c'était juste pour parler du magnifique docu de yann arthus bertrand diffusé ce soir en prime time sur france 2. les images magnifiques doublées d'un constat dramatique... j'ai vraiment trouvé ça très fort perso. alors évidemment, comme tous les alters, les conclusions d'arthus-b sont extrêmement faiblardes et étatistes, alors que la démonstration qui précédait était assez impeccable. j'ai du mal à comprendre la frilosité des alter en général qui sont capables de te brosser un tableau assez inpeccable de ce que sont l'Etat et le capitalisme pour te faire une conclusion gnan-gnan "il faut subventionner l'agriculture qui prend en compte l'environnement".
Mais au final je ne pense pas que c'est très grave car les informations diffusées au cours des reportages, des témoignages, qui accusent tous clairement la logique capitaliste qui s'exerce avec la complicité active des Etats, sont d'une force bien suppérieure aux conclusions ridicules du mec. Je crois qu'il est possible de revoir ça sur le site de france 2, pour ceux qui auraient raté.
bon, quelques précisions ou compléments :
1) tout d'abord, il n'est pas possible de le revoir sur le site. il faut payer 4 euros pour cela, ou 11 euros pour le télécharger. C'est très dommage car j'aurais bien aimé voir les 4 épisodes précédents.
2) Pour revenir plus concrètement sur les "solutions" proposées, celles-ci se résument comme suit :
- intervention de l'Etat pour soutenir les agricultures viables d'un point de vue environnemental, en subventionnant les agricultures "écolos". Bon, outre l'étatisme de cette proposition, ce qui me frappe surtout c'est l'inconséquence pragmatique d'une telle proposition alors que l'heure et demi de documentaire venait de démontrer que quelque soit l'endroit où l'on se trouve, de la France à l'Indonésie, les Etats défendent activement les propriétaires, les patrons et autres industriels et sont prêt à tuer ou empoisonner des populations entières pour cela. Rien de nouveau pour "nous" mais un truc comme ça en prime time je trouve que c'est pas anodin, et je ne comprends pas comment on peut tirer des conclusions politiques aussi ridicules après un tel état des lieux (bon, je sais, la réponse est dans ma question : c'était en prime time).
- deuxième élément, que je trouve particulièrement intéressant car il rejoint une problématique que l'on a déjà connu avec la 2ème UR, outre cet intervention de l'Etat, l'accent est mis en fin d'émission sur la responsabilité du consommateur. C'est au consommateur d'agir, ses achats étant comme des "votes". Bon, l'aspect individuel me semble important, mais comme le souligne zébulon dans un post très récent de je ne sais plus quel topic, cette manière de ramener l'essentiel du problème à cela, est une indéniable escroquerie. Premièrement c'est donc faire passer un acte de consommation pour une action politique, et surtout, c'est culpabiliser les classes les plus défavorisées qui n'ont absolument pas les moyens de "consommer autrement", et dénier à ces classes la possibilité d'agir, puisque tout est réduit au fait de ne plus acheter les produits les moins chers mais à priviligier la qualité, une pseudo éthique. Pour aller plus loin, comme je l'ai déjà dit ailleurs, c'est aussi accepter les standarts "équitables" comme étant un achat convenable et équitable, alors que les gens qui produisent ces denrées alimentaires travaillent dans des conditions que n'accepterait pas un européen moyen. A ce sujet c'est encore une fois assez drôle de constater le décallage entre les conclusions réformades et le travail documentaire qui précède, car au cours de celui-ci, on apprend que la déforestation en Indonésie, dans le but de planter des palmiers pour produire l'huile de palme, est réalisée par une entreprise qui siège dans je ne sais plus quel organisme qui s'engage à respecter le développement durable, un truc de ce style (j'ai pas bien retenu).
Bref, je pars un peu dans tous les sens, mais au risque de me répéter, je trouve que ce doc bien foutu diffusé à une heure de grande écoute a un véritable intérêt... je regarde très peu la télé, pour une fois ça vallait la peine.