondation Abbé Pierre, certes, mais on ne gère pas la misère, on la détruit comme dirait un compagnon)

Entièrement d'accord avec toi. D'ailleurs, l'Abbé Pierre lui-même ne manquait pas de le rappeler :wink:
http://www.youtube.com/watch?v=uAqlg36aUi0
Mais c'est plus facile à dire qu'à faire, malheureusement. :|
(j'ai beau régulièrement proposer le tribunal populaire en AG, les trotskystes votent toujours contre et ça passe jamais... damned ! :twisted: )
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Re: A PROPOS DE L'IDENTITE : ETRE FRANCAIS C EST ETRE REVOLUTION

Messagepar Lambros » Jeudi 10 Fév 2011 17:33

Les trotskistes contre un tribunal révolutionnaires? C'est la vraie r'evolution alors, parce que un marxiste (toute tendance) refuse le TR que quand c'est lui qui est jugé... Jugé, donc je suis contre :D

Sinon Canto c'est marrant 30s, mais qu'un millionnaire nous fasse la morale, très peu pour moi
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Re: A PROPOS DE L'IDENTITE : ETRE FRANCAIS C EST ETRE REVOLUTION

Messagepar La Bonne Fée » Dimanche 13 Fév 2011 2:55

Lambros a écrit:Les trotskistes contre un tribunal révolutionnaires? C'est la vraie r'evolution alors, parce que un marxiste (toute tendance) refuse le TR que quand c'est lui qui est jugé...

Bah... c'est exactement ce qui s'est passé ! ^^'
Z'avaient peur pour leurs miches, sont pas cons... enfin pas que cons ^^

Lambros a écrit:Sinon Canto c'est marrant 30s, mais qu'un millionnaire nous fasse la morale, très peu pour moi

Mais qu'il est beaaau !

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