« Un exemple : le cas de l'Allemagne. Le développement industriel de l'Europe demande des « technocrates ». Les structures de l'Université ouest-allemande sont des structures féodales. Tout le monde sent la nécessité d'une réforme et que cette réforme va conduire à une Université « technocratique » que les étudiants refusent. L'Allemagne de l'Ouest a pu vivre un temps où les technocrates qu'elle employait pouvaient être « est-allemands ». Le « Mur », en même temps qu'il mettait fin à cette situation, provoquait la création d' « Instituts » destinés à produire des cadres et la mise en place d'un système d'examens « partiels » visant aux mêmes fins par l'accentuation de la sélection à tous les échelons. Les réactions des étudiants ne se firent pas attendre : « agitation » dans les cours, blocage des examens et création à l'intérieur même de l'Université d'une Université critique.
« Le déclenchement de discussions « illégales » à l'intérieur de l'Université entraîne l'appel de la police. Est alors révélé clairement aux étudiants le lien entre l'Université et le « Pouvoir ».
« L'Université critique se développe d'abord dans l'Université: les salles sont fermées. Les étudiants transportent alors celle-ci au-dehors.
« Deux sortes de cours sont au programme de l'Université critique : des cours parallèles à ceux de l'Université, mais cours de critique de l'idéologie (anti-cours), et des cours de « relation entre pratique et théorie », par analyse des problèmes structurels et des problèmes concrets dans les industries berlinoises ; à ces derniers participent de jeunes travailleurs.
Sympa cet exemple !
« Développer à l'intérieur même de l'Université une critique et que cette critique ait une base suppose la « prolétarisation » des intellectuels. Contrairement à l'époque de Marx, la science aurait pris aujourd'hui une importance fondamentale dans le développement des forces productives ; de là la production de biens intellectuels (type de « brevet d'une invention ») se ferait par l'exploitation des scientifiques. Ce qui entraînerait pour ces derniers un statut de prolétaires, les étudiants dans leurs futures fonctions seraient amenés à être exploités, donc seraient prolétarisés. La lutte n'étant plus à mener contre les patrons simplement, mais contre tout le système: de là la nécessité de grèves communes ouvriers-étudiants (comme en Espagne).
Ce paragraphe m'a fait penser aux établis, ces étudiants maoïstes (comme Robert Linhart, auteur de L'Etabli) qui allaient se faire embaucher à l'usine...
C'est qui Sylvain Zegel ?