par reno » Jeudi 09 Mar 2006 17:31
La mobilisation contre la précarité se poursuit et prend de l'ampleur à Caen.
Depuis plus d'un mois, se succèdent diffusions de tracts, tables d'info et Assemblées Générales à l'université de Caen. Jusqu'à présent, l'ampleur de la mobilisation restait faible: jamais plus de 200 personnes en AG (dans les meilleurs jours), seulement quelques dizaines de personnes (étudiants, lycéens et chomeurs) vraiment mobilisées... Voici les dernières nouvelles:
MARDI 7 MARS:
La journée du 7 Mars a été l'occasion pour les gens mobilisés d'appeler à une journée d'action. Une AG a eu lieu le matin (environ 150 personnes), essentiellemnt pour organiser la manif de l'apres-midi. Après quelques débrayages d'amphi et passages dans des lycées (V.Hugo, Laplace), un modeste cortège (300 personnes) étudiants, lycéens et chomeurs est partie de la fac (campus 1) à 14h, pour rejoindre le rassemblement à l'appel des syndicats réformistes à 14h30 place du théatre. En tout, entre 5000 et 8000 personnes étaient présentes (selon les dire des uns et des autres...). Le cortège issue de l'AG de démarquait nettement des cortèges syndicaux, que l'on ne connait que trop: CGT, puis CFDT, FO, ...; chacun son camion, sa sono, sa musique de foire, ses drapeaux plus nombreux que les militants, et tous les mêmes slogans pourris, vides, creux, la même gueule d'enterrement, bref, aucun signe de détermination à lutter. Il en était tou autrement dans le cortège de l'AG: Une énorme banderole d'Ag sur laquelle on pouvait lire "Ils précarisent... ON s'organisent!!" était à la tête ; dse gens déterminés, aux slogans plus dures ( genre appel à la grève générale), appareament peu apprecié par la CGT, qui s'empressait de monter le son de sa sono.... Arrivé à la prefecture, comme à leur habitude, les syndicats rangent leurs drapeaux, ils ont finit leur boulot (garantir la paix sociale)... Le cotège de l'AG, lui, comme prévue à l'Assemblée du matin, continue son chemin, en remontant vers la fac (où doit avoir lieu une autre AG pour discuter de la suite du mouvement), suivie par un certain nombre de personnes ( que je ne saurais évaluer). L'AG a lieu, des lycéens (majoritaires dans l'AG, assez peu d'étudiants ) envisagent d'essayer de s'organiser dans leurs bahuts respectifs) Une autre AG est organisée pour le lendemain, avec pour but principal de discuter d'un blocage total d'un bâtiment, en vue d'amplifier la mobilisation chez les étudiants.
MERCREDI 8 MARS:
L'AG a lieu à 16h, environ 150 personnes sont présentes. Après discussion, le blocage total du bâtiment Lettres est voté (blocage dés le soir) à une large majorité, et une autre AG est reconvoquée à 10h30 le lendemain, jeudi 9.
Le bâtiment Lettres est donc bloqué par les étudiants ( + qques lycéens et chomeurs); la soiréee s'y déroule dans une ambiance à la fois festive et revendicative, on chante, on discute, etc...
JEUDI 9 MARS:
Le lendemain matin, après une (tres) courte nuit, le blocage devient vraiment effectif. Des diffusions de tracts sont effectuées autour du bâtiment occupé, et ailleurs sur le campus. Les gens semble majoritairement favorables au mouvement, même si le blocage soulève (inévitablement) parfois quelques critiques, et interrogations, auxquelles nous répondons; nous sommes là pour ça , pas pour insulter la terre entière et faire chier le monde.
A 10h30, l'AG doit avoir lieu. Suspense...Qu'aura donné le blocage? On s'aperçoit rapidement que l'amphi se remplit plus vite que d'habitude. On dirait enfin que ça prend un peu d'ampleur: presque 500 personnes sont présentes, en toute conscience et déterminée à agir. Très rapidement, la grève est votée à une très large majorité (environ 450 voix pour, une vingtaine contre). De la même manière, le blocage du bâtiment Lettres est reconduit, et le blocage du bâtiment Inscription ( il s'appelle comme ça mais il y des amphis et des salles de cours dedans) est voté. Ainsi qu'une autre AG pour demain matin (vendredi 10)
Voila donc où nous en sommes aujourd'hui, et cela est plutot satisfaisant. Apres un long travail de terrain, d'info, de sensibilisation, le résultat semble positif: il semble se développer petit à petit une vrai conscience des enjeux; les gens se rendent compte de ce que le pouvoir leur envoie dans la gueule, au nom de la sacro-sainte économie de marché, de la domination du capital (même si l'ennemi n'est pas encore forcement bien identifié; des reflexions collectives restent à avoir), et ils découvrent pour certains qu'il est encore possible de résister de s'organiser, de lutter en force collective.
LA LUTTE CONTINUE, S'ORGANISE!
S'INSOUMETTRE, C'EST VIVRE!
A LA GREVE GENERALE!!![/b]