Lambros a écrit:Salut CD !
J'ai lu avec intérêt ce texte (j'ai téléchargé en PDF, mais les parties 2 et 3 sont déjà dans la partie 1...). Ajouté à mon dossier "Marxisme, connaître ses ennemis"
Plus sérieusement, merci du lien !! Je suis plutôt d'accord (sauf sur la critique des Situs, je suis en pleine lecture de La Société du Spectacle).... Ah et aussi pour la première fois, j'ai l'impression que YC se voit encore trotskyste en lisant ce texte (bien que je sache qu'il ne l'est plus).
Carpe diem a écrit:Concernant la critique des Situs, je serai bien mal placé de faire un développement très précis à ce sujet. Néanmoins, je trouve en grande partie son commentaire assez sensé. Il est vrai que Debord et compagnie ont eu tendance à se positionner comme une avant-garde. Et, pour avoir lu récemment La Société du Spectacle, je pense de plus en plus la même chose. Pour être encore plus méchant, je dirais même que La Société du Spectacle n'est même pas écrite à l'attention des prolétaires, mais à celle des bourgeois en manque de radicalisme. Je ne suis pas sûr que des ouvriers de l'industrie métallurgique comprendraient le moindre paragraphe. Moi-même, j'ai eu du mal à m'y mettre.
elquico a écrit:peut être,ils sont trop cons,les prolétaires?Et s'ils sont un peu intelligents comme toi et moi je te garantis marxiste ou pas,radical contre les insomnies? Et ,si c'est trop fort,pour les prolos, pourquoi pas le lire en caChette? Trop bourgeois,le brûler sur la place publique?De toutes façonS ,c'est Debord!
Lambros a écrit:néanmoins il y a des choses que je trouve extrêmement intéressantes et utiles, pour aujourd'hui, je dirais que j'ai une légère influence situ, notamment pour comprendre l'évolution du Spectacle...
Lambros a écrit:Oui si on veut parler Situ, autant ouvrir un autre fil !
Carpe diem a écrit:Et, pour avoir lu récemment La Société du Spectacle, je pense de plus en plus la même chose.
Carpe diem a écrit:Pour être encore plus méchant, je dirais même que La Société du Spectacle n'est même pas écrite à l'attention des prolétaires, mais à celle des bourgeois en manque de radicalisme. Je ne suis pas sûr que des ouvriers de l'industrie métallurgique comprendraient le moindre paragraphe. Moi-même, j'ai eu du mal à m'y mettre.
Léa a écrit:Carpe diem a écrit:Et, pour avoir lu récemment La Société du Spectacle, je pense de plus en plus la même chose.
Ah toi tu vas finir avec les intermittents du spectacle, genre à la CIP-IdF : http://www.cip-idf.org
Carpe diem a écrit:Ce que je rejette, c'est cet avant-gardisme généreux, voire charitable, qui consiste à parler au "petit peuple" avec le vocable et la syntaxe de la bourgeoisie - c'est-à-dire réaliser une rupture entre eux-mêmes et le supposé "sujet révolutionnaire" dont parlaient Debord et ses copains.
Carpe diem a écrit:Société du spectacle qui, soit dit en passant, signifie tout et rien à la fois. Avec ça, on est bien parti, n'est-ce pas ?...
Carpe diem a écrit:... je n'accroche vraiment pas à cette vision apocalyptico-conspirationniste du monde.
Carpe diem a écrit:c'est La Société de Consommation de Baudrillard.
Carpe diem a écrit:Société du spectacle qui, soit dit en passant, signifie tout et rien à la fois. Avec ça, on est bien parti, n'est-ce pas ?...
Léa a écrit:Oui y'a un peu de ça c'est vrai.
Le dernier essai cinématographique caricaturale en date que je connais est le film :Le grand soir.
J'ai pas apprécié, tellement l'image du punk était caricaturale.
Le fait de regarder le but de la révolution prolétarienne comme immédiatement présent constitue à la fois la grandeur et la faiblesse de la lutte anarchiste réelle (car dans ses variantes individualistes, les prétentions de l’anarchisme restent dérisoires). De la pensée historique des luttes de classes modernes, l’anarchisme collectiviste retient uniquement la conclusion, et son exigence absolue de cette conclusion se traduit également dans son mépris délibéré de la méthode. Ainsi sa critique de la lutte politique est restée abstraite, tandis que son choix de la lutte économique n’est lui-même affirmé qu’en fonction de l’illusion d’une solution définitive arrachée d’un seul coup sur ce terrain, au jour de la grève générale ou de l’insurrection. Les anarchistes ont à réaliser un idéal. L’anarchisme est la négation encore idéologique de l’Etat et des classes, c’est à dire des conditions sociales mêmes de l’idéologie séparée. C’est l’idéologie de la pure liberté qui égalise tout et qui écarte toute idée du mal historique. Ce point de vue de la fusion de toutes les exigences partielles a donné à l’anarchisme le mérite de représenter le refus des conditions existantes pour l’ensemble de la vie, et non autour d’une spécialisation critique privilégiée ; mais cette fusion étant considérée dans l’absolu, selon le caprice individuel, avant sa réalisation effective, a condamné aussi l’anarchisme à une incohérence trop aisément constatable. L’anarchisme n’a qu’à redire, et remettre en jeu dans chaque lutte sa même simple conclusion totale, parce que cette première conclusion était dès l’origine identifiée à l’aboutissement intégral du mouvement. Bakounine pouvait donc écrire en 1873, en quittant la Fédération Jurassienne : «Dans les neufs dernières années on a développé au sein de l’Internationale plus d’idées qu’il n’en faudrait pour sauver le monde, si les idées seules pouvaient le sauver, et je défie qui que ce soit d’en inventer une nouvelle. Le temps n’est plus aux idées, il est aux faits et aux actes». Sans doute, cette conception conserve de la pensée historique du prolétariat cette certitude que les idées doivent devenir pratiques, mais elle quitte le terrain historique en supposant que les formes adéquates de ce passage à la pratique sont déjà trouvées et ne varieront plus.
Les anarchistes, qui se distinguent explicitement de l’ensemble du mouvement ouvrier par leur conviction idéologique, vont reproduire entre eux cette séparation des compétences, en fournissant un terrain favorable à la domination informelle, sur toute organisation anarchiste, des propagandistes et défenseurs de leur propre idéologie, spécialistes d’autant plus médiocres en règle générale que leur activité intellectuelle se propose principalement la répétition de quelques vérités définitives. Le respect idéologique de l’unanimité dans la décision a favorisé plutôt l’autorité incontrôlée, dans l’organisation même, de spécialistes de la liberté ; et l’anarchisme révolutionnaire attend du peuple libéré le même genre d’unanimité, obtenue par les mêmes moyens. Par ailleurs, le refus de considérer l’opposition des conditions entre une minorité groupée dans la lutte actuelle et la société des individus libres, a nourri une permanente séparation des anarchistes dans le moment de la décision commune, comme le montre l’exemple d’une infinité d’insurrections anarchistes en Espagne, limitées et écrasées sur un plan local.