Minatec et l'armée : le rapport qui tue !Dans un article publié par "les Affiches" (2/06/06), Destot, maire de Grenoble, prenait la défense des recherches militaires de Minatec et des laboratoires grenoblois en général, sous prétexte de ne pas être "Munichois-e". Et en effet, si on devait mesurer le courage politique à l'activité militaro-scientifique, la cuvette grenobloise pourrait encore se croire un chef-lieu de la Résistance, comme entre 1940 et 1945.
Extrait de "20 Minutes" du 7/09/2006 : "La revue Nature révèle que des scientifiques iranien-ne-s ont, dans un premier temps, été empêché-e-s de participer à une conférence internationale consacrée aux nanotechnologies qui se déroule jusqu'au 8 septembre à Grenoble. Les hôtes français-es de la conférence, qui ont d'abord motivé leur choix par les craintes entourant la politique nucléaire iranienne, ont entre temps décidé de faire machine arrière (...)".
Lors de la préparation de "Trends In Nanotechnology 2006", alors qu'une quinzaine de chercheurs iranien-ne-s s¹étaient préinscrit-e-s à ce congrès, Didier Molko, le directeur du Minatec, a d'abord indiqué aux organisateur-rice-s du congrès qu'en raisons de la situation politique internationale, « les règles du CEA interdisent l'accès [du Minatec] aux ressortissant-e-s iranien-ne-s ». Le 9 juin, ces quinze scientifiques ont donc été informé-e-s par courrier électronique que leur participation était annulée. Selon Nature, cette mesure d¹ostracisme scientifique a bien entendu provoqué la colère des scientifiques concerné-e-s, mais elle a aussi suscité un malaise chez les organisateur-rice-s de TNT2006, qui ont estimé que « la science ne devrait pas être liée aux aléas politiques »."
Pour en savoir plus :
Le site de Nature :
http://www.nature.comLe site officiel de la conférence TNT2006 :
http://www.tnt2006.org/Le site web officiel du Minatec :
http://www.minatec.com/index0.htmOù l'on voit que les nanos, comme le nucléaire, servent déjà des buts militaires, et comme le nucléaire, feront forcément l'objet de juteux transferts de technologies.
Il nous manque juste à Grenoble les chercheur-euse-s qui nous éclairent sur ce militarisme économique, ses rouages, ses circuits, ses retombées (civiles et militaires), ses acteur-rice-s.
Pour les encourager, nous leur proposons en pièce jointe un rapport publié en juin 2006 par l'Observatoire des transferts d'armements/CDRPC de Lyon, intitulé : "L'armement du futur : pressions sur la recherche - Présence militaire dans le secteur des nanotechnologies", et signé Antonin Reigneaud.
Résumé :
Les "communiquant-e-s" ont beau exhiber les blouses blanches des chercheur-euse-s du CEA, c'est d'un kaki tout militaire que s'habillent leurs recherches.
Nano-drones espions "Libellule" et Fantassin à liaisons intégrées "FELIN" sortent aujourd'hui des nano-labs et viennent agrandir le bestiaire militaire. Quand les batteries de ces machines de guerre ne sortent pas directement du CEA, il ne faut pas chercher plus loin qu'à Minalogic, où start-up et spin-off du CEA, sous contrat avec la DGA (Délégation Générale pour l'Armement), travaillent pour le progrès.
En accueillant la DGA dans l'Ideas Lab de Minatec, Jean THERME, ancien de chez THOMSON, est sur la bonne voie pour postuler à la croix de guerre, comme son prédécesseur Louis NEEL.
Aucun dossier « Secret Défense » n'a été piraté pour l'écriture de ce dossier qui propose de comprendre le foisonnement des innovations technologiques actuelles en commençant par éplucher les rapports de la DGA sur l'armement futur.
Merci de faire circuler,
www.piecesetmaindoeuvre.com* [infozone_l] Minatec et l'armée : le rapport qui tue !, elmer