L'économie

Pour relier les luttes entre elles et les étendre...

Messagepar goldfax » Dimanche 12 Nov 2006 8:47

adrien a écrit:La lutte des classes serait une lutte économiste?

Je crois avoir déjà eu cette discussion avec Miguelito. Un conseil : tape lutte des classes dans "Rechercher" et tu trouveras ce sujet :
http://cnt.ait.caen.free.fr/forum/viewtopic.php?t=1066&postdays=0&postorder=asc&highlight=lutte++classe&start=0
goldfax
 

Messagepar miguelito » Lundi 13 Nov 2006 9:52

Les propos d’Adrien sont assez pénibles à ce stade de la discussion.

Nous ne nions pas l’économie, nous disons qu’il est faux de vouloir lutter contre elle en se dotant de « solutions » économiques ! Tu affirmes que pour sortir du capitalisme il faut lutter contre la classe capitaliste. Je ne sais pas ce qu’est cette classe capitaliste mais toujours est-il que la classification est une création de l’économie. Donc, pour commencer à s’extraire de ce marasme, nous affirmons qu’il est nécessaire de rejeter cette classification.
Maintenant, tu demandes du concret, nous taxant de poseurs. Sauf que si tu étais un peu plus attentif, tu verrais que nous sommes très concrets : nous nous organisons et nous passons à l’action. Pas pour convaincre « les gens », pas pour développer une organisation. Nous ne cherchons pas à faire émerger une conscience de classe, mais à faire en sorte que des liens se tissent entre tous ceux qui rejettent le monde de la domination. Dans les différents lieux qui permettent les rencontres, dans les différents moments où enfin quelque chose se passe (par exemple, un mouvement comme la lutte contre le CPE ou contre les OGM) nous prenons parti, nous affirmons notre conception. Nous ne courrons pas éperdument derrière les luttes partielles. Cela ne signifie pas que nous refusons de défendre les travailleurs ou les chômeurs. Pour dire les choses plus précisément, si l’un d’entre nous qui bosse a un problème avec son patron, nous ferons le nécessaire. Si l’un d’entre nous qui est inscrit à l’ANPE a des difficultés pour toucher une allocation, idem. Et ce qui nous rend plus fort, c’est le fait que nous mettons en commun non seulement des moyens concrets (lieux, jardins, matos…) mais aussi réflexion et affects.

Une chose est sûre : tu as raison de dire que nous ne parvenons pas à faire passer nos idées même au cœur de la lutte. Tu as l’impression que « les gens » s’en foutent et ça n’est pas qu’une impression. Nous ne nous adressons pas à ces « gens » en tant que militants mais en tant qu’individus semblables. Par contre, au cœur de la lutte comme au plus profond du quotidien, n’ayant personne à convaincre, nous ne prenons pas de gants dans l’espoir d’attirer le quidam. Non, s’il le faut nous faisons surgir les désaccords. Nous traçons les lignes de conflits nécessaires. Alors, les liens qui se tissent avec des inconnus sont beaucoup plus forts. Ils se construisent non pas sur une base de séduction ou sur un discours mais sur une expérience à partager et à vivre ensemble.
miguelito
 
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Messagepar clement h. » Mercredi 15 Nov 2006 15:23

Malgré les gribouillis de ceux qui disent que le temps n'est pas à l'impuissance (le texte " Contre l'Encyclopédie des nuisances ", qui traine sur internet), celle-ci me semble être la situation concrète dans laquelle se trouve la quasi-totalité de la Gauche. Amiech et Mattern (Le Cauchemar de Don Quichotte. Sur l'impuissance de la jeunesse d'aujourd'hui, Climats, 2003) ont très bien montré les mécanismes de l'impuissance actuelle de la jeunesse et plus largement de la gauche empétrée dans un altermondialiste néo-marxiste et des réflexes militants traditionnels (discours moralisant).

Que tout le monde ignore les fondements épistémologiques sur lequel repose leur monde marchand est bien la tromperie que cherche inlassablement à cacher la caste des économistes comme celle des gens de gauche. Le problème de la critique de l'économie s'est qu'elle ne repose pas sur une attitude moralisatrice (les vilains patrons, les gros méchants spéculateurs, et les gentils ouvriers et militants) mais sur une analyse : C'est un discours analytique qui fait la généalogie de l'économie inventée. Comment la forme de l'échange (acheter une baguette de pain) marchand est-il rendu possible ? Par quelles représentations et dispositifs un tel échange est-il possible ? Et contre quoi ces possibilités s'appuient en le niant ? Forcément une critique analytique est bien plus difficile à faire partager qu'un pathos moralisateur.

De plus il y a une métaphysique de la vie au fondement de cette critique analytique. Il y a donc de la part de chacun d'entre nous,
autre chose en jeu qu'une simple prise de conscience de l'atrophie de notre subjectivité sous les coups de butoirs des catégories de l'économique. Je soutiens pour ma part à rebours d'une des nombreuses vulgates de l'ultra-gauche, que l'effondrement de l'économie ne passe pas forcément par le phénomène conscientiel. Pour une simple raison, l'aliénation n'est pas seulement le fait de la représentation qu'il suffirait de décoloniser, mais de l'aliénation réelle de la praxis vitale.

Max Stirner, le fondateur de l'anarchisme individualiste pensait que pour faire s'effondrer l'Etat, il suffisait une prise de conscience chez les personnes de l'inanité de l'Etat. Marx va totalement s'opposer à ce type de praxis révolutionnaire à rebours de la bouillie à chat marxiste qui ne pensera qu'à diffuser la conscientisation du " prolétariat ".

Pour Marx, il ne suffit pas de changer les représentations (de dire que la croissance, attention ! c'est pas bien... biiii beurk la croissance, il faut s'auto-limiter, faire attention et tout le tralala des écologistes traditionnels), mais il faut changer concrètement la vie. Car l'individu n'est pas une conscience, un intellect, mais un corps subjectif qui " pense " à travers tout son être et sans médiation de la représentation conscientielle. Jamais un beau discours logique ne conviancra quelqu'un de changer sa vie. On peut montrer et démontrer que les représentations économiques sont autant d'imbécilités. Et convaincre quelques personnes. Mais convaincre, connaitre, conscientiser ce n'est pas vivre et ne le sera jamais.

Et pourtant le malaise né d'une intuition intermitente de contradictions d'avec ce que l'on est réellement et ce que l'on nous fait faire et que l'on fait ; le sentiment que tout nous échappe des doigts dans cette situation de rouage, de rôle qu'est notre condition de participation à la Méga-machine ; que notre vie et la maitrise de ses conditions nous échappent au final dans une dépendance structurelle ; le sentiment d'impuissance et de " honte prométhéenne " (G. Anders) ; le sentiment d'être le spectateur de sa propre vie atrophiée, sont bien ce que plus ou moins à divers degrés, et bien souvent à divers moments de nos vies, nous ressentons sans en avoir véritablement pleine conscience, même si l'on reste dans une impuissance fondamentale à se l'expliquer sentimentalement et logiquement. La critique de l'économie propose alors une analyse fondamentale de ce malaise qui n'est autre que la concrétisation psychique de notre propre marchandisation. Mais ce n'est jamais cette analytique qui décidera de changer la vie. C'est toujours ce malaise vital grandissant toujours plus, à mesure que notre subjectivité radicale est labourée par sa mise en abstraction, qui est le " Je Peux " de la praxis révolutionnaire. Il n'y a pas de révolution politique ou d'horizon eschatologique comme ne cessera de le répéter Marx à l'encontre de tous ses foussoyeurs. Donc la révolution n'est pas fondamentalement la conscience. La théorie de la marchandise n'est toujours que secondaire dans la détermination de la possibilité de la révolution. Elle n'est que l'étrier pour monter sur le cheval de l'éternelle guerre contre la réification extérieure de soi-même.

Comment aujourd'hui alors que chacun d'entre nous est l'obligatoire client des sex-shops de l'échangisme marchand (du supermarché au commerce équitable, en passant par l'Amap et l'autogestion ouvrière), sortir concrètement de cette situation d'être soi-même une marchandise (en touchant un salaire à la fin du mois, en payant pièces sonnantes et trébuchantes une bière dans un resto militant, etc.) ? Voilà à mon sens la question à poser. S'organiser et tenter de donner l'exemple (au sens de G. Orwell ou de Bernard Charbonneau par exemple) me semble plus intéressant que vouloir prendre le pouvoir du plus froid des monstres froids pour le fossiliser dans le plus chaud des monstres chauds... voir aussi là dessus toute la polémique d'arrière-garde des curés debordo-marxistes contre l'Encyclopédie des Nuisances.

Comme je vois que miguelito et moi partageons une même critique, il y a sur les questions que l'on se pose, de très bonnes choses à mon sens dans Michel Maffesoli, La Transfiguration du politique, qui à partir d'un situationnisme classique débouche concrètement sur une sortie totale de la volonté logicialisante de la politique (sortir de la " gouvernementalité " comme disait Foucault : cette rationnalisation logicialisante de la socialité par la politique technicienne), de par la saturation actuelle de cette perspective. Voir aussi le texte de Jappe sur l'idée que " la politique n'est pas une solution ", qui est très intéressant.

John Holloway a écrit aussi des choses neuves et très intéressantes pour ré-inventer la praxis révolutionnaire, dans Changer le monde sans prendre le pouvoir (je les mets sur un autre sujet de discussion). Ca nous change du catéchisme marxiste traditionnel : le très saint Prolétariat, la lutte des salles de classe, l'attente messianique du Messie révolutionnaire, et toute l'eschatologie messianique traditionnelle. (D'ailleurs pour une analyse comparé des messianismes marxistes et religieux on peut voir les très bonnes analyses de ce sociologue marxiste ancien prête-ouvrier : Henri Desroches, Sociologie de l'espérance. Très marrant.)
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Messagepar miguelito » Mercredi 15 Nov 2006 16:02

Ouais, les propos de Clément rejoigent pour une bonne part ma propre optique. Je ne dirais pas forcément les chose sde la même manière que lui mais sa façon d'avancer les choses m'intéresse et me donne à penser.

Vite fait, au rebond : sur la métaphysique et le fait de changer concrètement la vie (nous parlons de formes de vie), la lecture de Tiqqun est intéressante même si certains textes sont assez difficiles d'accès à mon goût. Ca tombe bien, des textes viennent d'être réédités. Voir ici : http://www.vlcp.net/

Sur le messianisme, j'avais bien naimé le livre d'Aganbem Le tems qui reste une approche troublante du messianisme (rien à voir avec l'attentente du sauveur suprême ou du grand soir) Sur l'espoir, notons que Spinoza la rangeait au rang des passions tristes...
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Messagepar miguelito » Mercredi 15 Nov 2006 16:10

Ah tiens justement, sur la politique :
Ce n’est pas une société qui est en crise, c’est une civilisation qui est à son terme, et peut-être même au-delà. La façon dont tout devient si problématique, dans cette époque, dit seulement à quel point les évidences qui la soutenaient se sont volatilisées. La politique fut une de ces évidences, une invention grecque qui se condensait en une équation : tenir une position, c’est prendre parti, et prendre parti, c’est déclencher la guerre civile. Guerre civile, position, parti, c’était un seul mot en grec, stasis. Et la politique, c’était l’art de conjurer la stasis.
Extrait de Ceci n'est pas un programme

Et sur l'impuissance :
Les concepts faits pour la guerre se passent bien de l’unanimité. Il est dans l’ordre des qu’on leur reproche l’aspect infamant des réalités qu’ils font voir. Ceux qui ont réussi à s’aveugler sur le fait pourtant massif de la Jeune-Fille n’en sont pas à une cécité près.
C’est la Jeune-Fille elle-même qui est le produit de la mysogynie, non sa théorie. Ouvrez n’importe quel journal féminin, vous verrez bien. La Jeune-Fille n’est pas toujours jeune et de moins en moins fille, elle n’est que la figure de l’intégration totale à une totalité sociale en désintégration.
Quand le crétin proteste contre l’évidence que « le monde n’est pas une marchandise » et que, d’ailleurs lui non plus, il feint une virginité qui ne justifie que son impuissance.
Nous ne voulons ni de cette virginité ni de cette impuissance.
Nous proposons une autre éducation sentimentale.
Extrait de Premiers matériaux pour une théorie de la jeune-fille[/i]
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Messagepar Federica_M » Jeudi 16 Nov 2006 14:46

Pour une simple raison, l'aliénation n'est pas seulement le fait de la représentation qu'il suffirait de décoloniser, mais de l'aliénation réelle de la praxis vitale.


C'est bien dit [au passage, paradoxe avec le passage sur l'inutilité de la conscientisation" ... ah quoi bon ce forum alors ?], mais y a t il moyen d'exprimer cela plus simplement ? (c'est une question pas une critique)
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Messagepar clement h. » Samedi 18 Nov 2006 1:06

Dans la première édition de l'édition allemande du Capital, dans son intro Marx dit que la critique de la " forme valeur " (la marchandise) est la plus difficile dans l'ensemble de son bouquin. Si bien que les marxistes et le reste de la gauche n'y ont jamais rien compris. La difficulté est donc en effet réelle.

Mais ne pas la prendre en compte, et en rester à une condamnation vide et moralisatrice du capitalisme nous amènera t-elle à quelque chose de mieux ?

En tout cas j'essaye pour ma part avec mes modestes moyens de faire passer cette critique, qui je pense mérite d'être entendue. Je travaille notamment sur la confection de textes et de brochures dans un groupe de La Ligne d'Horizon. D'ailleurs plus généralement, si des personnes sont intéressées par ce genre de travail collectif, avis ! J'essaye de coordonner quelques contacts épars pour souder un " groupe " anti-économique. Le groupe Oblomoff sur Paris a réussi à se souder autour de la critique de la science-technique. Pourquoi pas un groupe sur la critique de l'économie ?

clement.homs<A>wanadoo.fr
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Messagepar clement h. » Samedi 18 Nov 2006 19:53

Un texte intéressant de Voyer (les crochets et les mises en gras sont de moi).

Définitions de l'économie par le Dr Latouche.

Je trouve dans le n° 17 du Bulletin du MAUSS, de mars 1986, à côté d'un étonnant (comme tous les articles de cet auteur) article de Gilles Gagné (L'Etat commercial ouvert) un compte rendu, par Serge Latouche, du livre de Wallerstein Le Système du monde du XVe siècle à nos jours (Flammarion, 1980-1984) dans lequel figure une intéressante définition de l'économie.

"La raison économique, en effet, implique un découpage arbitraire dans la totalité de l'être social d'un secteur présupposé obéir à sa propre loi (auto-nome). Le capitalisme construit effectivement une certaine interdépendance entre quelques éléments valorisés du social : "le domaine matériel". De leur côté, les économistes présentent une représentation du fonctionnement de ce domaine qui pousse les interrelations jusqu'au phantasme d'un champ clos auto reproducteur, auto régulé et auto dynamique. Ainsi est inventée l'économie. Il n'y a pas, pensons nous, d'économie isolable avant, à côté et en dehors de ce champ historique et idéologique. La raison économique ne prend son sens que dans un tel champ."


[C'est avec cette dernière phrase que Voyer ne va pas être d'accord avec Latouche]

Voilà une excellente définition : la raison économique implique un découpage arbitraire dans la totalité de l'être social. Puisque arbitraire, ce découpage n'a nulle réalité, en tout premier lieu le prétendu "domaine matériel". "Le capitalisme" étant au mieux un idealtype ou bien le nom d'une époque historique, il n'est pas effectif, il ne construit donc rien d'effectif, pas plus que la vertu dormitive de Molière ne fait dormir ou que le nom "chien" ne mord. L'économie est un phantasme d'économistes. L'économie n'est qu'un secteur supposé, c'est à dire nul secteur réel. Latouche le dit très bien : l'économie est une invention d'économiste. Hegel n'est pas difficile à comprendre : seule la totalité de l'être social est sujet, seule la totalité de l'être social est réelle. Les découpages arbitraires que l'on peut être tenté d'y faire sont de nulle réalité. La réalité des moments est dans leur disparition. Si le prétendu domaine matériel n'est pas un champ clos auto reproducteur, il n'est rien de réel. Au moins, sur ce point, les économistes sont plus conséquents que Latouche. Le prétendu domaine matériel est lui même l'objet d'un découpage arbitraire de la raison économique de Latouche et non du capitalisme. Le fait de présenter ce prétendu secteur comme un champ clos n'est pas une simple exagération de la part des économistes, comme le prétend Latouche, c'est une raison vitale pour l'existence de leur doctrine. Un domaine qui n'est pas clos, ne serait-ce que d'une simple frontière, n'est aucun domaine. La réalité des moments est dans leur disparition tandis qu'un domaine doit persister ou n'être aucun domaine. Nul domaine sans seigneur. Les domaines obéissent à la loi de leur seigneur. Les moments obéissent à la loi du tout qui implique leur disparition et leur non subsistance.


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Définitions de l'économie par Michel Freitag québécois et très intéressant auteur du MAUSS comme Gilles Gagné

"L'objectivité sociale de l'économie réside ou consiste dans les institutions sociales qui en définissent, positivement et négativement, le mode opératoire, et celle de l'économisme tient dans son effet idéologique de naturalisation des institutions en question. Je ne vois pas de contradiction dans cette reconnaissance que "le social renvoie au social" selon une hiérarchie des formes sociales et de leur consistance, sinon à l'égard du naturalisme auquel adhèrent la plupart des économistes, et qui est devenu l'idéologie dominante des sociétés contemporaines [je rajoute : et en particulier des écologistes], notamment dans le cadre du néolibéralisme. Mais souvent d'ex-marxistes partagent eux aussi une semblable conception épistémologique et ontologique."


C'est déjà mieux : selon Freitag, l'objectivité de l'économie réside dans des institutions... Dans des institutions, c'est à dire dans des ensembles autogènes et non plus dans un ensemble de... Il met même en doute la réalité (la chosité) de cet objet :

"On comprend qu'alors, le problème crucial, c'est le statut qui est accordé à l'économie, et ceci aussi bien dans la réalité sociale et son mode de fonctionnement effectif que dans l'idéologie. Quelle est la réalité en soi du Moloch ? Existe-t-il en dehors de la soumission et de la croyance en la nécessité de la soumission ?"


"les 'lois économiques' ne sont pas des 'lois naturelles objectives' et 'l'économique' ou 'l'économie' ne constitue pas non plus une dimension spécifique autonome universelle, 'positive', de la vie sociale" (Freitag, La Souveraineté : pour un pacte politique contre l'économisme, 1995)

"l'analyse économique (...) représente l'idéologie fondamentale d'un nouvel ordre ontologique de la socialité et éventuellement de la société toute entière." (Freitag, Joseph Schumpeter, L'économie et le développement de la société, Société n° 8, 1991)


Je ne suis pas d'accord avec la critique que fait Voyer de Latouche, car Voyer n'a pas compris que les abstractions sont devenues des " abstractions réelles ". Voyer c'est un stirnérien de l'économie, il pense que parce que l'on se dégage de la représentation économique, l'économie s'effondrera d'elle-même. Les critiques qui ont été faites de Voyer me semblent ainsi quand même un fondées. Même si Voyer est quand même dans une pertinente perspective globale du point de vue analytique. Cependant les citations de Freitag qu'il découpe sont vraiment pas mal.
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Messagepar miguelito » Lundi 20 Nov 2006 9:04

Je partage ton point de vue sur Voyer qui s'obstine à vouloir démontrer que l'économie n'existe pas ou n'a pas de réalité alors même que les "abstractions réelles" nous mutilent chaque jour...
miguelito
 
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