Avec 110 euros vous pouvez vous payer… mais pas moi

Les luttes en France...

Avec 110 euros vous pouvez vous payer… mais pas moi

Messagepar racoleuse passive » Lundi 29 Mai 2006 22:15

Bonjour,

Ceci est une lettre ouverte pour le président du conseil général de mon département, (Charente Maritime), concernant sa réponse à ma requête d’un versement intégral du RMI des le mois de MAI, après l’arrêt définitif du versement de mes indemnités journalières. (Dernier versement d’indemnités journalières de la sécu le 12 avril : 445,93 euros)

Voila un extrait de la lettre de la CAF :

« Le président du conseil général vous a accordé le revenu minimum d’insertion suite à votre demande du 13.04.2006. Compte tenu des éléments en notre possession nous vous versons cette aide à partir de Avril 2006 (payable en Mai).
Pour le mois d’Avril 2006, cette allocation est de 110,15 euros…. »


Monsieur le président du conseil général,


Vous m’octroyez, après dérogation spéciale, permettant un abattement sur mes ressources des mois précédents (avril 2006 : 445,93 euros) une obole de 110 euros de RMI par mois et cela pour trois mois. En contrepartie vous attendez de moi que je signe un contrat d’insertion….

Je tiens donc à vous informer de ce que vous pouvez vous payer pour ce prix la :

*Une passe de médiocre qualité

*Un repas entre amis à l’hôtel IBIS (c’est du surgelé, mais l’Etat doit faire des restrictions budgétaires)

*la garde de votre chien pour un week-end

*une place à l’opéra

MAIS PAS MOI !!! Sylvie EPAUD



Je vous propose de vous joindre à moi pour donner votre avis sur ce que Monsieur le président du conseil général de Charente Maritime peut se payer avec les 110 euros qu’il m’octroie, sous la forme :

Avec 110 euros vous pouvez vous payer…mais pas moi + signature
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Messagepar lucien » Lundi 29 Mai 2006 22:37

:arrow: le plein d'essence pour votre gros 4x4... mais pas moi !! :mrgreen:

C'est sympa comme idée, Sylvie : on va essayer d'en trouver d'autres.

Les miettes sont toujours pour les mêmes...
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Messagepar Anonymousse » Mardi 30 Mai 2006 7:59

:arrow: Donner un peu d'argent de poche a son filston Charles-Henry
:arrow: Se bourrer la gueule en boite (aux planches pour en rajouter...)
:arrow: Se permettre d'insulter les flics ^^ (bon ya la garde a vue aussi...)
:arrow: S'acheter une ou deux actions en bourse, histoire de croire que c'est marrant la bourse...

Mais pas moi (ou plutot nous, ça sent un peu la lutte de classe, non?)
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Messagepar Etudiant 1024 » Mardi 30 Mai 2006 12:35

:arrow: 10 graines de White Widow féminisé chez la seed company la plus renommé, pour le coté rebelle de Charles Henry.
:arrow: 2 jeux pc collector avec plein de truc dans les boites qui sert à rien, mais que Charles Henry saura apprécié à leur juste prix.
:arrow: 2 Cartouches de Dunhil international, parce que 1 paquet de 20 en 2 paquets de 10 c'est totalement inutile mais fachement plus classe, et dieu sais que Charles Henry et son papa en ont.

Mais pas moi......

PS : Vraiment navrant mais exemple... En esperant que ca ne me reflete pas trop....
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Messagepar goldfax » Mercredi 31 Mai 2006 20:18

Etudiant 1024 a écrit:PS : Vraiment navrant mais exemple... En esperant que ca ne me reflete pas trop....


:?: :?:
P'têt' ben qu'oui, p'têt' ben qu'non !


:arrow: Sinon, avec 110 euros ! Je peux m'acheter au moins cinq nouveaux CD, mais ce mois-ci je ne peux pas m'en acheter plus de deux !! :lol: :lol:

:arrow: Avec 110 euros, je peux acheter un paquet de croquettes pour mon chien et un autre pour mon chat !

:arrow: Avec 110 euros, je peux à peine acheter le tiers de ce que je dépense par mois pour vivre décemment, avec quelques menus plaisirs...

:arrow: Avec 110 euros, je ne peux même pas me payer un concert de Johnny...

Mais j'peux pas, parce que j'n'aime pas !! :lol: :lol: :lol: :lol:
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Messagepar tomatok » Mercredi 31 Mai 2006 21:49

goldfax a écrit:Mais j'peux pas, parce que j'n'aime pas !! :lol: :lol: :lol: :lol:

mdr :lol: :lol: :lol:
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Messagepar lucien » Mercredi 31 Mai 2006 23:02

:arrow: avec 110 euros, vous pourriez offrir à goldfax assez de carambars pour qu'il renouvelle son humour jusqu'à la fin de ses jours...

moi j'peux pas (pourtant...) :mrgreen:

Ok, je vais m'coucher ! :wink:
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avec 110 euros vous pouvez vous payer...mais pas moi

Messagepar racoleuse passive » Jeudi 01 Juin 2006 11:42

Avec 110 euros vous pouvez vous payer ...mais pas moi:

ne signifie pas que je ne peux pas bénéfier du meme "credit consommation" mais qu'il ne peut peut pas se payer ma viande à ce prix la....D'ailleurs je fais une greve de la faim il ne lui restera que les os.
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Messagepar reveuse » Jeudi 01 Juin 2006 14:17

avec 110 e vous pouvez vous offrir :

- un resto trois etoiles pour deux mais sans les vins et le desset
- un bon petit bout de shit histoire de ne plus ecrire de connerie
- un pourboire au flic qui vous en a deja piquer 90 ..
- vingt deux menu giant a quick ou vingt deux kebab
- 55 barquette de frites
- une entrée dans un club echangiste
- une entrée au club artemis le bordel du mondial
- un aller sans retour :twisted: a turin avec easy jet
- un pull lacoste pour le fiston qui a ce que j'ai lu plus bas et alcoolo, drogué et revolutionnaire


Mais pas moi ...
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Messagepar goldfax » Samedi 03 Juin 2006 11:58

lucien a écrit::arrow: avec 110 euros, vous pourriez offrir à goldfax assez de carambars pour qu'il renouvelle son humour jusqu'à la fin de ses jours...

moi j'peux pas (pourtant...) :mrgreen:


Ah oui des carambars !!!
:lol: :lol:


lucien a écrit:Ok, je vais m'coucher ! :wink:


Bonne idée !! :wink:
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Messagepar lucien » Samedi 03 Juin 2006 12:11

:wink:
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Re: avec 110 euros vous pouvez vous payer...mais pas moi

Messagepar Léa » Mardi 06 Juin 2006 12:57

racoleuse passive a écrit:Avec 110 euros vous pouvez vous payer ...mais pas moi:
ne signifie pas que je ne peux pas bénéfier du meme "credit consommation" mais qu'il ne peut peut pas se payer ma viande à ce prix la....D'ailleurs je fais une greve de la faim il ne lui restera que les os.

Je reste désolé d'apprendre ta situation, et j'apprécie vivement le style de ta lettre. J'aimerais voir la tronche du sous-fifre qui la lira en espérant qu'il la transmettera à son destinataire. Je comprends aussi ta position, mais je ne te conseil ni le credit à la consommation, ni la grève de la faim comme moyen de lutte (cela serait leur donner ce qu'ils attendent : que les pauvres crèvent passivement, en silence et endettés). Essaye de te rapprocher de collectif de lutte localement, fait leur part de ta situation, de ta lettre ainsi que de la réponse. Après je te proposerais plutôt une bonne occupation de la CAF (parfois une dizaine de personnes suffisent à obtenir un RDV... dans l'urgence :twisted: puisqu'ils ne gèrent que l'urgence...). Tu n'es hélàs pas seule dans cette situation qu'ils ont eux même provoqué par la mise en place de leur système pouri, ne t'isole pas.

Au fait, le pdt de ton Conseil Général, c'est bien Claude BELOT (Voir aussi : Les 51 Conseillers Généraux de la Charente-Maritime) : La technique du harcèlement est aussi efficace :wink:
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Messagepar Invité » Mardi 06 Juin 2006 23:02

salut Léa,

Je plaisantais pour le crédit consommation. Et pour la grève de la faim c'est ce que j'ai trouvé de mieux pour résister au travail obligatoire. Je suis en arret de travail et je ne veux absolument pas reprendre ce travail d'aide soignante à domicile qui m'oblige à traiter les personnes que je suis censée soigner comme du bétail. (enfin quand y pas de familles influente ou de pognon). j'ai fait un article à ce sujet sur le site de la CNT .
A La rochelle on viens de s'organiser en collectif rto. Mais on est encore peu et il y a les distances. Malgrés tout on est tout les mercredi devant et dans la CAF.
Pour le texte que j'ai mis en ligne je pensais que ça serait drole de faire une liste de tout ce que ces ordures se paient de trucs invraissemblables, et leur signifier qu'il ne se paieront pas nos fioles à ce prix la..ni à un autre d'ailleurs.
Je me demandent combien ils sont payé pour faire des rapports sur la misére qu'ils créent?

Merci pour ton soutient et à bientôt
racoleuse
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Messagepar goldfax » Mercredi 07 Juin 2006 8:54

Anonymous a écrit:... je ne veux absolument pas reprendre ce travail d'aide soignante à domicile qui m'oblige à traiter les personnes que je suis censée soigner comme du bétail. (enfin quand y pas de familles influente ou de pognon). j'ai fait un article à ce sujet sur le site de la CNT...


Je suis curieux de lire ton texte. Peux-tu déposer le lien ?
Toutefois, je me pose une question... Même si ces pauvres personnes sont traitées comme du bétail, pourquoi, justement, ne pas passer plus de temps avec elle quand tu les soignes ? Ca changerait des méthodes habituelles ! Je suis convaincu que ce ne doit pas être facile comme boulot, surtout avec les petits vieux ! D'autant que les supérieurs doivent vous surcharger de travail. Mais avec tes collègues, n'y a-t-il pas moyen que vous organisiez autrement votre travail, de sorte que le traitement des personnes dont vous avez la charge soit plus humain ? C'est seulement une question de réappropriation de votre travail, de votre force de travail. Et ça, crois-moi, cela fera pas mal chier vos patrons !
Par ailleurs, abandonner ces malades, n'est-ce pas empirer la situation de ces personnes qui, d'après ce que j'ai compris, ont des conditions de vie porécaires, elles aussi ? Je me doute que tu dois en avoir marre de travailler dans pareilles conditions. Mais, si on ne prend pas en main certaines de ces choses, comme l'accès à des soins de qualité, ce n'est pas de cette manière que nous parviendrons à faire la révolution ! C'est par de petites initiatives que de plus grosses surviennent.
A méditer... :wink:
goldfax
 

Messagepar Invité » Mercredi 07 Juin 2006 12:15

http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=1190

Il va faloir que je passe un peu plus de temps pour répondre à tes méditation....
Mais déja quelque piste de reflexion..depuis combien de temps un salarié décide t il de ce qu'il produit.

En quoi la production de " personnes agées" "public en difficulté" "délinquants " tu peux en rajouter... est elle différente des autres productions?

La violence au travail ( je parle de celle qui consiste à nous faire vendre nos vie au plus bas prix et dans sa totalité, fait que nous ne nous voyons que trés peu par manque de temps , que tout le monde craint l'autre et que la pression et tout les mécanismes humain de délation, de faire valoir ,de trouille mais aussi de peur de se voir attribuer une plus mauvaise tournée, voir d'etre systématiquement humiliés par la coordinatrice ou par les "collégues fayot" empeche que les personnes qui voudraient lutter contre le systeme se connaissent. Les aides soigantes restent trés peu de temps dans ce genre de boites . Les filles démissionnent les une aprés les autres et celles qui restent ont un "régime spécial" gagné par une soumission à la politique du service .

Mais on pourra en reparler si ça vous interresse
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Messagepar goldfax » Mercredi 07 Juin 2006 12:39

Anonymous a écrit: Mais déja quelque piste de reflexion..depuis combien de temps un salarié décide t il de ce qu'il produit.


Eh bien ! Justement, jusqu'à maintenant, le salarié n'a jamais décidé de ce qu'il produit. Et pourquoi ne le ferait-il pas ? Je crois que c'est comme cela que nous nous réapproprierons les forces productives (moyens de production et notre propre force de travail) lorsque viendra la révolution... normalement !
Lorsque tu observes dans certaines grèves, dans certaines révolutions, les ouvriers se sont accaparé des moyens de production et ont décidé de ce qu'ils allaient produire, comme dans les années trente, lors de la guerre d'Espagne. Et pour prendre un exemple plus proche, en Argentine, ouvriers, chômeurs... se sont emparés de certaines usines.

Quant à ce que tu dis sur ton boulot, je dois admettre qu'il n'est pas facile de se mettre en relation avec des collègues pour affronter les patrons. J'ai rencontré souvent ce genre de problème...
goldfax
 

Messagepar lucien » Mercredi 07 Juin 2006 18:19

quel optimisme ! :lol:

:arrow: réponse du boss : "en attendant, ferme-la et fais c'que j'te dis !"...

ah non, c'est vrai : y'a plus de boss ! :mrgreen:

la tournure de cette discussion me fait plutôt penser aux SCOP mais c'est un autre débat...
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Messagepar Léa » Mercredi 07 Juin 2006 18:29

Petit exemple concret d’une association (non lucrative), reconnu d’utilité publique qui rentre dans le « business » (lucratif) des soins et de l’aide à domicile… et avant privatisation…

Que ce soit celui des vieux ou d’autre personnes dépendantes, une association rentre dans le cadre des conventions collectives des organismes d’aides ou de maintien à domicile. Comment donc faire faire du beurre dans ce secteur ?

Là les demandes de subventions de l'association vont tantôt vers le conseil général, tantôt vers la commune et elles vont aussi s’accroîtrent d’une part en fonction du nombre de dossier traité par la dite association (sa taille), et d’autre part en fonction des coûts administratifs et de fonctionnement très élevés de cette même association…

Le problème de l’association reste le plafond de financement autorisé soit par la CNAV concernant les remboursement des prestations de soins et d’aides aux p’tit vieux, soit par un autre organisme d’état concernant les autres dépendances à domicile (COTOREP). Et ouais, va falloir balancer les comptes entre les dépenses plafonnées et les coûts de gestion+masse salariale de l’association ; pas évident ou presque, car en fait le contrôle financier exercé sur ses associations de ce type reste bénin par rapport à l’utilité qu’elles procurent (offre des services / demande des brelloques)… Trop de vieux et pas assez d’associations/d’employéEs… Bref, la création du « chèque emploi service » marche aussi dans ce domaine, mais c’est un autre débat.

Revenons à nos moutons, Mr le président X de l’association d’aide aux vieux à domicile, est très un proche collaborateur de la mairie, du conseil d’administration de… Cela facilite les demandes de subvention et l’implantation de son association (le réseau demandeur/clientèle). Quoiqu’il en soit Mr X étant le président de l’association (dirigeant de droit), il ne peut être payé sur les mêmes base q’un salarié : idem pour le trésorier et le secrétaire de l’association puisque les salaires des dirigeant de droit de l’association sont soumis à des règles de calcul salariale spécifiques aux associations. De mémoire, il me semble que c’est 1/3 du SMIC pour chacun des 3 postes, ce qui représente 1 SMIC total à se partager pour les 3 fonctions (président, trésorier, secrétaire) dans le budget de l’association.

Bon ben, y pas à dire : il faut faire une AG et désigner des nouveaux dirigeants de droit… Ah si quand même, on va en profiter pour changer certains statuts et l’organisation interne de la dite structure : résultat à l’issue de l’AG (où ni les clients de l’association, ni les employés de l’association ne participent aux débats et ne peuvent prendre part au vote) :
    - La présidence de l’association est transmise à la concubine du président sortant, lui-même devenant directeur technique de l’association – Pour ceux qui n’aurait pas suivit : l’AG vient de définir préalablement un poste de directeur technique dont le salaire n’est plus défini par la convention collective des associations/organismes d’aide à domicile, mais par les conventions salariales classiques : résultat immédiat le nouveau directeur nommé (dirigeant de fait, très dur à prouver), et ex-président de droit de l’association en question, se voit autoriser par l’AG son nouveau salaire (en hausse évidement)…. Les nouvelles fonctions exercées ne changeront guerre mais feront l’objet d’un contrat de travail en bonne et dû forme, signé entre le nouveau président (la concubine) et l’ancien président (enfin maintenant, le nouveau directeur technique).
    - Il en est de même pour le trésorier qui prend le poste de comptable de l’association ;
    - Et le secrétaire qui devient directeur de la logistique.
Et ouais, y a pas à dire le business des soins des vieux à domicile c’est un secteur porteur, lucratif, et bien gérer qui nécessite une bonne organisation professionnelle. Reste que là le salaire des auxiliaires de vie va en prendre un coup dans la gueule, encore une fois !
Ben ouais, toutes ces petites auxiliaires de vie qui espéraient une augmentation de salaire… Le fait est que l’association ne pouvait pas prendre en charge la nouvelle restructuration nécessaire face à la demande croissante des aides à domicile et augmenter dans un même temps sa masse salariale. Donc l’AG vient de décider de la création de poste de 3 nouveaux directeurs au détriment des auxiliaires de vie/soins dont on ne parlera même pas de leur augmentation salariale (peut être une petite prime aux résultas, ces derniers résultas restants à définir à la prochaine AG, évidement).

En aparté, petite précision à Messieurs les gestionnaires : la masse salariale peut augmenté de 2 façons : soit par un effectif supplémentaire (prétendument justifié), soit par des augmentations salariales (méritées) – Mais dans les 2 cas, il faut assurer le payement de cette masse salariale…. Enfin, dans cet exemple il auraient pu équilibrer ce qui était "justifiable" à ce qui était "mérité" sans balancer tout sur le même cheval. Bref…

Alors, c’est là où ça se gatte pour les auxiliaires de vie sur le terrain avec les vieux à domicile qui n’ont pas tous clamsé lors de la dernière canicule 2003…

Certaines auxiliaires de vie ont des contrats précaires renouvelables mensuellement, ce qui est justifié par le directeur technique par plusieurs faits :
    1 – Les vieux clamsent régulièrement, et l’association n’est pas sûre de retrouver de nouveaux contrats chaque mois pour remplacer le stock de demande des services de soins à domicile – La gestion ça s’organise aussi comme ça !
    2 – Parfois les vieux tombent malade ou ils se pètent le col du fémur. Si le vieux déjà suivit par l’association tombe malade, c’est bien car ça augmente le nombre de visite de soins à domicile (un relais en alternance avec les services de la croix rouge peut même être envisagé). Mais si la vieille se casse le col du fémur (désolé mais généralement c’est statistiquement prouvé que ce sont plus souvent les vielles qui se casse le col du fémur à cause de l’ostéoporose), là c’est donc plus problématique. Car pour l’association c’est un manque à gagner, puisque la vielle se retrouve alors hospitalisé pour une période plus ou moins longue, sans compter la rééducation qui peut d’ailleurs se passer en maison de repos (semi-médicalisé ou même médicalisé)
    3 – Le salaire des auxiliaires de vie dépend aussi d’une grille salariale caduc selon d’une part la formation, d’autre part l’échelon, le grade, etc. Il faut aussi savoir que les qualifications demandées pour une auxiliaire de vie en milieux hospitalier (y compris maisons de retraite – et certains « mourroire ») ne sont pas les mêmes que les qualifications demandées par les associations de service de soins à domicile.
    4 – Les relations humaines et sociales (surtout dans ce genre de boulot) sont dépendantes de la nature humaine… Et ouais certains petits vieux préfèrent avoir la blonde auxiliaire de vie que la brunette à lunette. Donc le nouveau directeur technique va avoir le dilemme du recrutement et de la répartition des heures de travaille des auxiliaires de vie.. (Bon, il ne faut pas s’inquiéter sur cette tache de travail du nouveau directeur technique puisqu’il la faisait avant en tant que président, presque bénévolement) : Le dogme de la compétition salariale va pouvoir prendre place, et certaines auxiliaires de vie vont vite se retrouver avec plus d’heures de taf que les autres. Ce qui n’est pas pour arranger les autres, puisqu’elles vont devoir se trouver un autre boulot à mi-temps pour boucler la fin de chaque mois.
Et bien voilà au moins 4 raisons rationnelles à présenter devant le conseil d'attribution aux subventions locales qui font que l’association avait belle et bien besoin de se restructurer et de créer un poste de directeur technique qualifié et professionnel au dépends des auxiliaires de vie. Voilà pourquoi ils ont donc misé sur le même cheval…

Points particuliers sur le contrat de travail des auxiliaires de vie :
    1 - la clause de confidentialité – Là on peut effectivement admettre une part de confidentialité afin de protégé la vie privée des clients de l’association… heu pardon des usagers de l’association, je voulais dire.
    2 - Flexibilité des horaires = dans biens des cas, horaires décalés, car les soins sont répartis dans la journée, un peu comme à mac Do quoi…
    3 – La clause de non concurrence / clause d’exclusivité ??? Ben ouais au cas ou une auxiliaire de vie déciderait de rafler quelques bons clients à l’association en emploi direct par le biais des chèques emploi services. Du coup, une AdV ne peut piquer à son compte les clients de l’association sous peine d’un procès… Et oui ça c’est déjà fait… Et pourtant on aurait pu croire que les clauses de non concurrence étaient réservées soit aux cadres soit aux VRP. Ben nan, on peut aussi l’appliquer aux contrats précaires des auxiliaires de vie… Fallait y penser mais c’est pour ça qu’encore une fois le directeur technique a été nommé ! Je vous avais dit que c’était un business l’aide à domicile, même en milieu associatif.
    3.1 – Toujours dans la clause d’exclusivité/de non concurrence, on pourra aussi trouver aussi une autre clause (3.1 ) qui empêche une auxiliaire de vie de retravailler soit pour son propre compte (emploi direct), soit pour une autre association (concurrente) dans un délai d’1 an. Cette clause mettant techniquement une AdV au chômage pendant au moins 1 année. C’est effectivement une garanti pour l’association de garder sa clientèle même si une de ses AdV se barre dans une autre association concurrente. Et ouais, on ne change pas les habitudes des petits vieux comme ça, eux ils s’en foutent de l’association ACME ou YMCA alors qu’ils sont en contact humain avec les auxiliaire de vie : une fois que les liens sont tissés, les petits sont très fidèles et n’aiment pas le changement.
    4 – La fameuse clause de mobilité géographique qui permet à l’association d’envoyer ses AdV partout où se trouve sa clientèle ainsi fidélisée (généralement restreint dans le même département à cause des subventions). Reste que pour les AdV il faut faire gaffe aux remboursements des transports et savoir si le temps de transports est pris en charge : car se taper 2 heures de transport aller pour une heure de travail payé et 2 heure de trajet pour le retour ça fait quand même 5 heures d’occupation pour une heure payée seulement.


Voilà je m’arrête là pour le moment…. Je pourrais aussi parler des nouveaux contrats aidés et utilisés, de l’apport de main d’oeuvre gratuite par le biais des stages obligatoires des BEP Sanitaire et sociale dans ce secteur.

Faut savoir aussi que le parcours d’une personne âgée et dépendante après le maintien à domicile, c’est direction la maison de retraite médicalisée, et là aussi il y a de quoi dire, mise à part les brumisateurs à la con.


Nb - Toute ressemblance avec des personnes ayant existé ou existant encore serait qu’une pure coïncidence. Mais c’est quand même désolant…
Nb 2 - Si Racoleuse passive pouvait s'enregistrer ou me contacter, il y a moyen d'écrire un article... Goldfax ton talent n'est pas exclu :wink:
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Messagepar goldfax » Vendredi 09 Juin 2006 8:21

lucien a écrit:quel optimisme ! :lol:

:arrow: réponse du boss : "en attendant, ferme-la et fais c'que j'te dis !"...

ah non, c'est vrai : y'a plus de boss ! :mrgreen:

la tournure de cette discussion me fait plutôt penser aux SCOP mais c'est un autre débat...


Ce n'est pas une question d'optimisme, mais une question de possibilité... puisque la réappropriation des moyens de production est parmi les buts visés, etc, etc. Je ne vais pas me répéter...

Léa a écrit:Goldfax ton talent n'est pas exclu :wink:


Why not ? Faudrait voir... Mais je manque de connaissances au sujet de ce "métier"...
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Messagepar racoleuse passive » Jeudi 15 Juin 2006 19:27

"Justement, jusqu'à maintenant, le salarié n'a jamais décidé de ce qu'il produit. Et pourquoi ne le ferait-il pas"


Pour l'instant ce que l'on produit dans ce systeme de violence instituionalisé c'est de la souffrance de la destruction et de la mort.
rien de ce systeme ne peu etre récupéré. Aucun d'entre nous n'a de pouvoir individuellement sur tout ça sinon de refuser de collaborer. et c'est ce que je fais.
l' Objection au travail me parait etre la seule issue pour l'instant.

Pour illustrer les conditions de soins et donc nos conditions de travail :
Vous pouvez arguer qu'il s'agit la d'une minorité d'individu(e)s pervers(e)s mais c'est le résultat d'un systeme pensé pour produire cette maltraitance.

http://www.afpap.org/inforoseraie.htm

Rappel des faits : affaire de la clinique de la Roseraie

Maltraitances : troisième plainte contre la Roseraie ( le 22 novembre 2002 )
UNE SIMPLE missive adressée au procureur de la République de Bobigny relance les plaintes contre la clinique de la Roseraie. Déjà mis en cause, début septembre, à deux reprises pour " maltraitances ", l'établissement hospitalier d'Aubervilliers a une nouvelle fois été attaqué par un ancien patient, qui devrait être entendu par la police judiciaire de Bobigny le 4 décembre prochain. Comme les deux premiers plaignants, Stéphane Reynaud, 42 ans, a lui aussi séjourné au service de réanimation cardiaque. Hospitalisé le 13 février dernier, l'employé de banque, originaire de Seine-et-Marne, subit sans encombre une opération au coeur. A son réveil après l'intervention, Stéphane est traité " sans aucune précaution " par deux aide-soignants durant la première journée post-opératoire. " Ils me manipulaient avec brutalité, comme du bétail, affirme-t-il. Lors des changements de pansements, ils m'arrachaient littéralement les compresses alors que je souffrais le martyre. " Le soir, sa douleur, habituelle après une lourde opération, ne peut s'apaiser. Selon lui, l'infirmier de garde refuse de lui injecter de la morphine en l'absence du médecin de garde. Il est ensuite transféré vers le service de soins de cardiologie pour une semaine de convalescence. Là encore, Stéphane endure, selon ses propos, " un vrai calvaire ". En cause, une infirmière de jour, insensible, selon lui, à sa douleur. " Vous n'avez pas besoin de morphine ! m'a t-elle lancé alors que je me tordais de souffrance ", s'insurge-t-il. " Un tableau en face de son lit indiquait pourtant "morphine à la demande" ", se souvient Sophie, son épouse.
L'ancien patient " a complètement perdu le sommeil " A sa demande, Stéphane Reynaud est transféré à l'hôpital de Lagny (Seine-et-Marne), où il achève sa convalescence. Depuis, " la vie d'une famille a été chamboulée ", affirme le couple. Très marqué par cette " épreuve ", l'ancien patient " a complètement perdu le sommeil " et a été plusieurs fois soigné en maison de repos. Un courrier sibyllin de la direction de la clinique, daté du 27 mars, ne l'a pas satisfait. Jointe hier, Micheline Chasques, PDG de la clinique, s'est déclarée dans " l'impossibilité de répondre sur cette plainte, faute d'avoir pu accéder aux archives du dossier médical ". Sur le terrain, l'enquête avance pas à pas. Les inspecteurs de la police judiciaire de Bobigny ont auditionné en trois semaines sept témoins dans le Cher, dont les deux premiers plaignants, Salvatore Migali et Marcelin Marien. Aucun employé de la clinique n'a pour l'instant été entendu dans le cadre de ces investigations pilotées par le parquet de Seine-Saint-Denis.
AUBERVILLIERS, HIER MATIN. Le troisième plaignant contre la clinique de la Roseraie devrait être entendu le 4 décembre par la police judiciaire de Bobigny. Sept témoins ont aussi été auditionnés dans le Cher, dont les deux premières victimes supposées.
Des anciens employés de la clinique dénoncent le « système Roseraie » (le parisien)
Après les plaintes de deux anciens patients pour « maltraitances » et « violences volontaires », la clinique de la Roseraie à Aubervilliers est de nouveau mise en cause. Plusieurs anciens employés, interrogés par « le Parisien », dénoncent ce que l'un d'eux qualifie de « système Roseraie ». Au centre de ces témoignages la gestion jugée « désastreuse » de l'établissement hospitalier. Une gestion qui pourrait, selon eux, expliquer certaines dérives, comme la maltraitance. « Les incidents révélés sont les premiers d'une longue liste », estime P... (*), ancien cadre de la clinique. Car « la Roseraie souffre d'un problème récurrent de sous-effectif et de sous-qualification des personnes actives ». Ainsi, certains aides-soignants accompliraient des gestes d'infirmiers sans avoir effectué les trois années d'études requises.
« Les infirmières qualifiées sont déresponsabilisées et quittent rapidement l'établissement », témoigne R..., une ancienne soignante. Le cumul des postes serait courant. « Jusqu'à très récemment le surveillant de la réanimation cardio était aussi le surveillant de l'hospitalisation de médecine cardio et le surveillant de l'unité de soins intensifs cardio : une activité de 8 heures à 22 heures pour un seul homme ! » détaille P... La direction réaliserait ainsi des économies conséquentes sur la masse salariale d'un établissement fort de plus de 600 employés. « Les chirurgiens sont de bon niveau mais le reste ne suit pas : si on met des soignants de moins bonne qualité pour gagner des sous, les soins sont de très mauvaise qualité », renchérit P... Les surveillances de nuit sont également épinglées : « Le soir, on enjambe les matelas des surveillants ! », dénonce R... Les anciens employés de la Roseraie soulignent aussi la faiblesse du personnel d'encadrement. « Pour douze services, il y a seulement trois cadres infirmiers », affirme S..., un ancien infirmier. « Faux ! » répond à toutes ces accusations Micheline Chasques, PDG de la Roseraie. « Nous avons l'encadrement nécessaire et notre fonctionnement est réglementé et codifié. » Mais le fonctionnement interne du second employeur d'Aubervilliers semble avoir connu quelques soubresauts. En 1999, l'arrivée d'une directrice des soins infirmiers (DSI) se heurte, selon P..., aux habitudes acquises, notamment en réanimation cardiaque, « car elle touchait à l'organisation interne des services ». De 2000 à 2001 les tensions internes s'exacerbent. La DSI, directrice des ressources humaines et le directeur de la Roseraie sont successivement licenciés. « La PDG pouvait sur un coup de fil démonter les plans opératoires échafaudés par la DSI », dénonce R... « Jamais je n'ai touché à un planning », réagit Micheline Chasques. « Le directeur a été démissionné car il voulait faire évoluer la structure », affirme P... L'année 2000, « période de crise au sein de la direction », selon les anciens employés, coïncide avec la période d'hospitalisation des deux patients qui ont porté plainte contre la Roseraie. Des plaintes étayées par le récent témoignage d'un médecin hospitalisé en 1999. Sa lettre, transmise au parquet de Bobigny, dénonce des faits « peu humains » au sein du service de réanimation.
* Les identités des anciens employés ont été dissimulées à leur demande. AUBERVILLIERS, LA ROSERAIE, SEPTEMBRE 2002. Plusieurs anciens employés dénoncent la qualité des soins pré et postopératoires. Un médecin hospitalisé dans la clinique en 1999 vient d'écrire au procureur pour signaler qu'il avait observé des faits « peu humains » au sein du service de réanimation. ( Victor Dixmier pour le Parisien le 20 septembre 2002 )
Plaintes contre la clinique "La roseraie" à Aubervilliers (le parisien)
En Bref : Dans le journal de 20 heures diffusé sur France 2 le 1er septembre 2002 ,vous avez pu découvrir le reportage réalisé par une équipe de FRANCE TELEVISION avec la collaboration de l' AFPAP, sur la plainte pour maltraitance sur personne vulnérable, déposée par un retraité lors de son hospitalisation dans la clinique "La Roseraie" à Aubervilliers (93). L'AFPAP qui a été saisie de l'affaire par les victimes a transmis le dossier au ministère et au procureur de la république. Découvrez les articles du "Parisien" concernant cette affaire en cliquant ci-dessous. Si vous avez été témoins ou victimes de tels agissements contactez l' AFPAP au : 0800.020.528.
Le 6 septembre 2002 / Maltraitance : Seconde plainte contre la clinique la Roseraie (93)
Aubervilliers Seine-Saint-Denis) La clinique la Roseraie à Aubervilliers, mise en cause une première fois pour « mauvais traitements sur personne vulnérable » (voir édition Parisien du dimanche 1 septembre 2002 ou ci-dessous)

La clinique a été attaquée mercredi par un autre ancien patient, soutenu par l'Association française de protection et d'assistance aux personnes âgées (Afpap). Une plainte contre X pour « violences volontaires » met de nouveau le service de réanimation sur la sellette. Hospitalisé le 12 janvier 2000 à la Roseraie, Marcelin Marien, 46 ans, se fait poser un double pontage. Après son opération, très affaibli, il passe trois semaines en réanimation. « J'ai passé vingt et un jours sans être frictionné et dans mes excréments », raconte-t-il. Mal lavé, « jamais retourné par le personnel soignant », le malade reste dans la même position toute la journée. Jusqu'à développer des escarres à la tête, à une épaule et à une fesse. Evacué à la demande de son épouse sur Orléans,Mr Marien Marcelin est immédiatement amputé d'une partie de la fesse gauche, car, « avec la septicémie qui menaçait, je pouvais mourir en vingt-quatre heures » affirme-t-il. Après six mois de soins à domicile, toujours sous antidépresseurs, il ne peut plus travailler. n'admets pas que personne n'ait vu les deux trous de 2 cm de diamètre qui se sont formés dans ma fesse ! dit-il. Il accuse le service de réanimation de « négligence ». Ainsi, un jour, il étouffe et appelle à l'aide. « Tu étouffes, mais nous on va t'étrangler ! » lui répond, moqueur, un infirmier. « Ce qui se passe à la Roseraie est un scandale », confirme M…, un ancien employé. « Aucun membre du personnel ne parle des maltraitances connues de tous par peur d'un licenciement. » Il s'étonne qu'« aucune enquête administrative n'ait été encore engagée » contre l'établissement. Les accusations de M. Marien appuient celles du premier plaignant, Salvatore Migali. Les deux patients affirment avoir été maltraités durant l'année 2000 par un infirmier du service, aidé par un ou deux membres du personnel. Pour sa part, la PDG de la clinique, Micheline Chasques, « conteste formellement tous les faits incriminés ». « Je suis certaine de la qualité des soins que nous prodiguons », ajoute-t-elle, et indique n'avoir « pas connaissance de la seconde plainte ».
Journal Le Parisien, vendredi 06 septembre 2002
Rappel : 1ere Plainte contre la clinique la Roseraie. Article le Parisien Dimanche 1er septembre 2002
"Mauvais traitements, plainte contre une clinique d' Aubervilliers" (le parisien)
Plusieurs patients dénoncent les dérives du service de réanimation de la clinique de la Roseraie .
Un retraité soigné à la clinique la Roseraie à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) a déposé une plainte mercredi pour « mauvais traitement sur personne vulnérable » contre le personnel de l'établissement. L'affaire remonte à décembre 2000. Salvatore Migali, 70 ans, subit une intervention chirurgicale au coeur, et se réveille en salle de réanimation. « J'ai pensé que j'allais y rester », raconte-t-il, la voix tremblante. A..., infirmier, dirige les opérations, suivi par « une brune aux cheveux longs » et un membre du personnel soignant. « Ils ont commencé par m'insulter. Puis ils m'ont secoué dans mon fauteuil électrique. » Ceci, alors que le vieil homme, en phase de réveil, est sous perfusion. « Arrêtez ! Vous allez me faire mal », implore-t-il. Selon lui, ses chevilles sont ensuite attachées au lit. Sous l'emprise d'anesthésiants, le retraité panique : « Je croyais que la cicatrice de mon opération s'était ouverte », dit le retraité. A la visite de son épouse, Bernadette, dimanche 3 décembre, le retraité craque : « Sors-moi de là, ils vont me tuer », supplie-t-il. Affolée, M m e Migali alerte son cardiologue de Vierzon (Cher), qui transfère le patient vers un hôpital d'Orléans. « Il avait le dos tuméfié, raconte-t-elle. Les infirmiers l'ont laissé trois jours sur le dos à transpirer dans une salle surchauffée sans s'occuper de lui. » Des allégations confirmées par le cardiologue traitant de M. Migali dans un courrier de janvier 2001 adressé au directeur de la clinique de la Roseraie. Le médecin évoque alors des « graves manquements du personnel infirmier » et des « maltraitances à des malades venant de subir des interventions en général lourdes ». Mais Salvatore Migali n'est pas seul à dénoncer les dérives du service de réanimation de la Roseraie. Ainsi, Michel Delarue, 50 ans, affirme n'avoir « pas bien été traité » après la pose d'un triple pontage le 13 décembre 2000. « J'ai eu l'impression d'être laissé comme un chien », reconnaît-il. Infirmier durant vingt-deux ans, il n'avait « jamais connu une telle java » dans un hôpital. « Cette nuit-là tout le monde était ivre dans le service de réanimation. La radio était à fond. » Du côté de la clinique, profil bas. Depuis les faits, le directeur a été remplacé et son successeur ne souhaite pas communiquer. « La direction n'a pas été avisée de la plainte », se borne-t-on à déclarer. Même mutisme chez l'un des médecins du service de réanimation. Mais la direction avait été, par le passé, plus bavarde. Alertée par courrier par Salvatore Migali et son médecin traitant, le directeur précisait en mars 2001, que « les personnes mises en cause avaient quitté l'établissement au 31 décembre dernier », et affirmait que, selon sa propre enquête, « les faits de mauvais traitement (...) ne pouvaient être imputés à l'équipe actuellement en place ». La plainte déposée au commissariat de Vierzon pourrait ne pas rester isolée. L'Association Française de Protection et d'Assistance aux Personnes Âgées (Afpap) vient en effet de transmettre le dossier au parquet de Seine-Saint Denis.
Victor Dixmier ( Le Parisien : 1er septembre 2002 )
Voir également : France 3 (19/20) du 6 et du 8 septembre 2002 ; France 2 (journal de 20h00) du 1er septembre 2002 ; Le Parisien du 1er septembre 2002 et du 6 septembre 2002 ; La Nouvelle République du 5 septembre 2002 ; Le Berry du 4 septembre 2002 ...
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