Salut Miguelito,
Merci de ta réponse.
> Pour répondre à Federica, je n’ai jamais dit que je voulais me mettre à l’abri des conflits. Je dis seulement que je veux me mettre à l’abri des tracasseries liées à la forme militante, ce qui n’est pas la même chose.
Nous partageons ce point de vue.
> de notre côté, quand nous n’avons pas ou plus envie de faire quelque chose avec quelqu’un, il suffit de le dire et on passe à autre chose.
C'est précisément le sens que nous donnons au réseau militant comme mode d'organisation militante (cf Militer en reseau, publié en janvier 2004 et notamment le paragraphe 3) La gestion des conflits :
http://cnt-ait.info/article.php3?id_article=832
"Imaginons que le syndicat A ne soit pas d’accord (pour les raisons les plus diverses) avec le syndicat B. La première chose qu’il peut faire est bien sûr de discuter pour tenter de s’entendre. Si la situation est bloquée, il peut couper toutes ses relations avec B. Si les autres syndicats pensent et font comme A, alors B est rapidement mis hors du réseau, sans autre forme de procès. S’ils trouvent que c’est A qui a tort de se comporter ainsi et que c’est lui qui empoisonne les autres, ils coupent les ponts avec lui, et c’est A qui se trouve de fait rapidement hors circuit. Enfin, si les syndicats trouvent que le conflit entre A et B n’a pas de réelle importance, ils peuvent essayer de faire entendre raison à l’un ou/et à l’autre. Si A et B restent figés, et bien tant pis, il n’y aura pas d’échanges directs entre ces deux-là mais cela n’empêchera pas le réseau de continuer à fonctionner même si cela devient un peu "boiteux". Le réseau ne résoudra probablement pas tous les problèmes. Mais il pourrait dynamiser l’action des anarchosyndicalistes. Pour finir, soulignons, qu’au sens où on l’entend ici, il est tout à fait transparent pour ses membres, puisqu’il identifie clairement les unités fonctionnelles (des syndicats actifs), les procédures (la façon dont les syndicats communiquent entre eux), les contenus (ce qu’ils communiquent) et le degré de liberté et d’autonomie de chacun. La réflexion est loin d’être finie et le débat reste ouvert."
> nous n’avons vraiment pas les mêmes points de vue sur la lutte de classes, l’économie, les revendications, le mode d’organisation et j’en passe.
En es tu si sûr ... Tu aurais été surpris des débats du camping cet été.
> Et je pense que si nos points de vue divergent, c’est parce que le vôtre est tributaire en grande partie de votre idéologie et du mode d’organisation qu’elle induit
Ton jugement est quant à lui tributaires d'a priori qui sont à mon avis dépassés.
A te lire j'ai l'impression que tu crois que nous sommes toujours des SR ...
> A vous lire, on a l’impression que la CNT-AIT c’est exactement la même chose que la prise de position que je défends.
Oui.
Ou di moins, pas "exactement la même chose", mais des choses qui vont dans le même sens.
A mon avis, tu reste sur une image de la CNT AIT qui est celle que tu as connue il ya dix ans. la CNT AIT d'aujourd'hui n'a plus grand chose à voir avec celle ci (du moins ses secteurs les plus actifs. Je te concède que certains groupes restent sur les mêmes positions qu'il ya dix ans. Mais avec le fonctionnement en réseau tel que présenté ci dessus, pas de problème. Après tout, c'est ça aussi l'autonomie ... si certains ne veulent pas évoluer, ils sont libres.)
La CNT AIT s'est enrichie de ses lectures, confrontations, (dont A trop courber fait partie), de ses expériences réussies ou loupées, etc ... comme tout groupe.
Aujourd'hui il me semble qu'il ya convergence entre certains groupes dans le mouvement révolutionnnaire, au moins sur le fond. Je pense que le(s) groupe(s) auquel tu participes (ce "nous" dont l'identité précise m'importe peu, car nous nous reconnaissons mutuellement sans avoir à le définir) et celui auquel je participe (la CNT AIT) sont dans cette dynamique. Il suffit de faire la lecture croisée de nos journaux / tracts / textes ...
Maintenant, cela ne veut pas dire qu'il faille une unité organique (de toute façon on s'en fout ... ce n'est pas ce qu'on recherche ... car le One Big Union est une vison totalitariste du mouvement ...)
Sinon 100% d'accord pour l'éloge de l'intolérance (relire Bernard Lazare) ... Etre tolérant voudrait dire accepter le capitalisme, le fascisme, l'intégrisme, etc ... On ne peut pas être révolutionnaire et tolérant.
Mais est ce que celà veut dire pour autant que ce que l'on recherche c'est la guerre de tous contre tous et uniquement des alliances tactiques à court terme pour chercher à obtenir une position de force à un moment donné dans un conflit permanent et généralisé ? Pas sûr ... Il ya l'amour aussi
(ça y est, mon côté hippie me reprends)
La réflexion est loin d’être finie et le débat reste ouvert.
PS : Miguelito, je t'aime, même à ton corps défendant