J'ignorais que le courage consistait, pour un individu, à lancer un défi aussi dangereux qu'un rendez vous à son adversaire dans le cortège de son organisation, ou l'on est assuré évidemment d'être en nombre.
En tout cas sur l'argument " les salariEes sont descendus dans la rue à l'appel des syndicats", ça se discute. Perso, j'ai défilé avec des amis de boites différentes du privé: aucun n'avait eu même un tract sur sa boite, et encore moins d'appel à la grève locale. Quelques uns s'étaient mis en grève tous seuls comme des grands, et d'autres avaient pris un jour de congé ou une RTT.
En tout cas pour en revenir à la CNT-F, je comprends mal la différence avec le fonctionnement d'un syndicat normal, puisque les divergences sur un sujet comme celui là n'empêchent pas des prises de positions confédérales parfaitement tranchées
Arthur toutes tes interventions sont celles d'un politocard qui n'arrête pas de botter en touche, dans les vestiaires, les chiottes, la buvette, les tribunes, etc... sauf vers le but !
Les militants de la CNT AIT qui s'expriment ici le font: quand la CNT AIT fait des barrages filtrants à Montauban par exemple , le lendemain de la pseudo grève générale. Donc, ils sont à mon avis légitimes à avoir des termes extrêmement durs envers des compagnons qui prônent l'unité avec les salauds qui brisent nos luttes. C'est peut-être pas la meilleure façon d'avancer dans le débat, je te l'accorde, mais les arguments de mauvaise foi du style " vous êtes des penseurs passifs et groupusculaires " ne sont pas terribles non plus.
Personnellement, quand j'ai vu cette vidéo avec les zolies banderoles CNT, UNSA, CFDT, j'ai pas mal bondi aussi.
quels sont - à votre avis - les défauts et les limites de la CNT-AIT ? Et puis, comme j'ai vu qu'il y avait un militant de l'autre CNT qui intervenait sur ce forum, je me permets de lui poser la même question.
Le prolétariat demande l'unité syndicale.
Et ben ça te travaille cette histoire mon gars ...
Si tu as besoin d'en tartiner autant
que tu as besoin de soulager ta conscience
toi tu sondes les ames et les coeurs
Enfin, chacun place sa dignité où il peut.
Ceci dit toutes tes invitations sont sur le mode de la compétition,
C'est vrai quoi ! Pourquoi garder de vieille positions puristes anticapitalistes et antiétatiques ! Arretez d'être puristes et de cracher sur le parti socialiste, qui lutte aussi - même si c'est à sa manière - pour une société plus juste ! C'est totalitaire que de conspuer la gauche et même l'état ! halte à la pensée unique anti-étatique dans le mouvement anarchiste !La purisme est anti-libertaire.
D’abord déduire de la participation massive à une manifestation appelée par les syndicats, que « le prolétariat veut l’unité syndicale ».
Et à part ça , entièrement d’accord avec ce que dit Nosotros et qui a son importance quand même, à propos de ce forum et de la démarche de la CNT-AIT, dont je ne suis pas : ça fait maintenant pas mal de temps que je viens débattre ici et je ne compte pas le nombre de contributeurs qui viennent s’y exprimer contre les positions de la CNT AIT, parfois de manière extrêmement violente, et notamment avec ces accusations de sectarisme.
Reste qu’effectivement, ceux qui les portent ne proposent dans la majorité des cas aucun outil de ce type, aucun endroit ou le débat soit aussi libre. Le phénomène internet fait qu’on pense rarement à ces choses là, mais les organisations qui ont cette pratique, qui y accordent du temps et de l’importance se comptent sur la moitié des doigts d’une seule main .
Arthur a écrit: C'est en lisant cette partie du texte de Wiecha, que m'apparait comme évident le fait de devoir cesser de vouloir répondre aux messages fielleux que quelques personnes ici passent leur temps à répandre sur la CNT-f.
Ma "contribution" ne fait que servir cette idée que la CNT-AIT permettrait un débat libre. Liberté rendue exemplaire par le fait que chacun peut s'exprimer sur n'importe quel sujet, et dans n'importe quels termes.
Cette liberté n'est qu'un leurre qui permet le déchainement de la violence, l'insulte, le mensonge délibéré.
Ce forum est tout sauf un lieu de liberté, car le respect et la dignité en sont exclus.
Les cibles changent mais la démarche est identique, il faut réduire à néant et par tous les moyens tout contradicteur (fusse-t-il membre de la même organisation), et se draper dans le rôle du persécuté alors qu'on passe son temps à critiquer les autres.
Je cesse donc dès maintenant de "participer" à cette mascarade.
Désolé d'avoir entretenu par mes réponses cette escroquerie intellectuelle, et avec l'espoir qu'aucun camarade de la CNT-f ne reprendra ce flambeau qui ne fait qu'entretenir une "organisation" dont la seule activité visible reste le dénigrement.
MATIERE A REFLEXION : CES LUTTES,… A BOUT DE SOUFFLE !
Soyons honnêtes avec nous-mêmes : nous ne savons plus quoi inventer comme lutte pour nous faire entendre, pour obtenir satisfaction, pour préserver nos acquis sociaux, …
Toute la panoplie des actions que nous ont légués nos prédécesseurs, et que certains conservent pieusement, apparaît comme totalement obsolète, même celles qui pourraient apparaître comme les plus radicales et qui sont devenus des « lieux communs ».
De la manifestation classique, jusqu’à la « retraite, de nuit, aux flambeaux », en passant par la « ronde des obstinés », les pique niques dans les supermarchés, les « cercles de silences », les grèves de la faim, les séquestrations de cadres et de PDG, sans parler des occupations d’usines et d’Universités,… nous finissons d’épuiser notre imagination en vaines trouvailles,… pour rien.
UN CONSTAT DIFFICILE A ADMETTRE
Quand SARKOSY DE NAGY BOCSA, avec tout le mépris, la démagogie et la morgue qui le caractérisent déclare il y a quelques semaines : « Les grèves en France, on ne les remarque même plus », malgré tout ce que l’on peut penser du personnage, il exprime d’une certaine manière la réalité des luttes actuelles. Il nous dit :« De vos grèves, de vos manifestations, de vos pétitions,… je n’en ai rien à foutre »… Et c’est vrai qu’il n’en a rien à foutre… La preuve, c’est que toutes ces manifestations de mécontentements se succèdent,… et rien ne change, le Gouvernement continue comme si de rien n’était.
Ces manifestations n’ont plus aucun impact sur le pouvoir.
Le doute commence à s’insinuer dans les esprits : et si la méthode que nous employons depuis des décennies, n’était plus efficace, un peu comme un vieux couteau, qui en son temps était tranchant, mais qui aujourd’hui ne coupe plus rien !
Si le capital a su s’adapter remarquablement bien pour se valoriser, d’abord au sein de l’état-nation, puis ensuite dans sa phase de mondialisation, les salariés, eux, ont bien peu innové dans leur manière de lutter contre lui pour défendre leurs acquis.
Face à notre faiblesse, à notre impuissance, le gouvernement ne se contente pas de passer outre à notre agitation stérile, au contraire, il passe à l’offensive. Contre les manifestations de jeunes, les occupations de locaux, d’usine il n’hésite pas à envoyer ses escouades de brutes mercenaires, en uniforme et en civils, ses provocateurs et ses mouchards qui vont jusqu’à mutiler, bien sûr en toute impunité, des jeunes, des manifestants.
En effet, il fut une époque pas aussi éloignée ou l’évacuation d’une usine, d’une université était presque impensable, ou tout au moins créait l’évènement… aujourd’hui c’est quasiment tout les jours que cela se produit… sans qu’il y ai une riposte collective à ces agressions.
Les organisations syndicales et politiques font comme si de rien n’était et continuent leurs pratiques dérisoires,… qui organisent des manifestations « traîne savates »,… qui préparent des élections, qui parlent de la « prochaine manif » comme une sortie de week end.
On n’ose pas aujourd’hui s’avouer un tel fiasco, une telle capitulation. On se donne l’apparence du contestataire dans des manifestations carnavalesques où le jeu consiste à comparer le nombre de manifestants que l’on estime à ceux de la police…. Puis à se précipiter devant le poste de télé pour voir la « gueule que l’on avait ».... Et l’on attend la prochaine « manif »…. Dérisoire !
UNE PENSEE FIGEE
An nom d’une fidélité qui tient plus de l’obstination et de la sclérose que de l’analyse politique, les organisations représentatives des salariés n’ont pas changé d’un iota leur mode d’action et se retrouvent aujourd’hui en décalage mortel avec leur adversaire. Non seulement elles ne permettent pas de satisfaire les revendications, mais plus grave, elles sont incapables de préserver les acquis.
A toute manifestation inutile, succède une autre manifestation toujours aussi inutile,… ceci nous conduisant lentement aux vacances, durant lesquelles on prévoit une « rentrée sociale chaude »( ?), c’est-à-dire de nouvelles manifestations,… et le cycle reprend, toujours aussi stérile et inefficace.
Et l’on s’étonne que les autorités puissent ironiser sur nos formes de luttes ? Mais ce sont elles qui ont raison,… nous sommes ridicules !
Mais quel bureaucrate politique et/ou syndical osera le reconnaître, l’avouer en public ? Aucun évidemment… Chacun gère sa petite chapelle et ses privilèges dans le « pré carré contestataire » que lui octroi le système en place.
Quand on leur pose la question, ces mêmes organisations se contentent de répondre : « Et alors, que faut-il faire d’autre ? »,… comme si ce n’était pas à elles de faire le constat de leur propre impuissance et de trouver des solutions… d’autant plus que les permanents de ces mêmes organisations sont rémunérés, et souvent grassement, pour cela. Et quand on évoque d’autres types d’action, d’autres stratégies,… elles les déclarent de facto ridicules, irresponsables et utopiques ( ?).
Une telle attitude en dit long sur ce qu’elles sont et le rôle qu’elles entendent jouer. En fait elles n’ont aucune intention de changer, la situation leur convient parfaitement : gérer ce système en encadrant le mécontentement
Les grands « moralistes » de la « lutte des classes » et autres « gardien de la foi prolétarienne » nous expliquent doctement qu’« il faut faire confiance aux organisations syndicales et partis politiques, « instruments de la démocratie »,… et que l’on n’a pas autre chose pour lutter ». Le problème c’est qu’en fait, on ne lutte plus, on subit, on ne fait que proteste dans un désert.
La pensée politique critique est aujourd’hui sclérosée, elle ne fonde sa légitimité que sur des organisations complètement bureaucratisées et des stratégies d’un autre temps.Quand on en est réduit, comme c’est le cas aujourd’hui, à faire de la figuration sous prétexte que l’on n’a pas autre chose à faire, que l’on ne sait pas quoi faire d’autre, on a du souci à se faire, non seulement pour nos acquis, mais aussi pour l’avenir.
Le discours radical, dont certains raffolent, dont les éclats se perdent finalement dans les urnes, après avoir fait écho dans les rues et les médias, nous conduisent tout droit à la démission politique.
POUR UN SIECLE DES LUMIERES POLITIQUE
Le renouveau de la pensée politique ne passera pas par les vieilles structures politiquement vermoulues, même si elles sont de création récente (des noms ?).
Ce renouveau politique ne passera pas non plus par le ressassement des vieilles litanies pseudo révolutionnaires qui ont toutes fait faillite au siècle dernier, même si elles sont portées par des icônes vénérées et médiatiquement « porteuses » (des noms ?).
Cette renaissance idéologique ne germera pas dans les vieux grimoires jaunis d’une pensée politique qui, même si elle nous a fait rêver, nous conduit au désastre et à l’impuissance politique.
Ce n’est pas non plus en affrontant les bandes armées du pouvoir, véritable dispositif de guerre civile, bien mieux équipées que nous, que nous sortirons de l’impasse dans laquelle nous sommes.
Le vieux monde ne s’effondrera pas tout seul, et même s’il s’effondrait que mettrions nous à la place ?
Le renouveau de la pensée politique ne peut que se fonder sur des pratiques nouvelles et alternatives qui créditent le fait qu’un « autre monde est possible », qui n’est pour l’instant qu’un mot d’ordre vide de sens.
Réinvestir l’économique et le social doit constituer l’axe essentiel de notre engagement.
Jusqu’à quand allons nous être des marionnettes entre les mains des politiciens et bonzes syndicaux ?
Jusqu’à quand allons nous croire naïvement que le moindre soubresaut social est le début du « grand changement » ?
Jusqu’à quand allons nous nous laisser ballotter d’élections « bidons » en manifestations « traîne savate » ?
Jusqu’à quand allons nous accepter d’être passifs et de ne pas prendre notre avenir en main ?
La réponse, que je n’ai évidemment pas, à ces questions marquera à n’en pas douter le début du changement auquel le plus grand nombre aspire.
Avril 2009-04-01 Patrick MIGNARD