ARRESTATIONS A STRASBOURG !

Les luttes en France...

Re: ARRESTATIONS A STRASBOURG !

Messagepar Vroum » Jeudi 18 Juin 2009 20:26

Ni héros ni martyr : juste méchant !

--> (quelques propos sur l'organisation du contre-sommet de l'OTAN)


Le dernier numéro de Courant Alternatif propose un petit dossier intitulé « Strasbourg emporte l’OTAN. Chronologie et analyse, sommet et contre sommet, répression... ». Si l’analyse du contre-sommet est une volonté a priori louable (la critique des contre-sommets doit être fait et nous la faisons aussi) elle n’est ici que prétexte à dénonciations calomnieuses : une page entière au moins sur les cinq est consacrée au procès de la Coordination Anti-Otan Strasbourg (CAOS) et aux organisations qui la composaient. Cette parodie de critique politique était plus que prévisible puisque annoncée à maintes reprises par les trois membres du groupe OCL local lors des réunions du CAOS où dès le mois de février les menaces fusaient : « Nous verrons lors du bilan. Nous gardons les mails. ». Il convient donc, puisque les hostilités ont été ouvertes, avec sommations, de revenir sur l’analyse proposée et de décortiquer la critique afin de permettre une vison plus juste de (la petite) histoire. Par ailleurs, nous tenons à indiquer que ce n’est pas l’attitude de l’OCL en tant que telle que nous déplorons, mais bien de ses membres strasbourgeois même si nous regrettons que l’OCL via Courant Alternatif s’en fasse le relais.

Ce qui frappe l’esprit à la lecture du dossier c’est l’immédiat et incroyable constat des rédacteurs : le groupe local de l’OCL est le seul à avoir politiquement préparé et vécu le contre sommet de l’Otan de manière saine, intelligente et révolutionnaire. Tout le monde en prend pour son grade : Fédération Anarchiste, Alternative Libertaire, Nouveau Parti Anticapitaliste, No Pasaran...

Autant de redondance et de diligence dans un aussi petit dossier pour décrier et discréditer les autres, démontre si besoin était une attitude médiocre qui n’aurait pas valeur à être polémique si elle n’avait pour but de pratiquer un révisionnisme politique exécrable. Nous nous devons donc de rétablir quelques vérités.

La Coordination Anti-Otan Strasbourg, les négociations et le Village.

N’en déplaise à l’OCL, la CAOS est bien née de l’initiative du groupe local de la Fédération Anarchiste. C’est comme cela, imparable : la FA a lancé la première invitation à une réunion dès septembre 2008 en vue de l’organisation du contre sommet. Alors lorsque la FA écrit qu’elle est à l’initiative, c’est une vérité qui ne mange pas de pain et qui devrait être facile a acceptée si l’on ne souffrait pas de quelconques complexes. Dès les premières réunions, la CAOS s’était donné comme objectif politique et militant de travailler aux questions de recherche d’un terrain susceptible d’accueillir un Village autogéré anti-Otan et d’en discuter les modalités avec les autorités, ainsi que d’être une véritable force contre la répression qui ne manquerait pas de s’exercer pendant et après le sommet. Il n’était pas question d’autres choses au sein de la CAOS. Ce positionnement, s’il a fait débat (même entre des orgas mises dans le sac par l’article en question) et s’il pouvait surprendre, n’en demeurait pas moins pertinent au regard des forces militantes locales, de la préparation tardive de ce contre sommet - tout du moins dans l’hexagone. Rapidement la CAOS a dû faire face à l’émergence d’une seconde structure anti-OTAN. En effet les organisations disons « institutionnelles » qui au départ avaient rejeté la démarche unitaire, avaient lancé une nouvelle structure avec la volonté manifeste d’en écarter la CAOS qui malgré sa diversité politique était trop connotée comme libertaire ou radicale. A l’issue d’une réunion houleuse, deux structures différentes travaillaient localement à l’architecture du contre-sommet. La CAOS s’occupant uniquement du Village et le Collectif s’affairant à négocier la manifestation du samedi 4.

Si l’OCL faisait preuve d’un minimum d’impartialité et de rigueur militante, elle ne pourrait pas assumer les écrits de la commission journal du 26 avril portant sur les objectifs de la CAOS. Dire que la Coordination a fait preuve « d’immobilisme », « cadenassée » par les organisations politiques (FA, No Pa...) « boutiquières » c’est reconnaître que l’OCL Strasbourg n’a pas eu le courage politique de claquer la porte de ce nid de guêpes où ces mêmes organisations ont été accusées à de multiples reprises de ne pas avoir appliqué en permanence de méthodes politiques libertaires purEs : un vrai crime de lèse-anarchie. C’est de plus mentir éhontément : la seule réunion publique organisée pour mobiliser autour de la nécessité du contre-sommet, l’a été à l’initiative de No Pasaran 67 dès octobre 2008. Si au début FA et No Pa avaient beaucoup de mandats au sein de la CAOS, c’était à cause de la faible implication de beaucoup de personnes et de la difficulté à trouver des mandatéEs. Nous avons fait le choix d’assumer certains mandats (tout en soulevant à de nombreuses reprises ce problème récurrent). Mais nous ne nous sommes jamais accrochés aux mandats. L’OCL parle de « cadenassage »... ridicule ! Si nous n’avions rien fait, l’OCL Strasbourg nous aurait reproché que nous, militants d’organisations politiques, laissions le travail à des petites mains. Dans les deux cas on était coupables d’avance. Il faut préciser que l’OCL locale n’a pas vraiment participé à la CAOS avant que les choses ne se précisent. L’implication n’a été effective qu’à partir de la réunion internationale du 16 au 18 janvier organisée par Dissent (qui a eu un rôle important dans la préparation et la mobilisation pour ce contre sommet et non seulement sur le village comme le laisse penser l’OCL) conjointement avec des membres de No Pasaran 67 et trois autres membres de la CAOS. Et c’est justement dans cette optique de mobilisation aussi bien locale qu’internationale que le groupe NoPasaran a participé activement à la préparation et la tenue de cette unique réunion, en Alsace. Tout comme ses membres ont fait de nombreux efforts pour élargir la coordination à d’autres personnes. Il est plus facile de monter dans le train en marche. Être présent à des réunions ne suffit pas. C’est donc en toute logique qu’il est possible d’écrire dans ce dossier du mois de mai que « Cette coordination aurait pu faciliter l’auto-organisation de projets multiples et divers, notamment pour faire fonctionner et enrichir le projet du Village, mais il n’en a rien été. » Pourtant l’OCL Strasbourg était signataire dès le départ du texte d’appel de la CAOS, participait aux réunions...et aurait dû savoir dès le départ qu’elle n’y avait pas sa place au regard des critiques qui sont siennes aujourd’hui. L’objectif était de faire le travail local, difficilement faisable par les autres collectifs, partis, organisations, individuEs, c’est-à-dire de chercher un terrain, de le négocier et de le viabiliser. Il y a eu un Village, plutôt plus grand que prévu, équipé avec le nécessaire (douche, électricité, eau, toilette...) dans un cadre plutôt sympa (possibilité de jonction avec les quartiers populaires proches tout en étant en pleine nature), avec le voisinage d’une ferme éducative, pas loin du centre ville (moins des 10 km que nous nous étions fixés), sans compromissions politiques (expliquez-nous à l’OCL Strasbourg en quoi la CAOS a été complaisante ?). Alors nous pouvons estimer que le mandat premier que s’était donné la CAOS a été rempli.

Le mythe du « rapport de force »

A partir du mois de février, lorsque l’OCL Strasbourg s’est réellement investie au sein de la coordination, une remise en cause systématique de ses décisions et des négociations a été faite. Trop molles, trop longues, trop complaisantes, les négociations sur la viabilisation du terrain de la Ganzau étaient systématiquement dénoncées. L’idée des membres de l’OCL Strasbourg étaient de faire croire que les personnes mandatées (en l’occurrence une personne de la FA, une de No Pasaran et une autonome) menaient mal les négociations qui aboutiraient nécessairement à l’impasse. L’argument systématiquement employé était celui du « rapport de force » que nous avions en notre faveur et qui devait nous servir pour obtenir plus. L’OCL Strasbourg, qui dans son dossier dénonce la CAOS comme « une coquille vide » devait alors savoir que ce fameux et fumeux « rapport de force » n’était pas en notre faveur et que ce concept politique était uniquement sémantique. Bien entendu, il est toujours simple de parler de « rapport de force » autour d’une table en réunion plutôt que de le créer. Or, dans le schéma des négociations, la seule possibilité de créer un rapport de force véritable aurait été d’être en capacité d’en créer un, en premier lieu en évitant de chercher à tout prix la division. Il était inutile de continuer à parler du poids hypothétique de la CAOS, de notre capacité à mobiliser des milliers de manifestantEs pour faire croire à « un rapport de force » alors même que nous étions incapable d’organiser un repas de soutien ! C’était entrer dans la même logique catastrophique que l’ICC, persuadé de faire plier la préfecture pour obtenir un parcours de manifestation en plein centre ville à la seule évocation des 60 000 supposéEs manifestantEs !

Si l’OCL avait été capable d’impulser à la CAOS une dynamique pouvant créer un rapport de force, l’OCL aurait toute latitude à critiquer et dénoncer. Il était bien plus simple de faire des effets d’annonces. Mais si nos souvenirs sont justes, aucune action, aucun rassemblement, aucune initiative n’a été pris par les membres de l’OCL pour créer « un rapport de force » face à la préfecture et aux autorités. Les seules contributions auront été verbales ou écrites dans des communiqués de presses. Occuper des locaux, faire des manifestations, des opérations médiatiques, voilà ce qui pouvait contraindre les représentantEs de l’État à plier. L’OCL Strasbourg pourra toujours rétorquer « qu’il était trop tard, que tout était joué d’avance en laissant à quelques chefaillons d’officines la responsabilité des négociations ». Rappelons simplement que l’OCL Strasbourg a refusé de participer aux négociations. Trop sale de parler avec les ennemis de classes, mais elle a toujours dénigré les mandatéEs soupçonnéEs de « travailler » pour le pouvoir, de « lier des amitiés » avec les autorités. La classe non ? Enfin, si le « rapport de force » était favorable aux anti-Otan, pourquoi, si ce n’est pour créer des tensions et déconstruire le travail collectivement réalisé, continuer à critiquer les mandatéEs aux négociations ? L’idée propagée était de dire que, d’une manière ou d’une autre, le Village aurait lieu (ce dont personne ne doutait !) et que nous n’avions pas besoin des autorités qui, de toutes façon, se sentiraient dans la nécessité de nous donner un terrain ne serait-ce que pour des questions sanitaires ! Nous n’avons jamais eu d’explication ou de démonstration de ce que l’OCL Strasbourg appelait « un rapport de force » si ce n’est au sein même de la CAOS pour l’affaiblir. Ce n’était que de la parlote destinée à apparaître comme « plus radical que moi tu meurs ! » au sein de la CAOS. Comment peuvent-ils dénoncer la faiblesse, l’irresponsabilité, la candeur de la CAOS et ensuite parler d’un rapport de force en notre faveur ? Si le « rapport de force » était en notre faveur, pourquoi négocier avec les autorités ?

En définitive, là encore, il s’avère que le « rapport de force » était plus une invention, une intention, qui visait des membres d’autres organisations. Une manière de régler des comptes personnels par le biais des négociations. Malheureusement, tous les pronostiques les plus alarmistes de l’OCL Strasbourg, dont le principal sport de combat aura été lors de ces négociations de dénoncer ceux et celles qui étaient en train de compromettre l’existence même du Village, toutes ces annonces catastrophiques allaient être balayées lorsque la CAOS obtiendra le terrain, l’autorisation et une partie de l’aménagement souhaité.

Jamais en manque d’idée et de salive, L’OCL locale trouvera un autre sujet de vindicte dans la critique du Centre de Convergence.

Molodoï Centre de (toutes les critiques) Convergence.

Dès septembre, des militantEs allemandEs viennent à Strasbourg pour nouer les premiers contacts et reconnaître les lieux. A la recherche d’un local pouvant accueillir un centre de convergence, Molodoï leur est présenté par No Pasaran. Après une courte visite, la sanction tombe : trop petit ! Assez incompréhensible sachant qu’à part le squat d’un immeuble, il serait difficilement possible de trouver plus grand et mieux adapté à Strasbourg. Les camarades allemandEs parlent de négocier avec les autorités l’occupation d’un collège comme à Heiligendam... Malgré nos réserves et nos mises en gardes sur une telle possibilité il-elles se désintéresseront du lieu.

Prise dans l’organisation globale du contre sommet, la Coordination Anti Otan Strasbourg (CAOS), n’a jamais su ou pu saisir l’importance de Molodoï comme CdC alors même que depuis octobre la salle avait donnée son accord de principe. Paradoxalement le lieu n’a pas été investi par la CAOS alors même qu’il était la seule chose acquise jusqu’aux accords sur le terrain du Village Alternatif intervenus seulement quelques jours avant son ouverture officielle. Il était pourtant évident que la taille et son implantation, au pied de l’autoroute et à quelques centaines de mètres de la gare, en faisait le lieu idéal pour un CdC à intégrer à l’architecture plus globale du contre sommet. Déjà nous présagions de l’éloignement du site du Village lorsque nous avons discuté en septembre de l’éventualité de l’implantation du CdC. Et l’avenir nous donna raison sur l’importance stratégique du Molodoï lorsque sont apparues les premières informations sur l’existence de zones de privation de liberté. Le Centre Autonome Jeune était au centre ville mais en dehors des zones rouges et oranges, au croisement du Village alternatif (au sud) de la manifestation (à l’Est) et de la tenue du congrès de l’Otan (au Nord).

Si ni la CAOS en général, ni l’OCL Strasbourg en particulier, n’ont exprimé aucun intérêt particulier à faire vivre ce lieu (faute d’énergies militantes, d’envies politiques et de moyens humains...), le Réseau No Pasaran a, lui, saisi naturellement l’occasion et l’importance d’investir e lieu en tant que CdC lors de ce rendez vous majeur. Quelques rares grincheux (de l’OCL Strasbourg) feront des réflexions acerbes, lors de la parution du programme du CdC signé de la CAOS, de Lucha y Fiesta (association ayant réservé le lieu) et du réseau No Pasaran en fustigeant le réseau comme une organisation politique « profitant du mouvement »... Leurs critiques, habituelles et encore une fois fallacieuses (l’OCL Strasbourg "oublie" que les membres du réseau NoPasaran ne se sont pas investis que dans le CdC), ont été à la hauteur de leur manque d’initiatives. Quand on est quasiment en permanence dans le (mé)dire et non le construire, il est plus facile d’adopter des positionnements de principe séduisants et de concourir au prix de militantE libertaire le-la plus purE de l’année, mais est-ce que cela fait avancer les choses ? Pas sûr. Il faut rappeler également qu’un des membres de l’OCL Strasbourg a été exclu il y a quelques années de l’association gestionnaire du lieu... Se réclamant de « la vraie autogestion » il avait fomenté un faux coup d’Etat pour « re-prendre » le pouvoir et le re-distribuer aux utilisateur/trices de la salle alternative. Là aussi, son coup d’esbroufe tomba comme un soufflé. Les rancoeurs ont la dent dure à l’OCL Strasbourg et les quelques lignes sur le Centre de Convergence Molodoï, si elles se veulent politiques, cachent mal un arrière-goût d’amertume.

La mauvaise foi rattrape la médiocrité lorsque l’OCL Strasbourg, après avoir réduit le Centre de Convergence à un stand marchandising de No Pasaran, appuie sa démonstration en expliquant que des centaines de personnes arrêtées avaient trouvé les portes closes du Centre de Convergence le jeudi soir. Il est donc sous entendu que No Pasaran a laissé tombé les camarades victimes de la répression. Évidement, le CdC n’avait pas pour vocation à être la vitrine de No Pasaran et devait accueillir un espace Medical team, Légal team, une radio web, des tables de presses, un atelier construction, un Info Point, une cuisine végan, un bar, des conférences, des débats, des projections etc. Effectivement, les portes du Centre de Convergence étaient fermées le soir après minuit / une heure du matin, pour des raisons de sécurité (les fascistes, la police...) mais une équipe restait systématiquement toute la nuit sur place. Un écriteau invitait les gens à frapper à la porte en cas d’urgence. L’OCL locale, très largement impliquée au sein de la commission Légal Team, aurait peut être dû profiter de l’opportunité du lieu, de sa géographie, de son potentiel en proposant une équipe permanente dans le Centre de Convergence... même la nuit ! Il n’est pas question pour nous de critiquer le travail considérable de la Légal Team pendant et après le contre sommet mais de pointer un dysfonctionnement, interne, lié à la volonté de nuisance de membres de l’OCL Strasbourg. Pour des raisons compréhensibles liées à la répression, la Légal Team a été débordée le jeudi.

Mais le fait d’avoir laissé seules, deux personnes de permanence, sans téléphone et uniquement en journée n’a pas arrangé les choses. L’OCL Strasbourg et la Légal Team savaient comment joindre (faute d’y être) le Centre de Convergence, via des téléphones, pouvaient en dernier recours s’y rendre à pied (10 min de marche à peine). Les membres de la Légal Team appartenant à l’OCL Strasbourg avaient bien trouvé le chemin du Centre de Convergence pour prendre des repas ou répondre à des interviews... Non, ce qui est plus choquant est que, plutôt, que d’avertir le Centre de Convergence de la possibilité d’une arrivée massive de gens après leur arrestation (afin de refaire du café, des repas chauds, de prendre les témoignages...) les membres de l’OCL Strasbourg au sein de la Légal Team ont insisté pour qu’un message internet cinglant soit diffusé sur la liste anti-répression annonçant la « fermeture du centre de convergence ». Non seulement, ce message, publié sans explications ni recherche d’explication, avait comme seul objectif de nuire au Centre de Convergence en laissant supposer une fermeture définitive, mais il mettait peut être des camarades dans l’embarras (ceux et celles qui avaient prévu d’y venir s’y restaurer, s’y reposer...). Malgré nos nombreuses demandes pour que le message soit supprimé et que de vraies informations puissent transiter par la liste de l’anti-répression, aucune modification n’est intervenue. L’ambiguïté du message et ses supposés ayant fait débat au sein même de la légal Team, un autre message laconique annoncera tardivement « la ré-ouverture » de Molodoï.

Nous avons là un exemple terriblement parlant de la dangereuse manière dont les membres de l’OCL Strasbourg envisagent leurs pratiques militantes. En laissant leurs choix politique se faire déborder par des ressentiments personnels, ils se trompent de combats.

A Strasbourg, pas un chat, que des poulets... et des corbeaux.

A l’instar de No Pasaran qui n’avait pas à gérer un Centre de Convergence, la FA n’avait pas à « coller ses affiches » ! Or rétablissons déjà la vérité : la FA collait ses affiches mais collait aussi celle de la CAOS. De plus rappelons quand même que c’était une décision de la CAOS (l’OCL dormait certainement ou était absente ce jour là) qui laissait libre chaque organisation d’éditer son propre matériel de propagande avec un contenu qui lui est spécifique à côté de celui de la CAOS. Le reproche de l’OCL Strasbourg n’est donc pas fondé et montre juste qu’ils ne sont même pas au courant d’une décision qui avaient pourtant était longuement discutée. Un comble. Appartenir à une coordination devrait être synonyme d’inexistence politique propre aux organisations ?

Nous voyons à travers tous ces reproches inopportuns, l’aveu d’une incapacité à exister si ce n’est qu’au travers de l’énergie des autres. L’OCL ne vend pas de pins, ne colle pas d’affiches, ne gère pas de Centre de Convergence mais qu’elle foute la paix à ceux et celles qui font. Les membres de l’OCL Strasbourg n’ont pas participé au montage du Village, ni même à son démontage. Qu’ils cessent donc de donner des leçons à la FA et de faire croire qu’ils n’avaient pas les « mains dans le cambouis ». Les militants de FA se sont impliqués au sein de la CAOS dès le départ dans la CAOS. Un mois avant le sommet, cette implication est devenue moindre pour deux raisons : tout d’abord, plusieurs militants étaient complètement épuisés d’avoir tenu la coordination à bout de bras pendant des mois. Ensuite, ils ont été particulièrement découragés par les attaques incessantes qui les visaient (noyautage etc.). Soulignons qu’à la fin, la FA était toujours présente à la CAOS, c’est juste qu’elle n’avait « plus » qu’un mandat. Bizarre, le reproche de l’OCL Strasbourg. Au début trop de présence = noyautage, ensuite nous laissons à d’autres personnes (qui se bougent enfin) un certain nombre de mandats (presse entre autre), et alors l’OCL Strasbourg nous accuse de ne rien foutre. Donc dans les deux cas la FA était coupable : quand elle faisait énormément de boulot et quand elle en faisait moins. Il faut croire que ces militants étaient coupables non pas à cause de ce qu’ils faisaient, mais à cause de ce qu’ils étaient, des militants organisés au sein de la FA.

Les membres de l’OCL Strasbourg n’ont pas participé, si ce n’est pour boire des bières, à l’organisation des deux concerts de soutien à la CAOS au Molodoï alors qu’ils cessent de prétendre que l’utilisation de l’argent récoltés par Helligendam a été mal utilisée pour acheter de la bière au détriment d’une utilisation plus politique. Ceci est d’autant plus mal venu que, quelques jours avant l’ouverture du Village et du contre-sommet, les 5000 euros promis par Helligendam était sur un compte géré par des membres de l’OCL Strasbourg alors même que la CAOS attendait cette entrée financière sur son compte et qu’il aura fallu bien du temps à l’OCL Strasbourg pour dire qu’elle était en possession de ce fric. C’était osé que de dire en réunion plénière, alors que toutes et tous demandaient que cet argent devant bénéficier au montage du Village soit versé au compte commun, qu’il n’en serait rien tant qu’un membre de l’OCL Strasbourg ne serait pas certain que cet argent soit réellement prévu pour le Village. Dans son article, l’OCL Strasbourg explique aussi qu’il est capitaliste que l’argent investi, au départ venant d’Heiligendamm, soit restitué. Il est donc capitaliste de soutenir le fonctionnement des contre-sommets suivants, essayant d’être en capacité de transmettre au moins une partie de ce qui nous avait permis de démarrer. Et c’est être solidaire et défendre un autre choix de société que de consommer l’aide que l’on a reçu, sans s’inquiéter de ceux qui suivront. Cherchez l’erreur...

Il était légitime que la Légal Team bénéficie de fonds mais il était également légitime qu’elle cherche à s’autofinancer plutôt que de courir derrière le pognon. Les membres de l’OCL Strasbourg faisant tous les trois partie de la Légal Team auraient pu avoir cette démarche plutôt que de réclamer du fric, la veille de l’ouverture du contre-sommet, en menaçant de manière irresponsable de dissoudre la Légal Team. Mais il est évident qu’en ayant refusé de se préoccuper des questions d’autofinancement de la Légal Team, qu’en ayant refusé de se questionner sur l’aspect des coûts de fonctionnement du Village (l’argent c’est l’outil du capital !) l’OCL Strasbourg tient un discours décalé quant aux questions de financement du Village. Il est vrai qu’à l’OCL Strasbourg on ne s’est pas préoccupé de savoir comment acheter les 60 bouteilles de gaz nécessaires, comment payer internet sur le Village, les factures d’eau et d’électricité...on se préoccupe de savoir comment faire fonctionner la commission dans laquelle on est investi. Moi d’abord. L’OCL Strasbourg ne voulait même pas mandater l’un des siens pour faire parti des signataires nécessaires à l’ouverture d’un compte bancaire. Alors bien sûr en ne faisant rien, en ne prenant aucun risque, en laissant l’initiative aux autres, il est plus aisé par la suite de crier au verrouillage par des « petits chefs ». Une autre anecdote vient à l’esprit : la CAOS décide d’une conférence de presse dans l’urgence, afin de faire pression sur l’Etat. Un membre de No Pasaran se propose d’y intervenir faute de volontaire : l’OCL Strasbourg dénonce « la personnalisation de la lutte ».

Alors lorsque les rédacteurs du dossier feignent en conclusion l’ « amertume » face aux « rancunes partisanes préétablies » dans une ville « cloisonnée par des pratiques de clans et de bandes, matérialisé par des esprits de boutiques exclusivement en concurrence permanente avec le goût démesuré pour les accroches très personnelles » nous nous disons qu’au moins l’analyse est bonne !

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Re: ARRESTATIONS A STRASBOURG !

Messagepar Nico37 » Jeudi 18 Juin 2009 23:19

Strasbourg : Après la récréation, la répression !

Nous écrivions dans le dernier Courant Alternatif à propos de la répression lors du contre-sommet de l’OTAN à Strasbourg qu’elle avait eu numériquement moins d’ampleur que l’Etat aurait pu le souhaiter. Mais pour ceux qui ont eu l’infortune d’être traînés devant les tribunaux, même si les faits reprochés étaient légers ou manifestement fabriqués, le glaive a été sans appel. Alliot-Marie et Sarkozy avaient demandé des corps menottés et enfermés. La justice, en bon serviteur zélé, a offert aux maîtres ce qu’ils et elles voulaient.

Fin avril, la Medical Team et la Legal Team publiaient un communiqué visant à chiffrer la répression. 464 interpellations ont été confirmées. 1700 appels téléphoniques concernant des faits de répression ont été enregistrés à la Legal Team. 690 personnes ont été signalées retrouvées après une disparition, une interpellation ou une hospitalisation. Plus d’un millier de personnes ont bénéficié des soins de la Medical Team lors de la manifestation du samedi 4 avril, etc. Ce bilan montre bien la volonté de réprimer l’ensemble du mouvement de protestation contre l’OTAN, tel un dressage politique qui a pour finalité de décourager par la peur toute mobilisation qui contredirait les politiques des ogres de la planète. A ce titre, les manifestations de Strasbourg ont vécu la même terreur policière que les manifestantEs de Gênes en 2001, les bavures du corps-à-corps en moins.

Procès en comparution immédiate

Ceux qui passèrent en comparution immédiate, les lundi 5 et mardi 6 avril, « bénéficièrent » d’une véritable ambiance de lynchage. Tous les médias (y compris ceux de gôche) titraient sur « les procès des casseurs » ou des « incendiaires ». Aucun ne soulevait que l’ensemble des personnes qui passaient en procès l’étaient pour des intentions qu’on leur prêtait, et très peu pour des actes. Et quand cela l’était, de toute évidence, ces actes n’étaient corroborés que par des policiers à la superbe vue et dans des situations matériellement singulières.

La quasi-totalité des interpellés avait été ratissée en marge de la manifestation ou du village, qui avec une fronde dans le sac, qui avec des pierres dans la poche, qui avec un couteau suisse sur lui... C’était bien alors une justice de lampistes qui s’abattait sur eux. Derrière les événements spectaculaires qu’avait connus le contre-sommet, le pouvoir droit dans ces bottes, avec la ferme volonté très actuelle de montrer que la police est d’une efficacité dominante, n’avait d’autre choix que de condamner ce qu’il avait sous la main afin de ne pas rendre visible la petite Bérézina qu’il avait subie et les multiples cafouillages d’arrogance dont la police avait fait preuve.

De telles situations devraient faire perdre les dernières croyances à celles et ceux qui pensent encore que la justice s’établit sur des faits et sur le « droit ». La justice d’Etat distribua des condamnations au forfait : trois mois de prison avec sursis pour les Strasbourgeois « lambda » et six mois fermes pour les personnes de nationalité allemande, présentées comme les membres de cette « horde de Black Blocs » venus d’outre-Rhin. Outré par sa condamnation, un inculpé protesta verbalement, ce qui fut suivi par quelques grondements dans la salle. Il n’en fallait pas moins pour que le président du tribunal fasse son numéro de chef de la maison en ce jour médiatique en faisant expulser spectaculairement la salle par la police.

Le scénario judiciaire était si bien huilé que le lendemain mardi amenait en comparution immédiate des personnes que le pouvoir ne voulait pas présenter comme des manifestants « ordinaires », mais contre qui il fallait montrer la même intransigeance, si ce n’est avec un forfait différent. Un Strasbourgeois qui visiblement avait plus besoin d’attention médicale que de prison prenait un an ferme pour avoir mordu un policier alors qu’il était atteint de la maladie du sida. Un jeune du quartier populaire du Neuhof voyait son procès repoussé à plus d’un mois, car les flics n’avaient pu se constituer partie civile après qu’il avait été accusé d’avoir prêté un briquet à un mineur qui aurait lancé un pétard sur le gendarme en train de filmer les manifestants. Le procureur ayant requis jusqu’à dix-huit mois de prison ferme, il restera incarcéré à la prison locale, celle de l’Elsau, en attendant son procès.

La prison pour ceux qui refusent la comparution immédiate

Les quatre personnes qui refusèrent leur comparution immédiate furent automatiquement mises sous mandat de dépôt et incarcérées. La comparution immédiate ne permet aucunement de préparer une défense, de laisser au moins le temps à l’avocat de vérifier la régularité de la procédure et de chercher des éléments à décharge pour le prévenu. La comparution immédiate est quasi automatique dans les procédures pénales, et la refuser est souvent sanctionné par la mise en détention. C’est ainsi que ce chantage s’effectue : accepter une justice expéditive sans réel moyen de se défendre comme seul moyen de sortir libre. Dans la justice des affaires (justice des riches), il n’y a pas de comparution immédiate, mais il y en a dans les procédures pénales (justice des pauvres), c’est cela aussi la justice de classe !
Une personne de nationalité allemande accusée d’avoir jeté des pierres sur la police et d’avoir blessé un policier lors de son arrestation refusa la comparution immédiate, ainsi que trois Tourangeaux arrêtés sur le parking d’un hypermarché pour avoir acheté (même pas volé !) du white spirit et une serpillière.

Les procès du 5 mai

Les deux affaires furent donc jugées un mois après le 5 mai dernier, dans l’après-midi. Le matin, une autre personne avait comparu libre pour détention d’un couteau. Ressortie libre, le délibéré sera donné le 25 juin prochain. Une centaine de personnes étaient venues à midi au rendez-vous du casse-croûte solidaire organisé pour soutenir les inculpés. Seule une vingtaine d’entre elles fut autorisée à entrer dans le tribunal, et celles et ceux qui en sortaient ne pouvaient plus y rentrer ensuite. Les audiences durèrent tout l’après-midi et le délibéré fut donné en début de soirée.

Les trois Tourangeaux furent libérés après qu’une des multiples nullités soulevées par les avocats de la Legal Team eut été retenue. Sur le fond, la défense appuya sur le fait que l’intention n’était pas caractérisée. En effet, ce n’est que depuis la dernière loi sur la prévention de la délinquance qu’on peut poursuivre un individu sur une intention. Encore faudrait-il que cette intention soit caractérisée. Ce n’est pas parce qu’on achète du white spirit et une serpillière qu’on va lancer un cocktail Molotov. Il faut au moins le fabriquer pour ensuite le lancer. Le parquet, avec acharnement, a rectifié la nullité et, le 22 juin prochain, ils se présenteront une troisième fois devant leurs juges.
La personne de nationalité allemande prit le forfait de six mois que sa nationalité semble ordonner dans les procès des « anti-OTAN ». C’est ce qu’avait demandé le procureur pour jet de pierre et violence à agent. Le jet de pierre avait été corroboré par trois policiers qui l’auraient identifié à 150 mètres, sous un pluie de caillasses : « pantalon beige, sweat noir, cheveux blonds légèrement rasé sur les côtés ». A 150 mètres, trois flics qui font la même description, ils auraient dû jouer au loto ! La violence à agent ne fut au final pas retenue car le flic avait déposé qu’il s’était lui-même cassé le poignet en glissant ! Si c’est lui qui le dit… Si bien que les six mois requis par le procureur pour les deux délits se sont transformés en six mois pour un seul chef d’inculpation : quand on vous dit que c’est de la justice au forfait !

Pendant toute l’audience, ce qui fut manifeste fut la germanophobie qui entoura l’ensemble des procès de personnes de nationalité allemande. Les traductions furent bâclées, voire inexactes, si bien qu’à aucun moment elles ne comprirent vraiment ce qui se déroulait et ce qui se disait. C’était pire que de l’abattage, c’était de la haine ! On sortit même pour un garçon le témoignage d’une assistante sociale qui avait certifié que celui-ci lui aurait avoué avoir jeté des pierres. Ce qu’il nia évidemment. Mais on n’avait ici que faire de la « recherche de la vérité » ou de la déontologie très douteuse de cette assistante sociale…

Condamnation des jeunes de quartier

Il fallut faire un exemple. Et cela tomba sur lui. Il aurait prêté son briquet à un mineur qui avait jeté de l’arrière de son scooter un pétard sur un gendarme en train de filmer les manifestantEs. L’année de prison ferme correspondait au forfait des six mois pour les « anti-OTAN » plus six mois quand on vient d’un quartier populaire. C’est cela, la justice coloniale ! Il n’y a en effet rien de nouveau à voir : les habitantEs des quartiers populaires sont plus lourdement condamnéEs que « les autres ». D’autant que lors des manifestations contre l’OTAN les habitantEs des quartiers périphériques ont sympathiquement participé à de nombreuses initiatives. Mais ces quartiers, surtout celui du Neuhof qui bordait les alentours du village « autogéré », ont connu dans les semaines qui ont suivi les événements une véritable répression. Des dizaines de personnes se sont retrouvées ainsi devant les tribunaux pour conduite sans permis, refus d’obtempérer, conduite sans casque… La plupart de ces personnes avaient participé aux manifestations, notamment quand celles-ci étaient dans leur quartier. La présence policière massive qui a suivi le sommet de l’OTAN et la recherche de quelques personnes « bien connues » ont permis à la répression de se faire en catimini, loin des projecteurs qui étaient sur les « vrais » manifestants.

Bilan « partiel » de la Legal Team

La mise en place d’une équipe organisant le soutien juridique semble inévitable lors de telles manifestations, car la répression est la seule réponse que donne le pouvoir quand on le conteste. Et l’analyse de notre période porte à croire que cela va l’être de plus en plus pour l’ensemble des mouvements sociaux. Certes, il faudra discuter de l’opportunité politique de tels rassemblements, qui débouchent sur une telle dépense d’énergie pour des finalités politiques assez floues. Mais, plus que de pouvoir répondre à la répression, l’existence d’une « Legal Team » permet de répandre dans les luttes un doux air de solidarité qui rompt avec l’individualisme, y compris celui que l’on peut sentir parfois dans nos luttes. Rendre le possible collectivement, être solidaires de toutes les personnes, quels que soient les moyens d’action qu’ils et elles ont choisis, rompre avec l’idéologie du jugement sont des moteurs palpables de la solidarité – qui va bien plus loin que sa seule évocation dans les manifestations ou sur les tracts bien ronflants.
Mais il n’y a pas de modèle type pour organiser l’entraide face à la justice. Ce qui a été essayé à Strasbourg est la continuation de ce qui l’a précédé, comme ce qui précédera tentera de ne pas refaire ce qui n’a pas fonctionné, mais pourra reproduire ce qui semble avoir marché.
Ainsi la diffusion massive et visible d’un pense-bête juridique et d’un guide, outre leur contenu, a permis à chacune et chacun de savoir que face à la répression la solidarité s’était structurée antérieurement. Mais, stratégiquement, comme le droit en France n’autorise pas les interpellés à demander directement un avocat de la Legal Team (soit on donne le nom d’un avocat, soit on choisit celui qui est commis d’office), ce qui fut mis en place fut de « négocier » avec la bâtonnière que dans les avocats de garde figurent les avocats de la Legal Team. Il n’y avait ainsi pas que des avocats de la Legal Team dans les avocats commis d’office. Au final, ce fut 50/50 entre celles et ceux qui purent bénéficier pendant leur garde à vue d’un avocat avec lequel ils et elles pouvaient être un peu plus confiants et confiantes. Pourtant, le jeudi soir, après la grande rafle de la manifestation dans les bois du Neuhof, la police débordée par les demandes des interpellés a bien appelé la Legal Team pour lui demander… d’envoyer des avocats.

La justice républicaine nous bassine que « nul n’est censé ignorer la loi ». Et on s’aperçoit alors que si on aide des gens à se défendre (ce qui n’est pas très fortement subversif !) les foudres de la pensée d’Etat s’abattent sur vous. Ainsi, le dimanche soir, le reportage du journal de France 2 présenta la Legal Team comme une base arrière des insurgés ; et il présenta de même comme condamnable le fait de soutenir tous les manifestantEs, quels que soient leurs modes d’action – donc le fait de ne pas participer à des lynchages qui ne sont pas uniquement médiatiques. C’est dans ce sens que quelques (rares) courriers sont arrivés dans la boîte mail de la Legal Team.
Pourtant, la tâche est importante entre des militantEs qui peuvent se méfier d’un avocat qu’ils et elles ne connaissent pas et des avocatEs qui ne connaissent pas toujours la réalité des militantEs. Fonctionner ensemble, d’un point de vue local, c’est aussi construire, dans les deux sens, des pratiques de solidarité actives. Mais, pour les personnes qui se « farcissent » la tâche, le piège est aussi présent. Pendant qu’on s’occupe de lutter contre la répression, on ne s’occupe plus du reste, de tout ce qui nous fait chier dans ce monde et qu’on cherche à changer. Pendant que nous luttons contre la répression, nous voilà bien occupés ! Une nouvelle forme de répression, en quelque sorte…
A l’heure d’aujourd’hui, la Legal Team antirépression Strasbourg a surtout besoin de soutien financier pour faire face essentiellement au paiement des avocatEs. Vous trouverez pour tout acte de solidarité les moyens de participer et toutes les informations sur http://www.antirepression.org
Un concert de soutien est organisé à Strasbourg le 19 juin à la salle Molodoï. Le 21 juin, pour la Fête de la musique, une manifestation musicale essaiera de se rendre devant la prison pour jouer pour les prisonnièrEs. Le 22 juin, les trois Tourangeaux repasseront en procès. Courant août, les procès en appel devraient avoir lieu à la cour d’appel de Colmar, et sûrement aussi les premières fins de peine (avec les remises de peine habituelles). Deux personnes sont encore en instruction dans le cadre de l’incendie de la douane, ce qui fait qu’au moins sept personnes sont emprisonnées suite aux manifestations contre le sommet de l’OTAN.
Mais la répression semble ne pas s’arrêter là : des personnes de la ville ont été convoquées au commissariat pour « violences et incendies en périphérie du contre-sommet ».
Le combat continue !

OCL Strasbourg
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Re: ARRESTATIONS A STRASBOURG !

Messagepar NOSOTROS » Vendredi 19 Juin 2009 1:06

misère du spectacle (vaut pour tout le monde ...)
Capitalismo delenda est
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Re: ARRESTATIONS A STRASBOURG !

Messagepar goldfax » Vendredi 19 Juin 2009 9:39

Si la FA et l'OCL pouvaient régler leurs comptes par leurs canards interposés, ça éviterait de polluer le forum...
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Re: ARRESTATIONS A STRASBOURG !

Messagepar Nico37 » Samedi 20 Juin 2009 20:31

Procès lundi 22 à 8h30

Prochain procès des tourangeaux (mercredi 20 mai 2009 par Roland)


Le prochain procès "des tourangeaux" aura lieu lundi 22 juin prochain au Tribunal de Grande Instance de Strasbourg. Accusés d’avoir acheté du white spirit, une serpillère et des lunettes de plongé dans un hypermarché de Strasbourg pendant le contre-sommet de l’OTAN, dénoncé par les vigiles du magasin, les trois personnes avaient été arrêtés et incarcérés pendant un mois à la prison de l’Elsau après avoir refusé leur comparution immédiate. Libérés le 5 mai après qu’une des nullités plaidées ait été accepté par les juges, le parquet avait modifié "l’erreur" afin de faire recomparaître les trois personnes. C’est donc une troisième fois qu’ils vont comparaître devant le TGI, l’acharnement est manifeste. La procureur avait requis 12 mois de prison fermes.


La Legal Team de Strasbourg, soutenue par une partie des organisations du contre-sommet de l’Otan, présente un regard sur la répression avant, pendant et après le contre-sommet de l’Otan. Cette présentation a été faite sur la base des divers témoignages recueillis par la Legal Team (vidéos, photos, papiers).

http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/33/ ... g-otan.pdf


http://91.121.198.19/spip/spip.php?article130

La Légal Team de Strasbourg a organisé cet après midi, 21 juin, jour de la "fête de la musique" une manifestation musicale en distribuant un tract : OTAN 2009 : Bouc émissaires et justice de classe".

Après avoir déambulé au rythme d'une Batucada improvisée dans la ville, la manifestation s’est rendu dans les alentours de la prison de l’Elsau où sont incarcérés entre autre, les 7 personnes inculpés lors des manifestations contre le sommet de l’OTAN. La manifestation a joué de la musique et a scandé différents slogans.

A l’heure des promenades, la manifestation est même arrivée à trouver un endroit très en hauteur afin d’être vu et de pouvoir échanger avec les prisonniers dans les cours. "Solidarité avec tous les prisonniers", "A bas toutes les prisons", entre autre, suivaient les rythmes improvisés de la Batucada. Cela a été suivi ensuite à l’intérieur de la prison par un "concert de percussion improvisé par les prisonniers" qui était entendu jusqu’au dehors.

Cette année, à la prison de Strasbourg, dedans et dans les alentours, la "fête de la musique" a pris un sens très revendicatif.

OTAN 2009 : Bouc émissaires et justice de classe

Avec la « justice » des boucs emissaires du contre-sommet de l’OTAN, voici encore la « justice » de classe qui met les bouchées doubles pour faire des exemples et ainsi museler toute révolte contre l’injustice sociale, contre les stratégies militaro-éconmiques de nos gouvernements.

Avec une justice de bouc émissaire :

Dans son processus de création de l’ennemi intérieur, à savoir toute personne manifestant son désaccord avec le pouvoir étatique, le gouvernement a besoin d’excuser les violences policières commises à Strasbourg en avril 2009 et de prouver sa thèse du manifestant-terroriste : Thèse soutenue par la "justice" française, fidèle complice du pouvoir, qui, dans une démonstration zélée, s’est acharnée et s’acharne encore sur le cas de manifestants en les jugeant sur des intentions présumées et non des faits. Cette « justice » ne donne plus raison au droit et à la présomption d’innocence mais à l’acharnement du pouvoir d’État : Elle applique chaque jour, de nouvelles lois toujours plus répressives et condamne pour du "a peut-être pensé à commettre" ou "refuse de vivre dans la norme imposée"...

Répression et justice de classe :

Encore aujourd’hui, le climat de tension qui a suivi les manifestations d’avril n’est pas retombé, les arrestations et les procès continuent. Le procureur, même s’il se dit lassé des procès « anti-otan », ne s’interdit pas de demander des peines disproportionnées sans se forcer à faire son réquisitoire. L’affaire lui semble expédiée, parce que désormais la contestation n’est plus autorisée, elle est assimilée à de la délinquance... Justice de classe qui montre toute son ampleur en doublant les peines contre les personnes des quartiers populaires impliqués dans le contre sommet : Belle occasion pour le pouvoir d’avertir que la "banlieue" n’a pas intérêt à comprendre et à participer à la contestation politique.

La justice charge, pour l’exemple, des boucs émissaires.

Les hordes de flics sont partis, les caméras de vidéo-surveillance restent... tout comme le traumatisme lié au dispositif ultra-sécuritaire qu’a dû subir cette ville. Cette démonstration condensée de contrôle à outrance n’a fait que rendre plus visible ce que nous vivons déjà au quotidien : la capacité d’oppression et de répression du pouvoir d’Etat au service de l’ordre économique.

Parce que la solidarité est notre plus belle arme, ne nous laissons pas intimider ! Ripostons face à cette stratégie de répression contre tout manifestantE et de criminalisation de la révolte sociale. SOLIDARITE pour et avec toutes et tous !

RENDEZ-VOUS LE 21 JUIN À 15H PLACE GUTTEMBERG POUR FAIRE DU BRUIT (MUSICAL) CONTRE CETTE RÉPRESSION : BATUCADA IMPROVISÉE POUR ANIMER ET POLITISER LA FÊTE DE LA MUSIQUE ! AMENEZ VOS PERCUS, VOS SPATULES EN BOIS, VOS VIEILLES CASSEROLES ET VOS BOÎTES DE CONSERVES !
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Re: ARRESTATIONS A STRASBOURG !

Messagepar Nico37 » Lundi 22 Juin 2009 16:41

Quatre mois de prison avec sursis pour les anti-OTAN qui avaient échappé au procès début mai

Trois Tourangeaux de 19, 21 et 26 ans ont été condamnés ce matin à quatre mois d'emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Strasbourg pour détention de substance ou produit incendiaire. Ils avaient comparu une première fois début mai, après plusieurs semaines de détention, mais le tribunal les avait remis en liberté et avait refusé de les juger au motif qu'il était irrégulièrement saisi par le procureur.
Les trois jeunes, étudiants ou demandeurs d'emploi, ont été reconnus coupables de détention sans motif légitime de substance ou produit incendiaire.

Au soir du 3 avril, la veille de la grande manifestation anti-Otan du Port du Rhin, qui s'était soldée par d'importants dégâts, notamment l'incendie d'un hôtel, ils avaient été interpellés sur le parking de l'hypermarché Auchan d'Illkirch-Graffenstaden, sur dénonciation des vigiles. Les trois jeunes gens venaient d'acheter deux bouteilles d'alcool à brûler, deux bouteilles de pétrole désaromatisé, cinq paires de lunettes de protection, une paire de gants de chantier et une serpillière. Des produits destinés, d'après les services du procureur, à la confection de cocktails Molotov en vue de la contre-manifestation du lendemain.

Lors de l'audience de début mai, les trois prévenus avaient farouchement nié toute volonté d'en découdre avec les forces de l'ordre.

Lors du premier procès, la substitut du procureur avait réclamé une peine de 10 à 12 mois de prison ferme avec maintien en détention. Ce matin, elle a réclamé quatre à cinq mois de prison avec sursis contre les trois prévenus.

En mai, le tribunal avait prononcé la nullité de la citation des trois jeunes, considérant avoir été irrégulièrement saisi en l'absence de référence aux articles visant l'infraction et la réprimant. Les trois Tourangeaux avaient été remis en liberté, mais le président du tribunal les avait avertis qu'ils pourraient être recités et jugés pour de bon. C'est ce qui s'est passé par la suite.
http://www.dna.fr/une/2496296.html


Article 322-11-1
Créé par Loi n°2007-297 du 5 mars 2007 - art. 45 JORF 7 mars 2007


La détention ou le transport de substances ou produits incendiaires ou explosifs ainsi que d'éléments ou substances destinés à entrer dans la composition de produits ou engins incendiaires ou explosifs en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, des infractions définies à l'article 322-6 ou d'atteintes aux personnes est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 d'amende.

Les peines sont portées à dix ans d'emprisonnement et à 500 000 d'amende lorsque ces faits sont commis en bande organisée.

Hors les cas prévus aux deux premiers alinéas, est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 Euros d'amende la détention ou le transport sans motif légitime :

1° De substances ou produits explosifs permettant de commettre les infractions définies à l'article 322-6, lorsque ces substances ou produits ne sont pas soumis, pour la détention ou le transport, à un régime particulier ;

2° De substances ou produits incendiaires permettant de commettre les infractions définies à l'article 322-6 ainsi que d'éléments ou substances destinés à entrer dans la composition de produits ou engins incendiaires ou explosifs, lorsque leur détention ou leur transport ont été interdit par arrêté préfectoral en raison de l'urgence ou du risque de trouble à l'ordre public.

Cite: Code pénal - art. 322-6 (M)


Article 322-6
Modifié par Loi n°2004-204 du 9 mars 2004 - art. 32 JORF 10 mars 2004

La destruction, la dégradation ou la détérioration d'un bien appartenant à autrui par l'effet d'une substance explosive, d'un incendie ou de tout autre moyen de nature à créer un danger pour les personnes est punie de dix ans d'emprisonnement et de 150000 euros d'amende.

Lorsqu'il s'agit de l'incendie de bois, forêts, landes, maquis, plantations ou reboisements d'autrui intervenu dans des conditions de nature à exposer les personnes à un dommage corporel ou à créer un dommage irréversible à l'environnement, les peines sont portées à quinze ans de réclusion criminelle et à 150 000 Euros d'amende.


Article 412-5
Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002

Est puni de vingt ans de détention criminelle et de 300000 euros d'amende le fait de participer à un mouvement insurrectionnel :

1° En s'emparant d'armes, de munitions, de substances explosives ou dangereuses ou de matériels de toute espèce soit à l'aide de violences ou de menaces, soit par le pillage, soit en désarmant la force publique ;

2° En procurant aux insurgés des armes, des munitions ou des substances explosives ou dangereuses.
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Re: ARRESTATIONS A STRASBOURG !

Messagepar Nico37 » Jeudi 30 Juil 2009 21:32

Manifestation anti-Otan: relaxe en appel pour un étudiant allemand

La cour d'appel de Colmar a relaxé mercredi un Allemand de 23 ans, condamné en première instance à six mois de prison ferme après avoir été interpellé en possession d'une barre métallique en avril dernier à Strasbourg lors d'une manifestation anti-Otan.

Dans son arrêt, la Cour d'appel a notamment estimé que la «barre» en question «ne constitue pas une arme par destination» au sens du code pénal puisqu'elle n'a «pas été utilisée pour menacer, blesser ou dégrader».

Détenu depuis plus de trois mois, Jan T., un étudiant paysagiste à Dresde (est de l'Allemagne) qui avait un casier judiciaire vierge, a été remis en liberté. Le délibéré a été accueilli par les cris de joie de la trentaine de sympathisants venus le soutenir, une manifestation vite réprimée par le président Jérôme Bensussan qui leur a ordonné de se taire.

Un peu plus tôt, l'avocat général avait pourtant requis la confirmation de la peine prononcée le 6 avril par le tribunal correctionnel de Strasbourg à l'encontre du prévenu, condamné à six mois de prison ferme et trois ans d'interdiction de territoire français pour «port prohibé d'arme» et «participation avec arme à un attroupement».

Le jeune homme avait été interpellé le 2 avril vers 18H00, à la veille de l'ouverture du sommet de l'Alliance atlantique, non loin du campement autogéré des anti-Otan où il venait de s'installer. La journée avait été émaillée de violentes échauffourées entre militants anti-Otan et forces de l'ordre et quelque 300 personnes avaient été interpellées.

Unique élément à charge, le témoignage d'un policier affirmant que le jeune Allemand faisait alors partie d'un «attroupement» d'une vingtaine de personnes et qu'il était en possession d'une «barre de fer», une «arme par destination» de 6e catégorie selon l'accusation.

Le policier affirmait également que le jeune Allemand portait un T-shirt noir sur lequel était inscrit: «Anarchist Black Block Resist Rebel Revolt».

A la barre, Jan, T-shirt rouge et barbe en collier, a reconnu avoir eu en main un tube métallique d'une quarantaine de centimètres ramassé par terre «après avoir quitté» l'attroupement et qu'il comptait l'utiliser comme simple «piquet de tente».

Assurant n'avoir voulu commettre ni violences ni dégradations, il a également nié avoir revêtu le T-shirt décrit par le policier, affirmant qu'il se trouvait «dans (sa) veste».

Pour la défense, Mes Joachim Lederle et Christine Mengus ont plaidé la relaxe, brossant le portrait d'un jeune «issu d'une famille de militants», injustement «diabolisé» et victime d'un premier jugement digne d'une «justice expéditive» rendue «dans le feu des événements».

Deux autres militants allemands, condamnés en première instance à six mois de prison, doivent comparaître en appel à Colmar les 5 et 19 août prochain.
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Re: ARRESTATIONS A STRASBOURG !

Messagepar lucien » Dimanche 23 Aoû 2009 11:28

Nico37 a écrit:
Deux autres militants allemands, condamnés en première instance à six mois de prison, doivent comparaître en appel à Colmar les 5 et 19 août prochain.
Remise en liberté provisoire pour le premier, avec comparution reportée au 19 octobre.
6 mois de prison ferme pour le second.
Le monde ne se compose pas d'anges révolutionnaires, de travailleurs généreux d'une part, de diables réactionnaires et de capitalistes cupides de l'autre.
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Re: ARRESTATIONS A STRASBOURG !

Messagepar Nico37 » Mardi 25 Aoû 2009 22:25

Ce 19 août 2009, un jeune allemand est passé devant la cour d'appel de Colmar. Il était venu manifester dans le cadre du contre- sommet de l'Otan en avril à Strasbourg. Le motif de son inculpation : rébellion et attroupement avec utilisation de jet de pierre. Lors de ce contre-sommet, la police n'ayant pas atteint l'objectif qui lui était fixé, celui de casser le mouvement social, le pouvoir a décidé de prendre des personnes au hasard pour mieux intimider les futurs manifestants. Dans un climat de lynchage, le juge a fait lui-même le réquisitoire contre le jeune homme. L'État ne pouvait pas perdre la face et il lui fallait absolument un coupable qui accepterait le verdict du tribunal sans broncher. Pour nous tout était joué d'avance et les deux témoins venus disculper le jeune homme n'auraient rien pu y changer. Il fallait une tête, après les fiascos des derniers procès qui ont vu la libération d'un prisonnier et la relaxe d'un autre. Ce verdict n'est pas un échec, car les camarades connaissaient les risques de faire appel devant les tribunaux. Pour nous, ce n'est pas la justice, mais la solidarité autour des inculpés et des familles, qui a permis de faire sortir la plupart des enfermés de l'Otan. Sans l'appui des militants, des amis, des anonymes et des collectifs de soutien rien n'aurait été possible. La Legal Team ne fait que fédérer des gens qui ne veulent plus subir, mais agir contre ce monde. L'aide aux prisonniers et aux familles ne s'arrêtera qu'avec la libération de tous les prisonniers du contre-sommet.
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Re: ARRESTATIONS A STRASBOURG !

Messagepar Nico37 » Mercredi 21 Oct 2009 22:33

Communiqué de presse de la Legal Team de Strasbourg :

Ce n’est pas parce que la Cour d’appel de Colmar a infirmé le jugement rendu en première instance (4 mois de prison et 3 ans d’interdiction de territoire) qu’elle a pour autant disculpé F., le jeune étudiant Berlinois, lors de ce deuxième procès. Il est donc reconnu « coupable de violences volontaires », la peine prononcée se « limitant » à 2 mois de prison avec sursis sans interdiction de territoire.
Ayant déjà passé 4 mois en prison, (le temps maximal imparti pour une demande d’examen en appel), F. a été indûment incarcéré.

Les grands moyens :

Cet été, la Cour d’Appel de Colmar avait décidé d’entendre le policier ayant rendu le rapport d’interpellation. Ce sont finalement les trois fonctionnaires de police en patrouille ce jour là, qui sont venus témoigner. Ils ont maintenu leurs déclarations et reconnu F. comme l’auteur de jets de pierres, mais n’ont pu toutefois apporter de réelles précisions quant au rôle de ce dernier, ni de preuves concrètes appuyant le rapport d’interpellation.

Le jeudi 2 avril 2009, les trois policiers patrouillaient lorsqu’un appel radio leur annonce que des petits groupes s’échappent de la forêt du Neuhof. En effet, cet après-midi-là, les forces de police viennent d’arrêter plus d’une centaine de personnes dans les conditions d’une véritable chasse à l’homme.

Essayant de fuir cette gigantesque rafle organisée, après avoir déjà essuyé les gaz lacrymogènes et évité les coups de tonfa, F., le manifestant, cherche à regagner le « village ». Ne sachant trop où aller, il hésite sur le chemin à suivre et va être le seul à se faire arrêter.

Incohérences chez la police :

L’avocate de la défense va faire tout son possible pour apporter un contrepoids aux déclarations des policiers. Ceux-ci admettent :
- qu’ils n’ont pas été pris à parti, ni impressionnés par ce petit groupe.
- qu’il n’y a eu ni contact physique ni injures.
- qu’il n’y a eu aucune violence lors de l’interpellation.
- qu’il n’y a pas eu d’incapacité de travail et qu’aucun certificat médical n’a été produit à la suite de ces supposés jets de projectiles distants d’une quinzaine de mètres. La voiture de police n’a pas subi de dégradation. Les policiers ne donnent par ailleurs aucune réelle description des projectiles.

Ne pas perdre la face : ménager la chèvre et le chou :

Une relaxe aurait donné la possibilité à F. de demander des dommages et intérêts. F. doit donc rester coupable. Dernier petit poisson pris dans l’immense nasse policière de ce jeudi 2 avril, il continue à payer le prix fort d’une justice qui cherche à justifier coûte que coûte le déploiement des forces de police pour ce contre-sommet de l’Otan en général et le déplacement des trois fonctionnaires de police pour ce procès en appel en particulier.


Et maintenant ?

Pour F., au delà d’une crainte réelle a être pris lors d’une future manifestation, il dit rester mobilisé et ne pas avoir perdu sa détermination quant au fait de dénoncer les mécanismes d’oppression sécuritaires qui se mettent en place et leurs compléments médiatico-judiciaires.

F. nous fait part de ses interrogations et impressions :

-Pourquoi 4 mois en prison à attendre son jugement en appel ?
- Pas de possibilité de demande de dommages et intérêts alors qu’il a passé plus de temps en prison que la condamnation ne l’exige ?
- Pourquoi cette condamnation n’est-elle pas motivée par une explication ?

F. réfléchit à un pourvoi en cassation.
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Re: ARRESTATIONS A STRASBOURG !

Messagepar Nico37 » Mardi 17 Nov 2009 19:34

Trois ans ferme pour les incendiaires du bâtiment des douanes

Un Allemand de 21 ans et un Russe de 18 ans ont été condamnés ce matin par le tribunal correctionnel de Strasbourg à quatre ans d'emprisonnement dont un avec sursis.
Les deux jeunes gens ont reconnu avoir incendié le bâtiment de l'administration des douanes situé au Port-du-Rhin, au pied du pont de l'Europe, le 4 avril dernier, en marge du sommet de l'OTAN. Originaires de Rostock, ils étaient venus à Strasbourg pour participer à la manifestation des anti-OTAN et exprimer leur opposition à la guerre. Se décrivant comme des «pacifistes», les deux prévenus ont nié toute appartenance au mouvement Black Block ou à un quelconque parti politique.

A l'issue de l'audience, ils ont été reconduits à la maison d'arrêt de Strasbourg, où ils sont détenus depuis la commission des faits.


Trois ans de prison ferme pour deux anti-Otan à Strasbourg Par Reuters, publié le 16/112009 à 13:37

STRASBOURG - Un Allemand et un Russe poursuivis pour avoir mis le feu à un bâtiment des douanes en marge d'une manifestation contre le sommet de l'Otan à Strasbourg, le 4 avril dernier, ont été condamnés lundi à quatre ans de prison dont un avec sursis.

Lors des manifestations anti-Otan à Strasbourg. Un Allemand et un Russe poursuivis pour avoir mis le feu à un bâtiment des douanes en marge d'une manifestation contre le sommet de l'Otan à Strasbourg, le 4 avril dernier, ont été condamnés lundi à quatre ans de prison dont un avec sursis. (Reuters/Vincent Kessler)
Venus de Rostock, au nord-est de l'Allemagne, les deux manifestants, respectivement âgés de 23 et 18 ans, "se sont retrouvés, au niveau du Pont de l'Europe, dans une excitation extraordinaire, dans un tourbillon, et c'est là que tout a basculé", a expliqué l'un de leurs avocats, Me Emmanuel Hoen.
Qualifiant le jugement de "relativement équilibré", eu égard aux 10 ans de prison encourus et aux quatre ans ferme requis par le parquet, il a salué "la qualité du travail du juge d'instruction" qui a pu démontrer, selon lui, que ses clients n'appartenaient à aucun groupe violent.
Plusieurs centaines de jeunes gens avaient dévasté les abords du Pont de l'Europe durant près d'une heure et demie, sans être inquiétés, pendant que le gros des manifestants anti-Otan se rassemblait sur un champ de foire adjacent.
Les casseurs avaient incendié l'ancien poste de douane franco-allemand, un hôtel Ibis, une pharmacie ainsi qu'un bâtiment administratif des douanes encore en activité, le seul qui n'ait pas brûlé entièrement.
C'est pour ce dernier délit qu'étaient poursuivis l'Allemand et le Russe qui devront encore comparaître devant le tribunal au printemps prochain pour une audience en intérêts civils.
Il s'agit de la plus lourde sanction prononcée par la justice pour les incidents qui ont émaillé le sommet de l'Otan à Strasbourg. Moins d'une quinzaine de personnes ont été jugées depuis lors, le plus souvent pour des faits mineurs.
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