j'en reviens à l'instant, environ 150 personnes ce qui est pas mal du tout pour un mardi matin.
Grosse présence sud et cgt, paradoxalement peu d'étudiants
en ce qui concerne Solidaires, que ce soit au niveau local ou national, la revendication est clairement celle de l'amnistie générale de tous les inculpés du mouvement anti CPE.
une dizaine de PC et de liguards
pour les libertaires : FA, AL et étudiants autonomes
le tract diffé ce matin :
la solidarité est une arme !
Ces derniers mois, une colère générale a gagné le pays, à défaut de la grève générale esquivée par les directions syndicales. Dans un premier temps dans les banlieues en novembre dernier puis dans un second temps dans les facultés et les lycées en mars et en avril. Une colère qui à chaque fois s'exprimait chez les jeunes et chez nombre de salariés avec le sentiment, par procuration d'une délivrance. Tant de coups encaissés pour si peu de coups rendus, tant de défaites, et puis ce quotidien de plus en plus dur, de plus en plus insupportable.
Puis le mouvement dit “anti-CPE” se développa et ouvrit une brèche inespérée, enfin la crise était ouverte. Ce sont les étudiants qui entrèrent d'abord dans la lutte, rapidement rejoints par les lycéens, notamment ceux des banlieues et des lycées professionnels, puis par des salariés à travers des journées d'actions. nous étions donc dans une situation où nous pouvions espérer un réveil général. Nous étions aussi dans un de ces moments où la lutte révèle cette tendance spontanée à se radicaliser, à mettre en pratique l'autogestion, à discuter, se rencontrer et vivre ce que l'aliénation quotidienne réprime et interdit. Si nous somme conscient de ce " possible ", le pouvoir l'est aussi ! Il use donc du bâton mais aussi de la manipulation.
La violence. C'est sur ce thème que le pouvoir tente de jeter le trouble et la division. Dans toute révolte surgit la violence. Celle-ci crée des divergences au sein du camp des lutteurs. Les partisans et adversaires de la violence s'affrontent et se divisent. Que révèle cette opposition si ce n'est l'expression naturelle et spontanée des individus ? Des jeunes ont découvert avec une certaine intensité la violence anti-policière. D'autres considèrent la violence comme une impasse et ressentent profondément celle-ci comme une pulsion qui leur est totalement étrangère. D'autres pensent tout simplement qu'ils ne peuvent assumer personnellement cette violence.
Notre intention n'est pas ici de disserter sur la violence. En revanche, il est indispensable, moralement et éthiquement, de rejeter le discours policier utilisé notamment dans certains médias. Au début des troubles, lorsque des manifestants jetèrent les toutes premières canettes et barrières métalliques sur des barrages policiers, le regard médiatique était presque sympathique envers les manifestants.
Le mouvement se radicalisa, s'installa dans la durée tout en se développant. Il y avait donc danger, et le discours changea. Toutes les cartouches de la division furent alors tirées : casseurs, jeunes des banlieues, étrangers au mouvement, anarchistes, gauchistes. Dans certains journaux télévisés et sur différentes chaînes, les mêmes images appelaient des commentaires différents. Ainsi des silhouettes au milieu des gaz lacrymogènes se voient qualifiées " casseurs " par certains journalistes et " manifestants " par un autre … Le message n'est pas du tout le même !
Il ne faut pas oublier l'emploi récurrent de cette formule magique qui explique tout, cette litanie utilisée par les journalistes par paresse, commodité ou servilité : " En marge des manifestations ". Ce langage policier, celui de la division n'a pas à sévir dans le camps de ceux et celles qui luttent. C'est peut-être ce que voulaient exprimer les milliers de lycéens et d'étudiants rennais défilant derrière une banderole " Nous sommes tous des casseurs ".
Aujourd'hui, l'Etat ne cesse de multiplier les atteintes aux libertés, tout comme les attaques sociales (loi CESEDA, prévention de la délinquance, fichage biomètrique, vidéo-surveillance, fichage des portables… répression des pauvres, des syndicalistes et de ceux et celles qui s'opposent à l'Etat, restriction des droits des immigrés…).
Parallèlement et systématiquement, il réprime les mouvements sociaux et syndicaux :
- intervention du GIPN contre les postiers de Bègles ;
- inculpations massives des anti-OGM ;
- assaut héliporté du GIGN et des commandos-marine contre les mutins du " Pascal Paoli " ;
- répression des émeutes des banlieues (près de 3000 interpellations et 600 incarcérations !) ;
- répression du mouvement anti-CPE (près de 5000 interpellations en France, 185 pour Rouen, une centaine de peines de prisons pour le moment…) ;
- et récemment encore garde à vue du porte-parole du Réseau Sortir du Nucléaire, Stéphane Lhomme...
Dans l'immédiat, la Fédération anarchiste exige:
- l'amnistie générale, immédiate et rétro-active des inculpés et condamnés des mouvements dits de la " crise des banlieues " de novembre 2005 et de la lutte “anti-CPE " ;
- la lumière et la justice sur les multiples bavures et violences policières ;
- le retrait et l'abrogation des lois et mesures d'exception liberticides et racistes (LSI, LSQ, CESEDA, Vigipirate, état d'urgence …).
La Fédération anarchiste tient à témoigner sa solidarité active à toutes les victimes de la répression policière, patronale et étatique.
L'Etat prépare la guerre sociale contre les pauvres et contre tous les résistants à cette société de classes. La fuite en avant du gouvernement dans une dérive fascisante inquiétante doit mobiliser toutes les composantes du mouvement social et syndical pour organiser la défense de nos libertés et de nos conquêtes sociales.
La Fédération anarchiste continuera à se battre sur le terrain de la solidarité et des luttes pour défendre nos libertés et nos conquêtes sociales. Mettre en échec ce gouvernement fascisant, méprisant et arrogant ne pourra se faire que sur le terrain du rapport de force : la construction d'un mouvement social débarrassé des parasites politiciens et bureaucrates tout comme des illusions électorales de toutes sortes, fonctionnant et se coordonnant sur la base du fédéralisme libertaire, de la gestion et de la démocratie directe dans une perspective de transformation révolutionnaire de la société constitue la condition indispensable à la conquête de l'égalité économique et sociale, gage de la liberté et de la justice pour toutes et pour tous !
groupe de rouen de la FA