Zabalaza, anarchistes sud-africains

Les bons plans pour surfer subversivement.

Zabalaza, anarchistes sud-africains

Messagepar goldfax » Dimanche 28 Oct 2007 13:37

Des anarchistes sud-africains, apparemment proche de l' Anarchist Black Cross.
Merci Nosostros... :wink:

zabalaza
goldfax
 

Messagepar NOSOTROS » Dimanche 28 Oct 2007 22:58

Ils sont plutot proche du néo plateformisme sauce WSM (Workers Solidarity Movement) Irlandais, un peu plus bolcho (trotsko) encore que AL avec qui ils entretiennent les meilleurs liens.

En même temps il faut comprendre que la litterature anar anglosaxonne est plutot pauvre et que le mouvement anar anglo saxon a toujours été fortement influencé par le marxisme et le léninisme ... Leurs premières lectures les ont donc influencé dans une certaine direction mais quand tu parles avec eux ce n'est paeut etre pas aussi tranché que ça ...

De plus, en ce qui concerne Zabalza, ils vivent dans le mythe du Parti Communiste toute première époque d'Afrique du Sud (années 1920 à 25) dans lequels ils essaient avec obstination d'isoler un etendance syndicaliste révolutionnaire ...
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Messagepar NOSOTROS » Lundi 29 Oct 2007 1:19

Un texte des zabalaza, dont la version originale est disponible sur leur site :

UNE HISTOIRE DES IWW EN AFRIQUE DU SUD
PAR LUCIEN VAN DER WALT

Les Industrial Workers of the World (IWW, Travailleurs Industriels du Monde), et les idées, buts et pratiques organisationnelles pour lesquels ils se dressèrent, eurent une influence importante sur les débuts du mouvement ouvrier et de la presse radicale en Afrique du Sud. Ils eurent aussi un impact en Namibie, Zambie et Zimbabwe, pays voisins. De plus, au moins 5 syndicats furent fondés sur le modèle des IWW durant cette période. Quatre de ces syndicats furent des pionniers de l’organisation des travailleurs de couleur, plus particulièrement les Industrial Workers of Africa, le premier syndicat pour les travailleurs africains dans l’histoire de l’Afrique du Sud.

L’arme de la mémoire

La majeure partie de cette histoire a été oubliée, à la fois en Afrique du Sud et ailleurs, y compris à l’intérieur du mouvement IWW contemporain et, malheureusement, la plupart des écrits sur cette histoire tendaient à être imprécis et incomplets. L’hostilité des auteurs aussi bien libéraux que marxistes et l’enthousiasme et la simplification excessifs des anarchistes et des syndicalistes révolutionnaires avaient rendu les eaux troubles. C’est donc une tâche essentielle de remettre les choses à plat. L’histoire du rôle des IWW en Afrique du Sud est importante et ce pour bien plus que de simples raisons académiques. Il est vital que nous comprenions notre propre histoire, que nous apprenions d’elle et, oui, que nous tirions de la fierté de nos œuvres en tant qu’anarchistes et syndicalistes révolutionnaires.

Les premiers IWW

Fondés aux Etats-Unis en 1905, les IWW en des termes expliquèrent clairement leurs objectifs, en des termes précis, dans leur préambule (1) :
« La classe ouvrière et la classe patronale n’ont rien de commun. Il ne peut y avoir de paix aussi longtemps que la faim et le besoin seront le partage de millions de travailleurs, pendant que la minorité, qui compose la classe des patrons, possède tous les biens de la vie.
Entre ces deux classes il doit y avoir lutte, jusqu’à ce que les ouvriers du monde entier s’organisent comme classe, prennent possession de la terre et des instruments de production, et abolissent le système du salariat.
»

Pour les travailleurs radicaux autour du monde, cette sorte de vision s’avéra immensément attractive. Fatigués des continuelles trahisons des partis ouvriers et des politiciens élus, et souvent exclus même d’un semblant de droits politiques représentés par les processus électoraux bourgeois, des millions de travailleurs rejoignirent les syndicats révolutionnaires qui étaient engagés dans l’action directe et le remplacement du capitalisme et de l’Etat par le contrôle ouvrier de la production entre les années 1890 et 1930.

Race et industrie

L’industrialisation de l’Afrique du Sud commença par la découverte de diamants à Kimberley en 1867, suivie par celle d’or dans le Witwatersrand en 1886. Des centaines de milliers de travailleurs d’Australie, Amérique, Europe et de tous le sud de l’Afrique furent attirés dans de vastes villes nouvelles comme Johannesburg et Kimberley presque du jour au lendemain.
Pour les travailleurs blancs, les conditions étaient pauvres et dangereuses, mais ils avaient au moins des droits civils et politiques basiques.

Ce n’était pas le cas des africains qui entrèrent dans les villes comme un peuple conquis, leurs terres sous l’autorité impériale, leurs chefs complices du travail de recrutement dans les mines et leurs vies laborieuses entravées par des lois de circulation prévenant leur libre mouvement, des lois sur l’immigration interdisant les grèves, des lois de résidence les condamnant à des foyers d’hommes célibataires ou à des ghettos sinistres.

Les conditions pour les travailleurs indiens, descendants d’ouvriers agricoles immigrés amenés dans les années 1860 et les métis, descendants principalement de la vieille colonie d’esclaves du Cap, étaient un peu meilleures, mais les deux groupes souffraient d’une oppression nationale sous une succession de régimes suprémacistes blancs qui fut finalement consolidée comme l’Union de l’Afrique du Sud en 1910.

La voix du Travail

En 1910, La voix du Travail – un hebdomadaire radical fondé en 1908, et le premier journal socialiste dans l’Afrique du Sud du 20ème siècle – était devenu un des plus importants forum pour les vues syndicalistes révolutionnaires. Pour les radicaux aliénés par les brutalités et le racisme du capitalisme sud-africain, le réformisme ségrégationniste du Parti Travailliste Sud-Africain (South African Labour Party, SALP) et le corporatisme des syndicats de métiers, la vision des IWW était séduisante.

Les anarchistes et syndicalistes révolutionnaires locaux écrivirent dans le journal pour louer la supériorité de « l’action directe sur la politique parlementaire » qui agit pour « glacer et paralyser l’énergie naturelle et l’initiative ». Ils furent également les premiers à appeler à des syndicats interraciaux : « la seule chose logique à faire pour les esclaves blancs », écrivait « Prolétaire », « est de partager leur sort avec les esclaves salariés noirs dans un assaut commun contre le système capitaliste. »

Sur les traces

En mars 1910, un Parti Socialiste du Travail (Socialist Labour Parti, SLP) pro-IWW fut fondé à Johannesburg, et la fondation d’une section sud-africaine des IWW suivit en juin. Le porte-parole et militant A.B. Dunbar, un forgeron, fut bientôt élu secrétaire général du syndicat.

Malgré le sectarisme qui caractérisait la gauche de Johannesburg à ses débuts – y compris dans les relations entre le SLP et les IWW – les nombreux groupes de gauche se rallièrent aux IWW quand ils déclenchèrent une grève surprise des travailleurs blancs du tramway de Johannesburg en janvier 1911.

La grève – contre la nomination d’un inspecteur impopulaire – fut gagnée en moins d’une journée et mena à un rapide développement des IWW à Johannesburg et à la fondation d’une section IWW, le Syndicat Industriel Municipal. Une section locale des IWW fut aussi crée dans les chemins de fer à Pretoria cette année là, et il y a des échos des « IWW de Durban » opérant dans cette ville portuaire en 1912.

Cependant, la municipalité de Johannesburg lança bientôt une enquête sur la grève de janvier 1911. La grève n’avait pas respecté les lois restrictives du Travail, et le gouvernement central était inquiet de l’exemple que cela créait pour les chemins de fer où les grèves étaient interdites.

Après que les IWW aient boycottés les auditions, la municipalité licencia deux membres clés des IWW du tramway, Tom Glynn and W.P. Glendon, en mai.

Comme une seconde grève éclatait en réponse, la municipalité recruta des briseurs de grève, envoya la police armée encercler les installations du tram et la principale station, et Glynn et Glendon furent arrêtés. Les travailleurs et leurs familles érigèrent alors des barricades, des affrontements avec la police s’en suivirent et des meetings publics furent interdits ; Dunbar et John Campbell du SLP, parmi d’autres, furent arrêtés pour avoir appeler à un rassemblement après que l’interdiction ait été prononcée.
Néanmoins la grève fut brisée. 70 travailleurs furent virés et Glynn condamné à 3 mois de durs travaux forcés. En conséquence, il partit cette année là en Australie il y devint directeur du journal IWW « Action Directe » et fut l’un des « Douze de Sidney » poursuivis pour trahison en 1917.

Un deuxième coup paralysant pour les IWW locaux vint de l’intérieur : au début de 1912, le syndicat fut détourné par des membres d’une secte socialiste locale qui tentait de créer un « parti ouvrier » et Dunbar fut exclu. Les IWW semblent s’être complètement flétris au milieu de cette année là.

La grève générale de 1913

Ainsi lorsque la grande grève de juillet 1913 des travailleurs blancs éclata à travers le Witwatersrand, ni les IWW ni le SLP n’avaient de présence visible. Le gouvernement condamna néanmoins la grève militante – durant laquelle les troupes impériales tuèrent plus de 25 protestataires et où les grévistes et leurs partisans déclenchèrent une émeute à Johannesburg – et le « conspiration syndicaliste », « l’Anarchie déguisée en travaillisme » et les « délires des syndicalistes » qui « s’adressaient à la fois aux hollandais les plus pauvres et aux indigènes ».

Quelques idées typiques des IWW apparaissaient parmi des groupes de grévistes, avec le Parti Travailliste Sud Africain trouvant nécessaire de faire campagne contre une vague de « discours syndicalistes ». Un exemple fut R. Waterston, qui n’appela pas seulement de manière répétée à « une grève générale et à une révolution » mais essaya d’amener les mineurs africains à se mettre également en grève.

Toutefois de telles perspectives ne semblent pas avoir été dominantes. Au moment de la grève des mineurs blancs de janvier 1914 (supprimée par la loi martiale), les IWW sud africains étaient clairement défunts.

L’internationale

Cependant, les idées des IWW retrouvèrent une seconde jeunesse en Afrique du Sud avec la fondation de la Ligue Socialiste Internationale (International Socialist League, ISL) en septembre 1915.

L’ISL fut fondée par des dissidents anti-guerre du SALP qui le quittèrent après qu’il ait soutenu la première Guerre Mondiale. Beaucoup d’entre eux avaient été radicalisés par la répression des grèves générales de 1913 et 1914 et avaient aussi rompu avec les politiques « Afrique du Sud blanche » du parti. Ils y avait parmi eux des militants tels que G. Mason, W.H. Andrews et S.P. Bunting.
Des vétérans des IWW et du SLP – particulièrement Dunbar et Campbell – rejoignirent aussi l’ILS, où ils exercèrent bientôt une influence politique décisive. En 1916, l’hebdomadaire de l’ISL, L’Internationale, décrivit le but de l’organisation comme la création d’un « nouveau mouvement », Un Grand Syndicat (2) qui surmonterait les « bornes du métier, de la race et du sexe », « ne reconnaîtrait ni limites de métier, ni exclusions de couleurs », et détruirait le capitalisme à travers un « lock-out de la classe capitaliste ».

L’ISL condamna constamment le racisme et insista sur le fait qu’« un internationalisme qui ne concède pas l’ensemble des droits que la classe ouvrière indigène est capable de réclamer serait une imposture ».

L’ISL entreprit de promouvoir ce type d’idées à travers L’Internationale, d’innombrables tracts et meetings publics et même à travers la présentation de candidats aux élections sur la base d’une plate-forme de droits égaux pour les blancs et les noirs, d’abolition du capitalisme et de l’Etat à travers Un Grand Syndicat.

Rouge et noir

Initialement implanté, comme les IWW sud africains, parmi des militants ouvriers blancs et concentré sur les syndicats blancs, l’ISL tourna progressivement son attention vers les travailleurs de couleur, les esclaves salariés africains, métis et indiens qui formaient le soubassement du capitalisme sud africain.

A la différence des IWW sud africains, qui étaient ouverts à tous les travailleurs, mais basé, en pratique, parmi les blancs, l’ILS fut capable d’organiser des travailleurs de couleur dans des syndicats inspirés par le modèle IWW.

Il n’y avait pas seulement des liens tissés avec les organisations nationalistes comme l’Organisation des Peuples Africains ou le Congrès National Africain (African National Congress, ANC), les travailleurs noirs étaient également attirés vers les groupes d’études de l’ILS mis en place à Johannesburg en juillet 1917. Dunbar était le principal orateur au sein de ces groupes d’études qui se centraient sur le besoin d’un syndicalisme révolutionnaire, d’une désobéissance civile de masse contre les lois racistes et de l’abolition du capitalisme.

Dans la ville portuaire de Durban, des militants ILS comme Gordon Lee fondèrent un Syndicat Industriel des Travailleurs Indiens en mars 1917, sur « les bases des IWW ». Pendant que « la Chorale des Travailleurs Indiens divertissaient les foules en chantant Le Drapeau Rouge, L’Internationale et de nombreuses autres chansons IWW », des plans furent mis en place pour traduire du matériel de l’ISL en tamil, hindi et telegu.

Les organisateurs clés du syndicat étaient R.K. Moodley et Bernard Sigamoney, qui semble avoir été très efficace : d’après le journal local Opinion Indienne, « la célébrité du syndicat des Travailleurs Indiens et des activités du camarade Sigamoney atteignaient même Lahore en Inde » où un journal local fut cité pour avoir demandé : « N’y a-t-il pas des leçons à en tirer pour la classe ouvrière en Inde ? ».

En 1918, notant « un grand réveil de la solidarité industrielle » parmi les travailleurs de couleur dans la ville minière diamantifère de Kimberley, l’ISL envoya Sam Barlin syndiquer les mineurs.
Un bureau de l’ILS fut crée et Barlin organisa un Syndicat Industriel des Travailleurs de l’Habillement qui mis en place une branche locale à Johannesburg en juin 1919. 27 travailleurs métis par la suite rejoignirent l’ILS, y compris Fred Pienaar (le secrétaire du syndicat) et Johnny Gomas, plus tard un important communiste. Barlin créa également dans la ville un Syndicat des Cochers, de nouveau parmi les travailleurs métis. Les deux syndicats firent grève en 1919.

Pendant ce temps, au Cap, la Ligue Socialiste Industrielle (Industrial Socialist League, IndSL), un second groupe syndicaliste révolutionnaire fondé en mars 1918 sur la base du préambule des IWW, organisa principalement des ouvriers d’usine métis au sein d’un Syndicat Industriel des travailleurs de la Confiserie et de la Confiture et fit la promotion des idées IWW dans le mensuel Le Bolchevik.

Pour l’Afrique

En septembre 1917, le groupe d’étude de l’ISL pour les travailleurs africains fut transformé en Travailleurs Industriels d’Afrique (Industrial Workers of Africa, IWA), le premier syndicat africain dans l’histoire de l’Afrique du Sud – peut être même de l’ensemble du Sud de l’Afrique. Rueben Cetiwe, un militant africain clé du nouveau syndicat, membre de son bureau composé uniquement d’africains, exposa en des termes sans ambiguïté les objectifs du syndicat :
« Nous sommes ici pour l’Organisation, et dés que nos camarades ouvriers sont organisés alors nous pouvons voir ce que nous pouvons faire pour abolir le système capitaliste. Nous sommes ici pour le salut des travailleurs. Nous sommes ici pour organiser et pour lutter pour nos droits et nos avantages. »

Au sein de l’ANC du Witwatersrand, des militants clés des Industrial Workers of Africa – comme Cetiwe et Hamilton Kraai – furent centraux dans la formation d’un bloc constitué, de gauche, pro-ouvrier qui aida à faire évoluer l’ANC, endormie et « classe moyenne », vers la gauche en 1918 et au début de 1919, alors qu’une vague sans précédents de grèves de travailleurs noirs et blancs éclataient.

Quand le juge McFie, partisan d’une ligne dure – « un ours qui siège » selon les mots de L’Internationale – emprisonna 152 travailleurs municipaux africains grévistes en juin 1918, l’ANC convoqua un rassemblement massif de protestation des travailleurs africains à Johannesburg le 10 juin. Au rassemblement, des membres des Industrial Workers of Africa proposèrent une grève générale des travailleurs africains à travers le Witwatersrand pour protester contre la répression.
Un comité organisateur composé de militants de l’ANC, de l’ISL et des Industrials Workers of Africa fut mis en place pour étudier la question et présenter un rapport. « Les capitalistes et les travailleurs sont en guerre partout dans tous les pays », le comité appela à un rassemblement de masse une semaine plus tard, et ainsi c’est avec raison que les travailleurs devait « entrer en grève et avoir leur dû ». Une grève générale de tous les travailleurs africains contre les arrestations, pour un salaire minimum d’un shilling par jour et « pour l’Afrique qu’ils méritent ».

Sur les docks

Une faible organisation – et peut-être les nerfs et l’inexpérience – conduisit le comité à décommander la grève. Néanmoins le gouvernement arrêta bientôt huit activistes – trois militants de l’ISL, trois activistes des IWA et deux de l’ANC – pour « incitation » à la violence publique dans ce qui devint le premier procès politique multiracial qui ait jamais eu lieu en Afrique du Sud.
Après que le procès ait échoué, la protestation continua, avec Cetiwe et Kraai jouant un rôle dirigeant dans la mobilisation de l’ANC en mars 1919 contre les lois de circulation, et le militant africain de l’ISL T.W. Thibedi raviva les IWA avec « une grande présence agréable » de plusieurs centaines de membres et sympathisants.

Une fois que l’aile droite de l’ANC eut regagné la main, elle en finit avec de telles protestations de masse et retourna à ses tactiques traditionnelles de pétitions adressées à la couronne et à l’opinion blanche libérale.

Cetiwe et Kraai se déplacèrent alors au Cap pour mettre en place une branche des IWA. Militant parmi les travailleurs noirs et métis des docks, les 2 activistes syndicalistes aidèrent à organiser une grève conjointe des IWA avec deux autres syndicats – le Syndicat Commercial et Industriel (Industrial and Commercial Union) et le Syndicat National (blanc) des Cheminots et des dockers (National Union of Railways and Harbour Servants) – en décembre 1919. Soutenue par l’IndSL, plus de 2000 travailleurs firent grève pour de meilleurs salaires et contre les exportations de nourriture (que les travailleurs rendaient responsables de la massive inflation d’après-guerre).

Du Cap au Zambèze

Bien que la grève ne fut pas gagnée, elle posa une base pour la coopération sur les docks et en 1921 les IWA, le Syndicat Commercial et Industriel et plusieurs autres syndicats africains s’étaient fondus pour former le Syndicat des travailleurs du Commerce et de l’Industrie (Industrial and Commercial Workers Union, ICU). L’ICU n’était pas un vrai syndicat révolutionnaire – il était plus influencé par des idéologies nationalistes et traditionnalistes que par l’anti-capitalisme et il était dirigé d’en haut par une couche parasitaire, faible, et parfois malhonnête, d’employés des classes moyennes – mais l’influence des IWW s’y faisait encore sentir. Il appelait à constituer Un Grand Syndicat et sa constitution incluait une version du préambule des IWW :
« Alors que les intérêts des travailleurs et ceux des employeurs sont opposés les uns aux autres, une lutte doit toujours surgir à propos de la division des produits du travail humain, jusqu’à ce que les travailleurs à travers leur organisation industrielle prennent à la classe capitaliste les moyens de production, afin qu’ils soient possédés et contrôlés par les travailleurs pour le bénéfice de tous, au lieu du profit de quelques uns. Ceci est le but que l’ICU s’efforce d’atteindre avec tous les autres travailleurs organisés dans le monde. »

L’ICU atteignit un pic en 1927 avec 100 000 membres. Dans les années 1930 il avait également établi des sections vaguement reliées en Namibie, Zambie et Zimbabwe. Des scissions internes, la confusion stratégique, un manque de démocratie intérieure et la répression des milices patronales et de l’Etat menèrent ensemble à un rapide déclin de l’organisation qui devint l’ombre de ce qu’elle était au début des années 30. Néanmoins l’ICU fut le plus grand mouvement de masse africain en Afrique du Sud jusqu’aux campagnes des années 50 de l’ANC pour le « Congrès de l’Alliance ».

Race et Anarchie

Les IWW ont eu un impact important sur la gauche radicale, les ouvriers militants blancs et les travailleurs de couleur en Afrique du Sud dans les années 1910, une influence qui persista jusqu’aux années 1920, sous une forme diluée, au sein de l’ICU et qui s’étendit même aux colonies voisines.

Pouvons nous dire alors, comme nos détracteurs le font, que l’anarchisme et le syndicalisme révolutionnaire classiques « ignoraient » les races ? Pas du tout !

Au sein d’un dominion blanc, au sein de l’empire britannique, au sein de l’Afrique coloniale, les IWW, et le syndicalisme révolutionnaire qu’ils incarnèrent et promurent, ont joué un rôle pionnier dans l’organisation de travailleurs de couleurs, dans la défense des droits du Travail africain, dans l’organisation d’activités pour les droits civils, une militance qui se répandit dans les classes ouvrières africaines des pays voisins.

Dans sa « glorieuse période », entre les années 1880 et 1930, l’anarchisme et le syndicalisme révolutionnaire n’étaient pas juste un phénomène « européen ». La gauche anti-autoritaire était un mouvement international. Elle était aussi internationaliste et anti-raciste.

Ces principes demeurent gravés dans nos cœurs alors que nous entrons dans le XXIème siècle au centre d’un nouveau mouvement anti-capitaliste.

Pouvons nous faire moins que nos prédécesseurs ?
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Messagepar goldfax » Lundi 29 Oct 2007 18:02

Ça fait un petit pavé à lire... Je me le garde sous le coude !! :wink:
Merci !
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Messagepar bloedverwant » Samedi 22 Mar 2008 15:39

ils on publié quelques textes sur theyliewedie.org aussi. J'ai une bonne translation anglais de Daniel Guerin, d'eux. Trés pratique, car ils n'ont pas ces livres dans les libraries conventionel.
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