Oraison funèbre de la CLAC
Ce texte aurait dû être lu lors de la soirée de réflexion organisée par le Comité des Sans-Emploi Montréal-Centre le 22 juin dernier. Certaines circonstances atténuantes ont rendu l'exercice impossible.
Faux camarades, bonsoir!
La présente est pour vous aviser que notre organe, Hors-d'Øeuvre, a décidé de faire la promotion de la dissolution immédiate de toute forme de réseau basé sur les principes de consensus et de diversité des tactiques, comme feue la CLAC. Nous sommes persuadés que la disparition de la culture du libéralisme libertaire est une urgence dont l'accomplissement sera nécessaire pour l'ensemble des projets révolutionnaires sérieux.
Le consensus ne peut être une réponse satisfaisante à la complexité du social. La politique doit s'articuler bien au-delà des cercles d'amis. La révolution ne sera pas l'affaire de groupes affinitaires, dont le rôle est l'agit-prop. Les véritables moteurs de la révolution sont les communautés de proximité et de travail, qui en sont les constituantes incontournables et indestructibles. Ce sont les liens que tissent les groupes d'affinités - idéalement les meilleurs - avec ces milieux de vie qui importent. Bref, nous devons songer à l'organisation sur des bases populaires.
La diversité des tactiques est l'absence de stratégie. Pourtant, lors de situations prometteuses, c'est de stratégie révolutionnaire d'envergure et non de discussions existentielles dont nous avons besoin. Nous sommes des anarchistes pour la peine de mort; êtes-vous conscients et conscientes de ce que cela implique? Les anarcho-chrétiens n'ont pas plus leur place dans la communauté que les individualistes et les primitivistes, sauf pour ce qui est de servir de chair à canon ou, peut-être, faire diversion au moment opportun.
Nous avons été très offusqués en apprenant que certaines personnes compulsives aient pu penser créé un nouveau réseau avant d'avoir tenu les débats qui s'imposent; alors que le premier n'est même pas mort, on parle déjà du deuxième. Si cela n'est pas la simple reproduction de nos aliénations, qu'est-ce donc? Des individus vont probablement nous répondre que le débat doit être mené ce soir. À cela nous répondons que vous n'êtes pas prêts. La frénésie dont vous faites preuve en ce moment n'en est que la confirmation.
Aujourd'hui, on nous convie encore une fois à une journée de recrutement camouflée où ont été invités les mêmes hurluberlus qu'à l'ordinaire et de surcroît, on nous invite également à une énième séance de beuverie dialectique. En fait, il s'agit d'une véritable entreprise de thérapie collective nous entraînant inéluctablement dans un cul-de-sac théorique.
Nous vous avions promis d'aborder de front nos problèmes dans notre Proposition de guerre. La chose est rendue possible grâce à ce genre d'événements. Pour cela, nous vous remercions.
Nous l'affirmons: le temps est au grand ménage. Ménage de quoi? Ménage de vous! Vous ne stimulez plus personne.
Faux camarades, n'en doutez guère: tout ce que vous direz ce soir pourra et sera retenu contre vous. Ce n'est pas la police qui l'affirme, mais, en silence, c'est l'histoire qui s'en charge.
Pour notre part, ce soir, nous sabrerons le champagne en souvenir de la CLAC. Santé!
01.07.2006
Et la réponse arrive un mois plus tard sur le site du CMAQ :
CMAQ > Aritcle 25094La CLAC est morte. Quand mourra Hors d'oeuvre?
Ou quand la contestation devient folklorique
Anonymous, Mercredi, Août 2, 2006 - 16:26
Hors d’œuvre (www.hors-doeuvre.org) ne discute pas (voir leur refus de participer aux échanges de leur forum), il se donne en spectacle.
Rest of the text:
Hors d’œuvre existe comme réaction à la contestation de certaines anciennes formes de vie dont la révolution prolétarienne (mélangée au bureaucratisme syndical, à la réification idéologique du vécu des travailleurs/travailleuses et aux mécanismes de représentation/gestion…) dont l’unification programmatiste (le programme, la volonté de programmer…) du prolétariat dans son unité représentée, aliénée, réifiée, qui n’existe qu’en survivance d’une ancienne époque (celle du marxisme-léninisme et de l’anarchocommunisme classique inspirée souvent des idées téléologiques de la philosophie de Marx, de l’idéalisme historique même présent dans la dialectique matérialiste). Cette ancienne époque (ou cycle historique) voyait le prolétariat dans les travailleurs/travailleuses unifiéEs par leurs conditions misérables de vie, par les mêmes quartiers pauvres, par les mêmes usines qui les réunissaient jusqu’à parfois 100 heures par semaine avec des salaires de crève-la-faim… Ce prolétariat qui se faisait classe dangereuse prête à se révolter mondialement car il n’avait rien à perdre. Tout ceci a été détruit en Occident par l’intégration des prolétaires en larges secteurs à la société de consommation, par la défense de ses intérêts capitalistes par le fordisme, par le keynésianisme, par l’État dit de providence, par le syndicalisme corporatiste et réformiste… Ce prolétariat a été individualisé et intégré en s’atomisant (en atomes de plus en plus divisés par métiers, par corporations…) De ce fait, le prolétariat uni est devenu un pur concept unificateur pour les théories des gestionnaires de la contestation sociale (entre autres rouges et noirs et rouges), des idéologues, politiciens, animateurs sociaux de la frange radicale de la petite-bourgeoisie intellectuelle (nouvelle forme d’aristocratie de la pensée, de la représentation sociale et politique, de la gestion…) dont font partie Hors d’œuvre tout comme les situationnistes dont ils réclament une partie de l’héritage critique. Ils forment la réaction d’un vieux monde d’idées chères aux intellectuels progressistes, à la gauche radicale. Malheureusement pour eux, le monde prolétarien sur lequel se basaient leurs idéologies est disparu en Occident.
Hors d’œuvre en est réduit à constater l’inconsistance des stratégies révolutionnaires d’antan. Ils rêvent d’un monde que l’histoire a détruit. Nous ne pouvons que constater leur indignation, leur réaction, leur triste vide et l’abstraction de leurs pratiques. En ce sens, Hors d’œuvre tient du folklore de la contestation. En ce qu’il se braque sur ses positions, il est une nuisance que l’histoire se chargera de supprimer. Il ne leur restera que leurs petits fours et leur champagne (celui qu'ils sabraient lors de la CLAC entre autres) en bon petits-bourgeois tristes et désillusionnés.
L'avenir est à ailleurs.
C'est qui qui est du Quecbec ? Ou qui a des lien avec le Québec ? En fait un breton fera l'affaire, ils ont le même accent