A P P E L

Pour relier les luttes entre elles et les étendre...

Messagepar miguelito » Mercredi 06 Sep 2006 15:11

S'il s'agit de débattre, pas de problème. J'aime beaucoup ça. Mais s'il s'agit de réfuter les interprétations les plus foireuses - sans même parler de celles qui sont destinées à calomnier - là en effet j'en ai ma claque.

En l'occurence, quand je lis que l'Appel serait "rempli de références affectives que l'on devine liées à des vécus particuliers", je rigole doucement. On pourrait affirmer ça au sujet de toute chose. Et ça fait avancer quoi ?
Le couplet sur la facination vis-à-vis de l'illégalisme est pur fantasme débile.
Mais soyons un peu plus fin : nous voulons débattre ? Alors que ceux qui critiquent l'Appel, puisque nous parlons précisément de ce texte, le fasse mais en nous indiquant ce qu'ils préconisent. On ne peut critiquer un moyen sans en proposer un autre. Dans le même sens, il se peut que des choses ne soient pas comprises. Pas de problème! Posons des questions, interrogeons nous collectivement plutôt que d'émettre des critiques complètement infondées. Nous pouvons étayer le propos, développer des points, dire ce qui mériterait d'être changé ou bien apporter des nuances ou des compléments. Nous ne prétendons pas que la stratégie quie nous adoptons soit la seule valable. C'est la nôtre. Il y en a d'autres, nous pouvons en discuter sans problème. Car le débat et la confrontation ne servent à rien si le but recherché n'est pas d'aboutir à une conclusion qui se solde soit par la collaboration entre ceux qui débattent, soit par le tracé d'une ligne de conflit.

Enfin, dire que EL EMPECINADO pilonne l'Appel c'est un peu gros. Il le pilonne avec quoi ? Les deux questions qu'il pose n'en sont pas. Il veut voir - pour une raison qui m'échappe - du religieux et du danger (danger pour qui ?) dans l'Appel. D'autres y voient de l'avant-gardisme, d'autres du fascisme et d'autres encore se contentent de dire que c'est nul ou que c'est lourd. Une fois que tu as dit ça, on est bien avancé !

EL EMPECINADO affirmait "voyons concrètement où veut en venir l'Appel" et il nous bassine avec sa lecture complètement tordue. Au passage, il pond des envolées remarquables à propros de la morale, de la normalité de la société et déclare même sans rire que "tout le monde est hors la loi" (bah tiens ! ) Alors répondre à de telles conneries, trop peu pour moi.
miguelito
 
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Suites

Messagepar EL EMPECINADO » Mercredi 06 Sep 2006 15:16

Miguelito a écrit a propos de Appel

Voilà un texte qui a été pour moi un motif de rencontre puis de tissage de liens avec des personnes un peu partout en France et même au-delà. J'aimerais bien que les militants CNT nous disent ce qu'ils en pensent, comment ils comprennent le positionnement exposé dans l'Appel.


Ce que je fais , tu nous as invité et me voici.

Pour moi, quand je lis

Une tolérance hostile s'est emparée de tous les rapports. On s'est arrangé. Et nécessairement, à la fin, ce qui se figurait être un contre-monde s'est réduit à n'être plus qu'un reflet du monde dominant : les mêmes jeux de valorisation personnelle sur le terrain du vol, de la baston, de la correction politique ou de la radicalité -, le même libéralisme sordide dans la vie affective, les mêmes soucis de territoire, de mainmise, la même scission entre vie quotidienne et activité politique, les mêmes paranoïas identitaires. Avec, pour les plus chanceux, le luxe de fuir périodiquement sa misère locale en la portant ailleurs, là où elle est encore exotique.


Bref, cela veut dire que quelque part il y a eu des rapports interindividuels qui ont mal tourné. De gros chagrins d'amour a cause du libéralisme dans la vie affective ?

Cette vie affective d'où l'on voudrait supprimer ce méchant libéralisme , qui est partout et opprimme nos désirs?

Mais n'est ce pas inquiétant un Parti qui prétend juger notre vie intime?


Là dessus je lis :

Nous avons, comme beaucoup, fait l'expérience de ce que les affects bloqués dans une « intériorité » tournent mal : ils peuvent même tourner en symptômes. Les rigidités que nous observons en nous viennent des cloisons que chacun s'est cru obligé d'édifier pour marquer les limites de sa personne, et pour contenir en elle ce qui ne doit pas déborder. Lorsque, pour une raison ou pour une autre, ces cloisons viennent à se fissurer et à se briser, alors, quelque chose arrive, qui peut être effroyable, qui a peut-être même essentiellement à voir avec la frayeur, mais une frayeur capable de nous délivrer de la peur. Toute mise en question des limites individuelles, des frontières tracées par la civilisation peut s'avérer salvatrice. Une certaine mise en péril des corps accompagne l'existence de toute communauté matérielle : lorsque les affects et les pensées ne sont plus assignables à l'un ou à l'autre, lorsqu'une circulation s'est comme rétablie, dans laquelle transitent, indifférents aux individus, affects, idées, impressions et émotions. Il faut seulement bien comprendre que la communauté comme telle n'est pas la solution : c'est sa disparition, partout et tout le temps, qui est le problème.


Et là, là, je me demande : Où suis je ? ....... Les rigidités que nous observons en nous viennent des cloisons que chacun s'est cru obligé d'édifier pour marquer les limites de sa personne, et pour contenir en elle ce qui ne doit pas déborder. De quoi parle t-on ?

Vais je m'allonger , pour moi aussi , entre deux (pro)positions post-situ, entrevoir la Solution qui est proposée?

Nous ne percevons pas les humains isolés les uns des autres ni des autres êtres de ce monde ; nous les voyons liés par de multiples attachements, qu'ils ont appris à dénier


Or cela c'est l'éthymologie de Religion. Religare . C'est presque du RAEL !!

D'autant que nombre de passages et de termes , a commencer pas le Désert , manifestent inconsciemment ou non, je ne suis qu'un pseudo-psychologue, cet appétit mystique .

A premiére vue cela n'a pour moi rien de rhédibitoire, je range quand a moi cet appéttit mystique dans la sphére privée , je l'y laisse .

Mais dans le cas présent , on peut passer du comique au tragique:
Car nous sommes confronté a un texte bien péremptoire, qui prétend a une seule proposition politique : Rien moins que L'illégalisme en tout et partout !

Cette absence de nuance et cette prétention alliée a une intrusion dans la vie affective des individus , moi, cela ne m'inspire pas. Quoique je'ai bien rigolé . . Miguelito m'excusera j'ai du mal a me contenir!
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Messagepar miguelito » Mercredi 06 Sep 2006 15:50

Bah non, je ne t'excuserai pas. Je crois que tu n'as vraiement rien compris au texte et que tu essayes de broder une pseudo-critique qui n'apporte strictement rien.
Quant à ta sphère privée que tu défends en bon libéral, cela témoigne de ton atachement au mode de vie induit par ce monde. Nous essayons de briser cette vision moderne qui - à notre sens - explique une bonne part de l'apathie généralisée qui règne encore dans nos contrées.

Juste pour finir : le fait d'évoquer le libéralisme sordide qui s'est emparé de nos existences ne signifie pas que nous parlons de nos petites vies personnelles afin de nous livrer à une sorte d'exercice psy. Il suffit de regarder autour de soi : l'ado qui se fait plaqué par SMS, le couple qui se forme via une petite annonce et qui finit par réduire sa vie à un contrat, les lâchetés quotiennes, l'aveuglement volontaire ou pas, la gestion de ses relations, etc. nous ne l'avons pas inventé...
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Messagepar miguelito » Mercredi 06 Sep 2006 15:55

Et puis juste comme ça : je n'ai pas bien compris ton allusion à l'étymologie de religion.
Relegare : il y a débat là-dessus. Beaucoup traduisent par relier. Je me dis que si 'on s'en tient à ça, la solidarité c'est relier. Avec ta logique, je dirais donc : solidarité = relier = anarchosyndicalisme = christianisme. Tu vois, o peut en dire des conneries quand on a que ça à foutre...

Sinon, quel temps fait-il dans ta bulle ?
miguelito
 
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bulles

Messagepar EL EMPECINADO » Mercredi 06 Sep 2006 16:19

Sinon, quel temps fait-il dans ta bulle ?


Mauvais , ma derniére recontre par internet m'a aussi beaucoup déçu .

Peut être vais je également m'en aller a la recherche de quelques autres déçus de la technologie afin de créer avec eux un groupe de maquisards dans la forêt .

Je me dépouillerai de ma rigidité toute libérale et nous interpénétrerons nos bulles .

Tout cela fera tâche (d'huile , hein ) et le communisme le plus profond se répandra sur cette terre . :lol: :lol: :lol: :lol:
EL EMPECINADO
 

Messagepar miguelito » Jeudi 07 Sep 2006 8:05

Ha, ha ! Très rigolo tout ça. En tout cas, c'est fastoche de botter ainsi en touche san srépondre à la question qui me semblait la plus intéressante : si les perspectives et propositions contenues dans l'Appel ne te satisfont pas, qu'est-ce que tu préfères ?
miguelito
 
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repondre a question

Messagepar EL EMPECINADO » Jeudi 07 Sep 2006 10:27

je dirais donc : solidarité = relier = anarchosyndicalisme = christianisme. Tu vois, o peut en dire des conneries quand on a que ça à foutre...


C'est pas forcément une connerie que tu as dit , il y a eu des anarchistes chrétiens, et la question est posée .

Où se situe la différence entre le communisme libertaire et la religion?

Qu'est qui nous différencie des protestants allemands du XVI e au siécle qui eux aussi ont mis en place le partage ? (je n'ai pas la référence exacte en tête)

Moi il me semble que le communisme libertaire c' est l'abolition des rapports de domination ,de tous ordres, existants entre les différentes classes de la société, pour permettre l'émancipation des individus .

Et l'émancipation des individus, est pour l'anarchosyndicalisme, lié a la destruction de l'Etat et du capitalisme et a l'impossibilité de résurgence de toute forme de la domination grâce la disparition des classes et des hiérarchies.

Pour faire court , voilà ce que je préfére m'attaquer aux rapports entre les classes pour favoriser ensuite les relations interindividuelles plûtôt que de m'attaquer aux rapport interindividuels en pensant qu'il changeront les rapports entre les classes.


Maintenant :

En quoi les doctrines qui se permettent de juger l'individu, et qui plus est en occultant les rapports sociaux , comme une entité libérale, petite bourgeoise ou égoiste sont elles libertaires ?

En quoi les doctrines qui donnent plus de place aux rapports interindividuels qu'aux rapports sociaux sont elles communistes?
EL EMPECINADO
 

Références

Messagepar EL EMPICINADO » Jeudi 07 Sep 2006 11:35

EXTRAITS DE

La communauté de biens chez certains anabaptistes du xvie siècle

par Claude Baecher

Au cours de l'histoire de l'Église, ce sont surtout les ordres religieux qui « vivaient en communauté », cherchant par ce moyen à se détacher d'un monde corrompu. Ce n'est pas le cas de certains groupements issus de la Réforme pour qui la communauté parfois totale des biens était une façon de vivre et de témoigner d'une société recréée en Jésus-Christ.


La communauté de biens dans l’anabaptisme

Mouvement réformateur, l'anabaptisme trouve son origine dans l'accès du peuple à la Bible au siècle de Gutenberg. Au xvie siècle, il ne faut pas l'oublier, la Réforme était un vaste mouvement à la fois social et religieux. La dissocier des revendications des masses populaires réclamant plus de justice revient à ne pas bien comprendre ce phénomène et ignorer l'importance de la guerre dite « des paysans ». L'idéal de la communauté de biens recherché par les premiers anabaptistes fait partie de l'immense aspiration de ces foules, semblable à celle des multitudes au temps de Jésus ou aujourd'hui. Il était courant dans les années 1520 d'entendre les réformateurs s'élever contre la tolérance d'un nombre important de miséreux, contre bien des injustices sociales (taxes, dîmes soutenant un système religieux corrompu) ou contre les abus de pouvoir... Des solutions hardies, motivées par une espérance nouvelle s'inspirant de l'Évangile, furent par conséquent proposées.


Les houttériens

Pendant plus de 450 ans (hormis quelques décennies en Russie au milieu du xixe siècle), un ensemble d'Églises locales ont vécu le partage total des biens : ce sont les communautés houttériennes qui, comme plusieurs mouvements issus de la Réforme) tiennent leur nom d'un réorganisateur : Jacob Hutter
Leur désir était de recréer une nouvelle Jérusalem, sur le modèle de l'Église primitive. L'ordre missionnaire prenait alors la forme bien entendu d'une proclamation :o , mais aussi d'une invitation à manifester son élection en se joignant à l'une de leurs communautés pour vivre selon la bonne nouvelle de l'irruption du règne de Dieu.


Non à Münster

Il est intéressant de constater que la communauté totale de biens n'a pas eu, essentiellement après les années 1530, l'assentiment de tout le mouvement mennonite (Hollande). La raison était de ne pas être assimilé aux chiliastes illuminés de Münster en Westphalie qui, suivant l'enseignement de Jean de Leyde et de Bernard Rothmann, leurs prophètes, croyaient qu'à défaut de la ville de Strasbourg, Münster serait la nouvelle Jérusalem. Ce fut l'expérience de 1534 à 1536. Nous ne nous attarderons pas sur les éléments de ce « communisme anarchique » 8) ; citons toutefois la pression de nombreux mois de siège, une frénésie apocalyptique et un esprit belliqueux. Rejoints par 2000 ou 2500 anabaptistes venus de Hollande qui partageaient la même vision de la nouvelle Jérusalem, ces illuminés (quelques 7000) avaient finalement pratiqué la communauté totale des biens et même, lors du siège, la polygamie. :P Ils furent presque tous massacrés par les troupes du prince-évêque :evil:

Communauté par régénération

Les anabaptistes s'inspiraient principalement de l'exemple de vie commune de Jésus et ses disciples, de la pratique communautaire dans l'Église primitive et de l'enseignement paulinien relatif à la « régie d'égalité » (2 Co 8.13). Si les dons spirituels sont distribués pour l'utilité commune, pourquoi n'en serait-il pas de même des biens terrestres ?
Trois traits essentiels caractérisaient leur style de vie : le travail, l'amour et l'abandon de soi (Gelassenheit). Quant à la propriété privée, au début du mouvement, elle était relativisée mais non condamnée.
Comme les mennonites, les frères suisses ont dès le début fortement mis l'accent sur le principe de la solidarité fraternelle, conférant en conséquence aux diacres la lourde et importante tâche de veiller aux besoins de chacun et de gérer les biens communs avec amour.
Menno Simons (1495-1543) avait été accusé d'enseigner et de pratiquer la « possession en commun ». Pour injustement lui créer du tort, ses accusateurs assimilaient la foi anabaptiste à l'esprit séditieux des révoltés de Münster, prétexte qui servira régulièrement à la persécution des anabaptistes. Pourtant la citation suivante de Menno Simons montre l'esprit tolérant et spirituel des chrétiens qui avaient adopté ce style de vie : « Nous n'enseignons et ne pratiquons pas la communauté des biens, mais nous enseignons la Parole du Seigneur et nous lui rendons témoignage pour dire que tous les vrais croyants en Christ sont d'un seul corps (1 Co 12.13), partageant un même pain (1 Co 10.17), ayant un seul Dieu et un seul Seigneur(Ép 4). Comprenant ainsi qu'ils sont un, comme nous l'avons vu, il est chrétien et raisonnable qu'ils aient ainsi un amour divin entre eux et qu'un membre prenne soin de l'autre, car l'Écriture et la nature enseignent cela [...] Ils manifestent de la bonté et de l'amour, dans toute la mesure où ils en sont capables. Ils ne tolèrent pas de mendiants parmi eux. Ils ont compassion des saints dans le besoin. Ils accueillent les miséreux. Ils reçoivent les étrangers dans leurs maisons. Ils consolent celui qui est triste. Ils prêtent au nécessiteux. Ils donnent le vêtement à celui qui est nu. Ils partagent leur pain avec celui qui a faim. Ils ne détournent pas leur face de celui qui est pauvre, ni ne prennent garde à leurs membres et leur chair en décrépitude (És 58). C'est ce type de fraternité que nous enseignons. .. »


Un choix librement consenti


Le sociologue Troeltsch a, à juste titre, appelé ce phénomène « le communisme d'amour », qui est différent toutefois de la « communauté totale de biens » rencontré chez les houttériens, par exemple.


La communauté de biens en parole

Dans les premières réflexions théologiques, et avant toute émergence communautaire plus structurée, voici quelques-unes des affirmations professées dans l'anabaptisme naissant. Jean Hut, dans ses Sieben Urteile (« Sept décisions ») de 1527, écrit que « nul ne peut hériter du royaume de Dieu sans qu'il ne soit pauvre avec Christ, car un chrétien n'a rien en propre, pas de lieu où il puisse reposer sa tête [...] Un chrétien devrait avoir toute chose en commun avec son frère, c'est-à-dire qu'il ne devrait pas permettre qu'il souffre de carence [...] Car un chrétien prend plus garde à son prochain qu'à lui-même. »

- Article 5 : Aucun frère ou sœur de cette assemblée ne doit rien avoir en propre, mais, comme les chrétiens au temps des apôtres, tout avoir en commun. En particulier, on mettra de côté des provisions communes pour les pauvres, chacun selon son besoin, et ils seront riches, et, comme au temps des apôtres, on ne laissera aucun frère dans le dénuement.


- Article 6 : On doit procurer la nourriture aux frères, là où ils se réunissent en assemblées ; on donnera une soupe ou du chou et de la viande, en petite quantité, car le manger et le boire ne sont pas du royaume des cieux.


- Article 7 : En prenant la Cène, les participants sont exhortés à consentir volontiers à donner notre corps et notre vie pour l'amour du Christ, c'est-à-dire pour tous les frères


La pratique à l’épreuve des siècles

Voici donc un style de vie hors du commun : dans les « brüderhof », sorte de grandes fermes fraternelles collectives, la propriété, la vie quotidienne, l'éducation des enfants et l'exploitation sont communes et dirigées par des anciens et des diacres. Quasiment rien ne sépare la sphère religieuse de la sphère sociale. Les activités sont sacrées plutôt que séculières.


Depuis le xvie siècle, les houttériens ont toujours refusé de porter les armes, de prêter serment, ou même de payer un pourcentage des impôts destiné à la préparation à la guerre, ce qui leur a souvent valu bien des ennuis. Par le passé, ils furent novateurs en matière d'hygiène et d'éducation ; aujourd'hui leurs exploitations sont à la pointe du progrès technologique, même si pour leur usage propre ils s'en tiennent à la plus grande simplicité, refusant la technique en tant que moyen de faciliter la vie individuelle. :wink:

La loi de la liberté

Dans les communautés, les règles sont nombreuses. Pourtant les jeunes les quittent très rarement, et si cela leur arrive, c'est pour y revenir dégoûtés par la vie infernale de la société, et pour s'y engager par le baptême. La discipline fraternelle est appliquée, mais du fait que chaque chose est faite volontairement et les décisions prises ensemble en connaissance de cause et après concertation, tout se fait dans un bon esprit, l'objectif du règlement étant de rappeler aux membres l'injonction de combattre l'égoïsme qui caractérise la vie sans le Christ.

Le baptême, administré sur confession de la foi, exprime d'une part, la mort à l'égoïsme de la vie personnelle et d'autre part, la volonté de s'attacher aux valeurs professées par la communauté : une vie de travail, de partage et d'amour. :wink: :!:

La forme de l’amour

L'anabaptisme a donné une place différente que ne l'ont fait les théologies de protestantismes « officiels », à l'amour dans la théologie, la lutte contre le péché et l'anthropologie. L'amour est le désir de partager avec le frère, joies et peines, mais aussi les biens, tant que cela est possible pratiquement. Or la vie communautaire intense favorisait cet amour.

Mais quelle forme doit-il prendre ? :P Entraide fraternelle ou communauté de biens et de production ? Cette question ne faisait pas l'unanimité dans l'anabaptisme. Car le désir de posséder est une manifestation de l'orgueil, à la base des guerres et de la violence, volonté inassouvie de posséder et déchaînement des passions. Ce que confirment l'adage « le commerce marche derrière l'étendard »

La menace du miroir

Ce « communisme théocratique » (Heimann) constituait une menace pour la société, car il présupposait une coalition. Or la société ne connaissait pas de coalition qui ne fût violente, dangereuse ou séditieuse. L'explication de la souffrance du peuple houttérien se trouve peut-être là. Mais il faut s'empresser d'ajouter qu'aucune force ne convainc plus (les individus comme les gouvernements) de péché, de justice et de jugement, que la vue de personnes qui s'aiment véritablement et qui vivent en paix. La vie authentiquement aimante est une prédication ; elle met en évidence nos propres péchés et nos propres méchancetés.


Les communautés conditionnées par l’histoire

Les communautés ne pouvaient s'épanouir que sur des terres et à des périodes où la tolérance des seigneurs du lieu le permettait. Ces terres étaient généralement des terres d'exil comme Nikolsburg, ville du sud de la Moravie Dans les années 1520, des « frères », anabaptistes de Suisse, d'Allemagne du Sud et d'Autriche, chassés de leurs terres et de leurs villes, se joignirent à la communauté locale.

Comment fallait-il accueillir ces « frères » souvent démunis de tout ? Pour nous chrétiens du xxe siècle pour qui « le monde est un village », la même question se pose.

Certains décidèrent d'ouvrir toute grande leur maison (comme à Zollikon et plus tard à Münster). Mais jusqu'où le partage des biens avec les autres ? Jusqu'à la propre vulnérabilité, lorsqu'il s'agissait de « frères en la foi » ? Jusqu'où la confiance dans le Seigneur ? Mais dans le rang des anabaptistes de Nikolsburg, il y eu.t un désaccord profond. Devant le flot croissant des réfugiés, un ancien du nom de Wiedeman proposa que les biens soient mis en commun, une manière d'exprimer la solidarité dans le Seigneur, tandis qu'un groupe parmi les anabaptistes, qui se donnaient le nom de « communautaires » décida seulement d'ouvrir leurs maisons au flot des immigrés (jusqu'à 20 000 lits, lit-on).


Ainsi, le 22 mars 1528, le « frère » et seigneur de la ville de Nikolsburg, Leonhard von Liechtenstein, ne supportant plus les tensions entre anabaptistes rivaux chassa les 200 « communautaires » - sans compter les femmes et les enfants. D'un jour à l'autre, ils se retrouvèrent hors des murs de la ville sans bagages et sans savoir où aller. Ils désignèrent deux personnes « serviteurs des besoins temporels » qui étendirent « un manteau à terre, et chacun a déposé ses possessions, de bon cœur, sans contrainte, selon l'enseignement des prophètes et des apôtres en Ésaïe 23, Actes 2 et 5 ». Il devait sans doute être question de la nourriture, des bijoux et de l'argent.


Pauvres et riches purent subsister. Ils s'établirent ensuite sur des terres abandonnées, à Austerlitz, accueillis par la famille seigneuriale de Kaunitz. Petit groupe de 200 adultes au départ, ils totalisaient en un siècle 26 000 membres. De la communauté de certains biens, où la propriété privée n'était pas encore exclue, ils en arrivèrent rapidement à la communauté de production ou « brüderhof » (ferme fraternelle).

Des circonstances historiques ont pu favoriser l'institutionnalisation et la codification du partage des biens. Parmi elles, on peut citer la redécouverte d'une dynamique missionnaire, la persécution, la famine, l'exode dans des conditions socio-économiques pénibles, le siège de la ville de Münster, une eschatologie pressante et la volonté de venir en aide à une catégorie de pauvres nouvellement découverte. Ajoutons qu'il est remarquable que la communauté de biens ait commencé avec des artisans et non avec des paysans, avec des citadins et non avec des ruraux.

Le consensus anabaptiste d'une ouverture à la communauté de biens s'effrita vers le milieu du xvie siècle à cause de la tragédie de Münster, mais aussi, en partie, à cause de l'exacerbation que provoquaient certains houttériens qui prétendaient que leur point de vue était le seul digne de disciples de Jésus-Christ.

Reste donc la question des mobiles qui peuvent pousser à adopter la communauté des biens :
a) la pauvreté apostolique,
b) une disponibilité optimale pour aider le frère en recherche d'un asile,
c) le refus de l'accumulation des biens,
8) d) la volonté de se dissocier d'un monde « égoïste » et d'être « témoin », 8)
e) la recherche d'une couverture sociale (en cas de famine, de guerre, de persécution...),
f) le désir que la discipline fraternelle et aimante prescrite par la Bible touche tous les aspects de la vie (Mt 18),
g) la participation à l'essor missionnaire.


Ensuite, quelques avertissements s'imposent quant à la pratique. L'histoire nous enseigne que les structures, même les plus soucieuses d'une adhésion volontaire et libre, peuvent s'éloigner de l'esprit évangélique. Le même danger guette les communautés qui accentuent la nécessité de la propriété privée.


Une dégénérescence puis un décalage entre la structure et l'esprit apparaîtront, entre autre par l'accumulation démesurée de biens, l'autorité malsaine de la part des responsables, et la prétention à vivre le seul mode de vie digne de l'Évangile :

a) L'accumulation des biens communautaires : la nation pourra s'appauvrir alors que la communauté regroupe des biens considérables. Certains spécialistes de ce sujet ont décrit l'expérience houttérienne comme l'expression d'une mentalité protectionniste de la part de petits artisans (nombreux, ce qui permettait l'autarcie quasi-totale). En effet, il a été remarqué que c'était durant les périodes où les cataclysmes s'abattaient sur l'Europe (famine, guerre, peste...), que de nombreuses personnes se sont jointes aux houttériens. Ne peut-il pas y avoir un intérêt tout matériel à faire partie de la communauté de biens, plutôt qu'un attachement à la personne du Seigneur Jésus ?


b) L'autorité des responsables dans les communautés peut devenir malsaine, despotique même, au point d'inhiber la libre expression des membres. Dans les débats internes à l'anabaptisme, certains ont accusé les houttériens de ressusciter le totalitarisme papal. Toutefois, pour leur faire justice, il faut souligner leur souci d'équité dans le travail et leur manière très réfléchie et saine de prendre des décisions. Nous constatons aussi que si l'attachement à la doctrine de la non-résistance n'était pas aussi marqué, un tel projet aurait depuis longtemps périclité. La non-violence et le pacifisme : un atout de solidité et de persistance du témoignage ? Dans l'anabaptisme, cela se vérifie. « Heureux les doux, ils auront la terre en partage » disait Jésus (Mt 5.4).


c) La prétention de ces frères à vivre la seule forme biblique d'une gestion aimante et juste des biens, ne tient aucun compte de la pluralité des pratiques attestées dans le N.T. En outre, comme le soulignaient les frères suisses, cet attachement à une forme unique contredit l'enseignement biblique de la liberté chrétienne. Aucun texte biblique, ni même tous nos égoïsmes, nos peurs et notre médiocrité ne justifient une telle prétention.

Que prouve l’expérience ?


La vie moderne et son tourbillon éparpilleur et disloquant, et son cortège de personnes déracinées n'exigera-t-elle pas l'émergence de communautés chrétiennes plus communautaires afin de mieux refléter le Christ ? C'est une question de liberté dans l'obéissance à Jésus, une question de partage de ce que nous sommes et de ce que nous possédons. :lol:

.
EL EMPICINADO
 

Messagepar miguelito » Jeudi 07 Sep 2006 12:43

Bon, il y a beaucoup de choses à répondre.

Tout d’abord, sur le chapitre des références aux mouvements d’inspiration chrétienne faisant penser au communisme, je recommande vivement la lecture du livre L’incendie millénariste, écrit par deux membres de Os Cangaceiros. Le bouquin n’est pas facile à trouver aujourd’hui mais ça vaut le coup de chercher. On y trouve une mine de renseignements sur certaines choses que tu évoques dans ton dernier message, agrémentée d’une réflexion intéressante.



Où se situe la différence entre le communisme libertaire et la religion ? Tout dépend d’abord de comment on conçoit le communisme. Pour notre part, nous pensons qu’il s’agit d’expérimenter le communisme, dans nos luttes et dans nos vies (lesquelles ne sauraient être séparées) Non ne partageons pas cette idée qui fait du communisme un projet de société idéale et universelle que nous pourrions éventuellement atteindre au bout de x temps de lutte. Nous ne croyons pas au paradis sur terre, au gel des positions que constituerait une société ainsi considérée. Il y a effectivement quelque chose de religieux à s’accrocher à cette idée de société idéale, indépassable et infinie. La bibliothèque des émeutes à beaucoup écrit à ce sujet. Nous trouvons également dans leur ouvrage Téléologie moderne, une réflexion vraiment pertinente sur le « croire ». Tout le monde croit. On a réduit le croire à « croire en Dieu », ce qui est bien évidement absurde. Leur analyse ridiculise les prétentions des « croyants athées», qui pensent que leur matérialisme et leur économisme n’a rien à voir avec la religion. Bref, là encore, lecture vivement conseillée.

Quand tu dis que le communisme est l’abolition des rapports de domination, nous sommes d’accord. Nous pensons que c’est dès maintenant que nous devons abolir ces rapports entre nous. Par contre, nous nuançons grandement ton point de vue : d’abord parce que nous ne pensons pas en terme d’individus isolables les uns des autres. Au contraire, nous pensons que nous sommes liés de diverses manières aux autres et à l’ensemble de tout ce qui compose notre monde. Il n’y a rien de religieux là-dedans dans le sens où tu dois entendre le mot religieux : mysticisme, culte voué à une ou plusieurs entités, existence d’un clergé ou d’un groupe éclairé, etc. Nous pensons que ce qui donne un sens à nos existence et que ce qui nous confère de la puissance, c’est le fait de communiser nos idées, nos pratiques, nos affects. C’est établir quelque chose de commun entre nous. Autrement dit, nous préférons les liens que nous tout à chacun peut tisser avec autrui aux rapports sociaux qui sont induits par la société.
Nous avons beaucoup discuté de la notion de lutte de classes sur ce forum et ailleurs et j’avoue manquer de courage pour tout remettre ici. Seulement, disons que les « rapports interindividuels » qui sont critiqués dans l’Appel représentent bien l’état général de la société aujourd’hui. Il n’y à pas de sens, selon nous, à séparer des rapports qui seraient purement sociaux des relations interindividuelles. Les exemples que j’ai pris plus haut de relations interindividuelles montrent bien comment la domination (qui prend des formes variées : marchandisation, autorité, etc.) colonise l’ensemble de notre vie. D’où le sens conféré à cette proposition qui semble te faire peur : il n’y a pour nous d’amitié que politique. Toi qui semblait nous reprocher un manque d’éthique (et même de morale ! ), nous défendons le fait d’avancer dans ce monde avec notre éthique qui permet de tracer des lignes de partages, de jauger les amitiés comme les inimitiés. Croire que tout cela n’a rien de politique mais relève d’une sphère strictement privée (et encore, précisons bien qu’il faut encore nuancer les choses : l’intimité n’est pas « la vie privée ») c’est justement sur ça que repose le système de domination, le libéralisme existentiel qui consiste à dire que chacun à sa vie, que nous sommes des moi-je parmi les moi-je.
Tu vois, nous n’occultons pas ce que tu appelles les « rapports sociaux ». Nous les traitons d’une autre manière, voilà tout. Et nous ne jugeons pas les rapports individuels car nous ne sommes pas des moralistes et nous ne jouons pas à : c’est nous les meilleurs. Nous pointons ce qui, dans l’époque, est un signe de la domination, ce qui indique la source de nos faiblesses. Comme nous ne cessons de le dire, ce n’est pas une quelconque exhortation moralisante, ni un rabâchage idéologique qui permettront de nous extraire significativement de la situation qui nous est faite. La solution aux problèmes de la vie est une manière de vivre qui fasse disparaître les problèmes… Nous pouvons allonger la liste des raisons de se révolter encore et encore, nous pouvons nous épuiser à dire tout le mal que nous pensons de nos ennemis qui pensent que ce monde est merveilleux, cela ne sert à rien. Nous voulons tisser des liens qui accroissent notre puissance afin de nuire à ce monde. Nous pensons que nous trouverons des alliés en vivant quelque chose de passionnant avec eux plutôt qu’en nous épuisant dans le travail militant décrit plus haut. Voilà en quel sens nous sommes des partisans du communisme. Quant à l’étiquette de libertaire, le fait d’oeuvrer comme toi à la ruine de la domination devrait suffire à te convaincre qu’elle peut nous être attribuée bien que – à voir tous ceux qui se la collent sur le front – nous ne la revendiquons pas forcément. J’espère tout du moins que cela dissipe tes envolées contre notre prétendue religiosité, notre prétendue fascination pour l’illégalisme en tant que tel et pout toutes les autres vilaines prétentions que tu sembles nous prêter.
miguelito
 
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Messagepar EL EMPECINADO » Jeudi 07 Sep 2006 14:18

Tout le monde croit. On a réduit le croire à « croire en Dieu », ce qui est bien évidement absurde. Leur analyse ridiculise les prétentions des « croyants athées», qui pensent que leur matérialisme et leur économisme n’a rien à voir avec la religion.


Oui,
La croyance n'est pas le propre des seuls théophiles mais de ceux qui s'économisent la "douleur de penser" (penser la mort par exemple) ou le risque de le faire ("Je ne pense pas, je suis trop intelligent pour cela" : dans Caligula, Camus)

Et une de nos principales tâches est de détruire la CROYANCE au pouvoir. De la dénoncer pour ce qu'il est : Un MYTHE .

Mais je crains toujours que l'on ne tombe dans la facilité , celle de vouloir substituer un mythe pour un autre, d'où mes doutes quand les discours se font trop péremptoires et en appellent a l'irrationnel ou a l'affect .

Car alors " Dieu vaincu remplacera satan, satan vainqueur deviendra dieu" (révolte de sanges , AFrance)

Seulement, disons que les « rapports interindividuels » qui sont critiqués dans l’Appel représentent bien l’état général de la société aujourd’hui. Il n’y à pas de sens, selon nous, à séparer des rapports q
ui seraient purement sociaux des relations interindividuelles.


Il y a a répondre a la question de la cause et des effets , pour ma part j'estime que les rapports sociaux conditionnent en grande partie les rapports interindividuels. Ils sont certes liés , mais l'un est subordonné a l'autre . Ce qui me semble faux dans votre démarche c'est d'expérimenter quelque chose dont on connait le résultat :
A savoir qu'on ne supprime pas la maladie en modifiant des effets. Tôt ou tard si on ne supprime pas la cause les effets reprendront leur cours...

c’est justement sur ça que repose le système de domination, le libéralisme existentiel qui consiste à dire que chacun à sa vie, que nous sommes des moi-je parmi les moi-je.


C'est vrai , mais attention , ce n'est pas pour cela qu'il faut nier l'individu et le fondre dans la communauté .
(voir le baptême chrétien :" Le baptême, administré sur confession de la foi, exprime d'une part, la mort à l'égoïsme de la vie personnelle et d'autre part, la volonté de s'attacher aux valeurs professées par la communauté : une vie de travail, de partage et d'amour".)
Si tu enléves le travail, tu vois ce que cela donne....
Ne remplaçons pas le matérialisme bourgeois par le communautarisme!

J’espère tout du moins que cela dissipe tes envolées contre notre prétendue religiosité, notre prétendue fascination pour l’illégalisme en tant que tel et pout toutes les autres vilaines prétentions que tu sembles nous prêter.


Je me doute bien que vous ne prétendez pas a construire une nouvelle église composée de gangsters . Mais la crête que vous suivez, entre répression et dégénerescence communautaire , est trop étroite pour que s'y engouffre les masses. De mon point de vue, mais je peux me tromper, il s'agit donc d'une impasse .
EL EMPECINADO
 

Messagepar miguelito » Jeudi 07 Sep 2006 14:58

Je pense que la lecture du texte consacré au 'croire" dont je parlais plus haut devrait t'interpellé. J'ai longtemps cru (ou pensé ?) que la croyance était à combattre. Avec le temps, les choses ont changées et je dois bien avouer que la lecture du chapitre Croire du livre Téléologie moderne a achever cette prétention. Le texte est disponible sur internet : http://www.bellesemotions.org/naissance ... oIII4.html

La question n'est pas de savoir à quels saints ou quels diables se vouer. Si nous acceptons l'idée qu'il y a du croire dans notre vie, il s'agit alors de savoir ce que nous en faisons, comment nous l'orientons.
Je pense que notre point de vue est radicalement différent au sujet des "rapports sociaux" et "rapports interindividuels". Nous ne les distinguons pas. Notre but n'est pas d'oeuvrer à l'instauration d'autres rapport ssociaux, ce qui reviendrait à changer de mythe pour un autre, mais de tisser des liens (que nous sommes toujours libres de briser au besoin), de faire jouer les irréductibilités jusqu'à leur terme. C'est la raison pour laquelle nous rejetons l'idée du contrat.

Sur le distingo causes et effets. Tu sembles oublier que notre démarche vise l'affaiblissement et la destruction des dispositifs ennemis. Nous ne prétendons pas nous isoler du monde afin de communiser nos idées et affects dans notre coin. Nous voulons déserter mais non pas au sens ou nous quitterions le terrain de bataille. Au contraire, nous voulons nous rendre encore plus efficacement offensifs.

Nous ne nions pas l'individu, nous nions l'idée que l'individu serait isolable des autres. Le mythe de l'individu, cher aux Lumières et à l'humanisme, et qui débouche sur ce libéralisme existentiel, est quelque chose avec laquelle nous voulons en finir. S'il ne s'agit pas pour nous de soumettre l'individu à une entité collective, nous considérons que seul il ne peut rien. seul il n'est rien. C'est pourquoi la question de pourquoi et comment nous tissons nos liens, pourquoi et comment nous voulons échapper aux déterminations qui sont induites par la société est primordiale. Dans le même sens, parler des masses comme on parle de l'individu témoigne d'une coryance en un autre mythe. Les masses devraient pouvoir s'engouffrer dans une même voie, comme si finalement les masses étaient des individus.

La question de savoir que faire et comment faire reste entière. L'Appel est destiné à ceux qui se reconnaissent dans le rejet des vieilles rengaines idéologiques et militantes autant que des pseudo-choix que nous laissent les dispositifs de la domination. C'est là que nous constatons combien l'attachement à des habitudes parfois anciennes pèsent lourd. Non pas qu'il faille oublier le passé ni même s'inspirer des expériences qui nous précèdent. Mais au moins, si nous le faisons, tirons en les enseignements.
Tu dis te reconnaître dans les principes, tactiques et finalité de l'anarcho-syndicalisme, mais la discussion que nous avons ici montre déjà qu'il est bien difficile de dire ce qu'est l'anarcho-syndicalisme. On m'a parlé ici de réseau, de rejet de l'économisme, etc. Dans le même temps, on me parle de lutte de classes, d'instauration d'une société libertaire. Et on le dit encore que l'anarcho-syndicalisme d'aujourd'hui n'aurait plus rien à voir avec celui d'hier (pour ne pas faire d'interprétation abusive, on m'a dit que c'était la CNT-AIT qui avait changé) Alors, que signifie encore tout ça ?
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Messagepar tomatok » Vendredi 08 Sep 2006 9:15

à la lecture de ces échanges fort intéressants, je dois dire que je suis quand même assez frappé par le "nous" constant de miguelito... je trouve ça assez gênant, ce "nous" systématique, quand t'es sur un forum, même si tu sais quelles idées tu peux aprtager avec tes compagnons, il me semble que c'est quand même avant tout toi qui t'exprime ; que faut-il conclure, que chacun dans votre groupe parle en permanence avec un "nous" collectif ? sincèrement je sais pas comment exprimer ça mais y'a vraiment un truc qui me chifonne là.
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Messagepar miguelito » Vendredi 08 Sep 2006 9:34

Je comprends ce que tu veux dire. Quand j'emploi le mot "nous", je vais référence àce nous qui n'est pas délimitable et qui correspond à une position, celle exposée en maintes occasions comme dans l'Appel ou d'autres textes. Il est vrai que parfois, ce nous renvoit à une activité de groupe, celle que j'exerce avec quelques compagnons de Rouen.
Enfin, j'hésite beaucoup à dire je. D'abord parce que les idées exposées ne sont pas ma propriété. Ensuite parce que je parle souvent d'une expérience partagée. Et enfin, parce qu'il ya un parfois un côté prétentieux. Déjà qu'on m'a reproché un ton de donneur de leçon, je ne voudrais donc pas renforcer ce sentiment chez certains....
miguelito
 
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Suites

Messagepar EL EMPECINADO » Vendredi 08 Sep 2006 9:41

je pense que notre point de vue est radicalement différent


Nous sommes au moins d'accord sur ce désaccord .

Notre but n'est pas d'oeuvrer à l'instauration d'autres rapport ssociaux, ce qui reviendrait à changer de mythe pour un autre


C'est uniquement parceque la destruction des rapports sociaux existants est un but qui parait lointain que tu peux l'assimiler a un mythe . C'est une finalité qui de plus est nécéssaire et non pas un concept abstrait.

nous considérons que seul il ne peut rien. seul il n'est rien


L'impuissance n'implique pas l'inexistence .

Dans le même sens, parler des masses comme on parle de l'individu témoigne d'une croyance en un autre mythe.


Oui, les masses sont un mythe et c'est même un concept dangereux .

Mais une fois qu'on a posé comme base, ce que tu sembles aussi admettre, que la force collective était synonyme de pouvoir faire , les masses sont alors certes un mythe mais c'est un mythe devenu cohérent avec la nécéssité de détruire cette société . Car les masses en action sont dans l'expression des révolutionnaires l'apogée de ce rapport de force.

On ne peut qu'admettre ce mythe en s'en protégeant .

Et on en revient a notre désaccord . Les masses révolutionnaires sont toujours composées d'individus, qui sont le produit d'une société qu'ils veulent détruire . Elles sont donc monstrueusement contradictoires. Et c'est tant mieux car elles contiennent a la fois cette puissance nécéssaire a la destruction du pouvoir et les facteurs propres a en paralyser sa recomposition.

Voilà pourquoi ces contradictions m'intéressent, qu'il faut les connaitre, et que surtout je ne vais pas nier ou fondre les spécifitées et les contradictions individuelles sous prétexte que cela serait de l'humanisme libéral.

L'irréductibilité est une quête philosophique que vous pouvez mener a l'échelle d' un groupe , elle peut , qui sait ? , être utile au mouvement émancipateur . Mais en faire une stratégie a c'est d'une rare stupidité !

Car souvent pour aller a l'Ouest il faut d'abord passer au Sud.


Alors, que signifie encore tout ça ?


Peut être comme l'expliquait si bien P. BESNARD , que tu apprécies tant , cela signifie simplement que " l'anarchosyndicalisme est a l'image de la vie....... et qu'il est en perpétuel mouvement."
EL EMPECINADO
 

Messagepar miguelito » Vendredi 08 Sep 2006 10:13

Je ne vois pas en quoi vouloir changer les rapports sociaux (ce que encore une fois nous ne visons pas) serait un but lointain ? En plus, cela témoigne d'une façon de voir les choses assez étrange et qui consiste à prendre de la distance avec ce qu'on prétend vouloir.

Je ne sais pas ce que c'est qu'un concept abstrait. Peux-tu nous en dire plus ?

Quand je dis que l'individu seul n'est rien, je ne signifie pas par là qu'il n'aurait pas d'existence. Et j'ai encore moins dit que l'impuissance impliquait l'inexistence. Je dis simplement que considéré l'individu comme isolable du reste du monde ne mène à rien. Toi-même tu insistes ensuite sur le fait qu'il faille agir collectivement.

Le retse de ton intervention est pour moi assez flou. D'autant plus que certaines affirmations viennent contredire tes messages précédents. Le fait de reconnaître que les masses soient un mythe, par exemple. Donc tu crois en ce mythe ? Mais alors, que voulais tu dire quand tu affirmais la nécessité de détruire la croyance ?

Je ne comprend spas quand tu dis qu'il faut admettre ce mythe tout en s'en protégeant. Ca veut dire quoi l'admettre ? Et ça veut dire quoi s'en protéger ? Et comment ?

Je pense que tu ne comprends pas notre point de vue sur les rapports sociaux et sur ce que tu appelles les spécificitées individuelles. Encore une fois, tout cela est lié. La question de l'identité, du sujet, et au final de l'individu, est une question de choix politique et éthique. Je me souviens encore de pages très intéressantes de la Télologie moderne consacrées au genre et à l'individu et qui tend à montrer que l'individu est une invention idéologique occidentale qui implique une certaine façon d'appréhendre ce monde et d'y évoluer. C'est aujourd'hui que le mythe et le culte de l'individu battent leur plein, et c'est aujourd'hui que la contre-révolution bat son plein. Ne pas voir un effet de cause à conséquence témoigne d'un aveuglement consternant.

Tu vois dans notre analyse des rapports interindividuels, comme tu dis, un jugement moral. Or, nous tentons de montrer que ces rapports là sont des rapports sociaux et que en tant que tels ils sont à combattre. La domination produit ce dont elle a besoin. Elle a produit ces mensonges sur l'identité et l'individu afin de faire croire (c'est le cas de le dire) qu'une issue, une liberté étaient possible dans ce cadre.

Faire jouer les irréductibilité n'est pas une quête philosophique. C'est ce que nous faisons quotidiennement. Dans une confrontation, de quelque ordre quelle soit, c'est ce qui se passe. Dans une bataille opposant des révoltés (et peu imorte leur nombre) au pouvoir, que se passe-t-il si ce n'est le jeu des irréductibilités ? Là encore, tu mets sur nos mots des intentions et des réalités qui n'existent que dans ta tête. Dire que c'est une stupidité est vraiement stupide !

Autre chose : parler de rapports de force, de combat collectifs, etc. est une chose. Parler des masses comme d'une identité particulière comme d'une chose homogène, identifiable, gérable, etc. en est une autre.

Je ne capte pas la phrase sur l'ouest et le sud... De quoi s'agit-il ?

Enfin, si l'anarchosyndicalisme est changeant, et que donc il n'a plus rien à voir avec ce qu'il était jadis, cela remet en cause tout ce que l'AIT a pu dire au sujet des Vignoles qui eux-aussi se réclament (au moins en partie) de l'anarchosyndicalisme, non ?
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Messagepar tomatok » Vendredi 08 Sep 2006 11:25

miguelito a écrit:Enfin, si l'anarchosyndicalisme est changeant, et que donc il n'a plus rien à voir avec ce qu'il était jadis, cela remet en cause tout ce que l'AIT a pu dire au sujet des Vignoles qui eux-aussi se réclament (au moins en partie) de l'anarchosyndicalisme, non ?

euh là j'ai absolument pas compris ce que tu veux dire !... tu peux préciser ? j'ai pas suivi le lien entre le changement qui a pu opérer à la CNT-AIT par rapport aux critiques qui peuvent être faites aux vignoles...
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Messagepar miguelito » Vendredi 08 Sep 2006 12:12

Bah je veux dire par là qu'une bonne part de l'argumentaire contre les Vignoles consistait à dire qu'ils n'étaient pas anarcho-syndicalistes (ce que beaucoup d'entre-eux revendiquent d'ailleurs) Aussi, toute la difficulté maintenant pour moi consiste à comprendre comment ceux qui persistent à se définir comme anarcho-syndicalistes tout en remettant en cause pas mal de choses dont était porteur cette idéologie. De plus, il reste cette partie syndicaliste, même si elle passe en effet au second plan pour vous. Je remarque d'ailleurs que certains militants préfèrent maintenant parler d'anarchisme (ce qui n'éclaire pas plus les choses étant donné tout ce qui se ratache à cette idéologie) ou d'anarchsime ouvrier en référence à la FORA.
Est-ce que c'est plus claire comme ça ?
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Messagepar EL EMPECINADO » Vendredi 08 Sep 2006 13:12

Là où je dis

C'est uniquement parceque la destruction des rapports sociaux existants est un but qui parait lointain


Miguelito comprend

Je ne vois pas en quoi vouloir changer les rapports sociaux (ce que encore une fois nous ne visons pas) serait] un but lointain ?


Toute la nuance qui manque a miguelito et a Appel est là , détruire n'est pas changer et être n'est pas paraitre. Effectivement réformer les rapports sociaux actuels cela peut apparaitre comme un but plus proche et facile a atteindre que leur destruction .

D'autant plus que certaines affirmations viennent contredire tes messages précédents


Peux tu me dire lesquelles ?
Reconnaitre l'existence d'un mythe ce n'est pas y croire, je reconnais que la religion existe, ne signifie en rien que je crois en ses vertus ;

C'est aujourd'hui que le mythe et le culte de l'individu battent leur plein, et c'est aujourd'hui que la contre-révolution bat son plein


Il suffit donc qu'une chose ait lieu en concommitance avec une autre , pour la désigner comme cause? Par exemple si je meurs et que au même moment passe une étoile filante, c'est l'étoile qui serait la cause de mon décés.

De plus, si ce que tu dis est vrai alors le culte de l'individu devrait aussi exister dans les pays d'asie et d'afrique et ce n'est pas vrai, c'est un phénoméne pour l'instant strictement occidental et relativement récent dans l'histoire de l'exploitation.

Dans une bataille opposant des révoltés (et peu imorte leur nombre) au pouvoir, que se passe-t-il si ce n'est le jeu des irréductibilités ?

Ce qui est certain c'est que dans une bataille assymétrique, telle que vous la décrivez ,cest que la stratégie frontale, telle que vous l'induisez dans l'Appel, méne a l'échec. C'est pourquoi elle est stupide .

Je ne capte pas la phrase sur l'ouest et le sud... De quoi s'agit-il ?


Par cette question tu confirmes ce que je dis.
EL EMPECINADO
 

Messagepar miguelito » Vendredi 08 Sep 2006 14:43

Tu as écrit : la destruction des rapports sociaux existants. J’ai effectivement compris que par existants, tu voulais dire : existants actuellement. Il me semblait qu’en affirmant cela, tu laissais entendre que tu luttais pour instaurer d’autres rapports sociaux. C’est très certainement le fait d’observer que nombre de militants prônent la suppression de ceci ou de cela pour aussitôt le remplacer par autre chose destiné à combler le vide ainsi créé. Par exemple, certains prônent la destruction de la propriété privée des moyens de production pour pouvoir mettre sur pieds l’autogestion de ceux-ci. Apparemment, tu ne souhaites pas l’émergence de rapports sociaux conforment à ton idéologie. J’avais donc mal compris.

Pour être un peut pointu, je pense que détruire c’est bien changer. Peut-être voulais-tu dire que changer n’est pas réformer, ce qui est alors exact. Mais détruire quelque chose, c’est bien lui faire subir une modification. Pour le coup, c’est toi qui manque de nuance. En tout cas, tu sautes sur la moindre occasion pour émettre quelques bons mots qui ne sont en fait que de l’esbroufe pleine de suffisance. Tes affirmations suivantes le prouvent.

Tu as d’abord affirmé ça : Et une de nos principales tâches est de détruire la CROYANCE au pouvoir. De la dénoncer pour ce qu'il est : Un MYTHE .

Mais je crains toujours que l'on ne tombe dans la facilité , celle de vouloir substituer un mythe pour un autre, d'où mes doutes quand les discours se font trop péremptoires et en appellent a l'irrationnel ou a l'affect .

Puis ça : Mais la crête que vous suivez, entre répression et dégénerescence communautaire , est trop étroite pour que s'y engouffre les masses.

Et enfin ça : Oui, les masses sont un mythe et c'est même un concept dangereux .

Mais une fois qu'on a posé comme base, ce que tu sembles aussi admettre, que la force collective était synonyme de pouvoir faire , les masses sont alors certes un mythe mais c'est un mythe devenu cohérent avec la nécéssité de détruire cette société . Car les masses en action sont dans l'expression des révolutionnaires l'apogée de ce rapport de force.

Et maintenant, tu viens me dire que reconnaître l’existence d’un mythe ce n’est pas y croire. Mais alors, que signifiait cette affirmation au sujet des masses qui ne pouvaient s’engouffrer sur la crête que nous suivons ? Tu parles des masses, de ce qu’il faudrait qu’elles fassent, de tes aspirations à les voir prendre tel ou tel chemin, etc. et ensuite tu dis qu’elles constituent bien un mythe auquel tu ne crois pas. C’est assez tordu comme parcours. Ca veut dire quoi croire en mythe pour toi ? Et que ferait un individu qui croit au mythe des masses ?
Plutôt que te vouloir me faire passer pour crétin, tu devrais veiller à exposer tes idées clairement. Et puis il faudrait trancher franchement entre ce que tu retiens du vieux mouvement ouvrier et les coups de balais que certains ont donnés sur les idées qu’il véhiculait. En d’autres termes, reprends-tu à ton compte les concepts de classes et de masses ? Ton militantisme vise-t-il à favoriser la mise en marche de celles-ci vers le communisme libertaire ? Et si oui, comment ? Quels sont tes moyens ?

Tu dis que la religion est un mythe. C’est faux. C’est une institution. Elle repose sur des mythes, mais elle n’est pas un mythe. Et pour aller plus loin encore, il faudrait nuancer (eh oui ! hé, hé…) entre existence et réalité… Par exemple, Dieu existe, mais il n’a pas de réalité…

Selon toi, il n’y a pas de cause à effet entre le règne du libéralisme existentiel et l’atomisation, la résignation et l’apathie qui caractérisent la plupart de nos contemporains ? Soit. Alors selon toi, quelle hypothèse émets-tu pour expliquer l’absence de luttes radicales et durables depuis ces 30 dernières années dans un pays comme le nôtre ? Voilà qui serait beaucoup plus intéressant que de balancer des sophismes destinés à me discréditer. Ainsi, ta déclaration sur la concomitance de deux évènements tombe complètement à l’eau. J’ai dit qu’il y avait selon moi un lien de cause à effet. C’est une analyse particulière. Toi tu sembles affirmer que ça n’est que pure coïncidence. Alors donne-moi l’explication, toi qui sembles détenir la vérité suprême sur le sujet.

Ce que nous analysons visent en effet le mode de vie occidental. Il convient cependant de dire que ce mode s’étend partout, qu’il est même malheureusement convoité par bon nombre des habitants de cette planète. Certains militants occidentaux pensent d’ailleurs qu’il est nécessaire que cette extension se fasse !
Nous reconnaissons aisément que les révoltes les plus conséquentes ont actuellement lieu dans ces pays non occidentaux. Néanmoins, les derniers évènements qui ont secoués la France tendent à montrer que quelque chose est en train de changer. Des fissures apparaissent au sein même des dispositifs tendus par la domination dans nos contrées.

Par contre, dire qu’il faille passer par le sud est une vision qui encore une fois met les choses à distance. Je pense même que certains ont tellement mis d’espoir en une révolution qui ne peut avoir lieu que dans un pays plus pauvre que le nôtre qu’ils en ont oublié toutes les possibilités d’agir ici et maintenant. D’autant plus que rien ne garanti que des soulèvements conséquents ne Afrique ou en Asie engendreraient la même chose en occident. Cela est de l’ordre de la croyance plutôt que de l’analyse théorique.

En tout cas, encore une fois, avec ma question relative à ta phrases sur le nord et le sud, j’attendais que tu développes ton idée. Le fait de n’avoir recueilli que des sarcasmes confirme ce que je dis.
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Messagepar miguelito » Vendredi 08 Sep 2006 14:47

Ah, au fait ! Tu dis que nous prônons une stratégie frontale dans l'Appel. Où as-tu lu ça ? Parce que ce que nous récusons dans le militantisme traditionnel, c'est le fait qu'il croit en un affrontement entre deux ennemis se faisant face (classe contre classe) alors que nous pensons que l'ennemi ça n'est pas seulement le patron ou le flic, c'est aussi et surtout la résignation, la soumission, et tous les dispositifs subtils dont nous parlons. Mais il est vrai que tu t'acharnes à réduire notre théorie à ce sujet à un piètre jugement moral, ce que bien évidemment elle n'est pas.
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