Je reçois cette terrible information. Elle est à vérifier et à confirmer ou à infirmer
----- Original Message -----
From: x
To: Inculpés 11 novembre Comité de soutien Tarnac
Sent: Friday, January 30, 2009 11:01 AM
Subject: [ariegecomitedesoutieninculpestarnac] Tarnac : les suites affligeantes
> Je vous invite à vous rendre sur le site
> http://www.soutien11novembre.org/
> pour vous informer des dernières péripéties et lire ce tout dernier
> témoignage qui me laisse sans voix.
>
> Et merci à ceux qui pourront se rendre à Paris pour la manif ce samedi 31
> à
> 15h, au RER Luxembourg. Bien suivre les recommandations (munissez-vous de
> vos
> papiers d'identité, foulards anti-lacrymo et pas d'enfants...!)
>
> --------------------- Message
> Alors, vite fait, pour informer ceux qui n'étaient pas là et pour relayer
> l'info, voila ce qui s'est passé ce jeudi 22
> Janvier à Limoges: Faites passer l'info svp, n'ayant pas les adresses de
> tout
> le monde.
> Un sound-system s'organise au Teddy Bear, rue Delescluze à Limoges. À la
> base
> le sound-system se fait en
> soutien aux supporters Bordelais "emprisonnés injustement" comme le dit
> l'affiche qui annonce la soirée. Tout se
> passe bien, il y a une super ambiance, le bar est bondé, on est plusieurs
> à
> passer des vinyles, il est 23H environ et
> la soirée s'annonce bien, le son n'est pas trop fort et l'ambiance bon
> enfant.
> Vers 23H30, du fond du bar, derrière les platines et face a la piste de
> danse,
> N, B, et moi voyons 2 flics, suivi de
> 2 autres essayer de se frayer un passage dans le bar, tonfa à la main,
> dans
> notre direction. A partir de là, les flics
> chopent violemment un gars qui dansait tranquillement, lui mettent les
> menottes
> et se mettent à hurler "tu te
> calmes! Tu te calmes!!", paradoxalement le gars n'oppose aucune
> résistance, et
> se voit étranglé façon savate par
> les keufs. Forcément on bouge vers les flics pour demander des
> explications,
> tout le bar ne pige plus rien, on veut
> s'expliquer, se demandant ce qui se passe pour justifier une arrestation
> façon
> "on a chopé le cartel"... Les gens
> veulent sortir en masse, saisis par l'incompréhension, dehors les
> collègues
> qui saisissent la situation nous incitent
> à rentrer dans le bar histoire d'éviter le grabuge et l'émeute générale.
> Nous voila parqués dans le bar, tous assez remontés (une quarantaine de
> personnes, collègues, camarades, amis,
> gens là par hasard, et heureusement pas d'enfants!); Ensuite deux trois
> flics
> rentrent dans le bar histoire de tâter
> l’ambiance générale. Forcément çà part un peu dans tout les sens, mais
> sa reste verbal, çà reste des
> interrogations, des injonctions aux flics style "mais calmez vous, c'est
> inadmissible, que se passe t-il?"...Mais
> ayant chopés déjà deux gars, raison de leur venue d'origine apparemment,
> il
> reste des places dans les voitures qui
> arrivent. On ne voit pas bien de l'intérieur du bar mais déjà 4 voitures
> dont une de la BAC sont là, et d'autres
> arriveront par la suite. En plus c'est pratique, ils sont venus
> interpeller
> deux mecs, et ils se retrouvent dans un bar
> bondé de "gauchistes", red ou anar, en plus de quelques étudiants, c'est
> le
> moment de faire monter les quotas. On
> dirait les flics du Bopé version beaufs Limousins, remontés à bloc de cc,
> une gazeuse dans la main, un tonfa dans
> l'autre.
> La tension est palpable, le flic ouvre la porte du bar donc, N, qui a bu
> du jus
> de fruits toute la soirée, l'interpelle
> poliment "calmez vous que se passe t'il, qu'a t-on fait?" De là le flic
> sort
> un truc du style "qu'est ce que t'as il y a
> un truc qui va pas? Ya un truc qui va pas? «il répète çà deux trois fois
> en hurlant, Un hippie à ma droite
> commence a vouloir jouer le rebel, quelque potes un peu plus en retrait
> hurlent
> aux flics de s'arrêter, que oui si çà
> se passe comme çà, il les attendent parce que effectivement "ya un truc
> qui
> vas pas"...De là, ca part, Le hippie se
> fait tirer hors du bar par les flics, menotté et embarqué dans une
> bagnole,
> puis c'est au tour de N de se faire
> embarquer, comme çà, pour le plaisir, je sens que je vais y passer aussi
> alors je tente de garder le sang froid.
> C'est le moment de faire du quotas, en pleine période de paranoïa
> terroriste,
> de manif pro palestinienne et de
> fêtes en soutien pour des mecs injustement emprisonnés et de surcroit des
> antifascistes.
> Çà fait déjà 4 arrestations en un quart d'heure, il n'est peut-être même
> pas minuit. Dans la panique générale, on
> sort du bar, les flics sont une dizaine, harnachés comme des guerriers, la
> haine dans les yeux, gazeuses et tonfas
> a la main. Il y a 7 bagnoles de flics, gyrophares allumés, sous la pluie,
> dans
> la rue Deslescluze. Une des rues
> certainement les plus étroites de limoges, en plein centre ville. Inutile
> de
> dire que l’ambiance est Madmax, que
> un ou deux mecs de l'Uni se rincent l'oeil comme il faut et jubilent de
> leur
> fenêtre, tandis que Alban, le jongleur,
> le relou qui vous a emmerdé au moins une fois en soirée, et qui s'avère
> être la balance des flics, s'est tiré en
> douce (faire ses valises j'espère pour lui)...
> Bref on décide de re-rentrer dans le bar, quitte a être en sécurité. Mais
> c'est l'inverse qui se passe, je vois un flic
> arriver de l'extérieur, tonfas à la main vers la porte. Les quelques-uns
> qui
> sont a proximité de la porte essaient de
> la bloquer, je tente de la bloquer avec mon pied sans vraiment comprendre
> ce
> que le flic cherche à faire, du
> moins à ne pas réussir à me résigner au fait que si, il a bien l'intention
> de nous gazer dans le bar...Le flic
> s’énerve, les deux trois copains qui étaient dehors nous ont dit par la
> suite que les keufs étaient hyper enragés, et
> étaient en train de préparer les matraques pour exploser la vitre du bar,
> quitte a faire un massacre.
> Nous de l'intérieur on sent bien que çà pue, et on préfère arrêter de
> retenir la porte, les flics entrent alors à 5 ou 6,
> je me retrouve face a eux, je les vois qui choppent les gazeuses et
> commencent
> à parquer tout le monde au fond
> du bar, comme des moutons, les chaises tombent, les verres se brisent, et
> le
> matos de musique ainsi que les
> disques, alors par terre vont se trouver mal en point, pas autant que les
> gens.
> Je choppe ma meilleure amie en
> pleurs, et on se cale entre le comptoir et la vitre, histoire de se
> protéger
> des jets de gaz lacrymo. Çà y est, les flics
> avancent et gazent pendant un moment, Les gens se mettent a genoux,
> suffoquent,
> vomissent, pleurent...et les
> flics ressortent en faisant bien gaffe de refermer la porte sur nous!
> Histoire
> de nous faire savourer le parfum et de
> nous rabaisser. Facon SS... Tout le monde sort, sort, crache etc... Tout
> le
> monde est bien choqué, on a encore une
> fois, rien compris à ce qui se passait, et encore une fois heureusement
> qu'il
> y avait pas d'enfants.
> Tout le monde est en larmes, et la pluie n'arrange pas les choses. Même le
> patron du bar ne capte rien et se rue
> vers les flics en demandant des explications, j'y vais aussi, seule
> réponse du
> bleu: "je ne sais pas je viens
> d'arriver"... Ok, on a tous compris, sadisme gratuit, nouvelle politique
> répressive, traque aux gauchos, et ce n'est
> qu'un début... Je pars faire un tour, histoire de me calmer et tenter
> d'apercevoir le pote dans les voitures qui
> partait... J'ai mal aux tripes, bien plus qu'aux yeux et j’ai le coeur en
> feu, je reviens, je vois quelqu'un à terre,
> jeans et adidas, un pote donc, un flic lui appuie sur la nuque avec son
> genoux,
> le maintien à terre, je vois ses
> jambes, elles ne bougent pas, il n'y a donc pas de résistance. Il sera
> face
> contre terre, immobile, un flic sur lui,
> dans la pluie battante, durant 10 minutes avant d'être embarqué. On a
> l'impression d'être dans une mauvaise série
> B ou les pourris seraient à donf de coke, çà fait vraiment flipper, les
> gens
> pleurent ou sont énervés.
> Bon on est à 6 arrestation et il est a peine minuit et demie... et le
> teddy
> bear, c'est Bagdad maintenant. Les flics se
> barrent, on décide de tous aller au comico. On prend les voitures, on est
> une
> vingtaine à se retrouver là bas,
> témoins lambdas venus porter plainte pour agression. Le patron d'un autre
> bar
> est avec nous, on se dirige en
> masse vers le comico, la grille est fermée, mais on peut voir l’intérieur
> du comico avec les policiers. Le gérant du
> W demande a l'interphone de rentrer, pour porter plainte pour agression,
> on
> garde tous notre calme, on se pose en
> tant que victimes. Le flic a l'interphone fait semblant de ne pas
> comprendre,
> et en même temps une dizaine de
> flics sortent du comico, se mettent face à nous derrière les grilles,
> gazeuses a la main et pas sereins, comme quoi
> ils sont conscients de ce qu'ils ont fait et s'attendent a une réaction
> violente qui aurait été légitime. Mais on la
> joue tranquille, on leur dit qu’on ne cherche pas les embrouilles, qu'on
> veut
> juste faire une déposition, porter
> plainte et prendre des nouvelles de nos deux potes.
> Il est 13:36 le lendemain, toujours pas de nouvelles... Bref les flics
> refusent, ce qui est illégal soit dit en passant...
> On repart en s'apercevant qu'on est cerclé de bagnoles de flics, postées
> aux
> carrefours... sûrement "au cas où".
> Suite à çà, on continue la soirée dans un autre bar ou on décide de
> s'organiser d'établir une liste de contacts, de
> relayer l'info par les journaux locaux, de se faire faire des certificats
> de
> santé certifiant du choc de l'agression,
> physique comme psychologique, d'aller porter plainte, etc... 4 iront le
> soir
> même aux urgences, à cause de la
> lacrymo, 2 se seront fait apparemment embarqués alors qu'ils étaient
> partis
> porter plainte en solo, et les autres ne
> dormiront pas de la nuit.
> Je pense avoir relaté la situation assez justement, sans exagérer et sans
> rentrer dans une complainte anti keufs,
> juste la vérité et les ressentis à chaud. Essayez de relayer l'info ou
> vous
> pouvez, on n'a pas de nouvelles de nos
> compères mais on peut s'attendre à avoir besoin de soutien. Faites tourner
> un
> max, et si j'ai oubliés des faits qui
> pourraient servir, ceux qui étaient la merci de les rajouter. De plus, il
> est
> super important d'aller voir le procureur
> le plus tôt possible, a titre individuel ou en petits groupes de 2,3 et
> d'expliquer qu'on a pas pu déposer plainte et
> expliquer le déroulement de la soirée à base de "je suis choqué, je ne
> comprends pas", plutôt que "sale flic on va
> cramer ta mère" ok
> Le texte exprime bien mon ressenti de la soirée! Je pense qu'on peut juste
> rajouter qu'au moment du gazage un
> groupe d’une vingtaine de personnes a réussi à ouvrir une fenêtre au fond
> du bar qui donne sur une cour
> intérieure d'environ 3 ou 4 m carrés! Tout le monde gerbait, pleurait,
> hurlait, crachait à mort et les flics eux
> restaient persuadés qu'on s'était tout simplement enfuis alors ils se sont
> mis à nous courir après en passant par
> l'extérieur du bar (inutilement puisqu'on était dans une impasse). Quand
> ils
> ont enfin compris leur connerie ils se
> sont ramenés à 5 ou 6 (enfin c'est ce qu'on voyait de cette petite cour
> surnommée "clapier") gazeuses prêtes à
> être à nouveau utilisées sur un groupe de gens en larmes demandant
> seulement
> qu'on les laisse tranquilles
> histoire de respirer. Un regard méprisant, et un sentiment d'humiliation
> qui
> naît forcément instantanément.
> Finalement ils nous disent seulement de sortir mais bon il faut bien
> qu'ils en
> rajoutent, alors ils nous poussent
> comme du bétail et nous agrippent comme si on était des dangereux tueurs!
> Une
> amie qui est tombée pendant la
> panique saigne à mort du genou et boîte. Un flic la pousse violemment pour
> qu'elle avance plus vite! Finalement
> arrivés dans la rue on voit toutes ces bagnoles de flics sans trop
> comprendre
> ce qui se passe! Une bonne douzaine
> apparemment! Ça paraît hallucinant puisqu'il n'y a eu aucun mouvement de
> violence de notre part, à part
> quelques joutes verbales! Un peu plus tard on apprend que quatre personnes
> se
> sont fait gazer une deuxième fois
> alors qu'elles s'étaient réfugiées dans les chiottes! Pas besoin de faire
> un
> dessin quant à la taille que peuvent faire
> les chiottes!
> La réaction de ces flics me paraît tout simplement inhumaine et je ne
> comprends toujours pas comment ils ont pu
> en arriver là et quels sont nos torts dans l'histoire! Faites tourner à
> mort
> sérieux! Ce qui s'est passé hier soir est
> vraiment grave!