Une soixantaine de surveillants manifestent devant la prison de Rouen
AP | 23.09.2008 | 07:29
ROUEN -- Une soixantaine de surveillants manifestent depuis 7h mardi matin devant la prison de Rouen pour dénoncer la mise à pied de deux de leurs collègues, suite au meurtre le 10 septembre d'un détenu en cellule.
La mère de la victime, Idir Touati, 26 ans, est également présente à leurs côtés avec des photos de son fils et une banderole sur laquelle on peut lire: "Mon fils, victime des conditions carcérales en France". AP
Les gardiens de prison veulent manifester
Source : AFP
25/09/2008 | Mise à jour : 17:26 |
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L'Union régionale du syndicat Ufap/Unsa des surveillants de prison a appelé aujourd'hui ceux de la zone nord à se rassembler lundi devant leurs établissements pour protester contre la suspension de deux surveillants de Rouen après le meurtre d'un détenu par un autre.
Selon un porte-parole du syndicat basé à Lille, une action de "blocage" de la prison de Rouen [!] est également envisagée pour obtenir la "réintégration immédiate" des deux surveillants.
"Alors qu'il s'avère (..) que les deux surveillants suspendus ne sont en aucun cas responsables de cette situation dramatique (..) la garde des Sceaux jette en pâture à l'opinion publique deux agents qui étaient considérés jusqu'alors par tous comme des professionnels exemplaires", a affirmé le syndicat dans un communiqué.
"La ministre de la Justice qui reconnaît ne pas pouvoir appliquer les règles pénitentiaires européennes en matière d'encellulement individuel, s'exonère de ses responsabilités en désignant deux coupables", a souligné l'Ufap/Unsa.
douddu a écrit:Témoignage d’un prisonnier de Rouen.
""Dans la nuit du 10 au 11 septembre 2008, à la Maison d’Arrêt de Rouen, s’est produit un drame comme il s’en produit si souvent en détention : un détenu suicidaire a pété les plombs et tué Idir, son codétenu. Cette fois-ci ça a fait un peu de bruit, mais les autorités vont tout faire pour étouffer l’affaire avec des fausses réponses, avant que le rideau opaque ne retombe sur la prison. On nous parlera de la détention des "fous", et de la nécessité de les isoler ; alors que celui qui ne rentre pas en taule déjà fou, doit lutter pour ne pas le devenir. On nous parlera du besoin de rondes plus fréquentes, mais sans à peine remettre en cause les conditions de détention. Encore moins la détention elle-même. Quand les gestionnaires de ces lieux de mort s’inquiètent d’éventuels suicides, c’est uniquement qu’ils ont peur du scandale. Leur seule solution sera d’augmenter les doses de cachetons. Au mitard ils sauvent le détenu suicidaire en le foutant à poil pour qu’il ne trouve le moyen de se pendre. L’administration gère le flux des prisonniers, et les case où elle veut en jouant éventuellement les agences matrimoniales selon ses critères. A la privation de liberté vient s’ajouter la promiscuité forcée avec d’autres détenus avec qui tu dois t’entendre. Dans un environnement plein de frustrations, une embrouille part vite. A trois dans une cellule de moins de 10 m², pas moyen de s’esquiver : ça finit donc parfois violemment. Idir avait demandé à changer de cellule. Mais en prison, comme souvent ailleurs, tu n’obtiens que ce que tu arrives à arracher. Et exiger une cellule seul peut te conduire au mitard. Tu n’es rien de plus qu’un numéro aux mains d’une administration toute puissante et ses matons-soldats dociles. Et ils auront beau te dire poliment bonjour, ils sont là pour t’écraser. Quand on te traite en chien, tu peux finir par le devenir... chien soumis ou chien enragé. Quand éclate la folie, la rage, le désespoir, la rancune, c’est dommage que ce ne soit pas toujours à la gueule de nos véritables ennemis. A bas l’enfermement ! Vive la révolte !
Un détenu de Rouen
J'ai pas retrouvé la réaction de Dati et c'est fort dommage. En clair, on se sert de détenus équilibrés pour remonter le moral des déséquilibrés mais des fois ça marche pas...
Le monde ne se compose pas d'anges révolutionnaires, de travailleurs généreux d'une part, de diables réactionnaires et de capitalistes cupides de l'autre.