Posté: Mercredi 04 Fév 2009 22:20
Bilan de la semaine passée.
Mercredi 28 :
AG appelée par une intersyndicale des personnels, la FSE, le Collectif Sauvons l'université. 300-400 personnes.
Ca démarre avec la liste des réformes en cours touchant l'université (réforme des statuts des enseignants-chercheurs, plan campus, etc...).
Quand certaines interventions s'inquiètent de ce processus, d'autres rétorquent que la marchandisation de l'université et le clientélisme qui y règne sont déjà une réalité.
Interventions de la CNT-AIT appuyant, a fortiori dans un contexte de crise, la nécessité de ne pas se limiter à des revendications catégorielles : l'attaque étant globale, les réponses doivent l'être également, donc intercatégorielles, dans le sens de revendications unifiantes, par exemple : garantir à tous l'accès aux besoins fondamentaux (logement, santé, éducation...).
La situation de plus en plus catastrophique que le capitalisme fait subir à la majorité de la population nécessite une riposte massive, ce qui implique des AG décisionnelles ouvertes à tous. Ce principe défendu par la CNT-AIT a été adopté par l'AG à une large majorité.
Dans la continuité de la lutte anti-CPE/CNE, une proposition a été faite d'opérer des jonctions avec les salariés des entreprises de l'agglomération.
Enfin, l'idée d'un mouvement qui se construit dans la durée a reçu un bon écho. Les discussions sur la stratégie à adopter et les modes d'action doivent se poursuivre.
Jeudi 29
Forte mobilisation (40 000) pour la manifestation, secteurs public comme privé ; un tel cortège n'avait pas été vu depuis la lutte anti-CPE/CNE.
Cela exprime un réel mécontentement, voire une colère contenue mais qui prend de l'ampleur.
L'après-midi, 500-700 personnes sur l'université participent à l'AG inter-éducation.
Un interminable exposé des problèmes, où chaque catégorie et sous-catégorie demande la prise en compte de son problème au nom de la solidarité ; prisonniers du corporatisme, n'ayant cure de la solidarité, on applaudit.
Cette litanie ennuie et la lassitude gagne l'assemblée. La tribune composée des petits chefs syndicaux de l'éducation, laisse faire : amuser le bas peuple, faire dans l'exibitio-dolorisme, cela arrange et évite de poser les vraies questions.
L'AG commence à s'énerver, quelques colibets et critiques fusent, surtout quand les représentants syndicaux refusent de faire voter par l'AG les revendications et renvoie à début mars pour une autre mobilisation.
Le ton monte, l'AG tourne au psychodrame, à la catastrophe : est-ce le but poursuivi ?
Untel appelle à changer de gouvernement, tel autre veut une mobilisation forte pour une alternative électorale ; celui-là fait de la pub pour son organisation, celui-ci joue au sérieux mais propose des revendications bricolées ; un autre hurle à la grève, bref, ça tourne au délire.
Là, un militant de la CNT-AIT a la parole. Il dit :
- que les syndicats n'ont pas à diriger, représenter, encadrer la lutte. Cette dernière se détermine dans tous les aspects selon la volonté de l'AG.
- l'unité de la lutte n'est pas dans les options politiciennes, le changement de gouvernement ou de députation : il suffit de constater que les alternances droite-gauche ont poursuivi les mêmes politiques. A défaut de modifier le système, cela continuera ainsi. De plus, les fractions de gauche sont divisées et ces mêmes problématiques diviseront la mobilisation.
- l'unité n'est pas dans le jeu politicien mais dans les revendications réelles concernant la majorité de la population.
- la mobilisation doit généraliser des comités de luttes, fonctionnant en assemblées générales des personnes en lutte, ces comités rassemblant syndiqués, non-syndiqués, ceux qui croient et ce qui ne croient pas aux élections.
- les choix et les tactiques de lutte sont vastes. Le problème n'est pas "grève ou pas" car celle-ci doit constituer le point culminant de la lutte. Actuellement, beaucoup de salariés ne peuvent financièrement déclancher de grève. L'adversaire le sait et s'est préparé à cette éventualité. Avant de porter le coup déterminant (la grève), il faut affaiblir l'adversaire par une variété d'actions : grève administrative, du zèle, perlée, débrayages, manifestations, occupations, désobeissance civile, qui préparent la grève totale et la grève générale.
- il ne faut pas, sous prétexte d'urgence, bruler les étapes. Nous devons prendre le temps de la réflexion pour une lutte efficace, qui sera longue.
Cette intervention a suscité les applaudissements de l'AG, marquant et exprimant un sentiment partagé par beaucoup de personnes.
Mais les diverses tendances, tout en prétextant l'unité, sauront-elles faire fi de l'intérêt boutiquier ? Les vieilles méthodes de la magouille, de la tension, des tentatives de contrôle seront-elles dominées par la volonté de l'AG ? L'avenir nous le dira.
SI VIS PACEM
PARA BELLUM
Mercredi 28 :
AG appelée par une intersyndicale des personnels, la FSE, le Collectif Sauvons l'université. 300-400 personnes.
Ca démarre avec la liste des réformes en cours touchant l'université (réforme des statuts des enseignants-chercheurs, plan campus, etc...).
Quand certaines interventions s'inquiètent de ce processus, d'autres rétorquent que la marchandisation de l'université et le clientélisme qui y règne sont déjà une réalité.
Interventions de la CNT-AIT appuyant, a fortiori dans un contexte de crise, la nécessité de ne pas se limiter à des revendications catégorielles : l'attaque étant globale, les réponses doivent l'être également, donc intercatégorielles, dans le sens de revendications unifiantes, par exemple : garantir à tous l'accès aux besoins fondamentaux (logement, santé, éducation...).
La situation de plus en plus catastrophique que le capitalisme fait subir à la majorité de la population nécessite une riposte massive, ce qui implique des AG décisionnelles ouvertes à tous. Ce principe défendu par la CNT-AIT a été adopté par l'AG à une large majorité.
Dans la continuité de la lutte anti-CPE/CNE, une proposition a été faite d'opérer des jonctions avec les salariés des entreprises de l'agglomération.
Enfin, l'idée d'un mouvement qui se construit dans la durée a reçu un bon écho. Les discussions sur la stratégie à adopter et les modes d'action doivent se poursuivre.
Jeudi 29
Forte mobilisation (40 000) pour la manifestation, secteurs public comme privé ; un tel cortège n'avait pas été vu depuis la lutte anti-CPE/CNE.
Cela exprime un réel mécontentement, voire une colère contenue mais qui prend de l'ampleur.
L'après-midi, 500-700 personnes sur l'université participent à l'AG inter-éducation.
Un interminable exposé des problèmes, où chaque catégorie et sous-catégorie demande la prise en compte de son problème au nom de la solidarité ; prisonniers du corporatisme, n'ayant cure de la solidarité, on applaudit.
Cette litanie ennuie et la lassitude gagne l'assemblée. La tribune composée des petits chefs syndicaux de l'éducation, laisse faire : amuser le bas peuple, faire dans l'exibitio-dolorisme, cela arrange et évite de poser les vraies questions.
L'AG commence à s'énerver, quelques colibets et critiques fusent, surtout quand les représentants syndicaux refusent de faire voter par l'AG les revendications et renvoie à début mars pour une autre mobilisation.
Le ton monte, l'AG tourne au psychodrame, à la catastrophe : est-ce le but poursuivi ?
Untel appelle à changer de gouvernement, tel autre veut une mobilisation forte pour une alternative électorale ; celui-là fait de la pub pour son organisation, celui-ci joue au sérieux mais propose des revendications bricolées ; un autre hurle à la grève, bref, ça tourne au délire.
Là, un militant de la CNT-AIT a la parole. Il dit :
- que les syndicats n'ont pas à diriger, représenter, encadrer la lutte. Cette dernière se détermine dans tous les aspects selon la volonté de l'AG.
- l'unité de la lutte n'est pas dans les options politiciennes, le changement de gouvernement ou de députation : il suffit de constater que les alternances droite-gauche ont poursuivi les mêmes politiques. A défaut de modifier le système, cela continuera ainsi. De plus, les fractions de gauche sont divisées et ces mêmes problématiques diviseront la mobilisation.
- l'unité n'est pas dans le jeu politicien mais dans les revendications réelles concernant la majorité de la population.
- la mobilisation doit généraliser des comités de luttes, fonctionnant en assemblées générales des personnes en lutte, ces comités rassemblant syndiqués, non-syndiqués, ceux qui croient et ce qui ne croient pas aux élections.
- les choix et les tactiques de lutte sont vastes. Le problème n'est pas "grève ou pas" car celle-ci doit constituer le point culminant de la lutte. Actuellement, beaucoup de salariés ne peuvent financièrement déclancher de grève. L'adversaire le sait et s'est préparé à cette éventualité. Avant de porter le coup déterminant (la grève), il faut affaiblir l'adversaire par une variété d'actions : grève administrative, du zèle, perlée, débrayages, manifestations, occupations, désobeissance civile, qui préparent la grève totale et la grève générale.
- il ne faut pas, sous prétexte d'urgence, bruler les étapes. Nous devons prendre le temps de la réflexion pour une lutte efficace, qui sera longue.
Cette intervention a suscité les applaudissements de l'AG, marquant et exprimant un sentiment partagé par beaucoup de personnes.
Mais les diverses tendances, tout en prétextant l'unité, sauront-elles faire fi de l'intérêt boutiquier ? Les vieilles méthodes de la magouille, de la tension, des tentatives de contrôle seront-elles dominées par la volonté de l'AG ? L'avenir nous le dira.
SI VIS PACEM
PARA BELLUM