O-F Caen, vendredi 28 janvier 2005
Campus : la première pierre posée
A Colombelles, le centre de recherche de Philips sera opérationnel fin 2006
La première pierre du centre de recherche Philips a été posée, hier jeudi, à Colombelles, sur l'ex-site de la Société métallurgique de Normandie. Cette première pierre est aussi celle du Campus Normandie Technologie. Il devrait s'étendre sur 25 hectares, dont cinq pour Philips.
Cinq hectares, 800 chercheurs et ingénieurs, un investissement de 200 millions d'euros, dont 33 d'aides publiques... La première pierre du centre de recherche et développement de Philips a été posée, hier jeudi, sur l'ex-site de la SMN. La cérémonie s'est déroulée devant un parterre d'invités. Jean-Marie Girault, ancien maire de Caen et créateur du district (devenu Caen-la-Mer), était présent. Nombre d'intervenants ont salué son rôle précurseur dans la reconversion du site.
Agence de développement économique de Caen-la-Mer, Normandie aménagement « assurera le portage financier pour construire les bâtiments, qui doivent être opérationnels en octobre 2006 », souligne Gilles Moreau, son directeur. Ces bâtiments de 17 000 m2, et qui coûteront 30 millions d'euros, seront ensuite rachetés par des fonds de pension britanniques (Conygar). Cet investisseur étranger les louera à Philips.
« C'est l'aboutissement de la première phase de revitalisation de nos activités à Caen », résume Henri-Alain Rault, vice-président de Philips France et directeur du site caennais. Implanté dans la zone du Mont-Coco, il emploie 400 personnes à la production et 700 chercheurs. Ces derniers seront transférés à Colombelles et leurs effectifs renforcés. « Il s'agit de développer de nouvelles technologies de miniaturisation, pour concevoir des puces électroniques de nouvelle génération », explique Henri-Alain Rault. Parallèlement, sur les 200 millions investis par Philips, 25 iront à la modernisation de l'usine.
Le centre de recherche Philips marque le lancement du campus technologique (25 ha). « Philips en est la locomotive. Ce campus, c'est un potentiel de 5 000 à 7 000 emplois », souligne Gilles Moreau. Outre les partenaires académiques (université, labos de recherche mixtes, etc.), d'autres entreprises devraient venir s'y installer et mutualiser certains pans de recherche. Les noms de Motorola ou encore Nokia sont évoqués. « Le XXIe siècle est l'ère du partenariat. Il n'est pas possible pour une entreprise de tout faire seule », pointe Frans Van Houten, président de Philips Semiconducteurs international.
« Promesse d'avenir »
Une condition à la réussite du campus, rappelée par tous les intervenants : « Qu'il soit attractif pour les chercheurs. » Le cadre de vie constitue un « élément essentiel » de cette attractivité : « Une crèche, des restaurants, une salle de fitness sont déjà prévus », pointe Gilles Moreau. Surtout, « créer un lycée international constitue une brique primordiale », insiste Henri-Alain Rault.
De Philippe Duron, président de conseil régional, à Nicole Ameline, ministre de la Parité, chacun a souligné la « collaboration exemplaire » entre public et privé dans le dossier. Le campus est « le premier maillon d'une véritable stratégie de développement économique de l'agglomération », glisse Luc Duncombe, président de Caen-la-Mer. Philippe Duron salue « un grand jour » et y voit une « promesse d'avenir », pour « conforter la visibilité internationale » de Caen et de la région. L'objectif, rappelé par Gilles Moreau : hisser le campus « parmi les 10 grandes technopoles françaises ». Malcolm Kingston, mandataire de Conygar, le souligne : « On prévoit un développement important ici. » Et d'ajouter : « C'est le début de nos investissements en Normandie. »
Virginie JAMIN.
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