Prison de Rennes
Un bébé naît sous les barreauxCommuniqué de presse
jeudi 11 septembre 2008, par AFRDG
http://www.afrdg.info/spip.php?article179Sous réserve d’informations dont nous ne disposerions pas, puisque sans connaissance directe du cas nous travaillons sur les données rendues publiques par la presse, la naissance d’une petite fille à la prison de Rennes semble parfaitement illustrer la question du déni de grossesse.
Résumons l’affaire en quelques mots : une femme, qui a probablement déjà fait un déni de grossesse et qui, dans la sidération panique d’un accouchement inattendu a déclaré avoir tué son bébé est mise en examen le 26 mars 2008.
Emprisonnée à Rennes à la suite de cette mise en examen, elle vient d’accoucher d’une petite fille, sous les barreaux.
Personne ne s’était rendu compte qu’elle était enceinte. Pourtant, cette femme, avait déjà probablement fait un déni de grossesse. En tout cas, de part sa situation judiciaire elle justifiait pour le moins d’une attention particulière sur le plan obstétrical, gynécologique et psychologique.
Pourtant, de l’aveu même de l’administration pénitentiaire, cette femme était soumise à un suivi médical régulier.
Pourtant cette femme, dans ce lieu de surveillance très serrée que constitue la prison, a inévitablement été soumise à des fouilles à corps : lors de son incarcération, lors de fouilles générales de la prison et tout simplement, lors des visites.
Pourtant, la prison ne laisse place à aucune intimité. Toutes les conditions étaient donc réunies pour qu’une grossesse ne puisse pas passer inaperçue.
Et, pourtant personne, absolument personne, ni les médecins, ni les psychologues, ni les surveillants pourtant aguerris dans la rechercher de la moindre dissimulation n’ont rien vu.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que, dans les cas de déni de grossesse, il n’y a rien à voir : la future mère n’a pas conscience d’être enceinte. Son corps ne donne aucun des signes habituels (ni prise de poids, ni rondeur abdominale, ni tension mammaire,…) et bien souvent les règles (ou des hémorragies génitales régulières) sont conservées. C’est la base du déni de grossesse. Une base que la Justice et l’administration pénitentiaire s’obstinent à ignorer au mépris du bon sens, comme cette affaire vient de le prouver.
Association française pour la reconnaissance du déni de grossesse.