Initialement prévue comme une une opération coup de poing pour «attirer l'attention sur le nombre de personnes qui vivent dans la rue et remettre complètement à plat le système d'hébergement pour les SDF car le système actuel ne marche pas... C'est d'abord une démarche de protection vis-à-vis de personnes qui sont en danger de mort, a expliqué la responsable de la mission, Graziella Robert. Vivre dans la rue ruine la santé, ce n'est plus acceptable. Dix sans-abri sont déjà morts de froid, nous ne pouvons plus continuer comme cela». Cette opération devait durer 24 heures «comme des balises de détresse que nous envoyons pour que l'on ne banalise plus ce problème, que l'on ne s'y habitue pas», avait expliqué la responsable de MDM reconnaissant que ce n'était pas une solution à long terme, bien que les centres d'hébergement d'urgence/temporaire étaient (et sont toujours) inadaptés.
Les tentes, qui «représentent le toit que l'on devrait offrir à toutes les personnes qui le souhaitent», ont été distribuées dans plusieurs arrondissements de Paris. MDM insista par ailleurs sur le fait que les problèmes des gens qui sont à la rue «ne commence pas avec l'hiver...» mais «...existe à toutes les saisons»... y compris l'été.
Lire le communiqué de presse de MDM à ce sujet :
MDM Communiqué de presse > A DEFAUT D'UN TOIT, UNE TOILE DE TENTE
Reste le succès inattendu de cette mesure. Du coup, ce n'est plus 60 tentes qui ont été distribué dans Paris, mais entre 400 et 500 tentes igloo. Cela dérange la ville de Paris qui devient un camping urbain.
Au dépard, les tentes étaient dispersées dans paris, mais la solidarité s'organise entre les SDF qui commencèrent à organiser des campements... groupés...
Comment du camping sauvage à vocation sociale s'organise à Paris : ben merde si les SDF campeurs deviennent visibles, ça va en foutre un coup à l'industrie du tourisme Panaméen !...
Le problème étant que le succès des tentes pour les SDF distribuées par MDM depuis l'hiver dernier, fait désormais partie du paysage parisien. Et ça en fout effectivement un sacré coup à la carte postale touristique
Mais ça bloque, les riverains en ont mare et se plaignent. Le "hic" électorale de la mairie de Paris est alors litigieux : comment dégager les campeurs sans choqué l'électorat humaniste de gôche caviar et sans paraitre cruel envers les plus démunis, puisque l'hivers prochain, il va sûrement bien falloir ressortir ces fameuses tentes pour une nouvelle saison consécutive.
Ainsi, depuis le début de l'été, le Figaro s'empare du délicat problème pour faire monter la pression sur la droite de la gôche en quelques articles. Je vous en livre deux :
SDF : les tentes sur les trottoirs de Paris agacent les riverains
Un campement de fortune sous le métro aérien, au coeur de Paris, à la station Sèvres-Lecourbe.
L'opération montée par Médecins du monde n'a plus rien de provisoire : les «campeurs urbains» s'installent.
DANS UN DES QUARTIERS les plus huppés de Paris, là où l'avenue de Breteuil s'élance avec ses élégantes façades et sa pelouse soignée, une dizaine de Polonais ont planté leurs tentes depuis des mois. Juste sous le métro aérien. À mesure que le provisoire laisse place au définitif, la colère de certains riverains déborde.
«Pendant l'hiver, nous avons toléré leur présence», lâche Simone, 60 ans, lasse de croiser ces hommes «toujours saouls». Désormais, des tables et des chaises de camping sont posées devant les tentes, des matelas traînent dehors, ainsi que de la vaisselle. «Ils boivent et discutent fort jusque tard dans la nuit», se plaint Paul. «Nous avons appelé la mairie d'arrondissement, qui ne peut rien faire», s'emporte un père de famille excédé.
Dans les VIe, VIIe, XIe et XVIIe arrondissements, les plaintes se multiplient, confirme-t-on à la mairie de Paris. Les touristes s'étonnent également de ces abris de fortune en bord de Seine, comme des objets incongrus sur une carte postale. C'était d'ailleurs le but de Médecins du monde, qui l'hiver dernier, avait décidé de distribuer ces abris pour «rendre visibles les SDF et interpeller les pouvoirs publics», explique Graziela Robert. Trois cents tentes ont été données au cours des derniers mois. Le provisoire s'est pérennisé. Trottoirs, abords du périphérique, quais... les guitounes et leurs occupants, qu'ils soient des jeunes à la rue, des clochards endurcis ou des étrangers venus des pays de l'Est, ont pris place dans le paysage parisien.
«Les gens refusent les dortoirs»
Depuis, les habitants sont partagés entre sollicitude et irritation, sans savoir que faire. La voie publique relève de la préfecture de police. Une brigade spéciale tente d'orienter les SDF vers des centres d'hébergement. Maintenant qu'ils vivent sous la tente, les contacts sont plus difficiles, fait savoir la préfecture. Alors, bien que le camping sauvage soit interdit, que le bruit soit considéré comme un trouble à l'ordre public et que les plaintes s'accumulent, les forces de l'ordre se limitent à la persuasion.
«De toute façon, on manque de places d'hébergement», souligne Mylène Stambouli, adjointe au maire chargée de l'exclusion. Paris compte, selon elle, près de 10 000 personnes sans-abri, vivant dans des squats ou dans des logements précaires. Les structures d'urgence ne peuvent accueillir que 4 000 personnes. Catherine Vautrin, ministre de la Cohésion sociale, vient d'annoncer de nouvelles places. «Ce sont surtout les besoins qui ont changé, assure-t-elle. Les gens veulent rester avec leur chien, refusent les dortoirs et nous devons améliorer le contact pour tenter une réinsertion.» En clair, il n'y aura pas de coercition. La mairie de Paris essaie elle aussi d'orienter les SDF vers les structures d'accueil, d'autant qu'avec l'été, les risques sanitaires augmentent. Mais Mylène Stambouli reconnaît que «s'ils ne veulent pas bouger, il n'y a pas moyen de les déloger».
François Bouchon/Le Figaro.
Et c'est encore Milène Stambouli (adjointe en charge de l'exclusion à l'Hôtel de Ville) qui s'y colle C'est vraiment pas d'bol pour les verts parisiens. Mais, si en plus, cette problématique fait aussi baisser le prix du marché immobilier parisien... Alors là c'est la révolte bourgeoise assurée
Le Figaro > Tentes de SDF : la révolte du boulevard Jules-Ferry
Du coup la mairie socialiste rassemblant la gôche plurielle (et soi-disant, toujours prête à défendre les plus démunis) craque sous la pression populaire bourgeoise :
« L'idée, c'est de virer les SDF d'ici à la semaine prochaine »
Les campements sauvages provoquent l'ire des Parisiens. La mairie a missionné deux associations pour les inciter à quitter leurs tentes.
Hier soir, c'était soirée merguez sur les bords du canal Saint-Martin à Paris (Xe). Eclats de rires, gosses jonchés sur des tricycles, bavardages arrosés de bière autour des tables de camping : l'ambiance semblait à la fête devant la dizaine de tentes alignées le long des berges. Il y avait là l'attirail du parfait campeur : matelas gonflables, cannes à pêche et poubelles entassées à l'écart du terrain de jeu. On croirait un camping municipal bas de gamme s'il ne manquait les douches et les tentes dépareillées. Car, ici, la plupart des abris sont verts et siglés Médecins du monde. Sous ces tentes distribuées cet hiver par l'association pour «attirer l'attention des autorités», une quinzaine de SDF ont trouvé refuge.
Des campements comme celui-ci, il y en a un peu partout depuis le début de l'été : en bord de Seine, boulevards Richard-Lenoir et Jules-Ferry, sous certaines parties du métro aérien et jusque dans les quartiers huppés. Le long du périphérique, entre la porte d'Aubervilliers, au nord, et le XVe, au sud, des dizaines de personnes dorment dans des petits baraquements de bois et de cartons.
«Un verrou a sauté avec l'arrivée de l'été et la distribution des tentes, constate Patrick Rouyer, directeur des missions sociales chez Emmaüs. Les SDF qui s'installaient par groupe de deux ou trois se retrouvent désormais à huit, parfois douze personnes.» Ils seraient environ 2 000 à dormir ainsi dans les rues de Paris et le long de la petite couronne. «Le nombre de gens dehors a doublé par rapport à cet hiver, assure Rachid Cherfi, qui effectue des tournées de terrain pour l'association. On voit des gens arriver avec des enfants. Pour eux, c'est vraiment de l'installation. Ils créent en quelque sorte des camps de gitans.» Certains sont connus des services sociaux ; d'autres, des nouveaux venus. Tels ceux arrivés avec un visa touristique des pays de l'Est qui travaillent au noir le jour et dorment dehors.
Souvent bruyants, ces regroupements ont mis en colère pas mal de riverains. Dans les VIe, VIIe, XIIe et XVIIIe arrondissements, les élus reçoivent quotidiennement des plaintes . Hier, le préfet de police s'est rendu boulevard Richard-Lenoir pour étudier les solutions à apporter. «Pendant l'hiver, avec le froid et les volets fermés, la compassion s'exerce différemment, estime Graziela Robert, qui s'est occupée de la distribution des 300 tentes de Médecins du monde. En été, on ouvre les fenêtres et on voit la misère. Les gens n'aiment pas ça mais ce ne sont pas nos tentes qui ont installé la précarité. Les mêmes étaient là, allongés par terre, toujours alcoolisés. Simplement, ils étaient moins voyants.»
Avec l'apparition de ces campements sauvages, la situation a empiré. Ces derniers mois, la préfecture a noté une hausse des bagarres entre SDF. Lundi soir, après un échange de coups sous le métro Pasteur, deux personnes ont été interpellées. Et nombre d'associations craignent de voir les sans-abri s'enfermer encore plus. «Le groupe immobilise les gens, estime Patrick Rouyer. Un problème collectif s'ajoute aux difficultés individuelles. Quitter la rue signifie aussi quitter le groupe. Pour les associations, plus ils sont nombreux, plus c'est difficile de capter leur attention.» Parfois, les bénévoles ont même l'impression de «rentrer par effraction» dans des tentes qui ont donné un peu d'intimité à des gens qui en étaient privés.
Pressée par les riverains, la mairie de Paris a décidé en fin de semaine dernière de se saisir du dossier. D'autant qu'en pleine saison touristique et à l'approche de Paris Plages les campements sauvages en bord de Seine, ça fait désordre. Deux associations, Emmaüs et le Coeur des haltes, ont été missionnées. Objectif : inciter les SDF à troquer leurs abris de fortune pour des hébergements d'urgence. «L'idée c'est de virer les SDF d'ici la semaine prochaine, lâche un responsable associatif. On va leur demander s'ils veulent bien partir et ceux qui refuseront risquent d'être évacués.» «Les associations tenteront de les convaincre d'accepter les solutions d'hébergements proposées ou de se déplacer dans des endroits où les riverains sont moins gênés», tempère Mylène Stambouli, adjointe en charge de l'exclusion à l'Hôtel de Ville.
Un pont sous lequel vivaient trois SDF depuis dix ans, dans le XIIe, a tout de même été «nettoyé» hier matin par des policiers. Matelas, plantes : tout a été jeté. Autour de la gare du Nord, des contrôles d'identité ont été effectués sur des SDF venus de l'Est tandis que des matelas étaient emmenés par la voirie. «La pression monte sur ce sujet dans les commissariats d'arrondissement», selon la préfecture ; l'Unsa police a d'ailleurs dénoncé hier «une opération de nettoyage menée sur toute la capitale à l'encontre des sans-abri».
Au cabinet de Catherine Vautrin, ministre de la Cohésion sociale, on assure qu'il n'y aura pas d'opération manu militari et que tout reposera sur la force de conviction des associations. Il faudra dès lors avoir plus à proposer qu'une chambre avec un lit pour la nuit. «Quitter une ambiance joyeuse pour un centre avec des règles basiques où on ne peut pas chanter à deux heures du matin, ça ne va pas être facile», prévient-on chez Emmaüs. L'association réclame la réquisition de locaux publics pour y héberger «momentanément et avec un encadrement» les SDF.
Ludovic BLECHER
Donc si on pige bien les tentes pour les SDF en hivers c'est de l'humanitaire puis ça permet de fêter Noël en toute bonne conscience. Mais en été ça fait chuter le prix de l'immobilier, ça fait des ghettos de SDF insurportables à la vue des tourristes de Paris plage ?