Violence et lâcheté ordinaire dans une imprimerie de Maleshe

Les luttes en France...

Violence et lâcheté ordinaire dans une imprimerie de Maleshe

Messagepar Nico37 » Dimanche 29 Oct 2006 20:37

Violence et lâcheté ordinaire dans une imprimerie de Malesherbes

L'histoire de Jean François que vous allez lire est tristement banale et
explore la violence quotidienne du monde du travail. Patronat et police
laminent l'individu au service du maintien de la stratification et de
l'ordre social.

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Depuis plus de deux ans Thierry importune quotidiennement Jean-François
par des sollicitations homosexuelles et homophobes (aucune contradiction
dans la bêtise ambiante) au vu et au su d'une hiérarchie qui ferme les
yeux. JF n'y a jamais donné suite jusqu'à être agressé physiquement sur
son lieu de travail.
A la fin de son service : Jean François est victime d'un guet-apens sur
le parking de l'entreprise. Thierry dans son véhicule attendait JF,
l'empêche de partir et le frappe. Il a faut l'arrivée d'un collègue pour
interrompre l'avalanche des coups. Elément aggravant et connu de
l'agresseur JF a le statut de travailleur handicapé. C'est déjà dans
cette entreprise que JF a été victime d'un accident du travail (bris du
bassin) induisant un handicap reconnu à 9%.


La gendarmerie
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Quatre heures après l'agression, de retour à son domicile, Jean François
s'inquiète des douleurs ressenties et de possible séquelles et
conséquences. Il décide alors de porter plainte à la gendarmerie. JF
tombe des nues en apprenant que son agresseur l'a devancé et a déjà
déposé une main courante inversant la situation.
Ils conseillent à JF de faire établir un certificat médical pour pouvoir
recevoir sa plainte.
Le lendemain matin, muni du certificat médical (Le certificat médical
est sans ambiguïté :
relevé d'ecchymoses, de contusions et d'hématomes prescrivant une
radiographie de bassin : 9 jours d'arrêt de travail), JF se présente à
la gendarmerie. Refus d'enregistrer la plainte car la mention ITT ne
figure pas en toute lettre ! cinquante kilomètres aller-retour plus
loin, retour à la gendarmerie avec un certificat en bonne et due forme.
La plainte va être enregistrée ? Non ! Ils renvoient JF car ils viennent
d'être mobilisé sur une grosse affaire ( JF = petite affaire !). On prie
JF de rester en contact avec la gendarmerie qui fera une enquête...
quand elle aura le temps. JF relance a plusieurs reprises le commandant
de la brigade par téléphone. Une première fois, trois jours après : le
gendarme : propos dilatoire, rien de précis, l'enquête se poursuit :
espère !
JF repasse à la gendarmerie encore une fois, de nombreux coups de fils
plus tard : le commandant donnera une conclusion à cette affaire
vendredi 20 octobre. Promesse tenue : heureux et enjoué, le commandant
explique qu'il a rencontré l'agresseur qui lui a promis de se tenir sage
: affaire résolue, satisfaction du devoir accompli ! Le gendarme
percevant la déception de JF s'étonne d'une telle ingratitude et se
déclare très déçu de cette attitude. JF lui rappelle son désir de porter
plainte, qu'il ne peut se satisfaire d'une main courante et de son désir
de voir cette affaire portée devant un magistrat. JF dégaine alors
l'article 15.3 du code de procédure pénale et le met face à ses
responsabilités. Le commandant stoppe net ses digressions et après un
silence lui donne enfin rendez-vous mercredi 25 septembre pour déposer
plainte. 26 jours après les faits.
Dépôt de plainte : trois gendarmes menacent de mettre JF en garde à vue
! Vouloir simplement que les termes de la plainte soient conformes avec
les faits peut valoir des ennuis. Quand une « gendarmette » veut écrire
« bizarre » pour « homosexuel »... au secours père Ubu !

La police judiciaire est tenue de recevoir les plaintes déposées par les
victimes d'infractions à la loi pénale et de les transmettre, le cas
échéant, au service ou à l'unité de police judiciaire territorialement
compétent. Article 15-3 du Code de procédure pénale.


Sur le lieu de travail
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Quelques jours après l'agression, Jean François informe un représentant
syndical présent sur le site de production et lui demande conseil.
Celui-ci promet de rencontrer la hiérarchie de l'entreprise le soir
même. Le lendemain, il renvoie JF dos à dos avec son agresseur, malgré
le certificat médical, malgré les 9 jours d'ITT. La victime est
responsable des coups qu'elle a pris... Faisant partie d'une entreprise
sous traitante, il ne peut sans doute avoir la prétention d'être défendu
au même titre que les employés réguliers de la boîte ? Il reste à voir
si les représentants syndicaux de l'entreprise de JF seront plus
efficients. Cependant, la démarche n'est pas facilité par l'éclatement
géographique des activités de cette entreprise (1500 salariés tout de
même) qui rend difficile le lien avec les élus.
Rappelons qu'il n'y a qu'un seul code du travail.

Depuis son agression, victime de séquelles, JF qui ne fermait jamais sa
porte à clé s'enferme. Sous stress permanent, il a des troubles du
sommeil et de l'alimentation.
Jean François est la victime collatérale d'un système où le patronat
sacrifie au moyen d'une violence instituée la santé de ses employés et
une part de sa productivité pour empêcher toute solidarité.

L'histoire de Jean-François est malheureusement tristement banale et bât
en brèche le discours libéral soit disant rationnel de la productivité
et de l'efficacité à tout crin. Il n'est question que d'exploitation et
de pouvoir. La gendarmerie collabore.
Machisme, homophobie, violence, paternalisme patronal complètent au
quotidien les valeurs de compétition et objectifs de rendement.
La police bras séculier du patronat « efface » les débordements.

*Affaire à suivre.*

Groupe Gaston Couté, Fédération Anarchiste Loiret
Nous remercions pour ses conseils l'AVEM d'Orléans (association d'aide
aux victimes).
Nico37
 
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Messagepar Invité » Lundi 30 Oct 2006 10:42

oui :evil:
helas -- les flics sont la milice du capital :?
ne l'oublions pas ...

St-Just
Invité
 

ST just

Messagepar Federica_M » Lundi 30 Oct 2006 12:40

St Just étant quant à lui la milice des forums ...

Ne l'oublions pas non plus !
Federica_M
 
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