par NOSOTROS » Mardi 11 Mar 2008 14:11
Merci !
Je n'avais vu que les journaux du 10/03. J'aurai parlé trop vite ...
je mets l'article ici (les archives dumonde sont payante passé un certain délais)
L'abstention au premier tour des municipales relativise l'élan civique du printemps 2007
Avec 66,5 % de participation au premier tour, les municipales de 2008 enregistrent une mobilisation en légère baisse par rapport à 2001 (67,4 %), et s'inscrivent dans la diminution continue de la participation aux élections communales depuis 1983 (78,3 %).
"Le printemps civique et démocratique de 2007 n'a pas eu d'effet d'entraînement, commente Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département opinion publique de l'IFOP. Un tiers des Français ne se sont pas déplacés, alors que les municipales sont considérées comme des élections importantes et que la figure du maire se caractérise par un fort niveau d'attachement."
De manière générale, la participation distingue les territoires ruraux et urbains. Les départements où on a le plus voté sont la Lozère (83,5 %) et la Haute-Corse (81,1 %). A l'inverse, la participation a été la plus faible en Ile-de-France : Seine-Saint-Denis (52, %), Val-de-Marne (54,7 %), Val-d'Oise (56,4 %), Paris et Hauts-de-Seine (56,9 %). L'effet des vacances scolaires, qui se terminaient dimanche 9 mars, n'est pas démontré : si la mobilisation a baissé en Ile-de-France, elle s'est maintenue en Aquitaine.
La démobilisation a été particulièrement importante dans les quartiers populaires. L'abstention a progressé de manière significative à Grigny, dans l'Essonne (de 46 % à 55,3 % entre 2001 et 2008), aux Mureaux, dans les Yvelines (de 42,5 % à 52,4 %), ou à Sarcelles, dans le Val d'Oise (de 49,6 % à 55,2 %). Une abstention élevée a aussi été enregistrée à Saint-Denis (56,2 %), Stains (56,3 %), Bobigny (53,6 %). Tout comme dans la banlieue de Lyon, à Vaulx-en-Velin (56 %) et Vénissieux (51,7 %). Elle dépasse même 60 % à Roubaix, dans le Nord.
Ville symbole des émeutes de 2005, Clichy-sous-Bois (28 200 habitants) illustre cette tendance. La commune avait connu une forte hausse des inscriptions sur les listes électorales en 2006, puis une abstention limitée à 18 % pour la présidentielle. Or, l'abstention a dépassé 55 % dimanche. Conséquence, le nombre de votants en 2008 (4 325) est similaire à celui de 2001 (4 123), alors que la ville compte près de 2 000 électeurs supplémentaires. Elu avec 65,9 % des suffrages au premier tour, soit 2 792 voix, le maire sortant, Claude Dilain (PS), n'est choisi que par un habitant sur dix.
"Dès que l'intensité d'une campagne chute, ce sont les populations les moins prédisposées à voter qui s'abstiennent, souligne le politologue Jean-Yves Dormagen, auteur avec Céline Braconnier de La démocratie de l'abstention (Gallimard). Les taux de participation de 2008 correspondent à ceux d'avant la présidentielle. Comme si 2007 avait seulement marqué une sorte de parenthèse enchantée."
Fin 2007, dans une étude, l'Insee avait insisté sur le caractère "exceptionnel" de la mobilisation pour la présidentielle, suivie d'une abstention record aux législatives : "Les électeurs ne délaissent pas les urnes mais s'expriment par un vote intermittent et sélectif."
Ce comportement touche en premier lieu les jeunes des quartiers populaires, très mobilisés contre Nicolas Sarkozy en 2007 mais retombés, depuis, dans l'abstention. Cela explique les résultats paradoxaux observés dans des communes comme Aulnay-sous-Bois, Colombes ou Argenteuil : Ségolène Royal l'avait largement emporté lors de la présidentielle mais les candidats socialistes ont eu du mal à faire le plein des voix dans un contexte plus favorable à la gauche
Capitalismo delenda est