par anne honyme » Lundi 25 Sep 2006 23:22
organisations signataires: FERC-CGT, SGEN-CFDT, FSU, SUD Education, UNSA Education, FCPE, UNEF
Appel à la grève du 28 septembre 2006
Il y a bien une personne satisfaite par la rentrée 2006, c'est Gilles de Robien. « Je suis persuadé que la rentrée sera réussie sur le plan technique », a-t-il déclaré. Mais quel est donc ce plan technique qui réjouit le ministre ? Certainement celui des tableaux comptables de sa politique de gestionnaire.
Les personnels de l'Education et de la Recherche, les parents d'élèves, les élèves et les étudiants constatent, eux, sur le plan bien réel des faits, qu'il n'y aucune raison d'être satisfait !
Qu'on en juge :
● Une politique de pénurie
Personnels enseignants
Pour le budget 2007, le ministère prévoit, une fois de plus, une réduction massive de postes dans le second degré (-8700) et une augmentation insuffisante dans le premier degré (+600).
En tout, depuis 2003, le second degré a perdu plus de 20 500 enseignants pour 155 000 élèves en moins, ce qui correspond, en moyenne, à une suppression de poste pour huit élèves en moins !
Dans le premier degré, ce sont 4 100 postes qui ont été créés depuis 2003 mais pour une augmentation de plus de 184 000 élèves, soit, en moyenne, une création de poste pour 45 élèves supplémentaires !
En Basse Normandie, de 2002 à 2006, les établissements du premier degré ont gagné 530 élèves mais ont perdu 123 enseignants. Ceux du second degré ont perdu 3646 élèves mais aussi 467 enseignants, ce qui correspond à une fermeture de poste pour une baisse de moins de huit élèves.
Ce qui se comprend dans les chiffres se traduit partout dans les faits:
➔ dégradation des conditions de scolarisation: rentrées chaotiques, classes surchargées, suppression de dédoublements, baisse de l'accueil des enfants de 2-3 ans en maternelle, éducation prioritaire et réseaux d'aide sacrifiés, bâtiments universitaires vétustes voire dangereux, frais d'inscription universitaires en constante augmentation ;
➔ dégradation de la qualité du service public: baisse constante de la dotation de l'Etat pour le renouvellement des manuels scolaires en collège, activités artistiques et options supprimées, filières de l'enseignement professionnel fermées, remplacements moins bien assurés, manque constant de personnel ouvrier, technique et administratif ;
➔ dégradation de la formation du personnel: suppression de stages, pressions et difficultés pour ceux qui en demandent ;
➔ dégradation des conditions de travail du personnel: heures supplémentaires et surcroît de travail, postes sur plusieurs établissements, mutations rendues difficiles ou impossibles, difficulté croissante d'occuper un poste fixe ;
➔ chômage massif pour tous les contractuels et vacataires ;
➔ ... et la liste est loin d'être close !
● Une politique rétrograde
Il n'est pas interdit d'avoir des idées si elles ne coûtent rien. Celles qui nous viennent du ministère, et se baptisent du nom de « réformes », ont toutes en commun d'être des retours en arrière. Volonté de contrôle social et esprit gestionnaire font décidément bon ménage !
➔ Le discours sur les élèves « méritants », comme les bourses qui s'y rattachent, sert à occulter le fait que de nombreux élèves seront laissés sur le côté parce qu'ils n'auront pas été jugés assez « méritants »: c'est donc la remise en cause du droit de tous à l'éducation !
➔ La note de vie scolaire, au collège, ne peut que nous rappeler la note de bonne conduite de l'école d'antan et elle aura les mêmes résultats: favoriser ceux qui le sont déjà et enfoncer un peu plus les élèves qui éprouvent des difficultés à s'adapter au système scolaire.
➔ Le pré-apprentissage à 14 ans, mauvaise réponse à la crise des banlieues de l'automne 2005, est une solution discriminatoire qui écartera prématurément certains jeunes du système scolaire. L'apprentissage à 15 ans est une remise en cause de l'obligation de scolarité jusqu'à 16 ans.
➔ Les propos du ministre sur la lecture sont caricaturaux et n'ont d'autre but que de faire porter aux seuls enseignants la responsabilité de l'échec scolaire.
Tous ces faits et ces chiffres trouvent leur cohérence quand on les ramène à leur cause unique: le désengagement progressif et continuel de l'Etat du service public d'Education. Au-delà de tous les discours trompeurs, la volonté politique de ramener l'éducation au minimum utile se fait de plus en plus claire. Il n'est plus temps de croire qu'on demande à l'Education Nationale de « faire plus avec moins » ou même de « faire autant avec moins »: non, il s'agit tout simplement de faire « moins », c'est-à-dire de dégrader la qualité du service public, au prix des conditions de travail des personnels, des espoirs légitimes des parents et de l'avenir de la jeunesse !
C'est cela que nous refusons !
TOUS EN GREVE LE 28 SEPTEMBRE !
AG à 10h30 à la Maison des syndicats
Manifestation à 15h au Rectorat
La FCPE est partie prenante de la journée d'action et appelle les parents d'élèves à participer à la manifestation.
Soutien aux élèves et aux jeunes sans papiers
Le droit à l'éducation est un droit fondamental et inaliénable qui doit être garanti à tous les jeunes vivant sur le territoire national. C'est dans cet esprit que nous défendons la scolarisation de tous les enfants et les jeunes, qu'ils aient des papiers ou pas. En toute logique, nous nous opposerons à toutes les politiques qui viseront à bafouer ce droit, au besoin en appelant à la désobéissance civile.