rapport BENISTI sur la prévention de la délinquance

Les luttes en France...

rapport BENISTI sur la prévention de la délinquance

Messagepar lucien » Dimanche 13 Fév 2005 12:45

Une discussion peut peut-être s'engager sur le rapport BENISTI sur la prévention de la délinquance...

Voici le lien pour consulter le rapport : rapport Benisti

Et puis les dernières informations sur le sujet :

La lecture du texte ci-dessous est intéressante car elle semble indiquer que Mr Benisti n'est pas trés content de la pub que le CNU lui a fait et à qui il rend d'une certaine manière un hommage appuyé.
La défense qu'il y présente n'en est que plus pitoyable, notamment sur la stigmatisation des familles parlant leur ''patois'' on va finir par croire qu'il ne l'a pas écrit.
Pourtant il l'a bien écrit: seuls les parents, et en particulier la mère, ont un contact avec leurs enfants.Si ces derniers sont d'origine étrangère elles devront s'obliger à parler le Français dans leur foyer pour habituer les enfants à n'avoir que cette langue pour s'exprimer.

Pour la prise en charge des jeunes enfants qu'il préconise, Mr.Benisti oublie tout simplement qu'il propose de l'inscrire dans un plan de prévention de la délinquance sous la houlette du maire en lien avec la police via un référent unique.Quand il écrit prévention il pense surveillance,contrôle,encadrement.
Cela fait toute la différence avec une véritable politique de prévention pour les enfants présentant des troubles du comportement, s'attaquant aux causes du mal-être social , s'appuyant sur des services que la politique soutenue par Mr Benisti contribue à démolir tout les jours ( voir la grande misère de la santé scolaire, de la pédo-psychiatrie, des services sociaux scolaires des surveillants etc etc...) et le recul généralisé des droits (travail, logement, santé).
De toute façon,sous la plume de Mr Benisti,il y a un point commun entre son pré-rapport et l'article ci-dessous: les fautes d'orthographe!!!!



Jacques Alain Bénisti réagit aux attaquent parues dans la presse et sur Internet à propos du pré rapport sur la prévention de la délinquance
de la Commission prévention du GESI qu’il préside


Le pré rapport sur la prévention de la délinquance, remis le 16 novembre dernier à la demande du Ministre de l’intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales, a entraîné la mobilisation de plusieurs syndicats et mouvements associatifs agissant dans la mouvance libertaire et anarchiste dans la presse et sur Internet ainsi que par quelques manifestations sans grand succès. On n’en attendait pas moins de la part de ce ceux qui n’ont aucun intérêt à voir un gouvernement de droite s’atteler à régler au problème de la délinquance en France.


La précédente majorité, qui a fait la preuve de son inertie et de son laxisme dans sa politique sécuritaire, ne pouvait que réagir négativement aux propositions que le groupe parlementaire a formulé qui, bien que fermes pour certaines, seront sans nul doute beaucoup plus efficaces que les quatre derniers plans de préventions, tous avortés et classés sans suite.

Pour ce collectif national unitaire - qui réunit la CGT, FSU, SUD, le syndicat de la magistrature, la coordination des étudiants du travail social, le collectif des formateurs en travail social, la ligue des droits de l’homme, etc - il est préférable de laisser la situation telle qu’elle est aujourd’hui. Les préconisations du pré rapport osent faire, en effet, état d’une prise en charge, dès l’école maternelle, du jeune enfant qui présente des difficultés d’adaptation, de compréhension ou de comportement en collectivité. Que ces propositions soient contraires aux idéaux socialistes, qui préconisent plus le laisser aller ou la liberté pour chacun de se comporter comme bon lui semble, n’est pas étonnant.

Pour eux, le seul fait de s’occuper d’un jeune en difficulté, c’est le cataloguer aussitôt « délinquant dangereux » alors que le pré rapport suggère, bien au contraire, d’accorder une attention particulière et attentive à ces enfants grâce à la création d’une équipe médico-pédagogique qui l’entoura et décidera ou non de mettre en place un accompagnement spécifique.

Loin de vouloir stigmatiser ou caricaturer certaines catégories sociales, il s’agit bien, par ces propositions, d’aider l’enfant et sa famille à régler ses problèmes comportementaux dès les premiers signes de difficultés. Il s’agit aussi, par là, d’éviter à l’enfant de s’engager dans une courbe ascensionnelle qui peut, c’est vrai, conduire à terme dans la délinquance. Si, toutefois, les problèmes perdurent, la nomination d’un référent, pour toute la durée jugée nécessaire par l’équipe médico-pédagogique, est préconisée pour qu’un suivi rapproché et individualisé de l’intéressé soit opéré.

Les détracteurs du pré rapport font également des raccourcis rapides, assimilant le jeune en difficulté à un malade, sous prétexte qu’un médecin scolaire ou un pédopsychiatre lui apporte son aide par sa compétence professionnelle. Ils stigmatisent ainsi un peu plus l’intervention du groupe médico-pédagogique qui a vocation première d’assister le jeune et de régler rapidement et dans les meilleures conditions ses difficultés.

Quant aux amalgames honteux de ce collectif de détracteurs, sur la soi-disant stigmatisation des familles étrangères dans le rapport, c’est véritablement scandaleux. Le fait d’aider un jeune qui tend à se marginaliser parce qu’il a du mal à appréhender la langue française n’a rien de choquant. Inciter les parents à parler français lorsqu’ils sont en présence de leur enfant qui a des difficultés afin de l’aider à maîtriser la langue française n’a rien de scandaleux, bien au contraire. Essayer de faire croire que l’échec scolaire mène à la criminalisation est purement mensonger et totalement inventé.

Le pré rapport a simplement mis en avant le fait que l’échec scolaire est un des principaux facteurs de déviance qui, à terme, peut mener à la délinquance. C’est pourquoi il doit être pris en compte à sa juste valeur par un accompagnement et une aide personnalisée de l’élève en difficulté.

L’internat, contrairement à ce que dit ce collectif de détracteurs, doit être préconisé seulement lorsque toutes les autres solutions à la disposition de l’éducation nationale ont été épuisées et n’ont apportées aucunes améliorations. Toutes les expérimentations menées en internat ont, d’ailleurs, eu des résultats probants sur les jeunes pour les aider à revenir dans le droit chemin. Diaboliser cette forme d’éducation reste aux yeux de tous les professionnels une aberration.

S’il est vrai que le pré rapport suggère des mesures plus fermes (structures spécialisées ou centres fermés) lorsque les faits et délits du mineur ont atteint un niveau tel qu’il constitue une nuisance réelle - d’abord pour lui mais également pour l’ensemble de la communauté scolaire - il s’agit bien, par ces mesures, d’agir dans l’intérêt du jeune et de lui permettre de se réorienter en lui donnant les moyens de se réinsérer dans la société par l’enseignement des valeurs sociales fondamentales, de civisme et de respect d’autrui, et l’apprentissage d’un métier conforme à ses aptitudes.

Les parlementaires membres de cette commission ont pensé que ces mesures étaient préférables à l’incarcération et pouvaient donner une autre chance à ces jeunes qui, pour beaucoup, ont un potentiel non négligeable.

En tout état de cause, pour ce collectif de détracteurs, il est préférable de laisser ces jeunes dans l’indifférence, plonger dans une désocialisation irrémédiable et vers un avenir sans issue, qui créé de surcroît un climat de peur et une spirale infernale que nous connaissons bien dans certains quartiers dits sensibles.

Par contre, nos opposants ne disent pas un mot sur les conséquences de cette délinquance notamment pour leurs victimes. La détérioration des biens et des personnes, dans des milieux sociaux déjà défavorisés, ne suscite aucun intérêt de la part de ce collectif. Les atteintes à la dignité féminine, les nuisances nocturnes qui troublent la quiétude de quartiers entiers, les multiples vols ou incendies de véhicules, les violences en milieu scolaire, comme dernièrement à Aulnay sous Bois, n’ont jamais interpellé ce collectif. Il me semble qu’il est de notre devoir d’élu, d’entendre l’appel au secours de ces jeunes, qui installés désormais dans un système irrévocable de délinquance n’ont plu d’alternative que d’y rester. Ils regrettent tous qu’au moment ou ils ont dérapés, souvent très jeunes, on ne leur ait pas tendu la main.

Il semble que ce qui dérange le plus, soit qu’un gouvernement veuille enfin prendre ces problèmes à bras le corps et trouver des solutions à un problème grave de société. Les donneurs de leçon sur ces sujets sociaux, qui n’ont rien fait quand ils étaient au pouvoir, refusent toutes propositions constructives qui puissent apporter un changement positif. Tout porte à croire qu’ils craignent que ces réformes n’apportent des changements bénéfiques qui pourraient vider totalement de leur substance leur fonds de commerce et leurs idéaux militants.

Heureusement, les français ne sont pas dupes et se rendent maintenant compte de cet état de fait. Je souhaite, à cet égard, que certains journalistes qui ont complaisamment relayés le mouvement d’humeur de ce collectif, sans ouvrir de débat contradictoire avec les auteurs du rapport, s’en tiennent à une vision objective et pluraliste des faits.
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Messagepar Léa » Jeudi 24 Fév 2005 23:18

...DE LA CHASSE À L’ENFANT

Extraits de « Sur la prévention de la délinquance », rapport préliminaire de la commission « prévention » du Groupe d’Études parlementaire sur la sécurité intérieure, présidée par Jacques-Alain Bénisti, député du Val-de-Marne. Rapport remis à Dominique de Villepin, ministre de l’Intérieur.
(CQFD a scrupuleusement respecté l’orthographe et la syntaxe parlementaires)

Culture du secret
« L’expérience et les statistiques d’augmentation constante de la délinquance chez les mineurs, montre qu’en achetant la paix sociale nos prédécesseurs n’ont pas réglé les problèmes au fond. [...] Nous devons sortir de l’aspect simplement social et caritatif de la prévention. [...] La politique de prévention doit remplir un objectif d’efficacité qui passe par le renforcement des échanges d’information entre les différents acteurs qui entourent les jeunes : les parents, le corps enseignant, les éducateurs, les élus locaux, la police... [...] Il faut redéfinir la notion de secret professionnel et créer une culture du secret partagé. [...]Si les actions de prévention veulent être efficaces, elles doivent impérativement commencer dès les prémices de déviances, c’est à dire dès le plus jeune âge. »

Entre 1 et 3 ans
« Seuls les parents, et en particulier la mère, ont un contact avec leurs enfants. Si ces derniers sont d’origine étrangère elles devront s’obliger à parler le Français dans leur foyer pour habituer les enfants à n’avoir que cette langue pour s’exprimer. Actions : les réunions organisées par les associations de mères de familles étrangères financées par le F.A.S. peuvent inciter ces dernières dans cette direction. Si c’est dans l’intérêt de l’enfant, les mères joueront le jeu et s’y engageront. Mais si elles sentent dans certains cas des réticences de la part des pères, qui exigent souvent le parler patois du pays à la maison, elles seront dissuadées de le faire. Il faut alors engager des actions en direction du père pour l’inciter dans cette direction. »

Entre 4 et 6 ans
« Ces années se passent traditionnellement à la maternelle et c’est là que les premières difficultés peuvent apparaître. Difficultés dues à la langue, si la mère de famille n’a pas suivie les recommandations de la phase 1. Actions : l’enseignant devra alors en parler aux parents pour qu’au domicile, la seule langue parlée soit le français. Si cela persiste, l’institutrice devra alors passer le relais à un orthophoniste pour que l’enfant récupère immédiatement les moyens d’expression et de langage indispensables à son évolution scolaire et sociale. »

Entre 10 et 12 ans
« Même procédure qu’auparavant mais l’enfant devra être placé dans une structure spécialisée d’éducation renforcée si le comportement persiste avec remise à niveau scolaire et cours d’éducation civique intense. [...] Par ailleurs, dans les cas ou les familles ne peuvent plus faire face à la violence et à l’échec scolaire irrémédiable de son enfant, il faut pouvoir offrir des alternatives à la scolarisation traditionnelle. Ainsi, l’internat doit être revalorisé car il sort l’enfant de son milieu et peut être un moyen de lui redonner une nouvelle chance. »

Au-delà de 16 ans
« Des centres de délinquances adaptés aux plus de 16 ans devront être mis en place avec des éducateurs professionnels. Une partie de ces centres devront inclure des espaces de désintoxication et de postcure pour les jeunes toxicomanes. [...] Il faut revoir la formation des enseignants en IUFM en la complétant par des enseignements à la pédopsychiatrie, aux médias, aux drogues... [...] Il faut revenir aux valeurs fondamentales qui fondent la vie en société : ses droits et ses devoirs, et redonner des valeurs de bien et de mal, de sanctions, dès le plus jeune âge. »

Publié dans CQFD n°20, février 2005.
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Messagepar lucien » Vendredi 25 Fév 2005 23:57

Bon ben c'est un beau programme tout ça : la prévention* dès le plus jeune âge... Ce rapport est tout simplement hallucinant ! On se rapproche toujours un peu plus du meilleur des mondes... :shock:

* "prévention" est de surcroît un bien grand mot...
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Messagepar Léa » Samedi 05 Mar 2005 3:54

lucien a écrit:Bon ben c'est un beau programme tout ça : la prévention* dès le plus jeune âge... Ce rapport est tout simplement hallucinant ! On se rapproche toujours un peu plus du meilleur des mondes... :shock:

* "prévention" est de surcroît un bien grand mot...

Bon, désolé de refaire remonter ce sujet en première ligne, mais voilà, tout d'abord ceci...
RAPPORT BÉNISTI SUR LA PRÉVENTION DE LA DÉLINQUANCE

ALERTEZ LES BÉBÉS ! !



Courbe évolutive d’un jeune qui au fur et à mesure des années s’écarte du « droit chemin » pour s’enfoncer dans la délinquance, voilà le titre de la seule illustration du rapport Bénisti sur la prévention de la délinquance, remis au ministre de l’Intérieur en octobre 2004. Selon le graphique, les « comportements déviants » commencent dès la maternelle. On pourrait en rire, mais ce rapport truffé de fautes d’orthographe est bien dans l’air du temps : un air vicié qui pue l’enfermement et la connerie. La BNP fait 24% de profit de plus en sabrant ses clients à coups de frais de gestion exorbitants, mais c’est le gamin chahuteur qui est antisocial. D’après ce rapport signé par des députés UMP, UDF et PS, la racine du mal se situe surtout dans les foyers pauvres où on parle une langue étrangère (le « patois » du pays d’origine, comme dit le génial rédacteur). À partir de là, la courbe ascendante de la « déviance » s’envole jusqu’au grand banditisme. C’est-à-dire qu’au lieu de devenir PDG de Total ou maire de Nice, ces sales gosses dealent des drogues illégales ou braquent des banques honnêtes. « On constate des actes de violence insensés commis par des jeunes qui ne se rendent pas compte de la portée de leurs actes et qui n’ont aucune conscience d’autrui. La déshumanisation de la violence et le non-respect est intolérable et doit être combattu avec la plus ferme sanctions. » [sic] On comprend pourquoi Villepin n’était pas chaud pour envoyer des troupes en Irak : il a besoin de toutes ses forces pour intervenir sur la moindre guerre des boutons à la sortie d’un collège.

Christian Estrosi, député des Alpes-Maritimes et président du Groupe d’études sur la sécurité intérieure est un des signataires de ce pensum. Il y a quelques jours, coincé dans une salle d’attente de Roissy, M. le député perd patience et, d’un geste un peu brusque, brise une porte vitrée. Selon le rapport Bénisti, on pourrait classer ça dans la rubrique des « actes de malveillance » à réprimer avec la plus grande fermeté. La maman d’Estrosi lui parlait-elle en patois ? Quant à Christophe Masse, député socialo de Marseille qui a aussi signé le pamphlet parlementaire, il s’en excuse : « J’ai pas assisté à toutes les réunions »... On rigole, mais à la fin ça se corse. En annexe, la SARL PJC Conseil dresse un portrait glaçant de la société idéale. « Prévention de la malveillance et réduction du sentiment d’insécurité par l’urbanisme et la conception des bâtiments. PJC Conseil (partenaire de la Société AXILYA - Groupe AREVA) propose à ses clients des prestations de conseil dont le centre de gravité est basé sur la maîtrise des risques ». Comment ? Par « l’adaptation de la méthodologie définie pour le nucléaire [...] au domaine civil ». Nos sous-traitants de la nucléocratie française prescrivent une ville méticuleusement planifiée, où le délinquant potentiel - dis, Estrosi, pourquoi tu tousses ? - se sentira partout observé. « Une conception claire et dépouillée portant conjointement sur l’extérieur et l’intérieur du bâtiment peut aider à la surveillance des lieux surtout lorsqu’elle est associée à un bon éclairage naturel et artificiel. » Il faut que le public se sente « propriétaire des espaces publics », afin de « défendre [son] territoire contre les délinquants, qu’ils viennent de l’intérieur ou de l’extérieur », en usant des « avantages liés à la proximité de lieux où la présence humaine est permanente - commissariats de Police, casernes de pompiers - ou à l’existence de périmètres de sécurité bien entretenus entourés de murs et de clôtures élevées », à travers « le maximum de surveillance possible de propriété à propriété », et bien sûr en fonction des « exigences du marché ». Bien que « les problèmes liés à la sécurité [puissent] être influencés par les éléments naturels, tels que fleuves, rivières et terrain accidenté, le temps, la saison, ou des facteurs saisonniers » et « la proximité des lieux de rassemblement public par exemple : terrain de football et d’autres sports, des débits de boisson ou terrains de jeux ». Elle est pas belle la vie atomisée ? En grandissant dans un tel décor paranoïaque, qui aura encore peur d’aller en taule ? Contre la construction d’une prison pour mineurs à Lavaur, dans le Tarn, un tract citait le journal L’Envolée : « Construire des prisons pour enrayer la délinquance, c’est un peu comme construire des cimetières pour stopper une épidémie. »

Publié dans CQFD n°20, février 2005.
Mis à jour le :15 février 2005.

Il va bien falloir que le gouverneur justifie sa politique d'incarsération des mineurs en milieu clos... :cry:
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"La délinquance est le fait des immigrés"

Messagepar lucien » Dimanche 27 Mar 2005 11:02

Trouvé sur http://www.afrik.com/

"La délinquance est le fait des immigrés"
Le député-maire français J-A Bénisti s’explique sur son pré-rapport controversé
mardi 15 mars 2005
Image

La commission Bénisti a remis son pré-rapport en novembre dernier au ministre de l’Intérieur. Le rapport définitif est à venir sous peu, synthèse de propositions de lois sensées mettre un terme à la délinquance par la suppression du bilinguisme avant 12 ans, le placement en structures spécialisées, parallèles, des sanctions, etc. « Les jeunes immigrés n’ont qu’a bien se tenir », semble annoncer cet inquiétant rapport...


Par Koceila Bouhanik

Le bilinguisme est le lit de la délinquance chez les populations immigrées. Voilà en teneur la saisissante équation théorisée par Jacques-Alain Bénisti, député UMP [1] du Val de Marne et maire de Villiers-sur-Marne. Le député-maire français est également président d’une Commission parlementaire [2] chargée d’enquêter sur les moyens à mettre en œuvre pour prévenir la délinquance et qui a à cet effet présenté un pré-rapport très controversé, dans lequel elle affirme que le bilinguisme des populations immigrées est à l’origine de leur délinquance. Afrik ne pouvait que réagir à la parution du pré-rapport, mais la démarche ne suffisait pas. Pour mieux comprendre, nous sommes allés à la rencontre du principal intéressé. C’est un député affable et cordial qui nous a reçu dans son cabinet de l’Assemblée nationale, mercredi 9 mars. Affable, certes, mais toujours aussi convaincu du bien-fondé de son pré-rapport. Près de deux heures d’entretien pour une conclusion toujours aussi dérangeante au final.

Afrik.com : Avant tout, précisons que le pré-rapport remis au ministre de l’Intérieur en novembre dernier est une simple mouture. A quand la version finale ?
Jacques-Alain Bénisti : Pour très bientôt. Le rapport définitif paraîtra certainement en octobre ou novembre.

Afrik.com : Votre pré-rapport a été très décrié dans la presse et sur Internet. On vous reproche notamment de stigmatiser les populations étrangères et d’origine étrangère. Quelle est votre position concernant ces accusations ?
J-A. Bénisti : Soyons clairs. La délinquance est majoritairement le fait des immigrés. Selon l’Observatoire national de la délinquance, il y a une augmentation impressionnante des délits commis par les jeunes issus de l’immigration. Je n’invente rien, les chiffres sont là. Sachant cela, deux solutions s’offrent à nous : soit on n’en parle pas, soit on règle le problème.

Afrik.com : A quoi est dû cet état de fait selon vous ?
J-A Bénisti : En fait, la politique française de l’immigration a échoué. Toutes les solutions n’ont pas été données aux immigrés et, aujourd’hui, on en paye le prix. C’est dans cette optique que la proposition de loi intervient.

Afrik.com : Supprimer le bilinguisme pour supprimer la délinquance... ?
J-A Bénisti : Il ne s’agit en aucun cas de supprimer le bilinguisme. Mais le schéma est le suivant : sur une semaine complète, soit 168 h, un jeune d’origine étrangère entendra parler 28 h de français à l’école et 140 h du dialecte de son pays à la maison. Forcément, il va finir par connaître des difficultés scolaires et au bout du compte, décrocher, se replier sur lui-même. Ce qui entraînera encore une augmentation de son retard. Plus grave encore, non seulement ce jeune en difficulté fait des bêtises, mais il nuit aux autres élèves, les faisant même régresser. Mais à force de fustiger le cancre, de l’isoler, son besoin d’exister va trouver son épanouissement dans la délinquance. On peut d’ailleurs le constater par l’augmentation de la délinquance mineure depuis 1996. En ce qui concerne la langue, le jeune ne doit toutefois pas perdre de vue ses origines et son dialecte maternel, comme l’arabe par exemple ou le “ gambara ” (regardant sa collaboratrice), comment dit-on déjà ? Cependant, et j’insiste sur ce point, son apprentissage ne doit se faire qu’à partir de 12 ans, lorsque l’on est sûr que le jeune maîtrise parfaitement notre langue, le français.

Afrik.com : Vous voulez certainement parler du bambara, Monsieur Bénisti. Toutes les études convergent pourtant vers la même conclusion : la langue, comme élément de l’identité, reste fondamentale dans la construction d’un individu. Alors plus encore qu’une question de langue, la délinquance ne tiendrait-elle pas à d’autres facteurs plus notables, comme les difficultés économiques ou la démission des parents ?
J-A. Bénisti : Il y a, bien entendu, divers facteurs qui interviennent dans le parcours d’un délinquant et ceux-ci en font partie. La principale raison reste néanmoins la difficulté d’apprendre la langue, à laquelle s’ajoutent des problèmes d’éducation, notamment chez les Maghrébins et les Africains. En fait, les problèmes se cumulent et les difficultés se manifestent de manière concrète. Par exemple, bon nombre de jeunes ne peuvent passer le permis de conduire à cause de la barrière linguistique et ont donc plus de mal à trouver un travail.

Afrik.com : Dans ce cas, concrètement, quelles sont les solutions que vous proposez d’apporter ?
J-A. Bénisti : Il ne s’agit pas de jeter la pierre aux écoles, mais dans toutes les Z.E.P (Zones d’enseignement prioritaires, ndlr), on envoie des jeunes enseignants qui finissent par saturer de trop de problèmes. Dans ce pré-rapport, nous proposons la création d’une structure au sein de l’école, qui offrirait un programme d’alphabétisation et d’accompagnement des élèves difficiles par un personnel professionnel et adapté : pédopsychiatres, psychiatres, médecins scolaires, professeurs, etc. L’acteur principal de cette structure, avec le jeune en difficulté, serait le référent, qui pourrait être un enseignant à la retraite, chargé de surveiller et de superviser un petit groupe d’élèves difficiles. Ce programme pourrait éventuellement concerner les jeunes dyslexiques, les jeunes en situation familiale difficile ou en échec scolaire, mais resterait essentiellement basé sur les jeunes immigrés car, comme je vous l’ai dit, la délinquance est causée par ces mêmes jeunes. Le maire doit être au cœur du dispositif car il connaît sa population et les problématiques qui la concernent. Il interviendrait en cas de danger de mort, d’inceste, de pédophilie, etc. Les travailleurs sociaux devraient en conséquence partager leur secret avec lui : c’est la notion de secret partagé. A partir de cela, le maire pourrait décider d’un placement par exemple.

Afrik.com : N’est-ce pas là le rôle d’un juge pour enfants ?
J-A. Bénisti : Non, pas spécifiquement. Bien souvent, les travailleurs sociaux hésitent à solliciter un juge. Le maire, qui connaît bien ses administrés, constitue un excellent intermédiaire et déciderait immédiatement de la marche à suivre, dans les cas graves uniquement. Car les familles africaines ne reconnaissant qu’une autorité : “ Le chef de la tribu ”, en l’occurrence, le maire, qu’ils écoutent. Ce système éviterait bien des procédures longues et fastidieuses.

Afrik.com : Vous revenez également beaucoup sur le rôle de l’enseignement professionnel et de l’internat dans votre rapport...
J-A. Bénisti : Les internats sont des structures idéales pour rectifier le tir, et non des lieux de stockage des jeunes en difficulté, comme me l’a reprochée une mauvaise presse. En ne revenant que le week-end dans un environnement peu propice à son épanouissement, le jeune ne peut pas tomber dans la délinquance. Quant à l’enseignement professionnel, il rentre en ligne de compte uniquement quand toutes les autres solutions ont échoué. Dès la sortie de l’école primaire, au lieu de suivre le cycle normal, le jeune de 12 ans entrerait dans une Faculté des métiers, qui sont l’équivalent du C.A.P (Certificat d’aptitude professionnelle, ndlr). En trois ans, il apprendrait à lire, écrire et compter correctement. Pas d’encombrement inutile avec l’histoire, la philosophie, l’anglais ou autre, car ces matières ne lui plaisent pas. Doué de ses mains, il pourrait apprendre le travail du bois, du fer, l’informatique, l’électronique, l’électricité, etc. Tous ces métiers manuels dont nous avons besoin, en somme. La première année, il apprendrait les fondamentaux, pour savoir au moins faire une lettre d’embauche correcte. A 14 ans, il commencerait l’apprentissage de tous les métiers que propose la Faculté. Puis à 15 ans, il pourrait choisir sa voie définitive et faire des stages en entreprise. Enfin, à 16 ans, il entrerait dans la vie active ou continuerait d’aller à l’école. Il faut également souligner l’importance du sport, car le sport peut sauver. Prenons le cas des sports collectifs. Ceux-ci inculquent un esprit d’équipe, une logique de règle. Ils permettent de cadrer les jeunes. Les arts martiaux participent aussi à cet état d’esprit et enseignent une maîtrise et une philosophie de vie. Ils permettent également de récupérer le jeune.

Afrik.com : Quand vous dites “ cadrer ” le jeune et le “ récupérer ”, sous-entendez-vous un contexte de délinquance ?
J-A. Bénisti : Oui. Et à ce titre, il existe une graduation de la délinquance. Pour la replacer dans l’idée du bilinguisme, il y d’abord la consommation de drogues douces, le “ shit ”, pour se valoriser. En effet, le jeune qui a des problèmes d’élocution consomme du shit car il lui permet de mieux s’exprimer. Ensuite vient l’escalade et le jeune se met aux drogues dures.

Afrik.com : Dans le pré-rapport, la courbe (cf page 7 du pré-rapport) occupe une place centrale puisque c’est autour d’elle que s’articulent les explications qui suivent. Quelles en sont les sources ? Quelles études ont été menées sur le sujet, sur quelle longueur de temps et sur quelles populations ?
J-A Bénisti : Ce sont les faits de police qui ont permis d’établir les statistiques de la courbe qui reposent sur toutes les catégories de délinquance par degrés, selon les âges. Les pointillés qui relient la courbe déviante d’un délinquant au parcours normal d’un jeune sont les succès enregistrés de rattrapage des jeunes. Plus les faits de délinquance sont graves, plus il est difficile de les récupérer.

Afrik.com : Vous êtes également maire de Villiers-sur-Marne. Quelles sont les actions que vous menez pour pallier les problèmes d’intégration ?
J-A. Bénisti : Intégration signifie la fin de la délinquance et la fin de la délinquance signifie la fin du racisme. Récemment, le poste de police s’est fait attaqué au cocktail Molotov par une bande de jeunes Africains accompagnés de quelques Maghrébins. Imaginez ce que peuvent alors penser les personnes qui regardent ce triste spectacle par leur fenêtre. En tant que maire de Villiers-sur-Marne, j’ai créé des cours d’alphabétisation, pour les femmes maliennes notamment, et, déjà, il y a des tentatives d’instaurer le français à la maison. Toutefois, les maris maliens sont assez réticents et préfèrent apprendre le “ bamboula ” (lapsus de J-A. Bénisti qui voulait dire bambara, ndlr) à leurs enfants. Les femmes doivent donc trouver des solutions cachées pour continuer à parler français et parler français à leurs enfants. Lors du naufrage de l’Erika, j’ai envoyé des jeunes de la ville nettoyer les plages en échange d’un travail, si tout se passait bien. Hormis un seul que j’ai mis à l’écart à cause d’un petit vol, chacun a respecté sa part du contrat. J’ai donc tenu parole et placé les autres dans les équipes de la mairie. Certains constituent les équipes de « détaguage » (enlever les graffitis, ndlr), d’autres sont dans la sécurité, et d’autres encore ont réalisé leur projet d’ouvrir une boucherie hallal. Je les prends comme des modèles de réussite pour les autres. Quant aux réunions de citoyens et des communautés de la ville, elles nous confirment une chose indiscutable. Par exemple, les Béninois de Villiers sont tout à fait conscients de l’importance d’apprendre impérativement le français aux enfants et plébiscitent largement notre démarche. Ceci est aussi valable pour les Congolais et les Ivoiriens, qui sont par ailleurs très attachés à la France. Il est vrai que le français est déjà incorporé dans l’éducation des parents donc le transmettre aux enfants n’est pas un problème.

Afrik.com : Ce modèle ne peut-il pas s’adapter aux autres communautés, comme celle des Asiatiques par exemple ?
J-A Bénisti : Non, pas vraiment. Chaque origine a sa spécificité. La France doit s’adapter. Par exemple pour la communauté Tamoul, la donne change : l’individu doit s’épanouir dans le travail, à l’identique de toutes les communautés asiatiques. Ils parlent français avec l’enfant, mais lui enseignent également le tamoul, de même que l’arabe pour comprendre le Coran. Et c’est par un travail acharné que l’enfant acquiert toutes ces langues. Quand les autres jouent, lui ne s’amuse pas, il travaille et ne s’arrête que pour manger. Bien souvent d’ailleurs, les Tamouls ou les asiatiques sont premiers de la classe, tout en maîtrisant plusieurs langues. Ce qui n’est pas le cas des Maghrébins ou d’autres.

Afrik.com : Et les parents dans tout ça ?
J-A Bénisti : Beaucoup d’enfants égale beaucoup d’allocations. Je propose dans le rapport de sanctionner pécuniairement les parents dans l’intérêt de l’enfant car les pères de famille sont sensibles à cet argument. Il faut travailler avec les parents et tenir compte des réalités de chaque famille. Fréquemment, la mère est seule car le père est parti au pays ou avec une autre femme. Il y a un manque évident d’autorité. On doit donc aider la mère, qui ne serait jamais sanctionnée financièrement, bien sûr. En fait, il faut faire prendre leurs responsabilités aux mères par une politique de peur et par une politique de pression financière vis-à-vis du père. Cette “ Epée de Damoclès ” est la seule efficace pour inciter les pères à écouter.

Afrik.com : Sur combien de temps ces mesures seraient-elles appliquées ?
J-A. Bénisti : Ces mesures seraient à mettre en place sur un long terme. Au final, le problème de la délinquance serait certainement réglé définitivement en 20 ans. Certes, cela est long, mais il faut penser aux générations futures. Quant au budget que les mesures représentent, il revient moitié moins cher que ce que coûte aujourd’hui la délinquance.


Afrik.com : Projet ambitieux. Enfin, évoquons les annexes, qui occupent une place non négligeable dans le pré-rapport. Quel est leur lien avec le bilinguisme ?
J-A Bénisti : Les annexes concernent les propositions d’une entreprise de sécurité de sites nucléaires pour la protection des espaces et des personnes dans les cités sensibles et n’ont strictement rien à voir avec le rapport. Elles ont simplement été incluses dedans et envoyées au ministre, qui ne les a d’ailleurs pas retenues.

Lire aussi :
- Bilinguisme et délinquance : le rapport Bénisti
- Consulter le pré-rapport Bénisti

[1] Union de la Majorité Présidentielle, parti de droite au pouvoir

[2] 17 membres, dont 14 de UMP, deux du Parti Socialiste (PS) et un de l’Union pour la Démocratie Française (UDF)

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Messagepar Léa » Lundi 25 Avr 2005 17:25

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Messagepar lucien » Lundi 25 Avr 2005 18:15

Léa a écrit:Sans commentaire....
http://sptimes.com/2005/04/22/video/office.shtml
:shock:
Et surtout flics ou profs : personne ne se pose de question ; normal d'interpeller une gamine agitée, normal de lui foutre des menottes [l'exemple est américain mais ça se fait aussi en france]...
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Messagepar Léa » Lundi 11 Juil 2005 16:51

Nous sommes tous des délinquants tarbais

bonjour,
on nous bassine avec ce jeune de 14 ans qui serait un super délinquant. Sarko dit qu'à lui tout seul, il a commis 10% des délits de l'agglomération. Et Trémèges, le maire de tarbes, lui emboite le pas sur la voie sécuritaire: pour ces 2 là, c'est l'illustration qu'il faut plus réprimer et emprisonner.
Mais ces gens ne s'embarassent pas de détails dans leur démonstration: il y a eu sur Tarbes en 2004, 10104 délits; ce jeune, dont on n'oublie pas de nous dire au passage que c'est un gitan, a officiellement commis 102 délits l'an passé. Il faut donc que Sarko et consorts revoient l'arithmétique. Car pour moi, 100, ça représente 1% de 10 000. Comme quoi, on peut etre ministre et maire d'une grande ville en étant nul en maths. Y a de l'espoir pour les exclus.
Mais en plus de servir leur propagande, ça donne du galon à ce jeune: il risque de passer de petit délinquant à caid. Ca annule complètement le travail que pouvaient faire les services sociaux. Et puis, si à 14 ans, on est déjà grillé, vous voyez ce qu'il vous reste à faire quand vous volez une orange; finir en tole ou devenir caid.
Qui dit que, sous peu, ils ne vont pas s'en prendre à tous ceux qui pensent de travers, car ils feraient le jeu du terrorisme...
bonnes vacances quand meme.
François, de Tarbes

Source : Résistons Ensemble
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Messagepar lucien » Lundi 11 Juil 2005 19:19

Les magistrats (oui bon je sais : la justice... !!) ont vivement réagi aux propos de sarko, dont la source serait en plus un article du figaro : la totale !! :lol:
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Messagepar Léa » Mercredi 20 Juil 2005 2:42

Tolérance zéro sans limite d'âge en Californie

Une fillette de 11 ans est inculpée «d'attaque avec arme mortelle» pour avoir jeté une pierre à son voisin de 9 ans qui lui lançait de l'eau.

En voyant débouler trois voitures de police et un hélicoptère, un quartier défavorisé de Fresno, dans la vallée agricole de Californie, a cru à une opération antigang. Au lieu de cela, la police est repartie avec une fillette hispanique joufflue, âgée de 11 ans. Menottée, visiblement apeurée, elle était arrêtée pour avoir lancé une pierre sur un voisin de 9 ans qui l'attaquait à coups de bombe à eau. Aujourd'hui, près de trois mois après l'incident, la jeune Maribel Cuevas se retrouve inculpée d'«attaque avec une arme mortelle» : un crime sérieux qui conduit à un jugement au pénal. L'affaire est en passe de devenir le symbole des excès de la «tolérance zéro» des autorités américaines.

Front coupé. Selon le récit de sa famille, Maribel ne faisait que se défendre face aux jeux agressifs d'un groupe de voisins. Le 29 avril, elle joue sur le trottoir avec sa soeur quand des garçons en vélo se moquent d'elle et la frappe avec des bombes à eau. Maribel lance une pierre dans leur direction. Elijah Vang, un camarade d'école asiatique de 9 ans, a le front coupé. Une tante appelle les urgences. Maribel se rend chez les parents d'Elijah, à deux rues de là, pour déplorer l'accident. Jusqu'à l'arrivée fracassante de la police. «Les officiers de police l'ont jetée par terre et l'ont maintenue au sol avec un genou dans le dos», a raconté en espagnol la mère de la fillette, Guadalupe, sur la chaîne locale KFSN. «J'avais tellement peur, je ne savais pas ce qu'ils allaient me faire», se souvient Maribel. Elle reste cinq jours au centre de détention pour mineurs sans explications, n'ayant droit qu'à une seule visite de ses parents. A sa sortie, la fillette passe trente jours avec un bracelet électronique de surveillance à la cheville : idéal pour finir l'année scolaire.

«Hystérique». La police de Fresno ne voit pas où est le problème. Elle a arrêté «le principal suspect», qui a enfreint la loi et doit être puni. Le chef Jerry Dyer a montré la pierre aux caméras : saillante et plus large que sa main. Elle a causé une entaille de 10 centimètres. La police affirme que, lors de l'interrogatoire, Maribel, «repentante» et «hystérique», a avoué qu'elle savait que la pierre pouvait faire saigner quelqu'un. Les policiers auraient-ils réagi à outrance à cause du quartier, avec des barreaux aux fenêtres et une barrière linguistique ? Selon la mère de Maribel, ils ne pouvaient communiquer avec sa fille qui parle mal anglais. «Un officier répétait "je m'en fous, je m'en fous" et a dit à mon neveu qu'il ne parlait pas "le même genre d'anglais" que nous.» La police aurait ensuite déclaré aux médias locaux que la fillette avait 13 ans et sa victime seulement 6, et avait été détenue une journée au lieu de cinq.

«La police et le procureur veulent criminaliser un comportement enfantin», s'indigne Richard Beshwate, l'avocat de Maribel, retenu grâce à la paroisse des Cuevas. Le front garni de plusieurs points de suture, Elijah a reconnu avoir provoqué la dispute. Son père n'a pas déposé plainte. Malgré tout, selon l'avocat, le procureur n'est pas près d'accepter un compromis. Maribel est attendue au palais de justice de Fresno début août pour son procès.
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Messagepar goldfax » Mercredi 17 Aoû 2005 7:56

Je n'ai pas eu le temps de lire tout le poste, mais j'ai un truc qui peut vous intéresser. C'est la revue du laboratoire de linguistique à l'université de Rouen. En haut à droite de la page d'accueil, vous trouverez un lien avec les réactions des linguistes sur ce rapport.
Hélas, les textes ne sortent pas du cadre de l'institution, donc, les conclusions ne sont pas ce que l'on pouvait en attendre... :(

http://www.univ-rouen.fr/dyalang/glottopol/

Bonne lecture !
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Messagepar goldfax » Mercredi 17 Aoû 2005 8:33

Léa a écrit:
Tolérance zéro sans limite d'âge en Californie

Une fillette de 11 ans est inculpée «d'attaque avec arme mortelle» pour avoir jeté une pierre à son voisin de 9 ans qui lui lançait de l'eau.

En voyant débouler trois voitures de police et un hélicoptère, un quartier défavorisé de Fresno, dans la vallée agricole de Californie, a cru à une opération antigang. Au lieu de cela, la police est repartie avec une fillette hispanique joufflue, âgée de 11 ans. Menottée, visiblement apeurée, elle était arrêtée pour avoir lancé une pierre sur un voisin de 9 ans qui l'attaquait à coups de bombe à eau. Aujourd'hui, près de trois mois après l'incident, la jeune Maribel Cuevas se retrouve inculpée d'«attaque avec une arme mortelle» : un crime sérieux qui conduit à un jugement au pénal. L'affaire est en passe de devenir le symbole des excès de la «tolérance zéro» des autorités américaines.

Front coupé. Selon le récit de sa famille, Maribel ne faisait que se défendre face aux jeux agressifs d'un groupe de voisins. Le 29 avril, elle joue sur le trottoir avec sa soeur quand des garçons en vélo se moquent d'elle et la frappe avec des bombes à eau. Maribel lance une pierre dans leur direction. Elijah Vang, un camarade d'école asiatique de 9 ans, a le front coupé. Une tante appelle les urgences. Maribel se rend chez les parents d'Elijah, à deux rues de là, pour déplorer l'accident. Jusqu'à l'arrivée fracassante de la police. «Les officiers de police l'ont jetée par terre et l'ont maintenue au sol avec un genou dans le dos», a raconté en espagnol la mère de la fillette, Guadalupe, sur la chaîne locale KFSN. «J'avais tellement peur, je ne savais pas ce qu'ils allaient me faire», se souvient Maribel. Elle reste cinq jours au centre de détention pour mineurs sans explications, n'ayant droit qu'à une seule visite de ses parents. A sa sortie, la fillette passe trente jours avec un bracelet électronique de surveillance à la cheville : idéal pour finir l'année scolaire.

«Hystérique». La police de Fresno ne voit pas où est le problème. Elle a arrêté «le principal suspect», qui a enfreint la loi et doit être puni. Le chef Jerry Dyer a montré la pierre aux caméras : saillante et plus large que sa main. Elle a causé une entaille de 10 centimètres. La police affirme que, lors de l'interrogatoire, Maribel, «repentante» et «hystérique», a avoué qu'elle savait que la pierre pouvait faire saigner quelqu'un. Les policiers auraient-ils réagi à outrance à cause du quartier, avec des barreaux aux fenêtres et une barrière linguistique ? Selon la mère de Maribel, ils ne pouvaient communiquer avec sa fille qui parle mal anglais. «Un officier répétait "je m'en fous, je m'en fous" et a dit à mon neveu qu'il ne parlait pas "le même genre d'anglais" que nous.» La police aurait ensuite déclaré aux médias locaux que la fillette avait 13 ans et sa victime seulement 6, et avait été détenue une journée au lieu de cinq.

«La police et le procureur veulent criminaliser un comportement enfantin», s'indigne Richard Beshwate, l'avocat de Maribel, retenu grâce à la paroisse des Cuevas. Le front garni de plusieurs points de suture, Elijah a reconnu avoir provoqué la dispute. Son père n'a pas déposé plainte. Malgré tout, selon l'avocat, le procureur n'est pas près d'accepter un compromis. Maribel est attendue au palais de justice de Fresno début août pour son procès.



Celle-là, c'est la meilleure !...
Je viens de lire tous les textes de ce sujet... J'hallucine ! :shock:
A-t-on des nouvelles de cette fillette ? :?:
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Messagepar Léa » Mercredi 17 Aoû 2005 10:16

Et t'as visualisé la petite vidéo ?
Léa a écrit:Sans commentaire....
http://sptimes.com/2005/04/22/video/office.shtml


Le procès de la petite était en début Août, l'info est passé médiatiquement pour annoncer le procès et hop, nada pas de suivit de l'affaire à ma connaissance, je n'ai donc aucune idée de la peine qui a été infligé (quoiqu'il me semble que la peine a déjà été infligé au moment de l'arrestation et de la caution).
:arrow: http://sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/c/a/2005/08/02/BAG2EE1BNU1.DTL
La petite avait été arrété et remis en liberté conditionnelle (avec une caution) et un bracelet électronique à la cheville jusqu'à la date du procès.
Bon faut dire que la ville de Fresno en California (dream/nightmare) est sujet à de nombreuses "expérimentations" juridico-sociales...
Au fait, voilà le site du sheriff du county de Fresno... C'est tout une tradition :twisted:
:arrow: http://www.fresnosheriff.org/
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Messagepar goldfax » Mercredi 17 Aoû 2005 11:18

Léa a écrit:Et t'as visualisé la petite vidéo ?
Léa a écrit:Sans commentaire....
http://sptimes.com/2005/04/22/video/office.shtml


Le procès de la petite était en début Août, l'info est passé médiatiquement pour annoncer le procès et hop, nada pas de suivit de l'affaire à ma connaissance, je n'ai donc aucune idée de la peine qui a été infligé (quoiqu'il me semble que la peine a déjà été infligé au moment de l'arrestation et de la caution).
:arrow: http://sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/c/a/2005/08/02/BAG2EE1BNU1.DTL
La petite avait été arrété et remis en liberté conditionnelle (avec une caution) et un bracelet électronique à la cheville jusqu'à la date du procès.
Bon faut dire que la ville de Fresno en California (dream/nightmare) est sujet à de nombreuses "expérimentations" juridico-sociales...
Au fait, voilà le site du sheriff du county de Fresno... C'est tout une tradition :twisted:
:arrow: http://www.fresnosheriff.org/


Non, je n'ai pas regardé la vidéo, le texte en dit assez long...
Vu tout ce qui se passe, je me pose parfois cette question: pourquoi les gens ne réagissent pas quand l'état et ses milices les violentent ? :?:
Il y a tellement de motifs pour conduire à une guerre civile et, souvent rien ne se passe... :?:
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