L'économie
Posté: Mercredi 11 Oct 2006 14:09
Dans d’autres débats nous avons parlé de l’économie. Je prends le parti de dire que l’économie est une idéologie et non pas, comme elle le prétend elle-même, une réalité concrète.
Je me suis appuyé sur divers auteurs qui ont commencé par déblayer le terrain à ce sujet. J’ai cité Jean-Pierre Voyer et l’Observatoire de téléologie car il me semble que ce sont les personnes qui ont le mieux critiquer l’économie (les seconds étant d’ailleurs des critiques intelligents du premier)
Je viens de lire l’ouvrage de Jean-François Billeter intitulé Chine trois fois muette. Dans cet ouvrage, l’auteur propose une interprétation de l’histoire qui se rapproche de notre critique de l’économie. J’y fais référence car il me semble que ce court texte est très facile d’accès. Je note aussi que je ne partage pas toutes les options de Billeter, loin s’en faut. Néanmoins, son exposé est assez clair et apporte des idées à la discussion.
Pour résumer les choses, disons que Billeter distingue dans l’histoire une « réaction en chaîne » qui permet de comprendre la situation actuelle. Cette réaction part de l’émancipation de la relation marchande (à la Renaissance) jusqu’aux développements ultimes de l’économie. Il note comment la raison marchande (ou plus précisément la raison économique) se fait passer pour la raison tout court. Il démasque les fausses évidences que cette raison charrie.
Aussi, il affirme à bon droit que quiconque veut sortir de cette réaction en chaîne doit d’abord se dégager du mécanisme imposé par la raison économique. En préalable à toute action, il convient donc de soumettre à nouveau les pratiques dites « économiques » à un ensemble de pratiques sociales, de pratiques humaines. Cette idée se rapproche de notre conception de la réappropriation et de l'union entre notre vie et notre lutte (notre forme de vie).
L’essentiel me semble résider dans cette analyse de la réaction en chaîne qui montre comment cette raison économique se développe de manière autonome en soumettant l’ensemble de la vie à sa propre vision, à ses propres impératifs.
Enfin, pour éviter de retomber dans des interprétations fausses de nos idées, ajoutons ceci : nous pensons qu’il est faux de parler d’économie primitive justement parce que cette idéologie apparaît bien plus tard. Mais nous pensons tout autant absurde de parler de communisme primitif, parce que le communisme apparaît ensuite. Cela étant dit, les analyses des « primitivistes » (j’utilise ce mot faute de mieux et de manière rapide pour simplifier les choses) peuvent être pertinentes dans une certaine mesure – pour interpréter le mouvement historique. Par contre, l’idée de tout retour en arrière est aussi débile qu’impossible à réaliser, autant prévenir tout de suite que nous ne la partageons pas.
Ceci étant précisé, j’espère que nous allons pouvoir reprendre nos échanges.
Je me suis appuyé sur divers auteurs qui ont commencé par déblayer le terrain à ce sujet. J’ai cité Jean-Pierre Voyer et l’Observatoire de téléologie car il me semble que ce sont les personnes qui ont le mieux critiquer l’économie (les seconds étant d’ailleurs des critiques intelligents du premier)
Je viens de lire l’ouvrage de Jean-François Billeter intitulé Chine trois fois muette. Dans cet ouvrage, l’auteur propose une interprétation de l’histoire qui se rapproche de notre critique de l’économie. J’y fais référence car il me semble que ce court texte est très facile d’accès. Je note aussi que je ne partage pas toutes les options de Billeter, loin s’en faut. Néanmoins, son exposé est assez clair et apporte des idées à la discussion.
Pour résumer les choses, disons que Billeter distingue dans l’histoire une « réaction en chaîne » qui permet de comprendre la situation actuelle. Cette réaction part de l’émancipation de la relation marchande (à la Renaissance) jusqu’aux développements ultimes de l’économie. Il note comment la raison marchande (ou plus précisément la raison économique) se fait passer pour la raison tout court. Il démasque les fausses évidences que cette raison charrie.
Aussi, il affirme à bon droit que quiconque veut sortir de cette réaction en chaîne doit d’abord se dégager du mécanisme imposé par la raison économique. En préalable à toute action, il convient donc de soumettre à nouveau les pratiques dites « économiques » à un ensemble de pratiques sociales, de pratiques humaines. Cette idée se rapproche de notre conception de la réappropriation et de l'union entre notre vie et notre lutte (notre forme de vie).
L’essentiel me semble résider dans cette analyse de la réaction en chaîne qui montre comment cette raison économique se développe de manière autonome en soumettant l’ensemble de la vie à sa propre vision, à ses propres impératifs.
Enfin, pour éviter de retomber dans des interprétations fausses de nos idées, ajoutons ceci : nous pensons qu’il est faux de parler d’économie primitive justement parce que cette idéologie apparaît bien plus tard. Mais nous pensons tout autant absurde de parler de communisme primitif, parce que le communisme apparaît ensuite. Cela étant dit, les analyses des « primitivistes » (j’utilise ce mot faute de mieux et de manière rapide pour simplifier les choses) peuvent être pertinentes dans une certaine mesure – pour interpréter le mouvement historique. Par contre, l’idée de tout retour en arrière est aussi débile qu’impossible à réaliser, autant prévenir tout de suite que nous ne la partageons pas.
Ceci étant précisé, j’espère que nous allons pouvoir reprendre nos échanges.