Appel pour une intersquat les 24/25 janvier

Pour relier les luttes entre elles et les étendre...

Appel pour une intersquat les 24/25 janvier

Messagepar Nico37 » Vendredi 28 Nov 2008 13:20

## ERREUR dans le précédent mail sur les dates pour cause de collusion, à moins de contrordre à donner vite de gens d'autres villes, les dates proposées seraient en fait les 24 et 25 janvier 2008. Vérifiez que ça le fait globalement par chez vous, histoire que l'on ne rechange pas 36 fois ou qu'on le fasse vite ##

salut, voici un appel de squatters et squatteuses de diverses villes à relayer par chez vous si vous en sentez la pertinence. (comme vous le verrez ci-dessous, les retours à ce propos sont à faire à l'adresse rencontres09@squat.net)

## Appel pour une intersquat nationale les 24 et 25 janvier 2009 ##

Intro sur la communication :

(il y a une version sommairement mise en page de l'appel sans le blabla d'intro en fichier joint)

Après des discussions de part et d'autres et pour laisser plus de temps pour se préparer, on propose que la rencontre intersquat se déroule les 24 et 25 janvier 09.

Cet appel n'est pas public mais est destiné à être relayé de proche en proche auprès des squats avec lesquels vous êtes en contact. La présence de divers lieux et collectifs tient au fait que
chacun-e se charge de le relayer. Dans un premier temps, des lieux de Grenoble, Lyon, Dijon, Nantes, Caen ont exprimé leur intérêt.
Des espaces dans d'autres villes ont commencé à en discuter et ça semblait donc suffisant pour commencer à organiser cette histoire et la relayer plus largement.

Au vu du nombre important de personnes sur squats-fr-discussion qui est une liste quasi-publique ou quasi n'importe qui peut s'inscrire et où plein de squats actuels ne sont de toutes façon pas inscrit, on s'est dit qu'il serait plus confortable de causer sur une liste à part de l'organisation de cette intersquat et de favoriser les rencontres de visu. Pour faire part de votre envie d'y participer, apporter des contenus, retours et critiques, vous pouvez envoyer un mail à rencontres09@squat.net. Pour
participer de plus près à l'organisation, vous pouvez aussi vous
inscrire sur la liste rencontres09@squat.net en en faisant la demande à cette adresse ou en allant faire une demande d'inscription directement là.

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Face à l'arrivée en force depuis quelques mois de nouveaux modèles répressifs qui menacent l'avenir des squats, des squatters de diverses villes appellent à la tenue d'une intersquat nationale pour faire un état des lieux, s'inspirer des réponses élaborées ici et là et densifier les outils qui pourraient permettre de s'entraider d'un endroit à l'autre et de se proposer ou de penser des actions ensemble pour appuyer un front local particulier ou de manière décentralisée et coordonnée.

Si on peut considérer que l'avenir des squats va se jouer de manière primordiale dans des réponses politiques, voire juridiques et des alliances contextualisées et localisées, on peut imaginer qu'en ces temps menaçants, une intersquat nationale permette aussi de penser des stratégies et campagnes communes à une échelle extra-locale.

Cette proposition n'a pas pour but de renforcer une dynamique identitaire des "squats politiques" (catégorie de toute façon assez floue et hétéroclite). Elle part néanmoins du principe qu'une répression politique spécifique peut actuellement peser sur ce type de lieux. Nous espérons aussi qu'à partir de certaines grilles de lectures communes on puisse mieux imaginer comment peser
dans un front plus large de défense des occupations "sans droit ni titre" et se relier à d'autres gens et agitations, tout en mettant aussi en avant ce que l'on représente et sa spécificité, c'est-à-dire des espaces occupés qui se voient comme politiques, autogérés, autonomes, anticapitalistes et tutti quanti...

Le lieu de cet intersquat n'a pas encore été décidé. Il existe diverses possibilités, mais il a été proposé de privilégier une ville où, en dehors du temps de discussion, des renforts pourraient être utiles pour mener une initiative commune. En vue de faciliter son organisation, une liste provisoire a été créée pour échanger sur les contenus. Nous invitons les collectifs de diverses villes à se réunir en amont pour amener des contenus et propositions.
Il pourrait aussi être utile que les participant-e-s apportent les
jurisprudences positives qu'ils auraient pu obtenir localement. Des personnes ont aussi évoqué le souhait que le squat de A à Z puisse être révisé collectivement et que des changements puissent être apportés en fonction de situations nouvelles et de sa notoriété grandissante du coté des expulseurs.

Des squatters/squatteuses de diverses villes et campagnes.

# Quelques éléments d'analyse et de discussions possibles :

- nous faisons face depuis environ un an à une tendance plus fréquente et lourde qu'avant, surtout dans certaines villes, mais cela semble dépasser le contexte local, d'utilisation par les flics et propriétaires des pseudo "flagrant délit", "violation de domicile", et "dégradation de biens privés" pour expulser des squats sans passer par la case référé au tribunal d'instance et possibilités de délais. Même dans un cadre juridique, qui est de toute façon
là pour défendre la propriété privée, il s'agit de pratiques abusives et de contournements des dernières protections résiduelles de rapports de force antérieurs sur les questions de logement. Pour l'instant, ces pratiques aboutissent peu à des condamnations pénales réelles lors des procès, mais elles
permettent des expulsions immédiates et le fichage des squatters et squatteuses (d'ailleurs elles aboutissent souvent à des inculpations pour refus de fichage ADN).

- il est possible que cette évolution vers des expulsions plus immédiates et une "pénalisation" du squat (au sens où il était jusqu'à maintenant relativement rare que des squatters se retrouvent en pénal et que le squat restait le plus souvent une affaire d'expulsion, de délais et parfois de "dédommagements" traités dans le cadre de la juridiction civile) s'accentue et
même qu'elle soit, à un moment ou à un autre, appuyée par un changement formel dans la loi. A noter que des changements de loi en ce sens ont déjà été tentés plusieurs fois depuis 2001 et jusqu'à maintenant plus ou moins mis en déroute par des mobilisations de collectifs de droit au logement...). Il est possible
aussi que des formes de directives nationales du ministère de l'intérieur soient à l'origine de ces évolutions.

- dans le contexte actuel il n'est pas évident que cette tendance répressive s'amoindrisse. Les contre-attaques juridiques peuvent s'avérer longues et dures à mettre en place. Elles posent à juste titre problème politiquement si elles sont amenées comme un objectif en soi. Elles sont de toute façon faibles si elles ne sont pas accompagnées d'un rapport de force visible et public sur des
questions politiques. Du coté du rapport de force politique, cela dépend des villes et contextes locaux, mais il n'est malheureusement pas si courant que l'on arrive à mettre en place de grosses pressions sur les pouvoirs publics (qui représentent une bonne partie de nos propriétaires) et judiciaires. On a
d'autant plus de mal à le faire à une échelle nationale, échelle à laquelle se jouera éventuellement une partie de la bataille à venir.

- sans rentrer dans une légitimation de la loi, il peut paraître pertinent, dans le cadre d'une lutte plus large, d'oeuvrer à une contre-attaque juridique pour démontrer que là ou les flics, maires, propriétaires justifient l'expulsion par un "flagrant délit" ou une "violation de domicile", ils piétinent le cadre légal dont ils se servent par ailleurs pour légitimer leur action, et d'obtenir quelques jurisprudences sur ces questions. Peut-être que
gagner aussi sur ce terrain peut faire partie des appuis nécessaires pour renverser la vapeur.

- au-delà des histoires locales, il est assez probable qu'un des facteurs qui peut jouer vers une répression accentuée de nos lieux est la répression politique en oeuvre contre les milieux dits "anarcho-autonomes", et dont il est assez logique qu'elle vise des espaces inscrits dans des luttes et présentés de manière de plus en plus récurrente dans les rapports de flics ou de presse comme "lieux ressources" de milieux ciblés par la répression. Il semble important d'analyser cette situation nouvelle qui risque d'aller en s'amplifiant après le 11 novembre.

- en terme de rapport de force politique, et en temps de crise croissante du logement et de l'immobilier, le contexte paraît propice à parler de squats, de mal-logement, à développer des alliances entre squatters et mal-logé-e-s (que ça passe par des gens ou assos/collectifs plus ou moins reconnus), à imaginer
des formes de luttes sur ces questions qui sortent du ghetto squat politique et agrègent ainsi plus de forces et de sens. Cela n'a rien d'une perspective nouvelle, mais c'est une question qui semble remise sur le tapis avec une énergie croissante de divers cotés et dans diverses villes (Genève, Grenoble... et pas que) ces temps-ci. En période de remous et résistances forte autour des
sans-papiers, on pourrait d'ailleurs faire la même analyse sur les liens possibles entre "squats politiques" et "squats de sans-papiers" et la manière dont se développent des solidarités et batailles communes dans divers endroits (à Lyon par exemple).

- diverses batailles collectives sont en court pour faire face à ces nouvelles pratiques répressives, par exemple à Grenoble où les ouvertures et expulsions se multiplient depuis la rentrée. Leurs victoires peuvent s'avérer décisives pour l'avenir des squats un peu partout.
Nico37
 
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