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Posté: Jeudi 10 Jan 2008 9:59
Ouest-France du mercredi 9 janvier
Il blesse son collègue à coups de tournevis
Un ouvrier de l'usine blainvillaise de camions Renault Trucks a blessé le responsable d'une unité de production lundi matin.
C'est la reprise pour un certain nombre de salariés de Renault Trucks, lundi matin, à Blainville-sur-Orne, près de Caen. Il est 7 h 30. L'un des ouvriers doit prendre son poste au niveau de l'unité de production consacrée au garnissage des cabines de camions, fabriqués sur le site. « Ce salarié de 53 ans travaille dans l'entreprise depuis trente ans. Il connaît quelques problèmes de santé. Il n'a, semble-t-il, pas accepté de se retrouver à ce nouveau poste », a précisé, hier, le procureur de la République du parquet de Caen, François Nicot.
Une querelle dégénère dans le bureau du responsable de l'unité de production. « Des mots, on est passé aux actes », ajoute le procureur. À l'aide d'un tournevis, le salarié donne plusieurs coups au niveau de la poitrine de son supérieur. Outre « plusieurs incisions superficielles », le poumon a été touché. L'ouvrier armé a été arrêté par l'intervention de collègues.
Interpellé par les gendarmes, il a été déféré au parquet de Caen hier après-midi. Le quinquagénaire a été mis en examen pour violences avec arme. Puis placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer la victime et de se rendre sur le site de Renault Trucks. « Il n'y a jamais eu de précédent chez cet ouvrier », affirme François Nicot. Une information judiciaire a été ouverte. Le salarié blessé, âgé de 58 ans, est quant à lui sorti de l'hôpital : il a cinq jours d'arrêt de travail. Selon le procureur, « le mobile est exclusivement professionnel ».
« Ce sont les nerfs qui ont pété : on a voulu mettre cet ouvrier qui connaît tous les postes de montage à un poste dévalorisant », insiste Philippe Poisson, secrétaire du syndicat CGT. Il évoque aussi le problème de cadence de travail. « Depuis plusieurs mois, il existe une tension permanente dans les ateliers. On demande de plus en plus de boulot aux salariés. » À la direction de Renault Trucks, on préfère rester prudent. « Ce geste malheureux est un horrible concours de circonstances, a dit Pierre-Emmanuel Lebrun, responsable de la communication. Il n'y avait pas eu d'antériorité, ni de signes avant-coureurs: on l'aurait su. C'est tout simplement triste. »
Nathalie HAMON.
Ouest-France