pour Carpe Diem :
On doit avoir le sens de l’humour c'est certain mais le tient semblait un peu corrosif.
Ceci dit, lorsque tu dis :
« Cela en fait-il pour autant des socialistes au sens militants du socialisme tel qu'il était conçu par les révolutionnaires marxiste, anarchistes, etc. ? Je ne crois pas. »
Là je suis tout à fait d’accord avec toi.
Sur le rôle de l’Etat et sur le caractère de la crise :
Lorsque tu dis :
« Pour accroître leurs profits et leurs bénéfices, les patrons ont recours à une organisation du travail de façon à ce qu'elle soit plus productive: mécanisation accrue, réduction des effectifs, baisse des salaires »
Tout à fait d’accord avec toi.
Ceci dit un ou deux aspects où je ne suis pas d’accord avec toi :
Lorsque tu dis :
« Evidemment que Marx et Mattick parlent de ses contradictions. Mais ce que tu oublies de dire, c'est que les crises sont nécessaires au capitalisme pour qu'il se restructure, pour qu'il reproduise son système d'exploitation. Et ça, Marx en parlait déjà dans ses "lois tendancielles" de baisse du taux de profit et de l'expropriation croissante ».
En fait je dirais que les crises sont nécessaires au capitalisme tant qu’il est un système progressiste. Comme tous systèmes de production il a eu une phase de développement et d’expansion puis une phase de décadence. S’il existe bien une loi tendancielle de baisse du taux de profit, il existe aussi la question des marchés, Marx en a parlé mais surtout Rosa Luxembourg a développé cette question. Le capitalisme a besoin pour réaliser sa plus value de vendre sur des marchés, ceux internes au capitalisme (ouvriers pour reproduire leur force de travail et capitaliste pour leur consommation personnelle) ne suffisent pas, il a fallu, aux capitalistes, aller chercher des marchés extérieurs, les marchés extra-capitalistes (phase de colonisation enter autre). Mais ces marchés solvables n’ont pas suffi à engloutir toute la production capitaliste. La première limite a été sanctionnée par la première guerre mondiale qui a marqué l’entrée en décadence du capitalisme, avec entre autre le fait que l’Allemagne voulait sa part de marché extra capitalistes alors qu’il était hors de questions à l’Angleterre et à la France de céder le moindre marché et le fait est qu’à cette époque le capitalisme a envahi l’ensemble de la planète (au sens de possibilité de marchés solvables). Les mots d’ordre du premier congrès de l’IC : nous sommes entrés dans l’ère des guerres et des révolutions ou encore socialisme ou barbarie, sanctionnaient cette compréhension de la part des révolutionnaires.
Depuis le capitalisme a cessé d’être un système progressiste pour l’humanité et est devenu une entrave au développement des forces productives.
Une grande partie de la Gauche Communiste adhère à cette analyse de la décadence du capitalisme.
Enfin quelles en sont les conséquences : d’abord pour faire face à cette situation et aux crises de surproduction qui marquent le capitalisme depuis les premiers conflits mondiaux, l’Etat devient omni présent dans la gestion sociale, on peut citer le new deal dans la crise de des années 30, le front populaire en France, les régimes fascistes ou staliniens, le rôle de l’Etat US ou des autorités européennes dans la crise actuelle. D’autres part comme le disait l’IC nous sommes dans l’ère des guerres et des révolutions, même si les ouvriers doivent défendre leurs conditions de travail le but ne peut plus être d’arracher des réformes durables au sien du capitalisme comme au 19° siècle, mais le but est, à travers ces luttes, de préparer la révolution qui non seulement est nécessaire mais devenue possible internationalement. D’où le fait que les syndicats soient devenus des organes de l’Etat pour gérer les conflits, la fin d’un rôle progressiste ou de tribune de l’arène parlementaire et donc le rôle contre révolutionnaire du système électoral, le caractère contre révolutionnaire des luttes de libérations nationales, la bourgeoisie n’étant plus progressiste les conflits nationaux ne servent qu’à embrigader le prolétariat derrière une fraction ou une autre de la bourgeoisie et se faire massacrer et s’éloigner de la nécessité du renversement du capitalisme comme un tout.
Je suis schématique et ceci est un résumé, de plus je ne veux pas être trop long, mon souci était de donner des éléments de réponses.
Hugues