Je ne connaissais pas les liens sur l'Obsertaoire téléologique que je vais lire petit à petit (leur critique de " l'infini ", et leur approche de la finitude rejoint d'ailleurs très bien la décroissance. Mais bon je m'avance pas encore, faut que je lises plus).
- Perso je conseille l'ouvrage d'Anselm Jappe,
Les Aventures de la marchandise. Pour une nouvelle critique de la valeur, Denoel, 2003, qui est magnifique et passionant. Il revient sur tous les penseurs qui comptent Polanyi, Salhins, Mauss, Marx bien sûr, etc.
- S. Latouche,
L'invention de l'économie, Albin Michel, 2005. Passionant aussi, fin et intelligent. Une approche vraiment originale et radicale qui nous décrasse pas mal les idées. De très bonne thématiques de chapitre.
- Latouche,
La déraison de la raison économique, Albin Michel. Excellent avec un dernier chapitre où il aborde la critique de Polanyi à partir de Polanyi : il fait tourner les contradictions de Polanyi sur elles mêmes et mets ainsi en lumières à la fois les magnifiques analyses de Polanyi mais aussi ces limites qu'avait bien observé Louis Dumont.
- Et puis,
car c'est mon grand dada, les 2 tomes du
Marx de Michel Henry (Gallimard, Tel) qui sont
renversants. La découverte de cet auteur a été pour moi un véritable
bouleversement. J'ai jamais vu une lecture aussi radicale de Marx. Très érudit, passionnant, on est toujous dérangé et happé par la moindre de ses phrases.
Ca vous change vraiment.
Henry n'utilise pas le terme d'invention de l'économie, mais de " genèse transcendantale de l'économie ", c'est pareil. Jean-Marie Brohm (le contempteur du sport ; et il a participé à l'ouvrage
Contre Althusser. Pour Marx en 1974) est à fond pour le marx henryen, chose rare chez ceux qui sont passés par le marxisme et la pensée marxienne. Car c'est encore un auteur très peu lu dans la gauche radicale, de part son vocabulaire propre à la phénoménologie qui pourrait au premier abord rebuter.
Pour Henry « les marxismes sont l’ensemble des contre-sens qui ont été faits sur Marx ». On peut retrouver une analyse des deux tomes de son Marx, ici
http://www.michelhenry.com/marx.htm
Guy Debord répondait ceci à la question qu’est-ce que le situationisme ? : « Notre temps va remplacer la frontière fixe des situations limites que la phénoménologie s’est complue à décrire, par la création pratique des situations ; va déplacer en permanence cette frontière avec le mouvement de l’histoire de notre réalisation.
Nous voulons une phénoménopraxis. Nous ne doutons pas que ceci sera la banalité première du mouvement de libération possible de notre temps », in « Questionnaire », G. Debord,
Œuvres complètes, Gallimard, Quarto, 2006, p. 1057-1058. Il me semble depuis maintenant un bon moment, que le projet situationniste exprimé ici s’illustre parfaitement dans la proposition faite par la « phénoménologie matérielle » de Michel Henry, qui place la vie de la praxis au centre de toute sa réflexion. Les deux volumineux tomes de son
Marx, sont la réflexion même sur cette phénoménopraxis qu’Henry appellera plutôt
« phénoménologie matérielle » (voir
Phénoménologie matérielle, Puf, 1991). Il faut reconnaître qu’à part les éditions Sulliver (qui ont un gros catalogue situationniste/libertaire) qui ont véritablement saisi l’enjeu fondamental de l’œuvre de Michel Henry pour la critique radicale - en publiant en 2005 un recueil d’entretiens de ce philosophe pour le présenter enfin ( !) aux milieux libertaires -, son accueil au sein de l’ultra-gauche brille encore par son absence total ou alors il est réduit à des cercles très restreints. Et pourtant Anne Henry a bien raison de souligner ce que Jean-Marie Brohm et Magalie Uhl ont décrit comme une façon de « philosopher en un sens radical » : « Quant à de jeunes insurgés qui défilaient un jour sur un boulevard, ils avaient brisé la vitrine d’une librairie pour n’y piller que les exemplaires de son
Marx. Michel Henry avait raison de faire confiance à l’avenir ! », in
Auto-donation, Entretiens, Beauchesne, 2006, p. 202. Ne vous laissez plus bâillonner, pillez Michel Henry !
Je vous l'ai dit, c'est vraiment mon dada
Faut pas trop me chatouiller avec cet auteur car je vais vite vous gonfler