Gérard Schivardi : “Royal aurait fait la même chose que Sarkozy”
http://www.francesoir.fr/politique/2008 ... rkozy.html
Les anciens candidats à la présidentielle dressent le bilan de la première année du quinquennat. Pour le maire de Mailhac, le président est prisonnier des injonctions européennes.
FRANCE-SOIR. Un an après la présidentielle, comment jugez-vous l’action de Nicolas Sarkozy ?
GÉRARD SCHIVARDI. Ce que je retiens, c’est que toutes les promesses faites pendant la campagne n’ont pas du tout été tenues. Nous avions averti qu’il fallait avoir très peur pour le pouvoir d’achat. Nous parlions déjà de l’augmentation des matières premières, du prix du lait ou des céréales en train de flamber alors que l’Europe nous a obligés à nous séparer de troupeaux ou à changer de cultures. Mais Nicolas Sarkozy n’a aucune marge de manoeuvre, il ne peut que se plier aux injonctions de l’Europe.
L’Union européenne serait donc responsable de tout ?
Oui, nous sommes prisonniers de cette Europe des fonds de pension et des financiers. Quand j’entends critiquer le président de la République je dis non, Ségolène Royal aurait fait la même chose que Nicolas Sarkozy. Il est peut-être plus direct, plus rapide. Elle aurait peut-être fait les choses moins violemment, mais le résultat serait le même. Quant à son « style », il ne me fait ni chaud ni froid.
C’est pourtant lui qui a fait adopter le traité de Lisbonne, que vous pourfendez…
Oui, comme tous les traités depuis celui de Maastricht. Ces gens qui se disent gaullistes me font rire. Comme le général de Gaulle, je suis pour une vraie Europe des nations. Je réclame toujours le retour à nos monnaies d’origine, car l’euro est trop cher. Le peuple s’était prononcé une fois pour toutes. Ce nouveau traité est un coup d’Etat, cautionné par la gauche. Une gauche vraiment à gauche l’aurait empêché, elle en avait les moyens au Congrès.
Qu’auriez-vous fait d’autre ?
Il y a tant de choses à faire pour sortir de cette catastrophe. On pourrait relancer la machine rapidement et facilement : revenir à une Europe des peuples, au franc, renationaliser le système bancaire, comme de Gaulle l’a fait en 1946, car toutes les banques sont aujourd'hui en situation de faillite. Il y a plein de petites choses. On pourrait par exemple arrêter de dire que le vin c’est de l’alcool et préserver notre terroir, nos vignobles, nos champs !
Votre candidature à la présidentielle était soutenue par le Parti des travailleurs, vos relations avec le mouvement de Daniel Gluckstein sont-elles toujours au beau fixe ?
Le Parti des travailleurs a son fonctionnement propre, nous ne partageons pas toujours les mêmes visions. Moi je suis pour que tout le monde soit propriétaire de ses biens, ils sont hostiles au droit de propriété. Avec certains de ses membres, mais aussi des élus sans étiquette, des radicaux de gauche, des communistes, des élus du Mouvement des citoyens et même des gens de droite, nous sommes en train de mettre en place un nouveau parti ouvrier indépendant, dont le congrès fondateur se tiendra les 14 et 15 juin à Paris. Ce sera un parti des Français pour les Français, dans une Europe des pays libres. Notre bureau provisoire compte déjà une centaine de maires et plus de 8.000 adhérents.
Avez-vous appris à aimer la caricature que l’humoriste Nicolas Canteloup fait de vous quotidiennement sur Europe 1 ?
Depuis qu’il a expliqué chez Michel Drucker que je n’étais pas un alcoolique – je ne bois quasiment pas – ça va mieux entre nous. J’ai appris à en rire, d’ailleurs c’est un garçon talentueux et très sympathique, et j’assisterai même ce soir à son spectacle à l’Olympia !