Misère de la réthorique à dix balle ...
C'est à sa capacité - ou pas - de résister à l'injonction de l'idéologie dominante de prendre position dans les débats qu'elle nous impose, qu'on détermine la capacité révolutionnaire - ou pas - d'une groupe.
Peut être révolutionnaire si on réfléchit dans le cadre prédéfini par l'adversaire ? Sun tzu rappelerait que celui qui choisit le terrain de l'affrontement à déjà la moitié de la bataille gagnée ... Car il s'agit bien de bataille, la manoeuvre décisive étant avant tout psychologique. Les moyens mis en oeuvre en ce moment par le gouvernement pour "gagner la bataille de la confiance" des "citoyens" en est la démonstration éclatante : c'est dans la bataille des esprits, l'occupation des minutes de cerveau disponible que se joue l'avenir. Le général Beauffre ne dit il pas que la stratégie c'est l'art de la dialectique des volontés employant la force pour résoudre leur conflit ?
Si mon identité est ouverte sur d’autres personnes, problématiques, cultures, etc., prétendre être Breton (ou Basque, ou…) ne fait pas de moi un fasciste en puissance. C’est toujours lorsque la lutte (et l’identité) s’enferme sur elle-même que la tentation réactionnaire se profile à l’horizon
Quel mélange !
Le problème avec nos "antifascistes radicaux" c'est qu'ils atxnet tout et n'importe quoi de "fasciste" si bien que cela n'a plus aucun sens.
Tout d'abord il y a une erreur fondamentale en terme historique : les fascistes n'étaient surement pas régionalistes ! Ils n'exaltaient pas les identités locales (sardes (1), sicilien, napolitain, ...et a fortiori encore plus quand il s'agissait de culture slave comme les slovènes :
http://www.le-tigre.net/Italie-Slovenie.html Cf aussi cet article sur le friuol :
http://www.liceopercoto.ud.it/SITOBLU/h ... frioul.htm)
Au contraire, le mouvement fasciste en tant que continuité du mouvement de l'unité italienne voulait gommer toute référence à des particularismes locaux.
Par ailleurs il est fait une assimilation entre "fasciste" et "réactionaire". Or c'est exactement l'inverse ! Politiquement, le fascisme n'est pas une politique réactionnaire mais au contraire une politique révolutionnaire.
Par contre, les mouvements régionalistes, au moins en France, étaient tous des mouvements d'inspiration réactionnaire et c'est au nom de ces valeurs communes (mise en cause de la classe politique dominante, appel à un redressement autoritaire, défense de la religion catholique, anticommunisme…) qu'ils se sont mis dans l'orbite de l'Etat français (Vichy) voire des Nazis (pour les bretons).
Le "authentiques fascistes" ou "authentiques nazi" français, et autres chantres du fascisme à la française (RNP, PPF) étaient sommes toute assez peu nombreux et souvent critiques de la politique de l'Etat Français (qui n'allait pas assez loin pour eux !). Par ailleurs en tant que jacobins radicaux ils étaient pour un centralisme fort et s'opposaient donc au provincialisme des monarchistes à la Maurras (n,epas oublier que tout le staf autour de Pétain était imbibé de la doctrine de l'Action française).
Donc il est ridicule de taxer de "fascisme" quelqu'un qui se crispe sur son identité ethnique.
Cette confusion, plus ou moins savamement entretenue, sur ce qu'est réellement le fascisme permet aux identitaires flamands de Lille de contre manifester contre leurs opposants avec une banderole "le fascisme ne passera pas" ... et d'argumenter sur le thème "non au racisme, oui à l'identité" ...
Par contre là où le texte ne nous éclaire pas - et pourtant c'est à la que la bât blesse - c'est quand il affirme justement :
"C’est toujours lorsque la lutte (et l’identité) s’enferme sur elle-même que la tentation réactionnaire se profile à l’horizon
Ainsi on peut se dire Breton, voire Français, sans pour autant être enfermé sur soit même ?
Mais si l'identité ethnique est ouverte, elle n'est plus.
Peut on imaginer une identité Bretonne sans religion catholique ? L'identité bretonne est elle compatible avec le bouddhisme ou la méditation souffi ? Si on répond oui, alors l'identité bretonne n'a aucun sens ...
Par ailleurs se réclamer d'un enracinement n'est pas utiliser un vocabulaire anodin : qui dit racine dit "sol" ... qui dit racine dit "tige" et "sève" ... donc "sang" ...
La tache des révolutionnaires n'est pas de prendre position dans ce faux débat (du style l'identité ethnique est elle de droite ou de gauche ?), mais de le dépasser.
A suivre ...
(1)
http://64.233.183.104/search?q=cache:LH ... cd=2&gl=fr
En Corse, le souvenir du Parti Corse d´Action est assez vague. A l´instar des mouvances bretonnes et alsaciennes qui s´associeront avec l´envahisseur nazi, le PCA s´orientera vers le discours irrédentiste du fascisme mussolinien. Qu´en est-il de ce rapprochement entre régionalisme et totalitarisme ? Le terme de « rapprochement » ne signifie pas assimilation. Le but des muvristes n´était pas d´instaurer un régime totalitaire ! Mais il y eut deux points de rencontre. D´abord la culture, avec des autonomistes corses qui disaient reconnaître la part d´hérédité culturelle et historique italienne dans leur île et des nationalistes de la Péninsule qui considéraient depuis longtemps la Corse comme une « terra irredente ». Ensuite et surtout, il y avait des affinités politiques assez nettes (mise en cause de la classe politique dominante, appel à un redressement autoritaire, défense de la religion catholique, anticommunisme…). Dans ce registre, on se situe là à l´extrémité droite de l´échiquier politique. D´ailleurs, le PCA naît huit jours après la marche sur Rome. Cela explique que, contrairement à ce que l´on croit, l´intérêt du régime fasciste a été immédiat. Cependant, les sources françaises et italiennes montrent que l´entreprise n´a pas fonctionné. Sans même parler de l´échec bien connu auprès de la population, on constate qu´il y a des degrés d´adhésion variable au projet chez les muvristes eux-mêmes : pour certains, l´identité corse semble en effet n´être que le prétexte pour la récupération d´une identité nationale italienne dont la Corse serait l´une des composantes, tandis que pour d´autres, les lires du Duce apparaissent plus importantes que l´annexion effective de l´île à l´Italie. Santu Casanova a ainsi incarné, dans ses derniers moments, le choix de l´option irrédentiste tandis que Petru Rocca, bien qu´ayant incontestablement un rôle de leader, apparaissait avoir une position plus ambiguë vis-à-vis de la Péninsule. Que pouvez-vous dire sur le cas du Partito Sardo d´Azione ( PSA) et de ses liens avec le PCA ? Le PSA – le plus vieux parti autonomiste d´Italie – naquit presque un an et demi avant le PCA, en avril 1921. Il était très bien implanté dans l´île (près de 30% des voix lors des législatives de 1921). On retrouve dans son discours des éléments partagés avec le corsisme comme par exemple : le rejet du centralisme de l´Etat, la dénonciation d´une classe politique locale subordonnée, le clientélisme et enfin la mise en cause de l´incurie des pouvoirs publics. Toutefois, on note des différences importantes tenant notamment à la quasi-absence de revendications culturelles et à un positionnement idéologique des leaders sardistes (comme Camillo Bellieni ou Emilio Lussu) dans
l´opposition au fascisme.