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Jean Malaquais

MessagePosté: Dimanche 07 Sep 2008 23:03
par OgRuR

MessagePosté: Dimanche 07 Sep 2008 23:35
par NOSOTROS
Jean malaquais ne profite jamais !

(c'est nul mais j'avais trop envie de la faire :-) )

MessagePosté: Lundi 08 Sep 2008 8:44
par OgRuR
NOSOTROS a écrit:Jean malaquais ne profite jamais !

(c'est nul mais j'avais trop envie de la faire :-) )


De son vrai nom Malacki. Aussi il eut préférable de dire "bien Malacki ne profite jamais".
Et l'on ne croit pas si bien dire... Ce petit juif polonais est arrivé en France avant guerre. Il travaillait durement dans les mines et fréquentait, dans ses moments perdus, assidument les bibliothèques. Il tombe un jour sur un article d'André Gide. L'écrivain dit que n'ayant jamais connu la pauvreté il ne connaîtrait jamais une certaine "vie", il le regrette. Remonté Malacki lui écrit. En conclusion et en substance il termine ainsi: si vous aviez été pauvre le monde aurait perdu un grand écrivain.
Gide touché par la lettre, incite Malacki à écrire et lui envoie de l'argent. (Gide dont on dit beaucoup de mal fut un homme d'une grande générosité pour les écrivains pauvres. A la différence d'Aragon dont on dit beaucoup de bien et qui fut une belle crevure).
Malacki renvoie l'argent à Gide mais il consent, et le lui dit, à écrire.
Quelques mois plus tard il en termine avec un roman "Les javanais". Gide l'aide à le publier. Juste avant guerre ce roman obtient le prix Renaudot... Voilà Malacki devenu Malaquais... La guerre, l'exil, l'éditeur Denoël qui ne paye pas les droits de ses écrivains juifs etc....

MessagePosté: Lundi 08 Sep 2008 11:03
par NOSOTROS
Merci, je ne savais pas tout ça. En effet, je ne croyais pas si bien dire !

MessagePosté: Lundi 08 Sep 2008 11:28
par OgRuR
NOSOTROS a écrit:Merci, je ne savais pas tout ça. En effet, je ne croyais pas si bien dire !


Il était très lié d'amitié avec le révolutionnaire Chirik, que tu connais peut-être?

MessagePosté: Lundi 08 Sep 2008 11:44
par NOSOTROS
Oui, un peu. J'ai déjà parlé de Chirik, le Dieu de nos amis du CCI, qui s'est enfui au Vénézuela dans les années 50 pour sauvegardé la Révolution mondiale ...

MessagePosté: Lundi 08 Sep 2008 13:33
par OgRuR
En 1948 Chirik demandait à Malaquais d'accueillir des camarades au Venezuela et au Mexique. La situation était assez intenable pour eux en France. Il ne la demandait pas alors pour son propre compte. Son frère meurt dans une embuscade en Palestine, sa mère meurt de chagrin dans la foulée, son père interné dans un asile de vieillards, Chirik, chômeur, est dépressif. 30 ans de mitantisme déçu, il écrit à Jean Malaquais en août 48 "Quand je contemple tous nos espoirs déçus, quand j'évoque les figures de centaines, de milliers de mes camarades de luttes d'autrefois, j'ai l'impression de me promener dans un cimetière". Il ne s'ouvre de ces angoisses et de ces échecs qu'à Jean Malaquais. Pour cause "Notre vieillesse Jean, et pour moi encore plus que toi, est d'être les survivants, les héritiers d'un riche passé et portant ce lourd fardeau dans un triste et noir présent". Il est alors accablé de devoir trimer interminablement et il a sa charge un enfant dont il est le parrain.
1950, à présent il oscille entre chômage et travail extrêmement précaires. Il rappelle qu'il est né en période de révolution et nous n'avons ni connu un telle fièvre révolutionnaire ni la dépression qui succède à son echec Nosotros.
En 1950/1951 on s'attend à une nouvelle tous les jours, la situation éconnomique est catastrophique. Les amis de Chirik se dispersent, Zarodie au Pérou, Mousso à la Réunion, Evrard dans le sud de la France.
Enfin Chirik est né en Russie, il a vécu en Palestine. Il n'est arrivé en France qu'à l'âge de 17 ans. Comme tous ces juifs de l'époque il n'est pas français mais exilé permanent. C'est assez facile de le juger aujourd'hui sans le recul de ces temps là Nosotros. Il a donc quitté la France pour le Venezuela en 1952 à l'âge de 35 ans, avec un enfant et Clara qu'il venait d'épouser.

MessagePosté: Lundi 08 Sep 2008 13:35
par NOSOTROS
Ta présentation me parait beaucoup plus fidèle à la réalité que celle qu'en fait le CCI ...

Et je pense que tu te méprends : ce n'est pas Chirik que je juge (ce qui en soit n'a aucun sens ... il estmort et enterré !) mais la légende que le CCI a bâtit autour de Chirik. Ce qui n'est pas exactement la même chose, conviens en ...

D'ailleurs la façon dont tu expliques son départ va tout à fait dans le sens de ce que je dit dans mes critiques au CCI autour de cette légende : je comprends que c'est précisément parce qu'avec sa lourde expérience Chirik savait que tous les régimes ne se valaient pas (à l'inverse de la thèse du CCI) qu'il est parti au Vénézuela ... Là bas, avec la distance, le fardeau lui semblait peut être moins lourd ...

On comprends bien dans ta présentation que c'est Chirik qui a décidé de partir, parce qu'il en avait marre. Ce qui ne colle pas avec la légende du CCI selon qui c'est 'Organisation qui a mis en sureté son Soleil.

MessagePosté: Lundi 08 Sep 2008 13:36
par OgRuR
OgRuR a écrit:
En 1950/1951 on s'attend à une nouvelle tous les jours, la situation éconnomique est catastrophique. .


Erratum: En 1950/1951 on s'attend à une nouvelle GUERRE tous les jours, la situation éconnomique est catastrophique.

Ceci pour rétablir la mémoire de Chirik

MessagePosté: Mardi 09 Sep 2008 21:01
par OgRuR
NOSOTROS a écrit:Ta présentation me parait beaucoup plus fidèle à la réalité que celle qu'en fait le CCI ...

Et je pense que tu te méprends : ce n'est pas Chirik que je juge (ce qui en soit n'a aucun sens ... il estmort et enterré !) mais la légende que le CCI a bâtit autour de Chirik. Ce qui n'est pas exactement la même chose, conviens en ...

D'ailleurs la façon dont tu expliques son départ va tout à fait dans le sens de ce que je dit dans mes critiques au CCI autour de cette légende : je comprends que c'est précisément parce qu'avec sa lourde expérience Chirik savait que tous les régimes ne se valaient pas (à l'inverse de la thèse du CCI) qu'il est parti au Vénézuela ... Là bas, avec la distance, le fardeau lui semblait peut être moins lourd ...

On comprends bien dans ta présentation que c'est Chirik qui a décidé de partir, parce qu'il en avait marre. Ce qui ne colle pas avec la légende du CCI selon qui c'est 'Organisation qui a mis en sureté son Soleil.


C'est bien le problème des organisations politiques en général. Aucun respect de la vérité, de l'expérience humaine et sensible de chacun. Tout pour le spectacle de sa propre organisation...
Je saisis bien ta nuance. Elle est de celles justement qui réfreinent plus souvent ces dernières années mes ardeurs militantes.
C'est Jean Malaquais qui a beaucoup aidé Chirik à l'exil. Au nom d'un engagement commun qui sans doute n'exclue pas le CCI mais au nom aussi de l'amitié. Et l'amitié est rare dans ces milieux où la sensibilité est considérée comme une faiblesse, entre chiens et loups...