Tout d'abord il y a une erreur majeure de traduction. Je n'ai pas le texte anglais sous les yeux, mais il me semble qu'il parle de "
union" et non de "
syndicalism" .. Or "union" c'est le trade-unionisme et non le syndicalisme (lequel existe en anglais en tant que "
syndicalism"" précisément ...)
Comme il est bien dit ici :http://www.eco-action.org/dod/no10/books_hydra.htm
As John Zerzan has pointed out in 'Who Killed Ned Ludd?',[1] the very point which traditional Marxists pick as the marking the beginning of working class history and proletarian struggle, is exactly the point at which it is effectively dead and buried within the mechanisms of union negotiating and electoral politics.
La critique de Zerzan vise avant tout le milieu marxiste anglo-saxon, influencé par le trade-unionism ... La transposition dans le milieu syndicaliste latin, qui a une tradition et une histoire radicalement différente, c'est reprendre la confusion propagée par Lénine entre trade-union et syndicalisme ... (1)
C'est tout à fait manifeste quand il dit "
le syndicalisme s'établit sur le divorce entre le travailleur et le contrôle des moyens de productions". (p 14) Bullshit, comme on dit outre manche ! C'est le Trade Unionisme qui - en effet - reste cantonné à la question des revendications salariales et autres reformettes.
Le syndicalisme, surtout quand il est révolutionnaire, au contraire s'établit sur la totale FUSION entre le travailleur et le contrôle des moyens de production.
Après la différence entre syndicaliste et anarchosyndicaliste tient au fait que pour les premiers c'est le syndicat qui sera l'outil de contrôle, alors que pour les anarchosyndicalistes, ce sera ce que les travailleurs (et les autres) veulent bien en faire ...
D'ailleurs en réponse à Zerzan qui affirme "les hommes de gauche passent sous silence la finalité du pouvoir direct des producteurs" cet extrait des statuts de la CNT AIT (écrit en 46, sur la base d'un texte de 1926 lui même issu d'un texte de 1906 ...) :
Demain doit être aux producteurs, groupés ou associés, en vertu de leurs fonctions économiques. L’organisation politique et sociale surgira de leur sein. Elle portera en elle-même tous les facteurs de réalisation, organisation, cohésion, impulsion et action.
Quant à la finalité poursuivi, il ne s'agit pas de "quantification" ni de réalisation d'objectifs d'un plan quinquennal, mais juste la satisfaction des besoins, matériels comme moraux :
N’ayant pour unique ambition que d’être les pionniers hardis d’une transformation sociale dont les agents d’exécution et de direction oeuvreront sur le plan du syndicalisme, les syndicalistes désirent que leur mouvement, vivant reflet des aspirations et des besoins matériels et moraux de l’individu, devienne la véritable synthèse d’un mécanisme social déjà en voie de constitution où tous trouveront les conditions organiques, idéalistes et humaines de la révolution prochaine, désirée par tous les travailleurs.
Quant aux néo-luddites et à la destruction de ce vieux monde, je citerai un des plus fameux, qui a poussé l'expérience collective un peu plus loin que le Zerzounet, un certain Durrutti :
"nous ne craignons pas les ruines, car nous portons un nouveau monde dans nos coeurs".
===========================
(1) d'ailleurs il serait intéressant de mettre en rapport avec les descriptions de l'organisaton des Luddites que nous donne Zerzan le fameux "hommage à la catalogne" de Orwell :
Ainsi qunad on lit que William Cobbett écrivit au sujet d’un rapport au gouvernement en 1812 : « Et c’est le fait qui intriguera le plus les ministres. Ils ne peuvent trouver d’agitateurs. C’est un mouvement du peuple lui-même. »
on à l'impression de lire la description de barcelone 1936 par Orwell ...
============
sinon j'ai trouvé la liste des crapuleries syndicales bien maigre ...