A-S, globalisme et plateforme

Pour relier les luttes entre elles et les étendre...

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Messagepar lucien » Dimanche 01 Nov 2009 1:20

pepper a écrit:Nosotros,

l'espoir fait vivre. OK.

Nous avons eu une petite discussion informelle hier soir entre membres de interco23 et sympathisants.

Pas d'ordre du jour , juste un hasard lié sans aucun doute à la situation, de plus en plus inquiétante.

Le débat a tourné autour de l'impuissance politique au sens large. Des sympathisants nous ont fait remarquer que notre syndicalisme ETAIT INTéGRé, quoiqu'on en dise. Pas autant que les "partenaires sociaux", bien évidemment. Mais du seul fait de certaines pratiques communes avec eux qui nous situent, dans la représentation collective etd'ailleurs légale du syndicalisme, dans le champ syndical.

Ces sympathisants ne disaient pas cela pour nous blamer, sur le mode anarcho-syndicaliste ou anarchiste, mais tout simplement parce que ça leur paraissait évident.

Les pratiques en questions, O surprise, ne sont pas celles qui ont entrainé la scission de 1993, à savoir les élections professionnelles; Non, la candeur et l'endehors syndical des participants ont mis le doigt sur autre chose : le fait même d' obtenir des droits syndicaux sur la base d'une légalité impliquant, en retour, des devoirs syndicaux : déclaration, dépot de statuts, existence d'une trésorerie, d'un secrétariat etc...demande d'autorisation spéciales d'absence pour assister aux congres ou assimilés.

Je précise que ces sympathisants ne sont en rien au courant de l'existence d'un mouvement autonome; c'est à dire que ce qu'ils montrent ne provient pas d'une autre idéologie concurrentielle, anti-syndicale, anti-organisationnelle.

Ils font juste remarquer qu'un syndicat, quel qu'il soit, est de facto intégré au système juridique et donc forcément mal placé pour l'émancipation.

Ils l'ont pas dit comme ça mais c'est ce que j'ai ressenti.

Nous, membres du syndicat, on en est tout bouleversés.

Comprends bien, Nosotros, que la question n'est pas de choisir telle ou telle étiquette mais simplement de savoir si jouer à ce jeu mène à quelque chose.

Cela n'enlève rien, pour le moment à ce que nous pensons et disons dans notre plateforme. Celle-ci, dès le départ est une proposition, pour essayer d'engager des "convergences", des accords sur certaines étapes, sur une ébauche de programme, non pas électoral, non pas syndical stricto sensu ( sinon pourquoi nous serions nous tourner entre autre vers NANOMONDE ou OCL?) mais pour déterminer ensemble une stratégie, une ou des intentions, et les moyens les plus appropriés pour les matérialiser.

Nous avons pensé, étant donné que deux points sur trois de notre plateforme étaient des revendications compatibles avec le syndicalisme, que la forme syndicale allait de soi. Mais pour autant nous ne voulions pas nous enfermer dans le syndicalisme; dans le champ syndical. Nous voulions clairement identifier, dans l'univers sinon le champ des praxis, quels groupes relativement influents ( toutes proportions gardées) pouvaient engager une telle réflexion.

Nous en sommes toujours là mais on est drôlement déstabilisés, dans cette période chaotique, impuissante, et dangereuse, par les remarques de ces sympathisants.

Donc, arrivé à ce stade de nos discussions, la question de la gauche étant enfin résolue, j'espère qu'on pourra entamer enfin une discussion sur le fond. La base que je propose, dans la foulée de ce que j'ai dit sur la nouvelle approche de la communication, est qu'on ne cherche pas à imposer nos praxis respectives mais bien plutot à articuler nos différentes praxis sur un fond commun qui nous unifie de l'extérieur tout en nous différentiant, et qui est la situation totale elle-même.

Peux-tu reformuler ce que j'ai dit afin que je vérifie qu'on s'est bien compris; et dire ensuite ta réponse sur le fond aux trois points de la plateforme à partir de ta propre praxis ?

Bien frat'

Je ne suis pas certain de voir à quoi tu fais référence quand tu parles d'une "situation, de plus en plus inquiétante" : sans doute à "l'impuissance politique" que tu abordes ensuite, mais ça mériterait alors discussion.

A quel syndicalisme vos sympathisants font-ils référence quand ils le qualifient d'intégré (d'ailleurs qu'est-ce que cela signifie ?). Si la représentation collective signifie pour eux délégués du personnel mais aussi délégués syndicaux (et donc "demande d'autorisation spéciales d'absence pour assister aux congres ou assimilés") et sections syndicales, c'est un point de vue plutôt respectable ! Que le légalisme du syndicat (déclaration, dépôt des statuts, trésorerie, secrétariat) en effraie également certains, ça se comprend, tant qu'on ne tombe pas dans l'excés du refus de tout légalisme, jusqu'à refuser tout aspect financier pour le groupe (l'argent, c'est légal...) : après tout, la plupart de nous disposons d'une carte d'identité et recevons même mensuellement de l'argent d'un patron voire de l'Etat, ce qui ne fait pas de nous des pourris-jusqu'à-la-moëlle (ni "forcément mal placé pour l'émancipation", quoi que !). Finalement, tout dépend de ce que les gens font de leur structure, quand ils s'en dotent ! Si l'AIT comporte en son sein des sections syndicales et des délégués syndicaux, d'autres font le choix de monter un syndicat parce que c'est une forme courante d'organisation et offrant de modestes avantages et de s'en servir pour faire autre chose que du syndicalisme d'entreprise, d'autres encore sont dans l'illégalité, par choix ou parce que, au contraire, ils n'ont pas d'autre possibilité. Pour le cas de la France et pour qui cherche à faire de l'anarchosyndicalisme (disons, tel que le définit la charte de l'union locale de Caen...), l'existence légale ne semble pas nécessaire.

Comprends bien, Nosotros, que la question n'est pas de choisir telle ou telle étiquette mais simplement de savoir si jouer à ce jeu mène à quelque chose.
De quel jeu ? Est-ce une remise en cause du syndicat ou de toute activité politique ? D'ailleurs, les exemples fournis pourraient ne s'appliquer qu'à de l'activité syndicale (d'où le désintérêt de vos sympathisants ?) quand ce qui nous préoccupe au moins autant, c'est le politique - et votre plateforme n'y fait pas abstraction.

Tu parles ensuite de rapprochement, de communication, de stratégie, mais cela ne semble concerner que les organisations. Selon moi, cette convergence n'est pas primordiale au vu de ce que ces organisations représentent en terme quantitatif (et tu as fait remarquer qu'il fallait considérer cet aspect avec modestie - n'en parlons même pas en terme qualitatif) ; comme indiqué par ailleurs, lancer ce type d'appel et travailler à ce type de développement serait à mon sens bien plus efficace :

La charte de l'union locale de Caen a écrit:En conséquence, l'anarcho-syndicalisme appelle les opprimés et les exploités à agir en dehors des structures de collaboration, des appareils politiques et syndicaux, qui concourent au maintien de l'ordre bourgeois, en créant des comités indépendants de lutte : seul moyen permettant de dépasser les clivages, l'emprise des jeux politiciens, les divisions induits par les partis et syndicats. Ces comités unifient donc les exploités dans leurs intérêts communs au delà des sensibilités particulières. Les comités doivent se lier selon les principes du fédéralisme anti-autoritaire, de façon à établir une véritable résistance populaire autonome, seule capable de créer un véritable rapport de force.

... ce qui n'enlève en rien à l'intérêt de ta proposition visant à "organiser la communication différemment".

Enfin, je ne sais trop comment réagir au sujet des trois points de votre plateforme, si ce n'est qu'ils ne me semblent pas convenir à un syndicat qui souhaite changer de système. Maintenant, s'il s'agit de faire converger des gens afin que naisse un mouvement de fond, est-ce la meilleure façon que de partir sur une plateforme de 3 points non-discutables ? Une telle plateforme ne devrait-elle pas dans ce cas être plutôt discutée dans les comités de lutte ? Sur Caen, le dernier collectif qui s'est monté avait pondu ça :

L’accès gratuit pour tous et toutes aux besoins sociaux fondamentaux (santé, éducation, logement, transports, culture, biens de première nécessité).
Le refus des réformes allant à l’encontre de ce principe.
Le refus des licenciements et des suppressions de postes.
Le refus des radiations des minima sociaux.
L’augmentation des salaires et de l’obtention des minima sociaux.
L’arrêt de la casse du service public.
Ce n'est certes pas un programme anarchiste mais des gens étaient plus ou moins prêts à s'investir dans le sens de ces revendications, au-delà de clivages politiques, l'important dans ces situations, comme le souligne anarced, étant de ne pas pour autant taire nos divergences.

Jongler avec revendications immédiates et utopie n'est pas si simple !
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Messagepar pepper » Dimanche 01 Nov 2009 15:11

ok pour changer de fil. J'ai répondu sur le fil entamé par moi meme : la plateforme interco23.

juste un mot pour repondre a ce que lucien dit plus haut dans le fil : les plateforme de caen comporte un nombre réduit de points, comme la notre; ce qui est un grand avantage en termes de clarté et de mémorisation si on tient réellement à ne pas tomber dans la délégation "technique" et finalement "politique " de notre auto-émancipation d'esclave salarié.

c'est réformiste; omme la notre. Et il ne s'agit evidemment pas de s'y limiter. L'important est que cette plateforme existe et soit tres largement diffusée ( et nos camarades et amis de la confédération soeur peuvent compter sur nos éloges syndicaux à leur égard, tant que l'Etat ne nous aura pas coupé le sifflet d'une manière ou d'une autre, à grands renforts de coups tordus du genre Tarnac ou poitiers sans parler la piazza fontana ou du 911). Nous étudierons entre membres du syndicat interco 23 cette plateforme des canneais (ont dit comme ça ?) et la confroànteront avec la notre.

quand je disais qu'elle etait non negociable, c'est parce qu'il est d'usage, dans les milieux de la résistance, de considérer que la négociation n'est pas de la résistance.

Par ailleurs, si mon syndicat veut modifier sa plateforme, il le fera lui-même. En tous cas, à l'heure qu'il est (minuit moins 5 n'est-ce pas?), il lutte pour elle . Mais il doit commencer à étudier les revendications emmanant d'autres endroits, tout aussi exploités et misérables, tout aussi réprimés par les médiaflics. Car ce que je peux dire à titre perso, c'est qu'il n'est pas choquant. Il est probabl que la CNT interco23 l'approuve en AG puis le fasse savoir.

Nous recourrons alors à notre exercice favori : la comm convergente à partir de praxis divergentes sur la base unifiante de ce qui nous différencie parfois jusqu'au déchirement : LE SYSTEME.

Donc RDV sur le lien : anarcho-syndicalisme-approche globale-plateforme interco23 ou un autre encore : plateformes.

je ne suis pas autorisé à en décider et d'ailleurs je m'en balance. Ce qui compte est de trouver un espace commun ( sur le forum et un espace politique commun) pour discuter sur des bases constructives. A+

Bien frat'
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar lucien » Dimanche 01 Nov 2009 23:23

Salut pepper,
D'abord une précision que je préfère apporter au cas où : les revendications suivantes sont l'émanation d'un collectif d'individus, syndiqués ou non, souhaitant développer un mouvement intercorporatif le plus large possible.
L’accès gratuit pour tous et toutes aux besoins sociaux fondamentaux (santé, éducation, logement, transports, culture, biens de première nécessité).
Le refus des réformes allant à l’encontre de ce principe.
Le refus des licenciements et des suppressions de postes.
Le refus des radiations des minima sociaux.
L’augmentation des salaires et de l’obtention des minima sociaux.
L’arrêt de la casse du service public.
Il ne s'agit pas d'une plateforme développée par l'AIT de Caen, celle-ci disposant, pour qui souhaite cerner ses objectifs, une charte.

Si ces revendications sont comparées avec celles de votre plateforme,
1.Réduction du temps de travail jusqu'à disparition du
chômage.
2.Salaire unique.
3.Démantèlement du complexe militaro-industriel BANG (Bits,
Atomes,Neurones, Gènes).
... on y retrouve une tendance à l'égalité ou tendant vers l'égalité (le BANG est un cas particulier), ce qui pourrait être défendable pour un anarchosyndicaliste ! Connais-tu ce texte :

:arrow: Des revendications à l'utopie ?
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar pepper » Lundi 02 Nov 2009 16:23

salut Lucien,
je vais essayer de répondre de mémoire ici même à tes interventions dans les différents liens.

1) concernant la situation inquiétante : non il ne s'agit pas de l'impuissance qui est un phénomène plus ancien.
il s'agit des campagnes de terreur d'Etat, de la transformation du complexe militaro-industriel (BANG) vers une société fasciste et Malthusienne.

2) concernant la critique de sympathisants à l'encontre de NOTRE syndicalisme (CNT interco23), il s'agit de la remise en cause de la légalisation des syndicats; ce qui inclue aussi les CNT. tu imagines le choc...

3) je ne connaisssais pas le texte revendications et utopie et en ai pris connaissance. Je suis d'accord après lecture sur la cohérence du texte.
Je pense qu'il est applicable aux deux CNT, si on ne regarde pas de trop pres ce que font certains syndicats locaux. Mais il s'agit là du fruit de l'expérience passée. Ce schéma classique commence à mon avis à s'erroder; à se désagréger; en tous cas chez "nous". Je veux dire par là que certains syndicats vivent une crise, tant de groupe que individuelle militante. Il s'ensuit des départs purs et simples ou bien des tentatives d'apporter dans notre confédération des approches nouvelles, des voies de recherche.
On ne peut pas parler de l'émergence d'un autre courant, car d'un syndicat à l'autre les praxis n'ont rien à voir. Cela va de la mise en place d'alternatives locales intégrées (bourse du travail, coop, amap...) à des formations en désobéissance civile en passant par la floraison de plateformes globalistes proposant les débouchés politiques qui font cruellement défaut (avec le risque de récupération électoraliste voire d'entrisme) et la prise en compte de la littérature autonome.

je pense que cette crise est liée à la situation inquiétante dont je parle plus haut. Et pas seulement à l'impuissance. Le champ syndical (légal)est comme le reste de la société : en plein effondrement.

4) sur la discrétion : il y a une incompréhension que je vais tenter de lever : les techniques du gauchisme sont elles aussi dépassées depuis quelques temps et s'écroulent à présent. Les libertés publiques ont fortement diminué sous la pression de la crise idéologique du capitalisme et ses dangereuses conséquences. L'anti-terrorisme a remplacé la gauche dans le rôle de gardien de la paix sociale.
L'incapacité de la CNT ( entendu comme les deux confs, par delà leur scission) et même de l'OCL dernièrement à POITIERS à intégrer cette situation dans la rénovation de leur stratégie est responsable de la crise décrite plus haut.
Mais l'apparition locale de praxis nouvelles montre justement des tentatives de dépasser cette crise par le haut.
Pour l'instant on est au milieu du gué. On ne sait pas quelle initiatives sont pertinentes. Mais ça cherche.
La discrétion consiste en un moment de cette recherche du côté de l'efficacité.
Il est bien évident qu'une fois trouvée la meilleure pratique, celle-ci n'aura aucun intérêt à rester discrète; c'est pourquoi il est important, au plan communication, que les diverses orgas ayant des capacités de communication concentrent leurs forces sur la légitimation des pratiques à venir et s'épaulent par le procédé que j'ai proposé (artuclation des praxis divergentes unifiées de l'extérieur par ce qui les déchirent: le système) au lieu de rester sur les divergences anciennes. Ce progrès est de nature à handicaper les manoeuvres de type NPA et disqualifier les recompositions sur le cadavre de la gauche politico-syndicale qui a ses raisons propres (autant que celles du système )de ne pas mourir.
Surtout, elles prépareront la voie à une généralisation des innovations dialectiques qui finiront bien par surgir des tréfonds de la société.
Il est même probable que l'apparition au grand jour d'une sorte de front idéologique par delà la nébuleuse des individus et orgas concourrait à accélérer le processus de recherche discrète et donc à accélérer la sortie de crise de la classe d'en bas.

Dans l'immédiat, je crois que la discussion (sur le mode constructif indiqué, hein?) des plateformes des uns et des autres ou concernant des "évènements extérieurs comme Tarnac poitiers etc... serait la bonne pratique publique. Notre travail en réseau dedans et dehors de notre conf s'y emploie. Je répète donc que des que possible notre syndicat interco23 emmetra un avis positif, public sur la plateforme produite à Caen ( on a noté qu'il ne s'agit pas d'une plateforme AIT) . J'ai proposé également sur Indy et dans notre conf que se tiennent des rencontres entre médias "libertaires" au sujet de la nouvelle approche de la communication des orgas; initiative qui, si elle aboutissait, pourrait transpirer aux pratiques individuelles sur les forums électroniques et ailleurs.
Voici une liste non exhaustive confectionnée à la Hate des orgas et médias purs pressentis : CNT, CNT AIT, OCL, PMO, RG, FA, CGA, Les furieuses carrottes (galaxie vegan), ...

Mais dans l'immédiat, l'initiative sera implémentée entre groupes locaux, histoire de donner un départ à la chose. reste que ne disposant pas d'une puissance de feu médiatique adéquate, il faudra faire avec les faibles moyens : Indy, les forums,les listes de diffusion puis autant que possible les médias des conf ou fédés respectifs.

je crois que j'ai fait le tour.

bien frat'
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar lucien » Lundi 02 Nov 2009 23:23

Salut pepper,

pepper a écrit:1) concernant la situation inquiétante : non il ne s'agit pas de l'impuissance qui est un phénomène plus ancien.
il s'agit des campagnes de terreur d'Etat, de la transformation du complexe militaro-industriel (BANG) vers une société fasciste et Malthusienne.
Franchement, si je trouve effectivement qu'on assiste à un retour en force de la réaction et s'il ne fait aucun doute que l'Etat frappera les empêcheurs de tourner en rond, j'accroche assez moyennement à ce discours de la terreur d'Etat et il me serait bénéfique que tu précises les campagnes de terreur auxquelles tu fais allusion. Encore une fois, la répression politique ("fait de réprimer et de prendre des mesures punitives vis-à-vis des attitudes contrevenant aux lois ou aux options d'un pouvoir politique en place") n'est pas chose nouvelle et plutôt prévisible en système étatique. Si on reprend la définition précitée, la répression vise aujourd'hui les attitudes contrevenant aux lois (faucheurs volontaires, briseurs de vitrine...) ; elle visera demain aussi les options politiques. A ce jour, la répression serait plus sévère que jamais ? Je ne vais pas remonter à la Commune mais, il n'y a pas si longtemps (1961), on jetait des hommes dans la Seine et un préfet de police de déclarer "pour un coup donné, nous en porterons dix".
De mon point de vue, il conviendrait de mettre au moins au même niveau le BANG et le saccage de la planète.

pepper a écrit:2) concernant la critique de sympathisants à l'encontre de NOTRE syndicalisme (CNT interco23), il s'agit de la remise en cause de la légalisation des syndicats; ce qui inclue aussi les CNT. tu imagines le choc...
En ce qui me concerne, cette voie me paraît toute naturelle mais l'anarchosyndicalisme à la mode de Caen y est peut-être pour quelque chose.

pepper a écrit:3) je ne connaisssais pas le texte revendications et utopie et en ai pris connaissance. Je suis d'accord après lecture sur la cohérence du texte.
Je pense qu'il est applicable aux deux CNT, si on ne regarde pas de trop pres ce que font certains syndicats locaux. Mais il s'agit là du fruit de l'expérience passée. Ce schéma classique commence à mon avis à s'erroder; à se désagréger; en tous cas chez "nous". Je veux dire par là que certains syndicats vivent une crise, tant de groupe que individuelle militante. Il s'ensuit des départs purs et simples ou bien des tentatives d'apporter dans notre confédération des approches nouvelles, des voies de recherche.
On ne peut pas parler de l'émergence d'un autre courant, car d'un syndicat à l'autre les praxis n'ont rien à voir. Cela va de la mise en place d'alternatives locales intégrées (bourse du travail, coop, amap...) à des formations en désobéissance civile en passant par la floraison de plateformes globalistes proposant les débouchés politiques qui font cruellement défaut (avec le risque de récupération électoraliste voire d'entrisme) et la prise en compte de la littérature autonome.

je pense que cette crise est liée à la situation inquiétante dont je parle plus haut. Et pas seulement à l'impuissance. Le champ syndical (légal)est comme le reste de la société : en plein effondrement.
La possibilité d'un effondrement n'est certes pas à négliger. Ce que tu décris semble être l'échec d'un syndicalisme de masse et le développement d'autres formes d'activisme ; peut-être celles-ci manquent-elles encore d'approche globaliste. Le texte Des revendications à l'utopie ne me paraît pas démodé, du moins pour qui veut faire de l'anarchosyndicalisme.

pepper a écrit:4) sur la discrétion : il y a une incompréhension que je vais tenter de lever : les techniques du gauchisme sont elles aussi dépassées depuis quelques temps et s'écroulent à présent. Les libertés publiques ont fortement diminué sous la pression de la crise idéologique du capitalisme et ses dangereuses conséquences. L'anti-terrorisme a remplacé la gauche dans le rôle de gardien de la paix sociale.
L'incapacité de la CNT ( entendu comme les deux confs, par delà leur scission) et même de l'OCL dernièrement à POITIERS à intégrer cette situation dans la rénovation de leur stratégie est responsable de la crise décrite plus haut.
Mais l'apparition locale de praxis nouvelles montre justement des tentatives de dépasser cette crise par le haut.
Pour l'instant on est au milieu du gué. On ne sait pas quelle initiatives sont pertinentes. Mais ça cherche.
La discrétion consiste en un moment de cette recherche du côté de l'efficacité.
[...]
Dans l'immédiat, je crois que la discussion (sur le mode constructif indiqué, hein?) des plateformes des uns et des autres ou concernant des "évènements extérieurs comme Tarnac poitiers etc... serait la bonne pratique publique.
Bon, j'ai un peu de mal à voir ce que nous n'aurions pas intégrer (et pour cause !) et de quelles praxis nouvelles tu parles.

pepper a écrit:Notre travail en réseau dedans et dehors de notre conf s'y emploie. Je répète donc que des que possible notre syndicat interco23 emmetra un avis positif, public sur la plateforme produite à Caen ( on a noté qu'il ne s'agit pas d'une plateforme AIT) . J'ai proposé également sur Indy et dans notre conf que se tiennent des rencontres entre médias "libertaires" au sujet de la nouvelle approche de la communication des orgas; initiative qui, si elle aboutissait, pourrait transpirer aux pratiques individuelles sur les forums électroniques et ailleurs.
Voici une liste non exhaustive confectionnée à la Hate des orgas et médias purs pressentis : CNT, CNT AIT, OCL, PMO, RG, FA, CGA, Les furieuses carrottes (galaxie vegan), ...
Pourquoi pas mais, encore une fois, je crains que nous ne sachions pas faire l'économie de certaines critiques (que tu émets toi aussi à titre perso.).
Je remets ta proposition ici, pour rappel.
cette nouvelle forme de communication en voici quelques traits :
-ne pas chercher l'union
-ne pas chercher l'amalgame
-ne pas chercher à critiquer son voisin de lutte à la manière actuelle (dénonciation); réserver ça pour ...
-...(chercher) le dénominateur commun dans l'évènement traité
-expliciter la position du/des voisin-e-s sur tel aspect du dénominateur commun
-expliciter sa position propre (orga ou individu) sur tel autre aspect
-souligner la différence des positions PUIS articuler ces différences en explicitant, cette fois, le dénominateur commun.
-Défouler la critique sur ce seul dénominateur commun
-Saluer la résistance commune, sous toutes ses formes
-Saluer même sa pluralité
-Engager la ou les cibles ( mais dans ce cas elle ne peut être logiquement qu'universelle, non?) à rejoindre le ccombat commun en réfléchissant, depuis sa position propre, les moyens les plus appropriés pour combattre le dénominateur commun.
En fait, je la trouve pertinente pour le fonctionnement de comités de lutte (constitués d'individus) ou pour tout débat (comme le nôtre). Je crains que certaines choses ne puissent être passées sous silence quand il s'agit de faire travailler des orgas.
Quoi qu'il en soit, je me satisfais de pouvoir en débattre avec toi.
A+
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar pepper » Mardi 03 Nov 2009 17:22

salut Lucien,
je ne sais pas citer des passages sur ce forum et lorsque je réponds j'ai pas le fil sous les yeux : je travaille donc de mémoire :

1) je ne parle pas seulement de la réaction. je parle aussi de Malthusianisme. Il ne s'agit plus seulement d'asservir la population humaine par le travail etc... mais de la flinguer pour partie. par ailleurs la multiplication des Etats d'urgence nous font craindre le fascisme. Comme en 36 mais avec plus de socio, de psycho et de medias au milieu.

2) c'est quoi le syndicalisme à la mode caen ?

3) On ne peut pas passer son temps à risquer de se faire frapper ou autre parce qu'on defile dans la rue. cette liberte là est de facto en train d'etre intimidee, coucou ou flic, la reponse finale est toujours les bleus. par ailleurs des que ça depasse un certain nombre il ya l'autre garde fou : la journee ballon et le spectacle politico-syndicalo-médiatique. Les gens y croient-ils encore à toutes ces manifs ? Combien sont déçus, désabusés, lassés ?

4) La greve gé semble la seule stratégie proposée au bout d'un incessant processus d'agitation . Pourquoi pas ? Mais ça commence à faire un peu longuet et la situation empire. En nov dec 2005, y a pas eu d'appel à la greve gé. Pendant le CPE non plus... etc...
Du coup on fatigue, on entretient son orga mais pourquoi faire ? Certes il ya un aspect formateur mais il y a aussi plein de couilles et ça fait chier. Pourquoi continuer ainsi ad vitam aeternam ?
Reste le boycott : je sais pas ce que t'en pense ?
Et le sabotage mais c'est une pratique inviduelle pas un truc collectif;

[b]dans tous les cas, il faut pouvoir trouver un truc qui soit collectif, qui évite les flash ball et qui évite les syndicats ballons comme les journaputes; bref qui évite le spectacle ( maintenant j'entrevois ce que voulais dire debord, n'ayant pas vécu mai 68).[/b]

Et ça ça se cogite pas en AG ni sur le net.

je me félicite de notre débat; c'est vraiment intéressant.
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar anarced » Mardi 03 Nov 2009 20:18

Salut pepper,

Je ne sais pas si vous avez changé de fil pour dialoguer entre vous ou si je peux ramener ma fraise mais je vais le faire quand même.

Le boycott et le sabotage font évidemment partie des techniques de lutte, il me semble d'ailleurs qu'il existe une brochure de l'AIT sur le sujet.

Après je trouve que tu te poses trop de questions quant au dépassement éventuel des choses que l'on peut faire, je ne pense pas qu'il y ait un "truc" à trouver. On est toujours enfermé dans les limites de ce qu'on peut faire et on peut rien faire contre !
Je pense que Guy Debord se perdait un peu trop dans ses pensées aussi. D'ailleurs...

Je pense qu'une révolution ne peut se produire que si le peuple la veut mais le peuple la veut-il ? Toute la question, me semble-t-il, se situe plutôt là. Et c'est perdre son temps à chercher un truc pour faire naître une révolution qui doit naître d'elle-même. A ce sujet, j'ai traduis une petite nouvelle dans periodico CNT n°338 octubre 2007 "La révolution des pâtres" qui illustre bien ce propos:
http://anarced.over-blog.org/article-23541986.html
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar lucien » Mardi 03 Nov 2009 22:55

pepper a écrit:salut Lucien,
je ne sais pas citer des passages sur ce forum
Cf. le bouton Image, en haut à droite du message.

pepper a écrit:1) je ne parle pas seulement de la réaction. je parle aussi de Malthusianisme. Il ne s'agit plus seulement d'asservir la population humaine par le travail etc... mais de la flinguer pour partie. par ailleurs la multiplication des Etats d'urgence nous font craindre le fascisme. Comme en 36 mais avec plus de socio, de psycho et de medias au milieu.
On va garder son calme, hein ?! Flinguer la population ? Multiplication des Etats d'urgence ? Ca mérite d'être objectivé pour éviter tout romantisme !

pepper a écrit:2) c'est quoi le syndicalisme à la mode caen ?
C'est pas le syndicalisme d'entreprise mais plutôt la résistance populaire autonome. Donc légalité ou pas du syndicat, pour nous, c'est au mieux secondaire.

pepper a écrit:3) On ne peut pas passer son temps à risquer de se faire frapper ou autre parce qu'on defile dans la rue. cette liberte là est de facto en train d'etre intimidee, coucou ou flic, la reponse finale est toujours les bleus. par ailleurs des que ça depasse un certain nombre il ya l'autre garde fou : la journee ballon et le spectacle politico-syndicalo-médiatique. Les gens y croient-ils encore à toutes ces manifs ? Combien sont déçus, désabusés, lassés ?

La greve gé semble la seule stratégie proposée au bout d'un incessant processus d'agitation . Pourquoi pas ? Mais ça commence à faire un peu longuet et la situation empire. En nov dec 2005, y a pas eu d'appel à la greve gé. Pendant le CPE non plus... etc...
Du coup on fatigue, on entretient son orga mais pourquoi faire ? Certes il ya un aspect formateur mais il y a aussi plein de couilles et ça fait chier. Pourquoi continuer ainsi ad vitam aeternam ?
Reste le boycott : je sais pas ce que t'en pense ?
Et le sabotage mais c'est une pratique inviduelle pas un truc collectif;
Sur la grève générale, la situation n'est sans doute pas homogène. On l'entend revenir par-ci, par-là, depuis quelques années (http://cnt.ait.caen.free.fr/imageslogos ... nerale.JPG) ; sans doute un effet de ces maudits anarchosyndicalistes.
Ta volonté de définir LA bonne plateforme et d'utiliser LA bonne technique de lutte (cahier de l'anarchosyndicalisme n°22) me donne le sentiment que tu mets un peu la charrue avant les boeufs, voire l'utopie avant les revendications pour faire référence au texte précité (la formule n'est en fait pas idiote !), et là je rejoins anarced. Ca ne signifie pas qu'il n'y a peut-être rien à inventer (qui sait...) mais c'est aux gens de décider ce qu'ils veulent et comment l'obtenir ; en cela, les AG, malgré leurs défauts, sont des lieux de politisation et d'expérimentation très intéressants. Et pour encore faire référence au texte Des revendications à l'utopie, peut-être sommes-nous au mieux dans la phase revendicative ; éviter que l'on y stagne, c'est à ça que doivent travailler les organisations révolutionnaires et, effectivement, le chemin pourrait être long, semé d'embûches...

Pour en revenir aux AG, voici une banderole de la CNT-AIT de Caen (à méditer) :
Image

pepper a écrit:dans tous les cas, il faut pouvoir trouver un truc qui soit collectif, qui évite les flash ball et qui évite les syndicats ballons comme les journaputes; bref qui évite le spectacle ( maintenant j'entrevois ce que voulais dire debord, n'ayant pas vécu mai 68).
Là je te rejoins...

pepper a écrit:Et ça ça se cogite pas en AG ni sur le net.
... mais plus là ! Pourquoi pas ? Ce goût du mystère... Les AG sont a priori les endroits où le débat peut être le plus collectif possible, l'endroit où une lutte se prépare, mais aussi où en tire un bilan. Attention donc à ne pas tomber dans les travers que wiecha a très bien décrits (tu vas sans doute lever tout doute sur la question !) :

wiecha a écrit:Aujourd'hui, le "réflexe militant" quand tu veux appeler à une initiative, c'est de poster ton truc sur deux cent vingt cinq sites différents, pour "avoir du monde". Et évidemment, tu n'as dans ces conditions que très rarement le temps d'engager un débat sur tous les sites ou des questions sont soulevées.

Et je pense que cela joue aussi dans ce qui survient de plus en plus fréquemment et dont Poitiers n'est qu'un exemple: des organisateurs qui s'estiment trahis par une partie des gens qui se sont invités, et de l'autre des "invités", qui de manière parfaitement légitime pensent avoir fait exactement ce qui était prévu et appelé de manière très large.

J'ai remarqué quelque chose: il y a encore quelques années, il y avait beaucoup plus d'appels publics à la préparation des initiatives et pas seulement à l'initiative le jour J. Ca présente évidemment un risque au niveau sécurité, mais à moyen terme, ces rendez-vous publics "secs" en posent bien d'autres, et notamment une propension à consommer de l'action, à ne se sentir partie prenante que de la part émergée de l'iceberg qu'est une action politique, c'est à dire le moment ou elle a lieu.

C'est aussi une des conséquences de la mode "affinitaire": tu prépares un truc uniquement avec la "bande" , le "groupe" qui est le tien, c'est plus simple, pas de discussions sur le contenu du tract trop longues par exemple. Mais ça ne permet pas l'élargissement réel de la construction de la lutte, plein de gens ne sont pas dans un groupe constitué et se retrouvent donc à naviguer d'actions en actions sans avoir la possibilité de faire plus, à part créer un autre groupe.

Le débat n'a lieu que quand il y a foirage, et évidemment il est alors extrêmement virulent et ne porte généralement que sur l'évènement passé, il aboutit même à une fermeture de plus en plus grande entre groupes, car il creuse encore un peu plus les divergences réelles, chacun s'arc boutant sur sa position.

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Messagepar wiecha » Mercredi 04 Nov 2009 11:37

L'anti-terrorisme a remplacé la gauche dans le rôle de gardien de la paix sociale.


Si seulement....

Pas au sens où l'anti terrorisme, et beaucoup plus globalement la répression ordinaire, non exceptionnelle ne se serait pas développée.

Mais j'aimerais avoir une liste des luttes de ces deux dernières années, ou en dernier ou premier ressort, ce n'est pas la gauche qui a finalement gardé la paix sociale, même dans les ambiances ressenties comme les plus "radicales", celles qui se pensaient les plus à l'abri: Tarnac, c'est vraiment l'exemple parfait.

La gauche est même bien plus présente que dans la période précédente, pré Sarkozy, ou au moins une méfiance existait vis à vis de ses émanations les plus grillées, le vieux parti socialiste par exemple.

Surtout la gauche est dans les têtes: dans cette multiplication des luttes réactives et d'office fermées ( contre l'expulsion de tel ou tel, contre tel ou tel projet sécuritaire, tel fichier, en soutien à la boite A, B, C .. ).

Dans cet anti impérialisme de pacotille , ou certains Etats et leurs chefs sont communément considérés comme "mieux" que les nôtres, éventuellement même "progressistes" parce qu'ils sont un impérialisme rival au nôtre.

Dans cette diabolisation sans précédent du pouvoir actuel, dans cette croyance selon laquelle il incarnerait réellement une "rupture" qui tiendrait, non pas à une évolution internationale de la domination, à un stade économique précis, mais à la vilennie toute particulière de quelques hommes, dans la continuité d'ailleurs du discours anti Bush tenu pendant tant d'années.

L'anti sarkozysme est de gauche par nature, derrière l'idée que ce gouvernement est pire que les autres, il y a naturellement celle que d'autres sont donc mieux.

A ne trop retenir que l'aspect répressif du pouvoir actuel, on en élude la dimension participative, et la manière dont il sait, beaucoup mieux que les précédents jouer la carte de l'ouverture .

On oublie par exemple, ces collaborations très réussies avec l'extrême gauche que sont le RSA ou DALO. C'est à dire des contre réformes dont le principe constituait une revendication imposée au mouvement réel par les bureaucraties ( rendre opposable le droit au logement au lieu d'exiger des logements, exiger un complément de salaire pour "compenser" la précarité au lieu d'exiger l'abolition immédiate des mesures qui permettent le développement de cette précarité ).

On oublie le jeu d'ombres sur le fichage ADN ou le EDWIGE, pourtant un exemple parfait du jeu traditionnel : la gauche s'indigne sur UN fichier, UNE pratique instituée par la loi, le pouvoir fait mine de tenir bon quelque temps puis s'incline. Peu lui importe puisque le reste est passé, et qu'il fiche qui bon lui semble , EDWIGE ou pas. La gauche , elle en sort renforcée avec sa "victoire".

D'ailleurs, la levée de boucliers spécifique contre la dimension "anti terroriste" de la répression ne participe-t-elle pas elle aussi de ce petit , jeu , surtout quand elle s'attache essentiellement à la défense d'activités et de militants considérés comme politiquement nobles, qui ne mériteraient pas un tel traitement ?

On rappellera pour mémoire et sans pour autant éprouver une quelconque sympathie pour l'islam politique que des centaines de personnes subissent actuellement la procédure anti terroriste, dans des conditions bien pires que celle de ceux qui sont désignées comme "anarcho autonomes ". Et que ceci ne date pas d'Alliot Marie, ni de 2007, même pas de 2002.

La gauche est là, plus que jamais au point que le discours de défense de de Villepin présente finalement assez peu de différences avec celui tenu par les défenseurs de Tarnac, ce qui devrait inquiéter ces derniers et pas l'ancien premier Ministre vu sa teneur.
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Messagepar anarced » Mercredi 04 Nov 2009 18:43

Salut tous le monde,

Il faut se méfier de la gauche comme il faut se méfier de toute la classe politique en général ! Au fond, ils veulent tous la même chose: le Pouvoir et l'Etat.

Je rebondis encore une fois sur l'idée que le sabotage était un acte individuel et non collectif. Il me semble que le sabotage peut très bien s'imaginer collectif voire général, non ? Je ne sais pas s'il existe des textes ou des théories sur le sabotage général ?

De même, le boycott n'est efficace réellement que lorsqu'il est pratiqué de façon collective voire générale. L'action individuelle est trèstrès limitée.
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar wiecha » Mercredi 04 Nov 2009 19:30

Salut,

Moi je m'interroge beaucoup sur le "boycott" comme technique de lutte, même si ça aussi, ça tend à devenir une évidence pas souvent remise en cause, en ce moment.

De fait, on peut généraliser le sabotage du capitalisme, en tout cas l'étendre quotidiennement.
Individuellement, même ce n'est pas parce que tu sabotes A que tu ne peux pas saboter B.

Le boycott c'est totalement différent. Impossible d'élargir le boycott au capitalisme.

Exemple tout con: tu bouffes pas des bananes de tel endroit , tu vas en acheter d'un autre. Ou tu vas acheter des pommes, mais de toute façon dans un cadre de production totalement mondialisé, ça ne change pas grand chose. Et à la fin, faut bien bouffer.

Dans un cadre de gauche réformiste, évidemment le souci n'est pas le même.

Dans ce cadre là, le capitalisme n'est pas un système injuste, ce sont tels ou tels de ses aspects étiquetés les plus scandaleux qui doivent être combattus. Donc tu prends l'habitude de hiérarchiser, les produits israeliens ça c'est super grave d'en acheter parce que Gaza, mais les produits chinois ou de la dictature marocaine bon c'est une autre affaire.

Tu vas boycotter LU, parce qu'ils ont été très méchants. Mais pas la marque Repère de Leclerc, dont la méchanceté a été moins médiatisée cette année là.

En plus , à l'heure actuelle, dans la production telle qu'elle est, en réalité le boycott est une imposture. On te donne une liste de produits "qui viennent de X pays", d'entreprises qui auraient telle nationalité.

Sauf que ça ne veut plus dire grand chose, en réalité. Que tel produit dont la matière première vient de ce pays sera fabriqué ou conditionné dans un autre. Sauf que telle société, avec un actionnaire majoritaire fictivement domicilié dans un pays A sera en fait contrôlée par les actionnaires de l'actionnaire de l'actionnaire majoritaire venant du pays B.

Au final,contrairement au sabotage, et parce qu'il n'y pas de possibilité d'un boycott collectif du capitalisme, à part celui de la rupture révolutionnaire, le boycott ne dérange pas de manière globale, dans la mesure ou il alimente soit le concurrent du boycotté, soit son propre nationalisme.

Le seul dégât collatéral, mais négligeable voire même souhaité dans certains secteurs de l''économie sera éventuellement la disparition des touts petits capitalistes exportateurs d'un pays donné.

Donc, en fait, le boycott peut permettre de toutes petites victoires temporaires mais ça et seulement ça, contrairement à d'autres formes de lutte, dont le gain immédiat n'est pas forcément plus important mais qui ont l'intérêt d'être une pratique extensible et globalisante.
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Messagepar lucien » Mercredi 04 Nov 2009 21:54

Cahier n° 22 - Techniques de luttes a écrit:·Le sabotage : (voir cahier de l'anarcho-syndicalisme n°15: "Le sabotage" par Emile Pouget) Cette vieille méthode de lutte est toujours pratiquée bien que non médiatisée. Elle doit être manipulée par des individus conscients des risques ou de l'effet catastrophique à terme de certaines destructions pouvant entraîner la fermeture de l'entreprise. Peut être qu'une graduation doit être introduite pour éviter des problèmes néfastes. Le sabotage est une arme très efficace, peu coûteuse pour les grévistes, très nocive pour l'employeur. Il faut toujours conserver à l'esprit que la lutte doit nuire à l'employeur mais pas aux usagers salariés eux-mêmes, ex : les services publics, les transports, EDF, santé, alimentation, etc.

·Le boycott : sur demande des salariés en lutte dans une entreprise, ne pas utiliser ou acheter telle production ou tel service fournis par cette même entreprise. Exemple : le comité de lutte appelle la population à ne pas consommer telle marque de produit tant que les revendications ne sont pas satisfaites.
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar pepper » Samedi 07 Nov 2009 20:24

[quote="anarced"]

[color=#FF8000]Le boycott et le sabotage font évidemment partie des techniques de lutte, il me semble d'ailleurs qu'il existe une brochure de l'AIT sur le sujet.

Après je trouve que tu te poses trop de questions quant au dépassement éventuel des choses que l'on peut faire, je ne pense pas qu'il y ait un "truc" à trouver. On est toujours enfermé dans les limites de ce qu'on peut faire et on peut rien faire contre !
Je pense que Guy Debord se perdait un peu trop dans ses pensées aussi. D'ailleurs...[/color]

Il n' ya aucune raison de se limiter a priori !

[color=#FF8080]Je pense qu'une révolution ne peut se produire que si le peuple la veut mais le peuple la veut-il ? Toute la question, me semble-t-il, se situe plutôt là. Et c'est perdre son temps à chercher un truc pour faire naître une révolution qui doit naître d'elle-même. A ce sujet, j'ai traduis une petite nouvelle dans periodico CNT n°338 octubre 2007 "La révolution des pâtres" qui illustre bien ce propos:
http://anarced.over-blog.org/article-23541986.html[/quote][/color]

J'ai lu ton conte révolutionnaire. Mais dans ce cas, pourquoi maintenir une organisation ?
Par ailleurs, la définition de la démocratie que tu cites est, bien que banale, fausse : le kratos Grec est la capacité de s'imposer. Un truc de sans culotte armé pas de troupeau manisfestant sous l'oeil des caméras et des bleus.
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar pepper » Samedi 07 Nov 2009 20:27

d'accord avec wiechaa sur les limites du boycott.

Juste un boycott qui lui est utile :

celui des mass médias. des grands syndicat. Et des partis.
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar pepper » Samedi 07 Nov 2009 20:39

[quote="lucien"]
[quote="pepper"]1) je ne parle pas seulement de la réaction. je parle aussi de Malthusianisme. Il ne s'agit plus seulement d'asservir la population humaine par le travail etc... mais de la flinguer pour partie. par ailleurs la multiplication des Etats d'urgence nous font craindre le fascisme. Comme en 36 mais avec plus de socio, de psycho et de medias au milieu.[/quote]On va garder son calme, hein ?! Flinguer la population ? Multiplication des Etats d'urgence ? Ca mérite d'être objectivé pour éviter tout romantisme !

[quote="pepper"]2) c'est quoi le syndicalisme à la mode caen ?[/quote]C'est pas le syndicalisme d'entreprise mais plutôt la résistance populaire autonome. Donc légalité ou pas du syndicat, pour nous, c'est au mieux secondaire.

[b]Le CLIC quoi ! OK. Mais encore une fois à quoi sert l'orga ? Et pourquoi envoyer du fric condition sine qua non ? Quel rapport entre la boutique et le CLIC ? Pourquoi concerver la boutique ? Même si j'ai noté qu'on pouvait etre un syndicat officieux à l'AIT. [/b]

[quote="pepper"]3) On ne peut pas passer son temps à risquer de se faire frapper ou autre parce qu'on defile dans la rue. cette liberte là est de facto en train d'etre intimidee, coucou ou flic, la reponse finale est toujours les bleus. par ailleurs des que ça depasse un certain nombre il ya l'autre garde fou : la journee ballon et le spectacle politico-syndicalo-médiatique. Les gens y croient-ils encore à toutes ces manifs ? Combien sont déçus, désabusés, lassés ?

La greve gé semble la seule stratégie proposée au bout d'un incessant processus d'agitation . Pourquoi pas ? Mais ça commence à faire un peu longuet et la situation empire. En nov dec 2005, y a pas eu d'appel à la greve gé. Pendant le CPE non plus... etc...
Du coup on fatigue, on entretient son orga mais pourquoi faire ? Certes il ya un aspect formateur mais il y a aussi plein de couilles et ça fait chier. Pourquoi continuer ainsi ad vitam aeternam ?
Reste le boycott : je sais pas ce que t'en pense ?
Et le sabotage mais c'est une pratique inviduelle pas un truc collectif;[/quote]Sur la grève générale, la situation n'est sans doute pas homogène. On l'entend revenir par-ci, par-là, depuis quelques années (http://cnt.ait.caen.free.fr/imageslogos ... nerale.JPG) ; sans doute un effet de ces maudits anarchosyndicalistes.
Ta volonté de définir LA bonne plateforme et d'utiliser LA bonne technique de lutte ([url=http://cnt.ait.caen.free.fr/cas.htm]cahier de l'anarchosyndicalisme n°22[/url]) me donne le sentiment que tu mets un peu la charrue avant les boeufs, voire l'utopie avant les revendications pour faire référence au texte précité (la formule n'est en fait pas idiote !), et là je rejoins anarced. Ca ne signifie pas qu'il n'y a peut-être rien à inventer (qui sait...) mais c'est aux gens de décider ce qu'ils veulent et comment l'obtenir ; en cela, les AG, malgré leurs défauts, sont des lieux de politisation et d'expérimentation très intéressants. Et pour encore faire référence au texte [i]Des revendications à l'utopie[/i], peut-être sommes-nous au mieux dans la phase revendicative ; éviter que l'on y stagne, c'est à ça que doivent travailler les organisations révolutionnaires et, effectivement, le chemin pourrait être long, semé d'embûches...

[b]C'est pourquoi on cherche un chemin court et protégé...[/b]

Pour en revenir aux AG, voici une banderole de la CNT-AIT de Caen (à méditer) :
[img]http://cnt.ait.caen.free.fr/imageslogos/grevegenerale.jpg[/img]

[quote="pepper"][b]dans tous les cas, il faut pouvoir trouver un truc qui soit collectif, qui évite les flash ball et qui évite les syndicats ballons comme les journaputes; bref qui évite le spectacle ( maintenant j'entrevois ce que voulais dire debord, n'ayant pas vécu mai 68).[/b][/quote]Là je te rejoins...

[quote="pepper"]Et ça ça se cogite pas en AG ni sur le net.[/quote]... mais plus là ! Pourquoi pas ? Ce goût du mystère... Les AG sont a priori les endroits où le débat peut être le plus collectif possible, l'endroit où une lutte se prépare, mais aussi où en tire un bilan. Attention donc à ne pas tomber dans les travers que wiecha a très bien décrits (tu vas sans doute lever tout doute sur la question !) :

[OK avec wiecha : l'affinitaire a aussi ses propres limites.
A+[/quote]
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar pepper » Samedi 07 Nov 2009 21:33

En fait je mairtise pas encore le bouton CITER

juste pour résumer : l'autonomie des luttes : OK.

Mais il y a l'a coté de l'orga qui devient incompréhensible.

Le boycott le plus utile est celui des médias. Du journalisme professionnel. De la com. De la pub. Des sondeurs... Bref des flux mass médiatiques.

Les AG : OK mais j'ai vu de mes propres yeux des "AG" -meetings tenues par des rouges. Des JC ou JCR. pour etre précis.

Bref les AG elles même peuvent etre sabotées.

Enfin, je comprends tres bien la formule developpee dans "des revendications à l'utopie". C'est bien pour ça qu'on a fait une plateforme revendicative globale nous aussi.


Helas il faut se rendre à l'évidence : les "chèvres" (pour reprendre le conte d'Anarced) n'utilisent pas d'AG mais se parlent ordinairement.
J'en ai vu, en 2003, aller aux AG pendant deux trois mois, mais à un moment, elles ont décroché. Bien sur la gauche syndicale y était pour beauccoup. Mais le spectacle d'AG lui même ne saurait durer indéfiniment. Les gens aspirent au calme au bout d'un certain temps. On ne peut passer un an à battre le pavé et faire des AG qui reconduisent la greve et propose la prochaine manif.

Lorsqu'il y avait blocages, en 2005/2006, c'était déjà plus vivant. Mais dejà les rouges étaient accourus. Ayant intégré la "dérive anar" de 2003. Je ne parle meme pas de la police politique.

Si on ne renouvelle pas un peu les pratiques, nos ennemis jouent sur du velours. Il leur suffit de developper le renseignement en fonction des incontournables AG; de preter des locaux même ( ça s'est vu à Chaos à Cannes des 2003) et le tour est joué.

Il y a beaucoup de pièges à éviter. Les AG restent le lieu bien sur pour tout. reste à modifier en fonction des rouges et des RG ce que doit etre une AG. C'est probablement dans ce sens que sont allés les totos . Meme si leurs AG, du fait de leur caractere reduit et fermé sans doute, s'autolimitent elles aussi.

Au final, ce qui distingue rait les praxis autonomes et celles des orgas c'est le caractère appelé des AG. Le caractère public.

Sans chercher à distribuer les bons et les mauvais points , c'est dans ces questions d'articulation de praxis spécialisées ( celles des totos, celles des orgas...) et non leur confrontation stérile pour l'hégémonie et les certitudes ( d'où qu'elles émanent) que se trouve un filon tres intéressant pour l'amélioration de la lutte ( limitons nous dejà aux revolutionnaires par simple hypothese).

C'est le sens de ma proposition "pour une nouvelle approche de la communication" entre orgas et entre orgas et totos etc...

D'ailleurs cette proposition a permis un contact avec quelqu'un d'AL par exemple. Mais avant de poursuivre, il faudrait que notre syndicat fasse le point sur son étiquette. Celle-ci pourrait devenir un fardeau si nous continuons dans ce sens.

Il s'agit de se garantir l'autonomie syndicale nécessaire justement...

On va prendre le temps d'y reflechir "en AG".

ENFIN, il y a la question de l'esprit de la société (pour dépasser le seul ensemble des révolutionnaires). Puisque les chevres decideront d'elles meme, au moins les praxis revolutionnaires pretendent -elles, TOUTES, par hypothese, et malgré leurs divergences ou differences, à motiver les dites chevres.

Je trouve la période passionante : si ce qui se voit et s'entend est affligeant. Ce qui se voit peu et s'entend peu recele, à bien y regarder, quelque chose d'étonnant...détonnant même. Ce désordre, pour qui renonce à prendre parti pour telle ou telle praxis, trahit la société anarchiste en devenir. Reste que, par leurs "débats", les révolutionnaires de tout poil ou toute plume ne s'aperçoivent pas de la richesse relationnelle qu'ils gâchent en ne la reconnaissant pas, eux, les amoureux d'une anarchie. Et non pas de toutes celles qui se présentent ensemble.

je comprends que les orgas aient des trucs à se balancer à la gueule. En fait j'en aurai moi meme à dire. Mais ça n'a pas d'importance si je me focalise sur l'articulation des praxis. Car alors, je reprends ma liberté ( plus exactement celle de notre groupe syndical). Je n'ai plus à me battre pour la preserver. Je n'ai pas à etre persuasif ni dissuadé.

La généralisation de cela par les groupes de révolutionnaires aura un impact sui generis sur les chevres. Le contenu n'est donc pas dans ce que dit chaque patre, mais dans la manière dont ils se ocmportent déjà entre eux, les révolutionnaires.
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar pepper » Samedi 07 Nov 2009 21:51

je mets à part une réflexion sur ce qui a été appelé plus haut "[size=200]sabotage général"[/size] par analogie avec la greve générale.

on la définit comme un truc qui évite les flashballs et la médiagôche (politique ou syndicale).

Par définition, donc, ce sabotage général doit impliquer le sabotage de la praxis mediagôche (medias ET gauche confondus). Par exemple une ferme résolution à leur boycott. cela doit pouvoir etre un point de ralliement de la plupart des groupes en vigueur.
Par ailleurs, cela doit mettre les corps des chevres à l'abri des flashballs. Pour autant il faut bien qu'il y ait action. Donc mise en jeu des corps; mais hors de portée du dispositif de violence.

Un blocage de flux sans mise en jeu directe des corps. Voilà le truc réfléchir par conséquent.
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar zebulon » Dimanche 08 Nov 2009 10:43

Salut Pepper,

pas très dispo ces jours-ci, je n'ai pu que survoler rapidement le forum et donc tes interventions récentes. Malgré le peu que j'ai pu en capter et intégrer, je crois avoir compris que tu mets en avant l'impérative nécessité du débat contradictoire, indispensable à la croissance un processus révolutionnaire réel.
J'ai cru voir, que tout en promouvant de necessaires et nouvelles praxis et nouvelles passerelles, tu prends bien soin parralèlement de pointer souligner et analyser les limites risques et dangers de certaines situations ambigues qui peuvent être engendrées par de nouvelles proximités.
Si je l'ai bien intuité (lectures rapides), je trouve que ce travail, précis et scrupuleux, est absolument fondamental !

POUR LA SOCIALE

Salutations Anachosyndicalistes

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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar pepper » Dimanche 08 Nov 2009 15:30

Salut Zebulon,

Débat contradictoire ? Je ne suis pas sur de comprendre la signification ou du moins les conditions concretes de cette praxis. En AG ? Par Internet ? A travers les communiqués ? La propagande ?

La base que je propose, dans la foulée de ce que j'ai dit sur la nouvelle approche de la communication, est qu'on ne cherche pas à imposer nos praxis respectives mais bien plutot à articuler nos différentes praxis sur un fond commun qui nous unifie de l'extérieur tout en nous différentiant, et qui est la situation totale elle-même.

Ce qui permet de jeter effectivement des ponts invisibles là où pour l'instant fusent les invectives (exemple de POITIERS).
Mais il ne s'agit en aucune façon de rechercher le consensus ou la fusion organisationelle. Au contraire, par ce jeu, on cherche à faire de la diversité des praxis une force tandis que les conflits intra ou inter orga sans parler des totos fait couler beaucoup d'encre sansinquiéter de trop ceux qui surveillent les chèvres et les pâtres (je reprends l'image du conte d'Anarced).

Il ne s'agit pas de tomber dans le tout se vaut. Bien au contraire. Il s'agit de définir et expliciter par delà les différences de praxis, ce qui est cible commune, ce que j'appelle le dénominateur commun aux praxis.

Si les groupes divers repensent cette question en ces termes, on peut, sans pour autant se réunir en congres libertaire, ou se mettre en contact direct, avoir des échanges implicites qui entrent en résonnance sur quelque chose. Impossible de dire quoi exactement puisque ce sera le fruit de plusieurs groupes aux praxis differentes ( par ex totos et organisés; ).

Maintenant on me dit ici que la com entre orgas ne sera pas chose aisée. Mais la nouvelle approche de la com que je decris n'est pas une communication ENTRE orgas; mais une communication DES orgas à propos d'évenments ( par ex POITIERS ou TARNAC etc...) dont le schéma fait le point sur les praxis des uns et des autres de telle manière que la diversité des praxis est protégée, que les invectives baissent mais surtout que le phénomène de résonnance conduise à formuler CONTRE la situation, le système etc... bref à nommer un ennemi commun. A circonscrire ses traits.

Cela créerait un changement de climat militant qui se percevrait même de l'extérieur du champ contestataire.

Ce qu'on demande c'est donc une certaine connivence par delà certaines praxis et non une synthèse dialectique.
Plus d'un rouge resterait désarmé.
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Re: A-S, globalisme et plateforme

Messagepar jérôme » Samedi 14 Nov 2009 0:14

En lisant le début de ce fil, j’ai vu un questionnement très intéressant. Pepper le rapporte à propos « de l'impuissance politique » en soulignant que des sympathisants disent que le « syndicalisme est intégré ». Cela soulève une vraie question de fond. Nosotros n'y répond pas. Il ne répond pas sur la nocivité du syndicalisme mais dévie la question en parlant de la structure et botte en touche. Ce serait intéressant de savoir son point de vue sur la pratique syndicale. Est-ce un moyen à utiliser pour la classe ouvrière ? Ce serait bien de répondre à cette vraie question posée.
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