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Manche : Mont Blanc baisse les salaires

MessagePosté: Jeudi 05 Mai 2005 15:40
par lucien
MANCHE jeudi 5 mai 2005
Mont Blanc baisse les salaires
Plan de relance de la marque à l'usine de Chef-du-Pont présenté hier

Pour se développer, l'enseigne Mont Blanc baisse les salaires.
Comité d'entreprise le matin, et réunion du personnel l'après-midi. 102 des 175 salariés de l'usine de Mont Blanc de Chef-du-Pont vont recevoir un avenant à leur contrat de travail, qui va se traduire par une baisse de salaire et un allongement de la durée du travail. Le Pdg le justifie pour relancer les ventes de crèmes à l'étranger (lire aussi page 5).

Michel Larroche, le Président de Mont Blanc SAS l'appelle « plan de relance ». Hier matin, comme prévu, ses propositions ont reçu un avis négatif du comité d'entreprise. Concrètement, il prévoit d'aligner tous les salariés sur la convention collective du secteur : celui de la Fédération nationale des industries laitières (FNIL). 102 des 175 salariés de l'entreprise vont recevoir individuellement une proposition d'avenant à leur contrat de travail. Il s'agit des salariés présents dans la société avant le 1er juillet 2003. Ceux-ci bénéficiaient des avantages accordés aux salariés du groupe Nestlé, que le repreneur, porté par le fonds de pension britannique Activa capital, s'est engagé à respecter pendant deux ans.

Concrètement, 102 salariés sur 175 dans l'entreprise, âgés de moins de 55 ans sont concernés. Michel Larroche estime à 9 % la perte de rémunération annuelle qu'entraîne cette modification du contrat de travail. Les délégués CFDT et CGT, quant à eux l'évaluent entre 15 et 20 %. Elle concerne également, un allongement de la durée du travail, dans le cadre des 3X8. Certains avantages sont supprimés. « Le salaire de base est respecté », se défend Michel Larroche.

En oeuvre le 1er juillet

La direction de Mont Blanc SAS justifie ces mesures ainsi : l'entreprise collecte 40 millions de litres de lait auprès de 140 producteurs autour de Chef-du-Pont. Elle revend 12 millions de litres qu'elle ne transforme pas. D'une capacité de production de 40 000 tonnes, elle produit 23 000 tonnes dont 13 800 tonnes de crème Mont Blanc. Le reste des fabrications concerne du travail à façon pour le compte de Nestlé en lait concentré sucré Gloria, et en propre, en marques distributeur.

« Nous avons relancé la crème Mont Blanc, en croissance de 5 %, explique Michel Larroche. Pour aller plus loin, nous pensons la proposer en Angleterre, en Allemagne, en Hollande, via les marques des distributeurs. Par rapport à nos concurrents, nous devons baisser nos coûts. »

Le plan de relance consiste à monter l'entreprise à une production de 35 000 à 40 000 tonnes. « L'objectif est de conserver tous les emplois en créant à terme une troisième équipe par semaine, et de transformer le maximum de lait que nous collectons. »

Un plan auquel salariés et producteurs voudraient pouvoir adhérer : « L'entreprise fait des bénéfices, mais pas assez pour le fonds de pension, soulignent les délégués Alain Lesoimier (CGT) et Laurent René (CFDT). Nous n'avons aucun moyen de riposte. La direction a tout verrouillé. » Les salariés ont six semaines pour accepter ou non leur avenant. En cas de refus des procédures de licenciement économique seront entamées.

Les producteurs restent attentifs à la situation, mais selon leur porte-parole Jean Lecardonnel, refuseront de se dresser contre les salariés : « Nous avons subi l'an dernier, une baisse globale du prix de notre lait. Aujourd'hui, ce sont les salariés qui trinquent. Jusqu'où ira cette spirale à la baisse » ?

François LEMARCHAND.

Source : ouest-france.fr