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Vivre clandestinement
Vivre clandestinement en Europe, c’est souvent avoir fait la grande traversée. Cette traversée qui permet aux passeurs de se défouler sur les corps de ceux à qui l’on apprend déjà qu’ils ne sont pas des êtres humains. Où parfois des aspirants à « l’eldorado » européen meurent noyés dans des barques minuscules au bois fendu mais qui naviguent, qui naviguent. Tout cela pour acquérir le statut de clandestin, ou comme aime à les appeler le pouvoir, d’ « étranger en situation irrégulière ». Mais peu y parviennent. Ce périple qui peut durer parfois jusqu’à six mois a pour but de rejoindre –par exemple- la France, ce pays dans lequel le fait de séjourner de manière « irrégulière » sur le territoire constitue un délit passible d'un an de prison, de 3750 € d'amende et de trois ans d'interdiction du territoire. Ce pays ou les gens sont choqués que l’on puisse siffler sa marseillaise ou brûler ses étendards lors d’émeutes expiatoires. Pour 2004, la Direction centrale du contrôle de l'immigration et de la lutte contre l'emploi clandestin avançait le chiffre de 200 000 clandestins mais, de son côté, le Bureau international du travail estime qu'ils sont 400 000. Les motivations de leur migration peuvent être de nature économique et/ou politique. Certains, par exemple sont menacés dans leur pays. Beaucoup n’ont plus de quoi se nourrir eux mêmes ainsi que les enfants en bas age et les personnes âgées proches tant le chômage est élevé et le travail sous payés.
Mais vivre clandestinement en France est un combat quotidien contre la peur des contrôles policiers au faciès en vue d’expulser un maximum de clandestins pour les déporter (les RAFLES), c’est l’extrême précarité du logement, la misère, les petits travails au noir poussés au summum de l’exploitation, l’indifférence et/ou le mépris voir parfois la haine des autochtones francais. En centre de rétention, les clandestins en attente d’être « raccompagnés » (attachés à une sangle et soulevés par deux flics dans un charter) se révoltent contre cette vie qu’ils n’ont pas voulu, on leur répond par des décharges électriques de 50 000 volts dans la peau (Taser). Une vie insupportable d’oppression quotidienne perpétrée par la justice, la police et toute les institutions de l’Etat .
« Les sans-papiers ont un visage », oui les sans papiers ont un visage, mais ce n’est pas leur visage qui nous pousse à lutter contre cet Etat policier, c’est une solidarité de principe qui nous anime, l’enfermement ou la déportation sont des notions qui nous sont inacceptables. Nous ne pouvons laisser faire ceci, ne pas y penser, ne pas agir. L’Histoire a montrée que le silence tuait, que la police aussi tuait. La vie d’un sans papier (celle de Baba Traoré mort lors d’une poursuite à Joinville dans l’indifférence totale) vaut elle moins que celle d’un bon père de famille francais (n’importe quel flic écrasé par un chauffard et ses funérailles nationales) ? Les rafles et les déportations n’ont plus un goût amer dans la bouche des francais que l’on aurait pourtant cru vacciné.
Personne n’est illégal
Prêts à lutter, nous arracherons :
-L’abolition des frontières
-La régularisation de tout les clandestins ou la derégularisation de tout les êtres humains
-La destruction des centres de retentions
-La mort de l’Etat policier et la naissance de l’empathie
SABOTONS LA MACHINE A EXPULSER
NonFides
GroupeAnarchisteAutonome
Non-fides@hotmail.fr