Il n’y a pas de fantasme à penser que les émeutiers ont inquiété la police. Vu les moyens déployées (hélicoptères, armada de flicaille, renfort médiatique…) il est clair qu’ils ont eu la trouille. Dans le dernier bulletin A trop courber l’échine, nous parlons de la récupération et de la provocation, mettant en garde aussi contre l’aspect folklorique de certaines manifestations. Il serait facile de rendre habituelle quelques émeutes, surtout en faisant en sorte de les circoncire aux « banlieues ».
Ce que tu dis des fins et des moyens est encore tout imprégné de ta vison de la lutte. Quand nous disons que nos moyens sont confondus avec nos fins, ce qui est important, c’est le « nos ». L’émeute n’est pas bonne ou mauvaise a priori. C’est le sens qu’elle porte qui est essentiel. Cela vaut pour n’importe quel moyen. Il convient néanmoins de stipuler que certains moyens ont toujours le même sens, quelque soient les personnes qui en usent. Un exemple : les élections.
Il faudrait retrouver les propos de Coleman nous concernant afin d’en discuter en connaissance de cause.
Tu ne vois pas quel parti il faut prendre ? D’abord, il n’y a pas de « il faut » chez-nous. Ensuite, le parti que nous prenons est celui de la lutte contre la domination, pour l’autonomie et pour notre bonheur. Voilà pour dire les choses de manière ultra-simple. Faut-il que je fasse un croquis ?
Je ne vois pas de quelle victoire tu parles. Je n’ai rien gagné ici.
Tu demandes que je te livre des solutions toutes faites. Je n’en ai pas. Je fais – avec d’autres – des choix, je prends donc parti, et je mène cet engagement jusqu’au bout. Quand nous parlons d’action directe, de communisation, de réappropriation, de sabotage, d’émeutes et autres choses, nous indiquons des façons de donner corps à nos idées. Mais apparemment cela t’échappe. Tu dois être quelque peu distrait …
Enfin, il n’y a pas de Parti auquel il faudrait s’en remettre. Comme ça devient habituel de se répéter, je redis que le parti que nous construisons n’a rien à voir avec un parti politique ou une quelconque organisation. Nous ne parlons au nom de personne (pas plus au nom d’une classe que de je ne sais quel sujet politique) et nos actes n’engagent que nous.
Tu devrais arrêter de voir ce que tu as envie de voir. Je ne sais pas pourquoi tu agis ainsi. Peut-être parce que tu as côtoyé des gens qui disaient s’inspirer de l’Appel et que ce sont des gens que tu n’aimes pas ? Il faut noter ceci : j’ai moi-même vu des gens que l’incohérence n’arrête pas. Ils font des tables de presse sur lesquelles se côtoient l’Appel et tout un tas de textes militants qui disent le contraire de ce que nous défendons. Ces personnes bouffent à tous les râteliers. Ce sont effectivement des cons et je pense que nous sommes au moins d’accord là-dessus.